Les événements en Grèce pourraient suivre le scénario chypriote ou argentin


 

Valentin Katasonov

Valentin Katasonov

Par Valentin Katasonov – Le 26 mars 2015 – Source strategic-culture

On peut décrire la position de l’actuel gouvernement grec par rapport à l’avenir du pays par ni guerre ni paix, si par guerre on entend la sortie de la Grèce de la zone euro et par paix le maintien du pays dans celle-ci. Toutefois, indépendamment de la position de la Grèce dans l’Union européenne, il lui est possible de s’écarter des sévères recommandations des créanciers étrangers.

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Ukraine :
Le schéma global, et facile, du business-plan des oligarques pro-UE

Par Sergei Glazyiev – Le 19 mars 2015 – Source thesaker.is

La Banque d’Ukraine a décidé de remonter son taux de refinancement à 30%. Avec la hausse des taux d’intérêt, les autorités financières ont suivi le même chemin que la Banque de Russie.
Les conséquences seront les mêmes: compression d’un crédit déjà inaccessible, aggravation de la récession et inflation élevée, au même niveau – à peu près 30%.

En temps de crise, une politique monétaire réduite à la limitation de la masse monétaire aboutit partout et toujours au même résultat – la contraction de l’économie dans le piège de la stagflation, qui combine la réduction de la production, une inflation élevée, l’augmentation du chômage et la baisse des revenus.

Comme je comprends l’argument, c’est une demande du FMI. Elle est absolument courante, basée sur le dogme monétariste et largement connu comme un modèle de la thérapie du choc. Seules les activités orientées vers l’exportation survivront à une telle politique.

Puisque les autorités ukrainiennes actuelles ont rompu leur coopération avec la Russie, les seules exportations possibles sont celles qui intéressent l’Union européenne. Parallèlement au tournesol et à la ferraille, ne seront exportés que le travail bon marché, la contrebande d’armes et, éventuellement, le tchernoziom [les fameuses terres noires, riches en humus, NdT].

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Maidan 2.0 ? La colère en Ukraine atteint une masse critique

Le 11 mars 2015 – Source Russia Insider

Hyperinflation et chômage inquiètent les Ukrainiens, qui se préparent au pire

Les Ukrainiens se préparent au pire

En conséquence de la chute de la hryvnia, la devise ukrainienne, et de l’inflation galopante en Ukraine, les citoyens achètent maintenant leurs aliments en vrac. En outre, les Ukrainiens auront à débourser plus pour l’électricité à partir du mois de mars. Le mécontentement de la population est au plus haut.

Les Ukrainiens craignent qu’un échec économique similaire à celui vécu en  Union soviétique après l’effondrement de 1991 puisse se répéter. Surtout dans la capitale, Kiev, où l’on fait déjà face à des pénuries alimentaires, à l’hyperinflation et au chômage de masse.

Bloomberg a cité une comptable de 65 ans, à Kiev, Valentina Lozova «Mon entreprise est au bord de l’effondrement et il y a beaucoup d’autres exemples (…) Les salaires n’augmentent pas malgré une inflation en forte hausse et une monnaie en chute libre. J’ai peur de l’avenir».

L’économie devrait se contracter de 12% cette année et l’inflation a augmenté en janvier de 28,5%. L’an dernier la hryvnia a perdu 62% de sa valeur.

«Chaque jour, je peux voir des gens dans les supermarchés qui achètent des sacs de farine et de céréales pour mettre en réserve à cause de l’inflation», raconte Irina Lebiga, 31 ans, qui cherche un acheteur pour son élevage de moutons non rentable à Poltava.

Un chauffeur de taxi, Andriy Zaljeski, rapporte que les parcs de stationnement des hypermarchés sont toujours pleins. Il déclare: «Les gens achètent des choses comme des boîtes de conserve, de la farine, du sucre, des nouilles de sarrasin et du papier hygiénique».

Un économiste de la banque Citigroup, Ivan Chakarov, dit qu’il y a un mécontentement croissant parmi la population. La vie économique va devenir encore plus dure et les promesses de la révolution du Maïdan restent largement insatisfaites.

La population civile de l’Ukraine, déjà accablée par la pauvreté dans de nombreuses parties du pays, paie 40% de plus pour les factures d’électricité depuis mars. Par cette voie, le gouvernement de Kiev satisfait aux exigences du FMI.

L’article original paru dans German Economic News  a été traduit de l’allemand par Anita Zalaldinova pour Russia Insider.

Traduit en français par jj, relu par Diane pour le Saker Francophone

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La dose de came

Par Colonel Cassad – Le 12 mars 2015 – Source cassad-eng.livejournal

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Réception de la barque du FMI par l’Ukraine Bienvenue – Voici le Pain et le Sel

Le Fonds monétaire international a déjà envoyé la première tranche de 5 milliards de dollars d’aide financière à l’Ukraine.

Au total, le pays va obtenir 10 milliards de dollars cette année, a dit, jeudi, le chef de la mission du FMI en Ukraine, Nikolay Georgiev.

Dans le cadre du programme de soutien de l’économie ukrainienne, le FMI fournira 17,5 milliards de dollars au total. En outre, il est prévu une restructuration de la dette de 15 milliards de dollars et une aide de 7,5 milliards des pays du G7. Comme le dit le rapport du FMI, le plan primitif a été élargi à cause du conflit dans l’est de l’Ukraine qui cause de «sérieux dommages à l’économie en diminuant fortement les livraisons de marchandises et en faisant chuter la monnaie nationale». Le 12 février, la responsable du FMI, Christine Lagarde, a déclaré que le montant total de l’aide financière à l’Ukraine serait de 40 milliards de dollars. La somme sera répartie sur quatre ans et proviendra de plusieurs sources. L’année dernière, la dette extérieure du pays a atteint 30 milliards de dollars. C’est un quart du PIB de l’Ukraine. Le Premier ministre, Arsenii Iatseniouk, a déjà indiqué qu’en 2015 le service de la dette coûterait 11 milliards de dollars à Kiev. Dans le même temps, les réserves du pays sont tombées à 5,6 milliards de dollars.

lien : http://lenta.ru/news/2015/03/12/imf/ (en russe).

PS: En fait, comme prévu, le drogué a triomphalement reçu une nouvelle dose, de sorte que ceux qui avaient prévu que l’Ukraine ferait rapidement défaut – à l’automne, l’hiver ou le printemps – devront attendre pour faire paraître des communiqués triomphants sur le spectaculaire effondrement imminent du pays. Tant que la junte sert encore à quelque chose, elle recevra sa dose, mais pas plus que ce dont elle a besoin pour accomplir les tâches prescrites par ses patrons. La remarque typique de Iatseniouk, selon laquelle les habitants de l’Ukraine devaient penser aux générations futures, est une plaisanterie cynique, car il est évident que la génération actuelle des Ukrainiens ne verra rien de bon arriver. Le poids de la dette va augmenter progressivement et se répercuter sur les enfants et les petits-enfants. Sans cet argent, il serait très difficile à Kiev de continuer la guerre, parce que, sans emprunts extérieurs, la guerre provoquerait tout simplement la faillite économique de Kiev. Maintenant qu’ils ont reçu une nouvelle dose, ils peuvent se remettre à faire ce pourquoi ils ont été portés au pouvoir.

Il faut aussi noter que l’arrivée de nouveaux fonds occidentaux aidera la junte à stabiliser un peu la situation sur le marché financier et à mieux préparer la prochaine étape de la guerre. En même temps que l’Ukraine a reçu cet argent, la France, qui a tenu bon sur le Mistral, a également reçu un pourboire. http://www.newsru.com/world/12mar2015/mistral.html (en russe). Pour consoler Hollande les Américains ont commandé un paquebot civil au chantier où le Mistral russe a été construit, alors maintenant Hollande, ce perpétuel indécis, devrait retrouver sa bonne humeur.

Traduit par Dominique Muselet, relu par jj pour le Saker Francophone.

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Ukraine, une génération perdue

Par Vasiliy Muravitskiy – Le 11 mars 2015 – Source Fort Russ

«Cela prendra toute une génération d’Ukrainiens pour réparer Maidan»

Le FMI a le pouvoir de décider s’il va mettre fin tout de suite à l’agonie de ce pays et de son gouvernement, ou la prolonger. On dirait qu’ils ont décidé de la prolonger.

La vice-présidente de la Commission européenne, Kristalina Georgiyeva, a reconnu lundi que l’Ukraine aura besoin de 40 milliards de dollars dans les prochaines années, beaucoup plus que ce que les créanciers envisagent de lui prêter. Kiev a préféré ignorer cette déclaration, mais un autre officiel de l’UE a dit ouvertement que le processus de reconstitution de l’Ukraine prendrait toute une génération.

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La débâcle de la dette de l’Ukraine

Le 27 février 2015 – Source Bloomberg

Ce sera difficile de reconstruire. PHOTO: GENYA SAVILOV/AFP/GETTY IMAGES

Alors même que son conflit avec les sécessionnistes soutenus par la Russie ne fait qu’empirer, le gouvernement ukrainien est confronté à une menace croissante sur le front économique: le fardeau de la dette souveraine est en train de devenir rapidement insupportable.

L’insurrection dans l’est a miné les finances du gouvernement ukrainien de deux façons, en plus des coûts directs liés à la guerre. Tout d’abord, en paralysant les régions industrielles qui représentaient 20% de la production du pays, elle a précipité ce dernier dans une profonde récession. Ensuite, le déclenchement de la fuite des capitaux provoquant logiquement la chute de la valeur de la devise ukrainienne, la hryvnia, a fini d’épuiser les finances d’un gouvernement dont la plus grande partie des dettes est libellée en dollars, gonflant les dettes [du fait de la chute de la hryvnia] à une valeur beaucoup plus importante en monnaie locale.

Voici un graphique montrant la charge des dettes du gouvernement ukrainien en obligations et en encours de prêts, représentée en pourcentage par rapport au produit intérieur brut, avec les dernières données ajustées au taux de change de la hryvnia le 26 février 2015 :

debt

Comme le montre le graphique, la dette du gouvernement ukrainien dépasse 100% du produit intérieur brut. C’est une hausse de près de 40% depuis le début de 2014, lorsque la Russie a procédé à l’annexion [référendaire, NdT] de la Crimée. C’est bien au-dessus de la barre des 70% que le Fond Monétaire International considère habituellement comme la limite du risque d’insolvabilité pour un pays émergent. Même si le gouvernement a finalement réussi à stabiliser son économie et ses coûts d’emprunt, il aura probablement des difficultés à réaliser indéfiniment un excédent budgétaire (hors service de la dette) d’environ 4% du PIB – un exploit sans précédent pour n’importe quel pays – juste pour empêcher le fardeau de cette dette d’empirer. [effet boule de neige, NdT]

Pour aggraver les choses, une très grande partie de la dette de l’Ukraine vient à échéance au cours des prochaines années. Le total des intérêts et des remboursements du capital jusqu’en 2017 devrait ajouter jusqu’à 27 milliards de dollars de dettes, éclipsant les 5 milliards de dollars en réserves de devises étrangères et même les 17,5 milliards de dollars que le FMI envisage de prêter au gouvernement. Voici la répartition du capital dû par année:

debt due

L’Ukraine envisage de demander un allègement à ses créanciers. La Russie, à qui l’Ukraine doit 3 milliards de dollars en décembre, pourrait refuser, laissant les pertes, pour l’essentiel, à la charge des détenteurs privés d’obligations, parmi lesquels le plus important est le gestionnaire d’actifs états-unien Franklin Templeton. Le Ministre des Finances du pays a récemment déclaré que le gouvernement devrait trouver plus de 15 milliards de dollars de concessions, un montant qui, selon les analystes de Goldman Sachs, pourrait réduire la valeur des obligations ukrainiennes de presque 50%. À en juger par la rapidité avec laquelle les finances du gouvernement sont en voie de détérioration, ce n’est peut-être que le début.

Traduit par Toma, relu par jj pour le Saker Francophone

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