Quand les États ne respectent plus les traités, le droit international et la parole donnée…


… la tension monte et les États se déclarent la guerre.


Par Jean-Luc Baslé  − Le 8 Août 2019

Source : Sputnik News

Bill Clinton n’a pas respecté l’engagement verbal de James Baker « de ne pas avancer d’un pouce à l’est » donné à Michael Gorbatchev en échange de son accord à la réunification de l’Allemagne. 1 En décembre 2001, George W. Bush a dénoncé unilatéralement le traité ABM de mai 1972 sur la limitation des armes stratégiques. Le 8 mai 2018, Donald Trump a dénoncé unilatéralement l’Accord de Vienne sur le nucléaire iranien, signé le 14 juillet 2015 après dix ans de négociations laborieuses. En octobre 2018, Donald Trump a annoncé le retrait des Etats-Unis du traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire, signé le 8 décembre 1987, au prétexte que la Russie n’a pas respecté ses engagements alors que l’installation d’une base militaire américaine anti-missiles en Pologne en 2018, et plus tard en Roumanie, officiellement pour protéger l’Europe de tirs iraniens, est interprétée par Vladimir Poutine comme une violation du dit traité.   Continuer la lecture

  1.  James Baker était le ministre des affaires étrangères de George Bush père. Depuis l’effondrement de l’Union soviétique en décembre 1991, douze nations ont rejoint l’OTAN : République tchèque, Hongrie, Pologne, Bulgarie, Estonie, Lituanie, Roumanie, Slovaquie, Slovénie, Albanie, Croatie et Monténégro.

États-Unis : l’innocente victime


Par Jean-Luc Baslé – 22 juillet 2019

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Du point de vue américain, la chose est entendue : les États-Unis ont été la victime d’une ignominieuse attaque à Pearl Harbor. Ils l’ont été à nouveau le 11 septembre. Aujourd’hui, c’est l’Iran qui menace leur sécurité. Ce sont les Iraniens qui ont abattu un drone américain, qui ont saisi un pétrolier étranger et s’affranchissent des contraintes du traité de Vienne. Qui doute de la malfaisance de ce pays doit se référer au discours de George W. Bush du 29 janvier 2002. Le président américain y déclare que l’Iran avec l’Irak et la Corée du nord constitue un « axe du mal », la référence à un autre axe de l’histoire, celui de Berlin-Tokyo-Rome, souligne, s’il le fallait, la malignité de ce nouvel axe. Mais de quoi l’Iran est-elle coupable ? Et, les États-Unis sont-ils innocents ?

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L’Empire américain est-il sur le déclin ?


Par Jean-Luc Baslé − Avril 2019

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Historiens et politologues américains s’interrogent sur le futur de l’empire américain. Est-il sur le déclin ? Le débat est si vif que Barack Obama se crut obligé d’intervenir. Voilà ce qu’il dit dans son discours sur l’état de l’Union de janvier 2012 : « Celui qui vous dit que l’Amérique est sur le déclin ou que son influence a décru, ne sait pas de quoi il parle ». Peut-être répondait-il à Francis Fukuyama. Ce professeur d’économie politique qui écrivait dans Le Monde du 11 septembre 2011, soit dix ans après les attaques du 11 septembre, que ces attaques avaient « marqué le début de la fin de l’hégémonie des États-Unis ». Stephen Walt, professeur à Harvard, lui fit écho quand il écrit dans The National Interest de novembre 2011 que « l’avènement de nouveaux pouvoirs et la double débâcle en Irak et en Afghanistan annoncent un brutal déclin de la capacité de l’Amérique à façonner l’ordre mondial ». Bien entendu, ceci n’est pas du tout du goût du néoconservateur Robert Kagan qui le fait savoir dans un article paru dans The New Republic le 17 janvier 2012, intitulé « Pas prêt à disparaître : contre le mythe du déclin américain. » Nous pourrions multiplier les citations. Elles n’apporteraient rien au débat. La conclusion est sans appel : les États-Unis ont entamé leur déclin.

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