La démocratie sans frontières


Par Olivier Foreau – Le 18 décembre 2016 – Source Normalosphere

Si tu ne viens pas à la démocratie, la démocratie viendra à toi.

Dans une vibrante tribune intitulée « En France, les femmes sont libres » (Huffington Post, 05/09/2016) Manuel Valls s’est fixé dernièrement un nouveau défi pédagogique : faire entrer dans le crâne d’une journaliste étrangère les concepts de principes républicains  et de laïcité à la française. À lire ses explications pour le moins embrouillées, on devine que la tâche est rude. D’ailleurs il concède, bon prince, à propos de la laïcité : « Je sais combien cette singularité française a du mal à être comprise à l’étranger. » Car il faut bien le reconnaître, la laïcité « à la française » n’a pas grand-chose à voir avec celle des autres. Il en va de même pour les « principes républicains », inconnus dans le reste du monde, ce qui explique le fait qu’en France les femmes sont libres, contrairement à celles qui vivent ailleurs.

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Cuba, la France, les États-Unis, et la question des droits de l’homme


Par Salim Lamrani – Le 28 Décembre 2016 – Source Mondialisation.ca

La question des droits de l’homme à Cuba a toujours suscité de très nombreuses controverses en Occident. Les médias se sont toujours montrés unanimes pour stigmatiser les autorités de La Havane, les accusant notamment de perpétrer des violations massives des droits fondamentaux de leurs concitoyens. Les classes politiques – à quelques exceptions près – ne sont pas en reste et pointent régulièrement du doigt l’île de la Caraïbe à ce sujet. Une constante est notable : l’opposition cubaine occupe l’espace médiatique en Europe, aux États-Unis et plus généralement à travers le monde et, dans le même temps, le point de vue des autorités cubaines sur ces questions cruciales est systématiquement passé sous silence.

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Les habitants d’Alep libérée


Le témoignage d’un photographe européen ayant visité Alep, à la mi-décembre 2016.

Par Jan Oberg – Le 29 decembre 2016 – Son blog

Reproduit avec la permission de Jan Oberg.

Pour la plupart des médias, des commentateurs et des politiciens occidentaux, cela ne faisait aucun doute : Alep est tombée (de nouveau) aux mains du « régime », du « dictateur ». Ils se sont concentrés sur les civils et les rebelles modérés, comme ils les appellent, tués dans les dernières heures de la bataille autour d’Alep orientale, qui était occupée depuis mi-2012.

J’étais là – autant à l’est qu’à l’ouest d’Alep – quand c’est arrivé. J’étais dans le quartier Hanano d’Alep, sa vieille ville et dans la ville industrielle de Shaykh Najjar.

Je marchais dans les rues et je pouvais parler à n’importe qui et photographier ce que je voulais, personne ne me guidant vers des personnes particulières.

Ces images sont réelles, elles sont authentiques.

Voila ce que j’ai vu et entendu.

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Pourquoi je ne suis plus de gauche sans avoir jamais rien fait pour ça !


Par Aladin − Décembre 2016

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Voilà une bonne question qui est restée sans réponse pour moi pendant de nombreuses années avant d’être élucidée. Les paresseux d’esprit diront qu’après tout c’est bien normal : les jeunes gens sont toujours de gauche par esprit de contradiction et virent naturellement à droite avec l’âge. Mais ce n’est pas la bonne réponse si j’affirme que les convictions que je défendais il y a quarante ans comme étant « de gauche » sont grosso modo les mêmes que celles que je défends aujourd’hui en n’étant plus reconnu comme tel. Ma démonstration sera donc utile à tous ceux qui se pensent encore douloureusement « de gauche » en s’appuyant sur des artifices du genre «  oui mais moi je suis pour la « vraie » gauche, pas celle du PS, pas celle qui s’affiche un peu partout à notre époque ». La gauche qui n’existe pas, quoi.

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Pourquoi ne pas travailler avec la Russie sur la base des intérêts nationaux ?


Par Robert Shines – Le 9 décembre 2016 – Source Foreign Policy Blog

Voici notre intérêt national

La nouvelle administration américaine et son approche différente en politique étrangère auront un impact sur la Russie, sur plusieurs fronts. Indirectement, les relations de la Russie avec la Chine, sur son flanc est et avec l’Europe sur son flan ouest seront affectées par les nouvelles relations économiques et politique des États-Unis avec ces régions.

Toutefois, la part du lion de l’attention mondiale sera dirigée vers le Moyen-Orient pour voir si la Russie et les États-Unis peuvent forger une relation productive pour l’avenir. Au contraire d’une politique de bisounours en raison d’une prétendue «bromance» entre les dirigeants des deux pays, une approche transactionnelle plus ferme, fondée sur des intérêts communs, sera essentielle pour atteindre des relations productives entre les États-Unis et la Russie, au Moyen-Orient comme dans le reste du monde.

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Ragnarök: De la subversion à la terreur idéologique


Par Zénon − décembre 2016

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« Tout le monde tient le beau pour le beau,
C’est en cela que réside sa laideur.
Tout le monde tient le bien pour le bien,
C’est en cela que réside son mal. »
Lao-Tseu – Tao-tö King

Un premier coup de semonce eut lieu le 21 avril 2002. Le peuple français, apeuré de son propre élan nationaliste, fit alors machine arrière en promettant qu’on ne l’y reprendrait plus. Puis pour ainsi dire amende honorable en s’infligeant quinze ans de néolibéralisme à la sauce yankee… Tout était bon pourvu qu’étouffe l’hydre visqueuse couvée chez nous. Rassurée de voir le troupeau regagner l’enclos républicain, la classe politique n’a jamais admis que ce vote ne reflétait pas tant l’opinion des masses populaires, que leur profond
dégoût devant les magouilles et autres innombrables trahisons de leurs gouvernements successifs… Les mêmes causes produisant mécaniquement les mêmes effets, se poser en éternels garants des droits de l’Homme et de la liberté n’aura pas suffi aux « démocrates » pour enrayer la gangrène « fasciste »… Nous l’observons aujourd’hui partout : avec le parti Jobbik en Hongrie, l’AfD allemand, plus récemment avec le Brexit ou encore l’élection de Trump. En France, le Front national semble d’office pressenti pour le second tour en mai prochain. Les journalistes, politologues et autres experts s’interloquent et s’indignent en chœur de l’indocilité du votant… Se foutent-ils tout simplement de nos gueules ? Ou sont-ils schizophrènes au point d’oublier en avoir été les principaux artisans ?
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Brexit, Trump, Fillon ! un fil conducteur?


Par Emmanuel Leroy − Décembre 2016

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Le gouvernement anglais représenté sous forme d’un monstre avec un corps écorché et la tête d’un démon.

Depuis le vote du Brexit au Royaume-Uni, le 24 juin dernier, tout se passe comme si l’agenda de la mondialisation semblait abandonné ou en tout cas avait du plomb dans l’aile.

En effet, si la perfide Albion elle-même, matrice historique de l’idéologie anglo-saxonne, abandonne le navire européen englué dans la crise migratoire et financière, alors on peut se dire à tout le moins que l’on assiste à un changement stratégique fondamental, de la part de ceux qui visent à la gouvernance globale. En effet, alors que les archives déclassifiées de la CIA en 2000 ont révélé les liens étroits entre les présumés «Pères de l’Europe» Jean Monnet et Robert Schuman avec leurs maîtres anglo-saxons, on peut légitimement se demander quel est l’intérêt des mondialistes de laisser à la dérive un instrument précieux de contrôle et d’asservissement des peuples.

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La victoire du peuple et le triomphe de François Fillon


Nicolas Bonnal.JPGPar Nicolas Bonnal – Le 22 novembre 2016

Aux années de tous les dangers succède la revanche du peuple.

François Fillon a été PM du scandaleux et déshonorant Sarkozy, mais ce n’est pas le problème. Il peut mentir et nous manipuler, mais ce n’est pas le problème. Il peut arriver au pouvoir et se dégonfler, mais ce n’est pas le problème. Il peut s’aplatir dans le futur face aux lobbies et au totalitarisme médiatique, mais ce n’est pas le problème. Il peut se soumettre aux minorités malveillantes et aux oligarques planétaires, mais ce n’est pas le problème.

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« Fidel » para siempre


En hommage à Fidel Castro, et à l’occasion de sa disparition, nous republions un article de Eduardo Galeano paru en 2008


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Crédit lemonde.fr


Par Eduardo Galeano – Le 27 novembre 2016 – Source El Correo

Ses ennemis disent qu’il a été un roi sans couronne et qu’il confondait l’unité avec l’unanimité.

Et en cela ses ennemis ont raison.

Ses ennemis disent que si Napoléon avait eu un quotidien comme le Granmma, aucun Français n’aurait appris la débâcle de Waterloo.

Et en cela ses ennemis ont raison.

Ses ennemis disent qu’il a exercé le pouvoir en parlant beaucoup et en écoutant peu, parce qu’il était plus habitué aux échos qu’aux voix.

Et en cela ses ennemis ont raison.

Mais ses ennemis ne disent pas que ce ne fut pas pour poser pour l’Histoire qu’il a offert son poitrail aux balles quand est survenue l’invasion, qu’il a affronté les ouragans d’égal à égal, d’ouragan à ouragan, qu’il a survécu à 637 attentats, que son énergie contagieuse a été décisive pour transformer une colonie en patrie, et que cela ne fut pas par la sorcellerie de Mandinga ni par un miracle de Dieu que cette nouvelle patrie a pu survivre à dix présidents des États-Unis, dont le couvert était mis pour le déjeuner.

Et ses ennemis ne disent pas que Cuba est un des rares pays qui ne participe pas à la coupe mondiale du paillasson.

Et voilà qu’ils ne disent pas que cette révolution, qui a grandi dans le châtiment, est ce qu’elle a pu être et non ce qu’elle a voulu être. Ni ne disent qu’en grande partie le mur entre le désir et la réalité est devenu plus haut et plus large à cause du blocus impérial, qui a noyé le développement d’une démocratie à la cubaine, qui a obligé à la militarisation de la société et a octroyé à la bureaucratie, qui pour chaque solution a un problème, l’alibi dont elle a besoin pour se justifier et pour se perpétuer.

Et voilà qu’ils ne disent pas que malgré tous les chagrins, malgré les agressions venant de dehors et les décisions arbitraires de dedans, cette île en souffrance mais obstinément joyeuse a généré la société latino-américaine la moins injuste.

Et ses ennemis ne disent pas que cet exploit fut l’œuvre du sacrifice de son peuple, mais aussi l’œuvre de la volonté têtue et de l’antique sens de l’honneur de ce caballero qui s’est toujours battu pour les perdants, comme son fameux collègue des champs de Castilla.

Eduardo Galeaneo

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