Russie : Discours du président à l’Assemblée fédérale


Le Président de la Russie a prononcé un discours à l’Assemblée fédérale. La cérémonie a eu lieu à Gostiny Dvor.


Par Vladimir Poutine − Le 20 Février 2019 − Source Kremlin.ru

Presidential Address to the Federal Assembly.

Des membres du Conseil de la Fédération, des députés de la Douma d’État, des membres du Gouvernement, des dirigeants de la Cour constitutionnelle et de la Cour suprême, des gouverneurs ont assisté au discours.

Président de la Russie Vladimir Poutine : Membres du Conseil de la Fédération, députés à la Douma d’État, citoyens de Russie,

Le discours d’aujourd’hui est principalement consacré aux questions de développement social et économique national. Je voudrais me concentrer sur les objectifs énoncés dans le décret de mai 2018 et détaillés dans les projets nationaux. Leur contenu et les objectifs qu’ils fixent reflètent les exigences et les attentes des citoyens russes. Les personnes sont au cœur des projets nationaux, qui sont conçus pour apporter une nouvelle qualité de vie à toutes les générations. Cela ne peut se faire qu’en donnant un élan au développement de la Russie.

Ce sont là des objectifs à long terme que nous nous sommes fixés. Cependant, le travail pour atteindre ces objectifs stratégiques doit commencer dès aujourd’hui. Le temps presse toujours, comme je l’ai déjà dit à maintes reprises, et vous le savez tous trop bien. Il n’y a tout simplement pas le temps de se mettre à niveau ou de faire des ajustements. Dans l’ensemble, je crois que nous avons déjà terminé l’étape de l’articulation des objectifs et de la définition des outils pour atteindre nos buts. Il serait inacceptable de s’écarter des objectifs qui ont été définis. Il est vrai qu’il s’agit là d’objectifs ambitieux. Cela dit, il n’est pas possible d’abaisser les exigences relatives à des objectifs spécifiques ou de les édulcorer. Comme je l’ai déjà dit, il s’agit là de défis redoutables qui exigent des efforts considérables de notre part. Toutefois, ils sont en phase avec l’ampleur et le rythme du changement global. Il est de notre devoir de continuer à aller de l’avant et à prendre de l’élan.

Si quelqu’un préfère travailler comme si de rien n’était, sans défis, en évitant l’initiative ou la responsabilité, il a intérêt à partir immédiatement. J’entends déjà dire que certaines choses sont « impossibles, trop difficiles, les normes sont trop élevées » et « ça ne marchera pas ». Avec une telle attitude, vous feriez mieux de rester à l’écart.

D’ailleurs, on ne peut pas tromper le peuple. Les Russes sont profondément conscients de l’hypocrisie, du manque de respect ou de toute injustice. Ils s’intéressent peu aux formalités administratives et à la routine bureaucratique. Il est important pour les gens de voir ce qui se fait réellement et l’impact que cela a sur leur vie et celle de leur famille. Et pas dans le futur, mais maintenant. Nous ne devons pas répéter les erreurs des décennies passées et attendre que le communisme arrive. Nous devons changer la situation pour le mieux maintenant.

Par conséquent, le travail du pouvoir exécutif à tous les niveaux devrait être coordonné, avoir du sens et être énergique. Le gouvernement russe doit donner le ton.

En même temps, je voudrais souligner et répéter que nos projets de développement ne sont pas fédéraux et encore moins basés sur des agences. Ils sont nationaux. Leurs résultats doivent être visibles dans chaque région de la Fédération, dans chaque municipalité. C’est ici, sur le terrain, que la majorité des tâches spécifiques sont mises en œuvre.

Permettez-moi de souligner que, grâce à des années de travail commun et aux résultats obtenus, nous pouvons désormais orienter et concentrer d’énormes ressources financières – énormes au moins pour notre pays – sur les objectifs de développement. Ces ressources n’ont pas été fournies sous forme de saupoudrage. Nous ne les avons pas empruntées. Ces fonds ont été gagnés par des millions de nos citoyens – par l’ensemble du pays. Ils doivent être employés  pour accroître la richesse de la Russie et le bien-être des familles russes.

Très bientôt, cette année, les gens devraient ressentir de réels changements pour le mieux. C’est sur la base de leurs avis et évaluations au début de l’année prochaine que nous évaluerons les premiers résultats de nos travaux sur les projets nationaux. Et nous tirerons les conclusions appropriées sur la qualité et la performance du travail à tous les niveaux du pouvoir exécutif.

Chers collègues,

Permettez-moi maintenant de vous donner quelques précisions sur nos objectifs. Je commencerai par l’objectif clé de préserver notre pays, qui consiste à offrir un soutien global aux familles.

Presidential Address to the Federal Assembly.

Discours présidentiel à l’Assemblée fédérale. Photo : TASS

La famille, les naissances, la procréation et le respect des personnes âgées ont toujours servi de cadre moral puissant à la Russie et à son peuple multi-ethnique. Nous avons fait tout ce qui était en notre pouvoir pour renforcer les valeurs familiales et nous sommes déterminés à le faire à l’avenir. En fait, notre avenir est en jeu. Cette tâche est partagée par l’État, la société civile, les organisations religieuses, les partis politiques et les médias.

La Russie est entrée dans une période extrêmement difficile sur le plan démographique. Comme vous le savez, le taux de natalité est en baisse. Comme je l’ai déjà dit, cela est dû à des raisons purement objectives, qui ont à voir avec les immenses pertes humaines et la pénurie de naissances que notre pays a connues au XXe siècle, pendant la Grande guerre patriotique et les années dramatiques qui ont suivi la dissolution de l’Union soviétique. Cela ne signifie pas pour autant que nous devions accepter cette situation. Définitivement, non.

Nous avons réussi à surmonter les tendances démographiques négatives du début des années 2000, alors que notre pays faisait face à des défis extrêmes. Cela semblait être un défi impossible à relever à l’époque. Néanmoins, nous y sommes parvenus, et je crois fermement que nous pouvons y parvenir à nouveau en retournant à une croissance naturelle de la population d’ici la fin de 2023 – début 2024.

Aujourd’hui, je voulais parler d’un nouveau train de mesures qui a déjà été préparé pour soutenir les familles.

Premièrement, il est important que le fait d’avoir des enfants et de les élever n’expose pas les familles au risque de pauvreté ou ne compromette pas leur bien-être. Comme vous le savez, nous avons déjà prévu le versement de subventions pour les deux premiers enfants jusqu’à ce qu’ils atteignent 18 mois. Les prestations pour le premier enfant sont payées à partir du budget fédéral, et les familles peuvent utiliser la subvention en capital de maternité pour obtenir des prestations pour leur deuxième enfant. Le montant de la subvention dépend du niveau de subsistance régional pour un enfant. Il peut varier de 8 000 roubles dans la région de Belgorod, par exemple, à 22 000 roubles dans la région autonome de Chukotka, avec une moyenne nationale de plus de 11 000 roubles par mois et par enfant. Actuellement, ces allocations sont réservées aux familles dont le revenu ne dépasse pas le salaire de subsistance multiplié par 1,5 par personne. Il est temps de passer à l’étape suivante. [1 € = 75 roubles donc 1000 roubles = 13 €, le salaire minimum est de 11 163 roubles, NdT].

À compter du 1er janvier 2020, je propose de hausser la barre à deux salaires de subsistance par membre de la famille. C’est ce que les gens ont demandé et ces demandes arrivent directement au bureau exécutif. Cette mesure permettra d’augmenter de près de 50 % le nombre de familles ayant droit à des prestations supplémentaires. Environ 70 % des familles avec un ou deux enfants pourront bénéficier de l’aide du gouvernement.

Deuxièmement. Actuellement, les personnes qui s’occupent d’enfants handicapés et de personnes handicapées depuis l’enfance ne reçoivent qu’une allocation de 5 500 roubles. Je suggère d’augmenter ce montant à 10 000 roubles, à partir du 1er juillet. Bien sûr, je comprends qu’il s’agit encore d’une petite somme. Toutefois, il s’agira d’une mesure supplémentaire de soutien pour les familles ayant un enfant qui a besoin de soins spéciaux.

Troisièmement. Le revenu des familles russes doit, bien sûr, augmenter. Il s’agit là d’une tâche sérieuse qui exige une solution globale. J’en parlerai plus en détail plus tard. Mais nous avons besoin de mesures directes. Tout d’abord, il faut alléger le fardeau fiscal des familles. L’approche devrait être très simple : plus il y a d’enfants, plus l’impôt est bas. Je propose d’accroitre l’allégement fiscal fédéral sur les biens immobiliers pour les familles qui ont beaucoup d’enfants. Je propose également de lever les taxes sur 5 mètres carrés dans un appartement et 7 mètres carrés dans une maison pour chaque enfant.

Qu’est-ce que cela signifie ? Si, par exemple, à l’heure actuelle, 20 mètres carrés dans un appartement ne sont pas imposables, la nouvelle mesure signifie que pour une famille avec trois enfants, 15 mètres carrés supplémentaires ne seront pas imposables. En ce qui concerne les terrains qui appartiennent à des familles nombreuses, je propose que 600 mètres carrés soient exonérés d’impôts, ce qui signifie que la plupart des terrains seront exonérés d’impôts. Permettez-moi de vous rappeler que cette prestation est déjà offerte aux retraités et aux personnes en pré-retraite. Bien sûr, dans de nombreuses régions russes, il existe des avantages fiscaux locaux sur les terres et la propriété pour les familles nombreuses. Cependant, l’avantage imposé au niveau fédéral garantit qu’il sera disponible partout au pays. Je demande aux fonctionnaires régionaux de proposer des mesures fiscales supplémentaires pour aider les familles avec enfants.

Quatrièmement, le gouvernement et la Banque centrale doivent constamment maintenir la politique visant à abaisser les taux d’intérêt à 9 %, puis à 8 % ou moins, comme le prévoit le décret exécutif de mai 2018. Dans le même temps, des mesures spéciales de soutien devraient bien entendu être prévues pour les familles avec enfants. Pour rappel, l’année dernière, un programme de taux d’intérêt préférentiel a été lancé pour les familles qui ont eu leur deuxième enfant ou un enfant subséquent. Le taux pour eux est de 6 %. Tout ce qui est plus élevé est subventionné par l’État. Toutefois, seulement 4 500 familles ont eu recours à la prestation.

La question est pourquoi. Cela signifie que les gens sont d’une certaine façon insatisfaits des conditions proposées. Mais le pourquoi est également clair. Une famille qui prend la décision d’acheter un logement fait certainement des plans à long terme ou au moins à moyen terme, c’est un investissement sur la durée. Mais avec ce programme, ils contractent un prêt, commencent à payer les mensualités et le délai de grâce prend fin. Les intérêts ne sont effectivement bonifiés que pour les 3 ou 5 premières années. Je propose de prolonger l’avantage pour toute la durée de l’emprunt immobilier.

Oui, bien sûr, il faudra des fonds supplémentaires, et le coût sera assez élevé : 7,6 milliards de roubles en 2019, 21,7 milliards de roubles en 2020, et 30,6 milliards en 2021. Mais on estime que le programme touche jusqu’à 600 000 familles. Nous devons certainement trouver l’argent. Nous savons où l’obtenir. Nous l’avons, et nous devons simplement l’utiliser dans les domaines qui sont d’une importance capitale pour nous.

Et une autre solution d’action directe. Compte tenu de la viabilité et de la stabilité de la situation macroéconomique du pays et de la croissance des recettes de l’État, je considère qu’il est possible d’introduire une autre mesure de soutien aux familles ayant un troisième enfant ou plus. Je suggère de payer 450 000 roubles directement du budget fédéral pour couvrir leur emprunt immobilier avec cette somme. Fait important, je propose d’antidater ce paiement à compter du 1er janvier 2019, de le recalculer et d’affecter les sommes pertinentes dans le budget de cette année.

Voyons ce que nous avons. Si nous ajoutons cette somme au capital donné pour chaque maternité, qui peut également être utilisé pour les paiements d’un emprunt immobilier, nous obtiendrons plus de 900 000 roubles. Dans de nombreuses régions, il s’agit d’une part substantielle du coût d’un appartement. Je voudrais attirer l’attention du Gouvernement et de la Douma d’État sur cette question. Le cas échéant, le budget devra être ajusté en conséquence. Un montant supplémentaire de 26,2 milliards de roubles sera nécessaire pour cela en 2019. Les chiffres pertinents pour 2020 et 2021 sont de 28,6 milliards de roubles et 30,1 milliards de roubles, respectivement. Ce sont des fonds énormes, mais ils devraient être alloués et utilisés dans ce que j’ai déjà décrit comme un domaine très important.

Il est nécessaire de donner aux familles la possibilité non seulement d’acheter des logements déjà construits, mais aussi de construire leur propre logement sur leur terrain. Je voudrais demander au gouvernement d’élaborer, en coopération avec la Banque centrale, des instruments financiers pratiques et, surtout, abordables pour soutenir la construction de logements privés parce qu’ils ne sont pas couverts par les emprunts immobiliers aujourd’hui.

Enfin et surtout, l’impôt foncier doit être équitable. Évidemment, la valeur cadastrale ou marchande d’une parcelle de terrain peut changer, mais les taux d’imposition ne doivent pas augmenter ou diminuer de façon imprévisible comme dans les montagnes russes. Nous avons déjà limité à 10 % la croissance annuelle des taux d’imposition de la propriété résidentielle. Je suggère d’établir la même limite pour les parcelles de terrain.

Aujourd’hui, lorsque les entreprises de construction construisent des équipements sociaux et les transfèrent à l’État ou aux municipalités, elles doivent payer l’impôt sur les bénéfices et la TVA. Nous devons soulager les entreprises de construction de ce fardeau (y compris nos innovations dans le secteur de la construction). Cela servira d’impulsion pour le développement global des villes et des banlieues, en veillant à ce que les familles aient tout ce dont elles ont besoin à proximité de leur domicile : cliniques, écoles et installations sportives. Ce faisant, nous permettons aux parents de travailler, d’étudier, de vivre heureux et de jouir de leur rôle de parent.

Nous sommes sur le point de garantir l’accès universel aux jardins d’enfants, mais d’ici la fin 2021, nous devrons résoudre le problème des crèches en leur permettant d’accueillir 270 000 enfants supplémentaires, y compris dans le secteur privé, 90 000 places devant être créées dès cette année. Les budgets fédéraux et régionaux devraient allouer 147 milliards de roubles à cette fin, sur une période de trois ans. Permettez-moi d’ajouter que l’inscription dans une maternelle, un jardin d’enfants, l’obtention de subventions, de prestations ou de déductions fiscales que j’ai déjà mentionnées et, je l’espère, que nous y parviendrons, avec vous – tout cela se fera sans aucune demande supplémentaire, sans paperasserie excessive ou sans devoir se rendre dans différents services sociaux. D’ici la fin de 2020, tous les services clés du gouvernement doivent être fournis de façon proactive, c’est-à-dire qu’une personne n’aura qu’à envoyer une demande pour un service dont elle a besoin, et le système s’occupera de tout le reste de façon autonome et automatique.

Je voudrais souligner que le paquet de mesures de soutien aux familles proposé aujourd’hui n’est pas une liste exhaustive d’initiatives. Il fixe les priorités. Compte tenu des défis posés par l’État de la démographie de la Russie, nous continuerons à canaliser de plus en plus de ressources dans ce domaine. Je vous demande à tous, chers collègues, y compris au gouvernement et à l’Assemblée fédérale, d’y réfléchir et de proposer des solutions.

Presidential Address to the Federal Assembly.

Discours présidentiel à l’Assemblée fédérale

Chers collègues, résoudre nos problèmes démographiques, augmenter l’espérance de vie et réduire les taux de mortalité sont directement liés à l’éradication de la pauvreté. Permettez-moi de vous rappeler qu’en 2000, plus de 40 millions de personnes vivaient sous le seuil de pauvreté. Maintenant, il y en a environ 19 millions, mais c’est encore trop, beaucoup trop. Cependant, il fut un temps où leur nombre est tombé à 15 millions, et maintenant il a de nouveau légèrement augmenté. Nous devons certainement concentrer notre attention sur ce point, sur la lutte contre la pauvreté.

En outre, il y a encore plus de personnes confrontées à de graves problèmes financiers que celles qui vivent officiellement en dessous du seuil de pauvreté. Elles sont obligés de réduire leurs dépenses pour des articles de première nécessité comme les vêtements, les médicaments et même la nourriture. Les plus souvent confrontés à la pauvreté sont les familles nombreuses ou monoparentales, les familles avec des membres handicapés, ainsi que les retraités célibataires et les personnes qui ne peuvent pas trouver un bon emploi, un emploi bien rémunéré parce qu’il n’y a pas de débouchés ou qu’elles manquent de qualifications.

Il y a de nombreuses raisons à la pauvreté, non seulement dans notre pays, mais aussi dans le monde, mais cette pauvreté écrase toujours une personne, littéralement, réduisant à néant ses perspectives de vie. L’État doit aider les gens, les sortir des situations difficiles de la vie. L’expérience de certaines de nos régions montre qu’il est possible de travailler efficacement dans ce sens. Je vais nommer ces régions : Kalouga, Oulyanovsk, Tomsk, Vologda et Nijni Novgorod, et un certain nombre d’autres régions de Russie. Leur expérience montre que les soi-disant contrats sociaux peuvent être un mécanisme efficace d’un tel soutien.

Comment ça marche et de quoi s’agit-il ? L’État aide les gens à trouver un emploi et à améliorer leurs compétences. L’État fournit des ressources financières aux familles pour qu’elles gèrent une ferme familiale ou lancent une petite entreprise et, soit dit en passant, ce sont des ressources substantielles de dizaines de milliers de roubles. Permettez-moi de souligner que les programmes d’aide seront adaptés aux besoins de chaque candidat. L’allocation de ces ressources crée certaines obligations pour les bénéficiaires : ils doivent suivre une formation, trouver un emploi dans le domaine concerné et assurer un revenu stable à leur famille et à leurs enfants. Des mécanismes de ce genre sont en place dans le monde entier et sont très efficaces. Les contrats sociaux peuvent changer la vie de ceux qui veulent vraiment le faire.

On estime que plus de 9 millions de personnes pourront bénéficier de ces mesures de soutien sur une période de cinq ans. Je charge le gouvernement d’aider les régions qui sont proactives dans l’introduction de contrats sociaux et de travailler avec elles sur les mécanismes de co-financement.

Il y a actuellement beaucoup de gens et de familles qui contractent des prêts à des fins diverses, y compris des prêts à la consommation. Bien entendu, les emprunteurs doivent être conscients de leurs obligations et s’abstenir d’assumer un fardeau excessif. Cela dit, tout peut arriver : des gens peuvent perdre leur emploi ou tomber malades. Dans ce cas, la dernière chose à faire, c’est de finir d’étrangler financièrement ces personnes, et c’est aussi inutile d’un point de vue économique. Des garanties juridiques supplémentaires sont nécessaires pour protéger les personnes. Je propose d’introduire des suspensions de paiement de crédit, comme nous en avons récemment discuté à Kazan, afin de permettre aux personnes qui perdent leur revenu de suspendre leurs paiements. Ils doivent avoir la possibilité de garder leur maison, si c’est la seule propriété qu’ils possèdent, et de reporter le remboursement de leur prêt. Ce n’est pas une tâche facile, et nous devons comprendre comment cela peut être fait afin de ne pas nuire aux institutions financières tout en soutenant les gens. Cela est toutefois possible.

Je demande également à la Banque de Russie et aux forces de l’ordre de remédier sans délai à la situation dans le domaine du microcrédit et de protéger les gens contre la fraude ou l’extorsion par des prêteurs malhonnêtes.

Permettez-moi de souligner qu’alors que nous cherchons à vaincre la pauvreté et à développer le filet de sécurité sociale, nous devons atteindre chaque famille dans le besoin et comprendre les problèmes auxquels elle est confrontée. Il ne devrait pas être possible de refuser l’aide simplement parce que les circonstances de la vie d’une personne sont légèrement incompatibles avec les critères fixés par un programme.

Et, bien sûr, il faut être scrupuleux et attentif à chaque détail. À titre d’exemple, et ce n’est pas un très bon exemple pour notre travail, je voudrais dire ceci : les pensions ont été ajustées à l’inflation dans le cadre de la réforme des pensions cette année. Mais si le revenu d’un retraité dépasse le taux de subsistance, les prestations sociales ne sont plus versées au même niveau. Elles ont été soit annulées, soit réduites. Par conséquent, les pensions n’ont pas été augmentées du tout, ou les augmentations ont été beaucoup moins élevées que ce à quoi s’attendait un pensionné. Tant de gens se sentent floués pour de bonnes raisons. Probablement que beaucoup de gens dans cette salle comprennent de quoi il s’agit. Nous avons effectué des paiements à partir du budget régional ou fédéral pour atteindre le niveau de subsistance. Nous avons fait des réajustements pour tenir compte de l’inflation et du coût de la vie, qui lui est égal ou supérieur. Ces paiements ont donc été interrompus et c’est tout.

Il était nécessaire de tenir compte de toutes les nuances, mais cela n’a pas été fait et, bien sûr, cela ne devrait pas être permis. Cette injustice, et c’est certainement une injustice, devrait être réglée immédiatement. À partir de cette année, les ajustements des pensions et des paiements mensuels devraient, par tous les moyens, être supérieurs au taux de subsistance des retraités qui est établi chaque année. En d’autres termes, l’État doit d’abord ramener les pensions au niveau de subsistance et ensuite seulement procéder à des ajustements des pensions et des paiements mensuels. Les paiements pour les premiers mois de cette année doivent être recalculés et les gens doivent recevoir l’argent qui leur est dû et qu’ils n’ont pas reçu.

Je voudrais souligner que tous ceux qui travaillent dans le domaine social ou qui rejoignent le gouvernement ou les services municipaux afin d’aider les gens à résoudre leurs problèmes urgents, doivent répondre aux normes professionnelles les plus élevées. Je crois que, dans l’ensemble, c’est le cas. Bien sûr, c’est un travail très compliqué. Nous comprenons tous que travailler avec les gens tous les jours, du matin au soir, est en effet difficile. Mais si vous avez ce travail, vous devez réaliser qu’il n’est pas moins important de comprendre les gens, de savoir ce qu’ils ressentent, de faire preuve d’empathie, de partager leurs inquiétudes et leurs préoccupations et de ne jamais vous permettre des attitudes arrogantes ou un manque de respect des gens, en paroles ou en actes. J’aimerais que vous vous en souveniez, toujours.

Presidential Address to the Federal Assembly.

Discours présidentiel à l’Assemblée fédérale. Photo : TASS

Chers collègues,

Le prochain sujet important est celui des soins de santé. Je sais que, d’une part, leur état actuel semble s’améliorer et que les traitements médicaux deviennent plus accessibles. Néanmoins, beaucoup de gens ne sont pas satisfaits. Il est facile d’en comprendre les raisons. En règle générale, les gens jugent le système de santé en fonction de sa composante principale, c’est-à-dire les cliniques externes et les postes paramédicaux. Les gens se plaignent de leur travail. Bien souvent, ils doivent attendre plusieurs jours avant de consulter un spécialiste et il est impossible de se soumettre rapidement et gratuitement aux tests requis. Les gens des collectivités éloignées ont même de la difficulté à obtenir des rendez-vous avec le personnel médical. Oui, le nombre de postes paramédicaux et d’unités médicales mobiles continue d’augmenter, mais les habitants des régions où il n’y a pas de tels établissements ne se soucient pas des statistiques globales.

Je tiens à souligner que le traitement médical devrait devenir accessible à tous d’ici la fin de 2020 dans toutes les régions peuplées de Russie sans exception et pour tous les citoyens, quel que soit leur lieu de résidence. Pour votre information, 1 590 cliniques externes et postes paramédicaux supplémentaires seront construits ou rénovés en 2019-2020, et j’espère que cela sera fait.

Aujourd’hui, un certain nombre de régions mettent en œuvre le projet de clinique externe économe. Par conséquent, le temps d’attente pour obtenir un rendez-vous et consulter un médecin est réduit en moyenne de trois à quatre fois. J’ai visité de telles cliniques de jour, et elles fonctionnent très bien. De bien meilleures conditions sont créées pour les personnes handicapées et pour les parents d’enfants. Malheureusement, il y a très peu de cliniques de jour de ce genre jusqu’à présent ; elles constituent plutôt une exception que la règle dans tout le pays.

Compte tenu des meilleures pratiques régionales et, je le répète, de celles qui existent, je demande par la présente au gouvernement d’approuver d’ici la fin de l’année les normes élevées des cliniques externes économes et les règlements pour leur certification. L’année prochaine, il faudra faire équipe avec les régions pour mettre en place des mécanismes incitant les cadres et le personnel médical à améliorer la qualité de leur travail. Tout d’abord, nous devons, dès 2021, convertir complètement toutes les cliniques pédiatriques ambulatoires aux nouvelles normes. Veuillez noter que ce n’est pas le signe « Clinique ambulatoire économe » qui compte. Ce qui est plus important encore, les gens devraient enfin percevoir l’attitude respectueuse et bienveillante de l’État à l’égard de leur santé.

L’amélioration de la pénétration de l’informatique dans le domaine de la santé la rendra plus accessible. Les connections numériques entre les institutions médicales, les pharmacies, les médecins et les patients doivent être rationalisés au cours des trois prochaines années. Permettez-moi d’ajouter que les comités d’évaluation médicale de la sécurité sociale doivent enfin être inclus dans ce réseau numérique afin de libérer les personnes âgées, les personnes handicapées et les familles avec enfants des listes d’attente et de la nécessité de produire divers certificats qui sont souvent inutiles.

Les soins primaires manquent de personnel. Pour résoudre ce problème, les efforts globaux visant à développer l’éducation médicale devraient s’accompagner d’initiatives qui produisent des résultats immédiats. À cet égard, je propose de supprimer les restrictions d’âge pour le programme des médecins de campagne afin que les professionnels de plus de 50 ans puissent également recevoir une indemnité unique lorsqu’ils s’installent dans une zone rurale ou une petite ville : 1 000 000 de roubles pour les médecins et 500 000 pour les auxiliaires médicaux.

La chirurgie la plus complexe est actuellement pratiquée non seulement au niveau fédéral, mais aussi dans les cliniques et centres régionaux qui utilisent l’équipement le plus avancé. En même temps, le rétablissement du patient est également essentiel. Nous n’avons jamais eu un tel système, mais nous devons commencer par quelque chose. Il y a beaucoup à faire dans ce domaine. Commençons par créer au moins deux centres de réadaptation de classe mondiale pour les enfants, comme nous l’avons fait pour les centres périnatals, et poursuivons à partir de là.

Dans mon discours de l’année dernière, j’ai proposé un programme de lutte contre le cancer. Au moins 1 000 milliards de roubles seront alloués à cet effet au cours des six prochaines années. Il s’agit de fournir des traitements opportuns, efficaces et accessibles, en utilisant des technologies de pointe qui sont efficaces dans la plupart des cas et qui permettent aux gens de surmonter cette maladie dangereuse. Aujourd’hui, le taux de guérison de la leucémie chez les enfants dépasse 80 % et, pour certains types de cancer, plus de 90 % des patients se rétablissent. Il n’y a pas si longtemps, au milieu des années 1990, cette maladie était presque incurable et seulement 10 à 20 % des enfants pouvaient être sauvés. À l’époque, la Russie n’avait ni la technologie ni les capacités nécessaires. Dans de nombreux cas, la seule option était de s’adresser à des cliniques étrangères. Ceux qui en avaient les moyens l’ont fait.

Nous étions conscients de la tragédie de cette situation, ce qui nous a incités à nous concentrer sur l’amélioration du traitement du cancer chez les enfants, le développement de l’onco-hématologie, l’utilisation des capacités offertes par nos institutions de recherche, le système de santé et la collaboration proactive avec nos partenaires étrangers (certains médecins ont simplement quitté l’Allemagne pour Moscou et y ont passé beaucoup de temps, et continuent probablement) et qui ont porté leurs fruits.

Nous continuerons de travailler à la refonte du système de soins contre le cancer. La détection précoce est d’une importance cruciale. En fait, nous avons relancé le système de dépistage et d’examens médicaux réguliers. Ceux-ci doivent inclure le dépistage du cancer. Il faut le rendre obligatoire. Les personnes doivent avoir la possibilité de prendre rendez-vous à distance, de choisir un moment approprié pour se rendre dans une clinique ambulatoire, y compris le soir ou le week-end, afin que le contrôle puisse être effectué sans formalités supplémentaires.

Ensuite, au cours des prochaines années, nous devrons créer un certain nombre de nouveaux domaines combinant soins de santé et services sociaux. Nous devons donc revoir le système d’assistance aux personnes qui ont besoin d’une aide à long terme dans les établissements médicaux ou à domicile, adapter ce système aux besoins de familles et d’individus spécifiques, soutenir les personnes dans leurs besoins quotidiens en affectant des infirmières de district ou des soignants, ou former les proches aux compétences médicales ou autres compétences nécessaires. L’application de ces principes d’assistance axés sur le bénéficiaire a commencé l’année dernière dans les régions de Volgograd, Kostroma, Novgorod, Pskov, Riazan et Toula. Nous devons les introduire dans tout le pays dans un délai de quatre ans.

Les soins palliatifs ne sont pas seulement d’ordre médical, mais aussi d’ordre social, public et moral. D’après les informations disponibles, quelque 800 000 personnes ont besoin de cette aide, et des volontaires m’ont dit que ce chiffre était d’environ un million. Comme vous le savez, en janvier, j’ai visité un hospice pour enfants à Saint-Pétersbourg, où nous avons discuté de cette question. Je sais qu’hier, la Douma d’État a adopté en deuxième lecture des amendements à la législation sur les soins palliatifs. J’aimerais que les travaux sur cette loi soient achevés dès que possible. Nous surveillerons ensuite son application afin de pouvoir rapidement y apporter des amendements, en tenant compte de l’opinion des bénévoles, que j’ai mentionnés, des médecins, des soignants, des membres du public, des associations religieuses et des bienfaiteurs, c’est-à-dire de tous ceux qui fournissent depuis longtemps des soins palliatifs sincères.

Chers collègues, les gens ont des exigences de plus en plus élevées en matière de sécurité environnementale. Le sujet le plus douloureux est peut-être celui des déchets municipaux. Si vous vous souvenez, c’est arrivé pour la première fois pendant une des séances de questions/ réponses en direct. Oui, nous avons probablement négligé les problèmes d’élimination des déchets pendant peut-être cent ans, ce qui signifie que nous n’y avons jamais prêté attention. De nombreux sites d’enfouissement sont surchargés parce que les déchets s’y accumulent depuis des décennies. Les décharges se sont transformées en véritables montagnes de déchets près des zones résidentielles.

Soit dit en passant, j’aimerais aussi savoir comment vous avez délivré les permis de construction de quartiers résidentiels à côté de ces dépotoirs et décharges. Personne n’y a pensé ? Vous auriez dû. J’exhorte les représentants des autorités à tous les niveaux : faire semblant qu’il ne se passe rien, se détourner, écarter les besoins des gens est absolument inacceptable. Ces questions sont difficiles, bien sûr, mais il faut aussi s’y attaquer.

Before the Presidential Address to the Federal Assembly.

Avant le discours présidentiel à l’Assemblée fédérale

Cette année, les régions ont commencé à adopter un nouveau système de gestion des déchets solides municipaux. Cependant, si le seul changement est une hausse des prix de ramassage des ordures – eh bien, ce n’est pas un vrai travail, c’est une imposture. Les gens ont besoin de voir pour quoi ils paient et quels changements réels se produisent. Il est nécessaire de rétablir l’ordre dans ce domaine, de se débarrasser des entreprises louches qui n’assument aucune responsabilité que celle de dégager des superprofits pour déverser leurs déchets sur des sites sauvages.

Nous devons construire un système civilisé et sûr de traitement, de recyclage et d’élimination des déchets. Étonnamment, il y a un an, j’ai dû m’ingérer personnellement dans certaines affaires. J’ai dû parler plusieurs fois au ministère de l’Intérieur et au bureau du procureur. Vous savez, étonnamment, j’aimerais le répéter encore une fois, presque rien n’a avancé jusqu’à ce que je donne l’ordre de poster un garde là-bas et de ne laisser entrer personne. C’est la seule façon dont cela fonctionne, parce que ces compagnies louches, les soi-disant « voleurs de nuit », ne font que des profits rapides puis ferment leurs soi-disant entreprises.

Je demande au Front populaire russe d’assurer un contrôle public efficace dans ce domaine, y compris le recours à des inspecteurs publics de l’environnement. Leurs remontées concernant d’éventuelles violations doivent être examinées par les autorités, qui doivent adopter des mesures spécifiques. Au cours des deux prochaines années, il faudra fermer et réhabiliter 30 grands sites d’enfouissement à l’intérieur des limites de la ville et, dans six ans, tout le reste. Dans le même temps, il est nécessaire d’augmenter la part du traitement des déchets de 8/9% aujourd’hui à 60%, afin de ne pas accumuler de nouveaux millions de tonnes de déchets.

Il est nécessaire d’introduire des exigences environnementales plus strictes en ce qui concerne les services publics et les entreprises d’énergie et de transport. J’exhorte en partie les entreprises à jouer un rôle plus actif dans les projets de carburants au gaz naturel et à investir dans la formation d’un réseau de stations-service et de systèmes de carburant utilisant le gaz naturel liquéfié. Nous en avons assez, plus que tout autre pays. Il s’agit en effet d’un projet complexe et coûteux, mais il devrait être réalisé parce qu’il produira des résultats non seulement pour les entreprises, mais aussi pour les citoyens.

Le transfert de l’industrie vers les meilleures technologies abordables et des normes environnementales strictes devrait avoir un effet positif sur les résidents des grands centres industriels du pays, principalement les 12 villes que j’ai mentionnées dans mon discours de 2018. Ces endroits devraient être finalement retirés de la liste des zones qui sont de véritables catastrophes environnementales. Au cours des six prochaines années, la quantité d’émissions polluantes dans l’air devrait y être réduite d’au moins 20 %.

Pour éviter que quiconque ne soit tenté d’esquiver la tentation de mettre en œuvre ce travail, il est nécessaire de contrôler strictement les entreprises industrielles et autres responsables, de définir les mesures spécifiques qu’elles doivent prendre pour minimiser les dommages environnementaux et d’inscrire tout cela dans une loi sur les quotas d’émission. Je ne sais que trop bien de quoi il s’agit. Je sais que des lobbyistes assez influents tentent d’entraver ce projet de loi autant qu’ils le peuvent. Je connais aussi très bien leurs arguments : la nécessité de préserver les emplois et une situation économique compliquée.

Mais cela ne peut pas durer indéfiniment de cette manière. Il ne doit pas en être ainsi. Permettez-moi de rappeler qu’en prenant de telles décisions, nous devrions être guidés par les intérêts du peuple russe plutôt que par les intérêts des entreprises ou de certaines personnes. Chers collègues, je vous prie d’adopter cette loi au cours de la session de printemps.

Trouver des solutions aux problèmes environnementaux est le travail de nos chercheurs et de l’industrie. Chacun d’entre nous en est responsable. J’invite les jeunes, entre autres, à prendre une part plus active à ce travail. Nous devons transmettre aux générations futures un pays écologiquement sûr et préserver le potentiel naturel de la Russie ainsi que ses zones spécialement protégées. Cette année, de nouveaux parcs nationaux ouvriront leurs portes dans les républiques du Daghestan, de Komi et de Sakha (Yakoutie), le territoire de l’Altaï et la région de Tchéliabinsk. Je voudrais toutefois attirer votre attention sur le fait que de nombreuses zones spécialement protégées n’ont pas encore de frontières précises et que leurs réglementations ne sont pas respectées.

J’ai chargé le ministère des Richesses naturelles d’effectuer une vérification détaillée. Tous les sanctuaires doivent être enregistrés au cadastre. Il est également nécessaire d’adopter une loi selon laquelle seul le tourisme environnemental peut avoir lieu dans les réserves naturelles, sans aucun découpages de ces territoires, coupes de bois à blanc ou travaux de construction majeurs. Naturellement, il est nécessaire de prendre en compte les intérêts de la population locale, mais ces questions doivent être résolues dans leur ensemble.

Chers collègues, le nombre d’étudiants des petites villes et des régions éloignées qui étudient dans les meilleures universités de Moscou et de la région est en augmentation. Selon les évaluations internationales, nos élèves des niveaux primaire, intermédiaire et secondaire obtiennent de bons résultats en sciences humaines et en sciences dures. Nous pouvons le voir nous-mêmes, sur la base des résultats des examens et des différents concours étudiants. Tout cela est un indicateur des changements qualitatifs dans notre éducation scolaire.

Toutefois, malgré toutes ces réalisations, nous ne devons pas négliger les problèmes évidents dans ce domaine crucial. La part des écoles ayant des conditions d’études modernes est passée de 12 % en 2000 (seulement 12 %) à 85 % en 2018. Mais aujourd’hui encore, quelque 200 000 enfants fréquentent des écoles où il n’y a pas de système adéquat de chauffage, d’approvisionnement en eau et de tout à l’égout. Oui, c’est moins de 1,5 % de tous les écoliers, mais quand leurs parents voient ces conditions, les mots sur la justice et l’égalité des chances ne font que les irriter. Je veux attirer l’attention des chefs de régions où il existe encore des écoles mal équipées. Ce problème peut être complètement résolu en deux ans. Nous pouvons le faire. Je sais que le gouvernement y réfléchit et prend certaines décisions. Je vous demande de soutenir les régions qui manquent de ressources propres.

Quand en 2006, nous avons commencé à fournir des connexions Internet aux écoles, la technologie était complètement différente. Vous savez, ça m’a semblé être une vraie percée. Et ça l’était effectivement à l’époque. Pour l’instant, cette technologie semble ancienne, et nous avons de nouvelles tâches à résoudre. D’ici la fin 2021, toutes les écoles russes devront disposer d’une connexion Internet à haut débit plutôt que d’une simple connexion. Permettez-moi de vous rappeler qu’en 2006, lorsque les écoles ont été connectées à Internet, le débit recommandé était de 128 kbps. Maintenant, nous avons besoin de 50 Mbps ou 100 Mbps, ce qui est au moins 400 fois plus élevé. Cela permettra à nos enfants d’avoir accès à des leçons et à des conférences données par des professeurs éminents, à des concours et à des Olympiades ; cela leur permettra d’élargir considérablement leurs capacités et de s’impliquer dans des projets en ligne avec leurs camarades d’autres régions et pays. Le contenu des programmes éducatifs doit également changer. Les normes et programmes nationaux doivent refléter les priorités du développement scientifique et technologique du pays, tandis que les listes fédérales de manuels recommandés doivent inclure le meilleur des meilleurs livres.

Bien sûr, les ressources humaines sont la question la plus importante. J’ai déjà parlé aujourd’hui de l’élargissement du programme des Médecins pour le Pays. Je propose de lancer un programme similaire pour l’éducation, des Professeurs pour le Pays. Les enseignants qui décideraient de déménager dans des villes et villages plus petits recevront un versement unique d’un million de roubles.

Nous devons travailler sans relâche pour renforcer l’environnement commun de l’éducation et de la culture. Les centres culturels et éducatifs de Kaliningrad, Kemerovo, Vladivostok et Sébastopol ouvriront au plus tard en 2023. Nos principaux musées et théâtres y seront représentés et les branches des écoles d’art commenceront à y travailler dès l’année prochaine. La demande d’un environnement culturel riche est très forte, principalement dans les régions, où travaillent un grand nombre de personnes talentueuses et engagées.

Je propose d’élargir considérablement l’aide aux initiatives culturelles locales, c’est-à-dire aux projets portant sur l’histoire locale, l’artisanat et la préservation du patrimoine historique de nos peuples. Par exemple, des crédits supplémentaires peuvent être alloués à cette fin à partir du Fonds de subventions présidentielles. En outre, nous allouerons plus de 17 milliards de roubles dans le cadre du projet national Culture pour la construction et la rénovation de clubs culturels ruraux et plus de 6 milliards de roubles pour soutenir les centres culturels dans les petites villes russes.

Je tiens à vous rappeler que les établissements médicaux et d’enseignement sont exonérés de l’impôt sur les bénéfices, mais seulement jusqu’au 1er janvier 2020. Je propose de rendre cette incitation illimitée dans le temps et de l’étendre aux musées, théâtres et bibliothèques régionaux et municipaux. Soit dit en passant, cela leur permettra d’économiser quelque 4 milliards de roubles, qu’ils investiront dans le développement ou qu’ils utiliseront pour augmenter les salaires. Enfin, cette mesure encouragera les investissements privés dans les établissements culturels locaux.

Chers collègues, je voudrais que les responsables de région veillent à ce que les salaires dans les secteurs de l’éducation, de la santé, de la culture et autres secteurs publics soient maintenus au même niveau que le salaire moyen dans l’économie de la région concernée. Chers collègues, c’est très important. Je n’arrête pas d’en parler à toutes mes réunions. Nous ne devons pas abaisser cette norme. Dans le même temps, le salaire moyen dans l’économie doit augmenter. Plus de 40 millions de personnes qui travaillent dans les secteurs public et de la défense et qui sont des retraités inactifs reçoivent des paiements fixes. Ces paiements doivent au moins augmenter avec l’inflation. Je demande au gouvernement d’en tenir compte.

Plus de 70 millions de personnes travaillent dans l’industrie manufacturière, l’agriculture ou les services ou sont propriétaires de petites entreprises. L’état de l’économie russe a une incidence directe sur leurs revenus, leur bien-être et leur confiance dans l’avenir. Le principal moyen d’obtenir des augmentations salariales régulières consiste à promouvoir des emplois de qualité et la libre entreprise, des emplois qualifiés et bien rémunérés dans toutes les régions, y compris dans les secteurs tant traditionnels que nouveaux. Des taux de croissance économique élevés sont essentiels. C’est le seul moyen de surmonter la pauvreté et d’assurer une augmentation régulière et perceptible des revenus. C’est la clé du succès. Dès 2021, le taux de croissance économique de la Russie doit dépasser 3 % et se maintenir ensuite au-dessus de la moyenne mondiale. Cet objectif ne doit pas être abandonné.

Le gouvernement et la Banque centrale sont à nouveau chargés de respecter le taux d’inflation visé. Je l’ai déjà dit, et nous savions que cela se produirait lorsque nous réserverions des ressources financières pour les projets nationaux. C’était un résultat attendu, et nous devons maintenant nous assurer que la situation revienne à la normale. Nous pouvons le faire. Comme je l’ai dit, le Gouvernement et la Banque centrale doivent veiller à ce que les objectifs en matière d’inflation soient atteints et créer un environnement macroéconomique favorable pour faciliter la croissance en général. Nous disposons d’un solide coussin de sécurité financière.

J’ai quelque chose de positif à partager avec vous. Pour la toute première fois, nos réserves couvrent entièrement non seulement la dette souveraine, qui est assez faible, mais aussi les emprunts privés. Ces fonds sont à l’œuvre et l’investissement du Fonds national d’aide sociale génère des recettes budgétaires. C’est pourquoi je voudrais m’adresser à nos collègues qui critiquent constamment le gouvernement, ses ministères des finances et de l’économie et demander où est allé l’argent et où nous l’avons investi. Nous nous sommes fixé un objectif pour atteindre un certain niveau, après lequel nous pourrons utiliser ces fonds, bien que prudemment, afin de ne pas provoquer de perturbations macroéconomiques. Nous sommes sur le point d’atteindre ce niveau et nous commençons à utiliser ses fonds. Le produit de ces investissements est versé au budget fédéral. En 2018, le produit de l’investissement du Fonds national de prévoyance d’un montant de 70,5 milliards de roubles a été ajouté au budget.

Pour atteindre des taux de croissance élevés, il est également nécessaire de résoudre les problèmes systémiques de l’économie. Je soulignerai ici quatre priorités.

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Discours présidentiel à l’Assemblée fédérale

La première est une croissance plus rapide de la productivité du travail, fondée principalement sur les nouvelles technologies et la numérisation ; le développement d’industries compétitives et, par conséquent, une augmentation des exportations non primaires de plus de 50 % en six ans.

La deuxième est d’améliorer le climat des affaires et la qualité de la juridiction nationale, afin que personne ne transfère ses activités à d’autres juridictions, pour s’assurer que tout est fiable et fonctionne parfaitement. La croissance de l’investissement devrait augmenter de 6 à 7% en 2020. L’atteinte de ce niveau sera l’un des principaux critères d’évaluation du travail du gouvernement.

La troisième priorité consiste à supprimer les contraintes infrastructurelles pour le développement économique et à libérer le potentiel de nos régions.

Quatrièmement, il s’agit bien sûr de former du personnel moderne et de créer des bases scientifiques et technologiques solides.

Je voudrais à présent développer nos tâches spécifiques dans ces domaines.

Une demande colossale et garantie de produits industriels et de haute technologie se forme en Russie, je peux le dire sans exagération. Donc les mots que je voudrais utiliser – nous sommes confrontés à des opportunités historiques pour une croissance qualitative des affaires russes, de la construction mécanique et de la construction de machines-outils, de la microélectronique, de l’industrie informatique, et d’autres industries. Les projets nationaux comprennent à eux seuls – pensez juste à cela – 6 000 milliards de roubles de plans d’achat de matériel médical et de construction, d’instruments, de systèmes de télécommunications, et de systèmes pour le logement et les services publics. Et ces ressources devraient fonctionner ici en Russie.

J’exhorte donc le gouvernement, les régions, les représentants des entreprises publiques que je vois dans cette salle – vous voulez certainement acheter tous l’équipement le plus moderne et le moins cher possible. Naturellement, tout le monde veut et doit être compétitif, mais dans la mesure du possible, il faut compter sur nos producteurs, sur les producteurs nationaux. Nous devons les trouver, et même travailler avec eux. Bien sûr, il doit y avoir un environnement concurrentiel, mais nous avons déjà les outils pour soutenir les fabricants russes. Nous ne devons pas oublier ces outils et les utiliser.

Je voudrais souligner que l’accès aux contrats d’État doit être égal (au moins pour les nôtres, pour les entreprises nationales) et que les commandes doivent aller à ceux qui prouvent leur durabilité par leur travail et leurs résultats, leur volonté de changer, d’introduire des technologies avancées et d’augmenter la productivité du travail, et de proposer les meilleurs produits compétitifs.

En ce qui concerne l’industrie de défense, nous devons utiliser nos capacités actuelles de diversification pour accroître la production civile. Mes collègues comprennent de quoi je parle ici. Il y a certains objectifs pour chaque année. Et ils doivent être réalisés, quoi qu’il arrive.

Et bien sûr, le moment est venu de prendre des initiatives plus audacieuses, de créer des entreprises et des sociétés de production, de promouvoir de nouveaux produits et services. Cette vague de développement technologique permet aux entreprises de croître et de gagner des marchés très rapidement. Il existe déjà des exemples d’entreprises prospères, d’entreprises innovantes. Nous en avons besoin de beaucoup plus, y compris dans des domaines tels que l’intelligence artificielle, le Big Data, l’Internet des objets et la robotique.

Je donne pour instruction au gouvernement de créer les conditions les plus propices à l’investissement privé dans les jeunes pousses technologiques et d’associer les institutions de développement à leur soutien. Je demande aux députés d’adopter rapidement les lois les plus cruciales pour créer le cadre juridique de la nouvelle économie numérique, des lois qui permettront de conclure des affaires civiles et de lever des fonds en utilisant la technologie numérique, pour développer le commerce électronique et les services. Toute la législation russe doit être adaptée à la nouvelle réalité technologique. Ces lois ne doivent pas restreindre le développement d’industries innovantes et prometteuses, mais les faire progresser.

L’indicateur le plus crucial de l’efficacité et de la compétitivité d’une entreprise réside dans l’expansion des exportations et la pénétration des marchés extérieurs. Le succès de notre industrie agricole est, bien sûr, un bon exemple d’un tel développement. Nos exportations agricoles ont augmenté de 19,4 % en 2018 pour atteindre 25,8 milliards de dollars. En 2024, nous devons atteindre 45 milliards de dollars. D’ailleurs, nous ne sommes pas seulement l’un des plus gros exportateurs de blé (l’an dernier, nous en avons exporté 44 millions de tonnes). Nous avons au moins une autre réalisation importante. Grâce aux développements des chercheurs russes, nous ne sommes plus dépendants des autres pays pour les semences de blé. Les experts confirmeront l’importance cruciale de cette question. La Russie doit disposer de toute la gamme de sa propre technologie agricole de pointe, qui doit être à la disposition non seulement des grandes exploitations mais aussi des petites. Il s’agit littéralement d’une question de sécurité nationale et de succès en matière de concurrence sur les marchés alimentaires en pleine croissance.

L’amélioration de la qualité de vie des personnes qui travaillent en milieu rural est un facteur clé à long terme de la croissance soutenue de l’industrie agricole. Je tiens à rappeler au gouvernement que dès cette année, il doit approuver un nouveau programme de développement des territoires ruraux qui doit être mis en œuvre à partir du 1er janvier 2020.

Encore une chose. Je pense que tout le monde conviendra que nos énormes ressources naturelles constituent notre avantage naturel. Elles doivent être utilisées pour accroître la production de produits biologiques. J’ordonne au gouvernement de créer une marque protégée pour les produits propres, une marque qui garantira la sécurité de la technologie utilisée et gagnera la réputation de haute qualité sur les marchés nationaux et étrangers. Croyez-moi, ce sera très populaire à l’étranger. Il n’y a presque plus rien de propre.

Chers collègues, pour atteindre les objectifs ambitieux auxquels le pays est confronté, nous devons débarrasser le système de tout ce qui restreint la liberté d’entreprise et l’initiative commerciale. Les entreprises honnêtes ne devraient pas courir le risque de poursuites pénales ou administratives. J’ai déjà noté cette question dans l’un de mes discours, et j’ai cité des chiffres pertinents. Malheureusement, la situation ne s’est guère améliorée.

Aujourd’hui, près de la moitié (45 %) des dossiers ouverts contre des entrepreneurs ne sont pas jugés. Qu’est-ce que cela signifie ? Cela signifie qu’ils ont été ouverts de manière négligente ou sur la foi d’un obscur prétexte. Et qu’est-ce que cela signifie en pratique ? La conséquence, c’est que 130 emplois sont perdus en moyenne chaque fois qu’une entreprise ferme ses portes à la suite d’une enquête. Pensons à ce chiffre ; cela devient un problème économique majeur.

Les milieux d’affaires soulignent un certain nombre de problèmes législatifs et d’application de la loi. Je conviens que nous devons analyser de près les critères selon lesquels tous les employés d’une entreprise peuvent être considérés comme faisant partie d’un groupe coupable de collusion du seul fait de travailler pour cette entreprise. Pour être honnête, c’est complètement absurde, mais, malheureusement, cela arrive encore et encore. Et cela conduit à des détentions plus strictes pendant l’enquête et à une peine plus lourde par la suite. En outre, nous devons limiter strictement les motifs de prolongation de la durée de la détention dans le cadre des enquêtes sur les affaires économiques dites pénales. Aujourd’hui, cela se produit parfois sans aucun motif, simplement parce que les enquêteurs n’ont pas eu le temps d’effectuer les vérifications d’experts requises ou en raison de retards dans l’enquête.

Nous avons discuté de cette question avec le Procureur général et le Président de la Cour suprême. Voilà ce qui arrive : une personne est gardée derrière les barreaux, et elle n’a pas été convoquée pour un interrogatoire depuis plusieurs mois. Le procureur veut savoir pourquoi elle n’a pas été interrogée et on lui dit que l’enquêteur était en vacances. Bien sûr, les enquêteurs, en particulier ceux du ministère de l’Intérieur, s’occupent d’un raz-de-marée d’affaires criminelles, et nous devons faire quelque chose à ce sujet, nous devons examiner la question de plus près. Peut-être devrions-nous mettre de côté des ressources supplémentaires et augmenter le nombre d’enquêteurs. Néanmoins, comment expliquer cela ? Une personne est gardée derrière les barreaux alors que l’enquêteur est parti en vacances et ne l’a pas interrogée depuis plusieurs mois. Cela ne devrait pas se produire, nous devons régler ce problème. Je demande à la Cour suprême et au bureau du procureur général d’analyser à nouveau tous ces problèmes et de soumettre leurs propositions.

Je suggère que nos associations d’entreprises et l’Agence pour les initiatives stratégiques créent une plate-forme numérique spéciale – en fait, elles ont elles-mêmes fait avancer cette initiative – que les entrepreneurs utiliseront pour rendre publics tous les cas de pression sur les entreprises et pour demander une audience officielle.

J’exhorte les chefs des forces de l’ordre à ne pas se méfier de cela. Cette initiative servira de soutien supplémentaire, de sorte que les hauts fonctionnaires de ces organismes recevront rapidement l’information objective dont ils ont besoin pour prendre des décisions, du moins au niveau ministériel. Je demande au Gouvernement et aux milieux d’affaires d’examiner les solutions technologiques et le cadre juridique nécessaires à la mise en œuvre de cette initiative, et aux services de détection et de répression – le Ministère de l’intérieur, le Service fédéral de sécurité, le Bureau du Procureur général et la Commission d’enquête – de coordonner les réglementations concernant le traitement des plaintes des entrepreneurs, y compris les délais. Cette plate-forme doit commencer à fonctionner, au moins en mode pilote, d’ici la fin de l’année.

Ensuite, le gouvernement a proposé de remanier le cadre réglementaire. C’est une bonne chose, et nous devons y apporter un soutien total. Toutefois, je pense que ce n’est pas suffisant. Nous devons prendre des mesures encore plus radicales. En effet, traçons une ligne et ayons l’objectif de suspendre toutes les lois réglementaires existantes et tous les décrets, lettres et instructions ministériels régionaux à compter du 1er janvier 2021. D’ici deux ans, nous devons mettre à jour les lois réglementaires en collaboration avec les milieux d’affaires, en ne conservant que les documents qui satisfont aux exigences actuelles et en mettant de côté les autres.

Lorsque nous avons discuté de cette question, bon nombre de nos collègues nous ont dit honnêtement qu’ils étaient terrifiés. Oui, c’est effrayant, mais le problème existe. Ce ne sera pas une tâche facile. Les dossiers sont très volumineux dans certains secteurs et ministères. Ils s’accumulent depuis des décennies, depuis l’ère soviétique, ou même « depuis Ochakov et la guerre de Crimée ». (La citation est tirée de l’ouvrage d’Alexandre Griboïedov, Malheur de Wit écrit en 1824.) Je ne parle pas de l’année 2014, bien sûr. (Rires) Certains de ces documents remontent à l’époque d’Alexandre Griboïedov ou même avant lui. Tant de choses ont été écrites et réglementées. Mais franchement, je doute que même le personnel de ces agences sache tout ce qui est écrit dans ces documents. Nous devons donc terminer leur analyse dans un délai de deux ans. Il n’y a rien à craindre. Nous devons retrousser nos manches et le faire, en ne conservant ou en mettant à jour que les documents dont nous avons réellement besoin pour organiser correctement nos activités.

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Discours présidentiel à l’Assemblée fédérale

Chers collègues, les mises à niveau des infrastructures doivent être accélérées à l’aide d’une technologie de pointe. C’est essentiel pour améliorer la connectivité d’un pays, et en particulier pour la Russie, le plus grand pays du monde avec son vaste territoire. Cela est essentiel pour renforcer l’État, libérer le potentiel du pays et stimuler la croissance économique nationale.

Cette année, la section ferroviaire du pont de Crimée sera opérationnelle et deviendra un puissant moteur. Je profite de l’occasion pour remercier tous les travailleurs de la construction et des chemins de fer. Nous avons vu qu’une voie de contournement a été construite près de Krasnodar le long d’une voie d’accès à cette jonction de la côte du Caucase. Comme je l’ai dit, les trains commenceront à utiliser le pont de Crimée en 2019, créant ainsi un puissant moteur de développement pour la Crimée et Sébastopol.

En outre, l’autoroute reliant Moscou et Saint-Pétersbourg devrait être achevée, ce qui créera de nouvelles opportunités commerciales et des emplois pour les habitants des régions de Novgorod, Tver, Saint-Pétersbourg et Moscou.

Plus de 60 aéroports bénéficieront d’améliorations au cours des six prochaines années, notamment les aéroports internationaux de Khabarovsk, Yuzhno-Sakhalinsk et Petropavlovsk-Kamchatsky.

En 2025, la capacité de débit de la ligne principale et du Transsibérien Baïkal-Amour sera multipliée par 1,5 pour atteindre 210 millions de tonnes, ce qui est très important pour le développement de la Sibérie et de l’Extrême-Orient russe.

Permettez-moi de répéter que les indicateurs clés liés au développement social et économique et à la qualité de vie dans toutes les régions d’Extrême-Orient de la Russie devraient dépasser la moyenne nationale. Il s’agit d’une cause nationale et d’une priorité majeure de nos efforts pour promouvoir la Sibérie orientale et l’Extrême-Orient comme territoires stratégiques. Toutes les agences doivent constamment garder cela à l’esprit.

En septembre, nous nous réunirons à Vladivostok pour discuter de ce que chacune des agences fédérales a fait et a l’intention de faire pour l’Extrême-Orient. Tous les plans de construction et d’amélioration des routes, des chemins de fer, des ports maritimes, des services aériens et des communications doivent donner la priorité au développement régional, y compris la promotion de ces régions comme destinations de voyage.

La Russie, notre culture, notre nature et nos monuments historiques suscitent un énorme intérêt. Compte tenu du succès de la Coupe du monde, je propose d’utiliser davantage les visas électroniques et de réfléchir plus largement à la manière de rationaliser le traitement des visas pour les touristes venant en Russie.

Ensuite, cette année, nous devons adopter un plan directeur pour développer l’infrastructure de l’économie numérique, y compris les réseaux de télécommunications, ainsi que les capacités de stockage et de traitement des données. Ici aussi, nous devons nous tourner vers l’avenir. L’objectif pour les prochaines années est de fournir un accès universel à l’Internet à haut débit et de commencer à utiliser les réseaux de communication 5G.

Pour réaliser une révolution dans les communications, la navigation et les systèmes de détection spatiale de la Terre, nous devons accroître considérablement les capacités de notre groupe de satellites. La Russie dispose d’une technologie unique pour ce faire, mais de telles tâches nécessitent une modernisation fondamentale de l’ensemble de l’industrie spatiale. J’ordonne à Roscosmos et au gouvernement de Moscou de créer un Centre spatial national. Mes collègues sont venus me voir et m’en ont parlé. Il s’agit d’un bon projet conçu pour réunir les organisations concernées, les bureaux d’études et les installations de production de prototypes, et pour soutenir la recherche scientifique et la formation du personnel.

Nous constatons que la concurrence mondiale se déplace de plus en plus vers la science, la technologie et l’éducation. Tout récemment, il semblait inconcevable que la Russie puisse faire non seulement une percée, mais aussi une percée de haute technologie en matière de défense. C’était un travail difficile et complexe. Beaucoup de choses devaient être restaurées ou relancées de zéro. Il fallait innover et trouver des solutions audacieuses et uniques. Néanmoins, cela a été fait et réalisé par nos ingénieurs, nos travailleurs et nos scientifiques, y compris les très jeunes gens qui ont grandi avec ces projets. Permettez-moi de répéter que je connais tous les détails de cet effort de grande envergure et que je suis tout à fait justifié de dire, par exemple, que le développement du planeur stratégique hypersonique Avangard est l’équivalent du lancement du premier satellite artificiel du monde. Et pas seulement en termes d’amélioration de la capacité de défense et de la sécurité du pays, même si c’est l’objectif premier, mais aussi en termes d’influence sur la consolidation de notre potentiel scientifique et le développement d’atouts technologiques uniques.

Il fut un temps où le projet de défense nucléaire donnait au pays l’énergie nucléaire. La construction d’un bouclier antimissile qui a débuté avec le lancement du premier satellite artificiel au monde a permis au pays d’entreprendre une exploration spatiale pacifique. Aujourd’hui, nous devons utiliser le personnel, les connaissances, les compétences et les matériaux que nous avons acquis en développant la prochaine génération d’armes pour produire le même type de résultats pour des applications civiles.

Nous n’avons pas encore mis en œuvre de nouveaux programmes scientifiques et technologiques ambitieux. Un décret sur la recherche génétique a déjà été signé et je propose de lancer un programme similaire à grande échelle au niveau national sur l’intelligence artificielle. Au milieu de la prochaine décennie, nous devrions être parmi les chefs de file dans ces domaines scientifiques et technologiques qui, bien sûr, détermineront l’avenir du monde et l’avenir de la Russie.

Pour mettre en œuvre de tels projets, nous devons accélérer le développement d’une infrastructure scientifique avancée. D’ailleurs, le réacteur PIK, une unité de recherche de classe méga-scientifique, a récemment été lancé dans la région de Saint-Pétersbourg. Au cours des 20 prochaines années, il constituera l’une des sources les plus puissantes au monde pour la recherche sur les neutrons, permettant aux scientifiques de mener des recherches uniques en physique, en biologie et en chimie, et de mettre au point de nouveaux médicaments, des outils de diagnostic et de nouveaux matériaux.

Pour la première fois depuis des décennies, les chantiers navals russes ouvriront la voie à plusieurs navires de recherche modernes capables de travailler dans toutes les zones stratégiques, y compris les mers arctiques et l’Antarctique, explorant le plateau et les ressources naturelles de l’océan mondial.

Pour promouvoir un développement technologique puissant, nous devons construire un modèle moderne de recherche et développement. C’est pourquoi nous mettons en place dans les régions des centres de recherche et d’enseignement qui intégreront tous les niveaux d’enseignement au potentiel des installations de recherche et des entreprises. D’ici trois ans, des centres de ce type devraient être créés dans 15 régions de la Fédération de Russie, les cinq premiers le seront dès cette année. Trois d’entre eux – dans les régions de Tioumen et de Belgorod et dans le territoire de Perm – sont en voie d’achèvement et devraient ouvrir leurs portes cette année.

Nous avons besoin de spécialistes capables de travailler dans des installations de production avancées, de développer et d’appliquer des solutions technologiques de pointe. Par conséquent, nous devons assurer une large introduction de programmes d’études actualisés à tous les niveaux de la formation professionnelle, afin d’organiser la formation du personnel pour les industries qui sont encore en cours de gestation.

Fin août, la Russie accueillera les championnats du monde des compétences, alors souhaitons plein succès à notre équipe. Leur succès sera significatif pour accroître le prestige de la main-d’œuvre qualifiée. En nous appuyant sur l’expérience de ce mouvement d’augmentation des compétences, nous accélérerons la modernisation de l’enseignement secondaire professionnel, qui comprend l’installation d’équipements modernes dans plus de 2 000 ateliers dans les collèges et les écoles techniques d’ici 2022.

La passion pour une carrière future et la créativité se forme dès le plus jeune âge. Au cours des trois prochaines années, grâce au développement de parcs technologiques, de quantoriums et de centres d’enseignement pour les enfants dans les domaines de l’informatique, des sciences naturelles et des sciences humaines, environ un million de nouvelles places seront créées dans les programmes éducatifs extrascolaires. Tous les enfants doivent y avoir accès.

Le centre éducatif Sirius à Sotchi est en train de devenir une véritable constellation. Le plan prévoyait l’ouverture de centres d’accueil pour enfants doués, sur ce modèle, dans toutes les régions d’ici 2024. Mais nos collègues nous ont dit qu’ils pouvaient terminer ce travail plus tôt, dans un délai de deux ans. De tels efforts proactifs méritent d’être salués.

Je pense que chaque projet national a des réserves pour accélérer le rythme. Je m’attends à ce que nos entreprises et le monde des affaires s’impliquent dans des projets tels que Ticket pour le Futur, qui offre aux élèves dès 6 ans et plus la possibilité de découvrir leurs intérêts professionnels et de faire un stage dans des entreprises, des centres de recherche et autres lieux réels.

Je veux parler directement à nos jeunes. Vos talents, votre énergie et votre créativité comptent parmi les plus grands avantages concurrentiels de la Russie. Nous le comprenons et nous y attachons une grande valeur. Nous avons créé tout un système de projets et de concours pour s’améliorer personnellement dans lequel chaque jeune, de l’école à l’université, peut montrer de quoi il est fait. Il s’agit notamment de ProeKTOriYA, Mon 1er Boulot, Je suis un pro, Leaders Russes et bien d’autres. Je tiens à souligner que tout cela est en train d’être créé pour que les jeunes puissent profiter de ces opportunités. Je vous exhorte à prendre le risque de les utiliser, à être audacieux, à réaliser vos rêves et vos projets, à faire quelque chose de valeur pour vous-même, votre famille et votre pays.

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Discours présidentiel à l’Assemblée fédérale

Chers collègues, la Russie a été et sera toujours un État souverain et indépendant. C’est une évidence. Soit ce sera le cas, soit ce sera tout simplement la fin de notre existence. Il faut bien comprendre cela. Sans souveraineté, la Russie ne peut être un État. Certains pays peuvent le faire, mais pas la Russie.

Établir des relations avec la Russie signifie travailler ensemble pour trouver des solutions aux questions les plus complexes au lieu d’essayer d’imposer des solutions. Nous ne cachons pas nos priorités en matière de politique étrangère. Il s’agit notamment de renforcer la confiance, de contrer les menaces mondiales, de promouvoir la coopération dans les domaines de l’économie et du commerce, de l’éducation, de la culture, de la science et de la technologie, ainsi que de faciliter les contacts entre personnes directement. Ces principes sous-tendent notre travail au sein de l’ONU, de la Communauté des États indépendants, ainsi qu’au sein du Groupe des 20, des BRICS et de l’Organisation de coopération de Shanghai.

Nous estimons qu’il importe de promouvoir une coopération plus étroite au sein de l’État de l’Union de la Russie et du Belarus, y compris une politique étrangère et une coordination économique étroites. Avec nos partenaires d’intégration au sein de l’Union économique eurasienne, nous continuerons à créer des marchés communs et à déployer des efforts d’ouverture. Il s’agit notamment de mettre en œuvre les décisions visant à coordonner les activités de l’EAEU avec l’initiative chinoise Belt and Road sur la voie d’un partenariat eurasiatique renforcé.

Les relations égalitaires et mutuellement bénéfiques de la Russie avec la Chine constituent actuellement un facteur important de stabilité dans les affaires internationales et en termes de sécurité eurasienne, offrant un modèle de coopération économique productive. La Russie attache de l’importance à la réalisation du potentiel du partenariat stratégique privilégié spécial avec l’Inde. Nous continuerons à promouvoir le dialogue politique et la coopération économique avec le Japon. La Russie est prête à travailler avec le Japon pour trouver des conditions mutuellement acceptables pour la signature d’un traité de paix. Nous avons l’intention de promouvoir des liens plus étroits avec l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est.

Nous espérons également que l’Union européenne et les principaux pays européens prendront enfin des mesures concrètes pour remettre les relations politiques et économiques avec la Russie sur les rails. Les habitants de ces pays attendent avec impatience la coopération avec la Russie, qui comprend des grands groupes, ainsi que des petites et moyennes entreprises et le milieu des affaires européen en général. Il va sans dire que cela servirait nos intérêts communs.

Le retrait unilatéral des États-Unis du Traité FNI est la question la plus urgente et la plus discutée dans les relations russo-américaines. C’est pourquoi je suis contraint d’en parler plus en détail. En effet, de graves changements ont eu lieu dans le monde depuis la signature du Traité en 1987. De nombreux pays ont développé et continuent de développer ces armes, mais pas la Russie ni les États-Unis – nous nous sommes limités à cet égard, de notre propre gré. Il est compréhensible que cet État de choses soulève des questions. Nos partenaires américains auraient dû le dire honnêtement plutôt que de lancer des accusations farfelues contre la Russie pour justifier leur retrait unilatéral du Traité.

Il aurait été préférable qu’ils aient fait ce qu’ils ont fait en 2002 lorsqu’ils se sont retirés du traité ABM et l’ont fait ouvertement et honnêtement. Que ce soit bien ou mal, c’est une autre question. Je pense que c’était une mauvais idée, mais ils l’ont fait et c’est tout. Ils auraient dû faire la même chose cette fois-ci. Que font-ils dans la réalité ? D’abord, ils violent tout, puis ils cherchent des excuses et nomment un coupable. Mais ils mobilisent aussi leurs vassaux qui sont prudents mais qui font cependant du bruit pour soutenir les États-Unis. Au début, les Américains ont commencé à développer et à utiliser des missiles à moyenne portée, qu’ils ont appelés « missiles cibles » discrétionnaires pour la défense antimissile. Ils ont ensuite commencé à déployer des systèmes de lancement universels Mk-41 qui permettent l’utilisation de missiles de croisière à moyenne portée Tomahawk qui peuvent passer en mode offensif.

Je parle de cela et j’utilise mon temps et le vôtre parce que nous devons répondre aux accusations qui nous sont adressées. Mais ayant fait tout ce que je viens de décrire, les Américains ont ouvertement ignoré les dispositions prévues par les articles 4 et 6 du Traité FNI. Selon le point 1, article VI (je cite) : « Chaque partie éliminera tous les missiles à portée intermédiaire et les lanceurs de ces missiles… de sorte qu’aucun de ces missiles, lanceurs… ne soit possédé par l’une ou l’autre partie ». Le paragraphe 1 de l’article VI dispose que (et je cite) « dès l’entrée en vigueur du Traité et par la suite, aucune partie ne peut produire ou tester en vol un missile à portée intermédiaire, ni produire des étages ou des lanceurs de tels missiles ». Fin de citation.

En utilisant des missiles cibles à moyenne portée et en déployant en Roumanie et en Pologne des lanceurs aptes au lancement de missiles de croisière Tomahawk, les États-Unis ont ouvertement violé ces clauses du Traité. Ils l’ont fait il y a déjà quelque temps. Ces lanceurs sont déjà stationnés en Roumanie et rien ne se passe. Il semble que rien ne se passe. C’est même étrange. Ce n’est pas du tout étrange pour nous, mais les gens devraient être capables de le voir et de le comprendre.

Comment évaluons-nous la situation dans ce contexte ? Je l’ai déjà dit et je tiens à le répéter : la Russie n’a pas l’intention – c’est très important, je le répète exprès – de déployer de tels missiles en Europe en premier. S’ils sont réellement construits et livrés sur le continent européen, et les États-Unis ont des plans à cet égard, du moins nous n’en avons pas entendu parler autrement, cela aggravera considérablement la situation internationale en matière de sécurité et constituera une menace sérieuse pour la Russie, car certains de ces missiles peuvent atteindre Moscou en seulement 10 à 12 minutes. C’est une menace très sérieuse pour nous. Dans ce cas, nous serons forcés, je tiens à le souligner, nous serons forcés de répondre par des actions miroir ou asymétriques. Qu’est-ce que cela signifie ?

Je le dis directement et ouvertement maintenant, pour que personne ne puisse nous blâmer plus tard, pour que tout le monde sache à l’avance ce qui se dit ici. La Russie sera forcée de créer et de déployer des armes qui pourront être utilisées non seulement dans les zones qui nous menacent directement, mais aussi dans celles qui contiennent des centres de décision pour les systèmes de missiles qui nous menacent.

Qu’est-ce qui est important à cet égard ? Il y a de nouvelles informations. Ces armes correspondront pleinement aux menaces dirigées contre la Russie dans leurs spécifications techniques, y compris les temps de vol vers ces centres de décision.

Nous savons comment le faire et nous mettrons en œuvre ces plans immédiatement, dès que les menaces qui pèsent sur nous deviendront réelles. Je ne pense pas que nous ayons besoin d’une nouvelle exacerbation irresponsable de la situation internationale actuelle. Nous ne voulons pas cela.

Qu’est-ce que j’aimerais ajouter ? Nos collègues américains ont déjà essayé d’obtenir une supériorité militaire absolue avec leur projet de défense antimissile globale. Il faut qu’ils arrêtent de se faire des illusions. Notre réponse sera toujours efficiente et efficace.

Presidential Address to the Federal Assembly.

Discours présidentiel à l’Assemblée fédérale

Le travail sur les prototypes et les systèmes d’armes prometteurs dont j’ai parlé dans mon discours de l’an dernier se poursuit comme prévu et sans interruption. Nous avons lancé la production en série du système Avangard, que j’ai déjà mentionné aujourd’hui. Comme prévu, cette année, le premier régiment des troupes de missiles stratégiques sera équipé d’Avangard. Le missile intercontinental super-lourd Sarmat, d’une puissance sans précédent, est soumis à une série d’essais. L’arme laser Peresvet et les systèmes aéronautiques équipés de missiles balistiques hypersoniques Kinzhal ont fait la preuve de leurs caractéristiques uniques lors des missions d’essai et d’alerte au combat pendant que le personnel apprenait à les utiliser. En décembre prochain, tous les missiles Peresvet fournis aux Forces armées seront mis en alerte. Nous continuerons à développer l’infrastructure des intercepteurs MiG-31 équipés de missiles Kinzhal. Le missile de croisière à propulsion nucléaire Burevestnik d’une portée illimitée et le drones sous-marin à propulsion nucléaire Poséidon d’une portée illimitée sont en cours d’essai avec succès.

Dans ce contexte, je voudrais faire une déclaration importante. Nous ne l’avions pas annoncé auparavant, mais aujourd’hui, nous pouvons dire que dès ce printemps, le premier sous-marin à propulsion nucléaire transportant ce véhicule sans pilote sera lancé. Le travail se déroule comme prévu.

Aujourd’hui, je pense également pouvoir vous informer officiellement d’une autre innovation prometteuse. Comme vous vous en souvenez peut-être, la dernière fois que j’ai dit que nous avions plus à montrer, mais que c’était un peu tôt pour cela. Je vais donc vous révéler peu à peu ce que nous avons d’autre dans nos manches. Autre innovation prometteuse, en cours de développement comme prévu, Zirkon, un missile hypersonique qui peut atteindre des vitesses d’environ Mach 9 et frapper une cible à plus de 1 000 km sous l’eau et au sol. Il peut être lancé depuis les mers, par des bâtiments de surface ou des sous-marins, y compris ceux qui ont été conçus et construits pour transporter des missiles de haute précision Kalibr, ce qui signifie qu’il n’entraîne aucun coût supplémentaire pour nous.

Dans le même ordre d’idées, je tiens à souligner que pour la défense des intérêts nationaux de la Russie, avec deux ou trois ans d’avance sur le calendrier fixé par le programme national d’armement, la marine russe recevra sept nouveaux sous-marins polyvalents et la construction de cinq navires de surface destinés à la haute mer débutera. Seize autres navires de cette classe entreront en service dans la marine russe d’ici 2027.

Pour conclure, concernant le retrait unilatéral des États-Unis du Traité sur l’élimination des missiles à portée intermédiaire et à plus courte portée, voici ce que je voudrais dire. La politique américaine à l’égard de la Russie ces dernières années peut difficilement être qualifiée d’amicale. Les intérêts légitimes de la Russie sont ignorés, il y a une campagne anti-russe constante et de plus en plus de sanctions, illégales au regard du droit international, sont imposées sans aucune raison. Permettez-moi de souligner que nous n’avons rien fait pour provoquer ces sanctions. L’architecture de sécurité internationale qui a pris forme au cours des dernières décennies est en train d’être complètement et unilatéralement démantelée, tout en considérant la Russie comme la principale menace pour les États-Unis.

Permettez-moi de dire carrément que ce n’est pas vrai. La Russie veut avoir des relations saines, égales et amicales avec les États-Unis. La Russie ne menace personne et tout ce que nous faisons en termes de sécurité est simplement une réponse, ce qui signifie que nos actions sont défensives. Nous ne sommes pas intéressés par la confrontation et nous n’en voulons pas, surtout avec une puissance globale comme les États-Unis d’Amérique. Cependant, il semble que nos partenaires ne remarquent pas l’ampleur et le rythme des changements dans le monde entier et la direction qu’ils prennent. Ils poursuivent leur politique destructrice et clairement mal avisée. Cela ne répond guère aux intérêts des États-Unis eux-mêmes. Mais ce n’est pas à nous d’en décider.

Nous pouvons voir que nous avons affaire à des gens proactifs et talentueux, mais au sein de l’élite, il y a aussi beaucoup de gens qui ont une foi excessive dans leur exceptionnalisme et leur suprématie sur le reste du monde. Bien sûr, c’est leur droit de penser ce qu’ils veulent. Mais peuvent-ils compter ? Probablement qu’ils le peuvent. Qu’ils calculent la portée et la vitesse de nos futurs systèmes d’armement. C’est tout ce que nous demandons : il suffit de faire les calculs d’abord et de prendre des décisions qui créent de nouvelles menaces graves pour notre pays par la suite. Il va sans dire que ces décisions inciteront la Russie à réagir afin d’assurer sa sécurité d’une manière fiable et inconditionnelle.

Je l’ai déjà dit et je répète que nous sommes prêts à entamer des pourparlers sur le désarmement, mais que nous ne frapperons plus à une porte verrouillée. Nous attendrons que nos partenaires soient prêts et prennent conscience de la nécessité d’un dialogue sur cette question.

Nous continuons à développer nos forces armées et à améliorer l’intensité et la qualité de l’entraînement au combat, en partie grâce à l’expérience acquise lors de l’opération anti-terroriste en Syrie. Presque tous les commandants des forces terrestres, les forces d’opérations secrètes et la police militaire, les équipages de navires de guerre, l’armée de terre, l’aviation tactique et l’aviation de transport stratégique et militaire ont acquis une grande expérience.

Je voudrais souligner une fois de plus que nous avons besoin de paix pour un développement durable à long terme. Nos efforts pour améliorer notre capacité de défense n’ont qu’un seul but : assurer la sécurité de notre pays et de nos citoyens afin que personne n’envisage même de faire pression sur nous ou de lancer une agression contre nous.

Chers collègues, nous sommes confrontés à des objectifs ambitieux. Nous abordons les solutions de manière systématique et cohérente, en construisant un modèle de développement socio-économique qui nous permettra d’assurer les meilleures conditions pour l’épanouissement de notre peuple et, partant de là, d’apporter des réponses adaptées aux défis d’un monde en mutation rapide, et de préserver la Russie comme une civilisation avec sa propre identité, ancrée dans des traditions séculaires et la culture de notre peuple, nos valeurs et coutumes. Naturellement, nous ne pourrons atteindre nos objectifs qu’en unissant nos efforts, dans une société unie, si nous tous, tous les citoyens de Russie, sommes prêts à réussir dans des entreprises spécifiques.

Une telle solidarité dans la lutte pour le changement est toujours le choix délibéré de la population elle-même. Elle fait ce choix lorsqu’elle comprend que le développement national dépend d’elle, des résultats de son travail, lorsqu’un désir d’être utile et nécessaire est soutenu, lorsque chacun trouve un emploi par vocation dont il est satisfait et, surtout, lorsqu’il existe un vaste espace de justice et de liberté et d’égalité des chances pour le travail, les études, les initiatives et les innovations.

Ces paramètres concernant les percées en matière de développement ne peuvent être traduits en chiffres ou en indicateurs, mais ce sont ces éléments – une société unifiée, des gens impliqués dans les affaires de leur pays et une confiance commune dans notre puissance – qui jouent le rôle principal pour atteindre le succès. Et nous y parviendrons par tous les moyens nécessaires.

Je vous remercie de votre attention.

Vlaidimir Poutine

Traduit par Hervé, relu par Catherine pour le Saker Francophone

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