En juillet 2021, le Parti communiste chinois fêtera ses 100 ans. C’est l’occasion pour Bruno Guigue de vous raconter son histoire et de mieux vous faire connaitre ce pays. Aujourd’hui, premier volet d’une série de 5 que nous publierons chaque dimanche : la période 1921-1927.
LES PREMIERS PAS DU PARTI COMMUNISTE CHINOIS ET LA TRAGÉDIE DE 1927
Par Bruno Guigue – Le 7 juin 2021
L’un des paradoxes du communisme chinois, c’est qu’il est né sous les auspices de la révolution bolchevique, mais qu’il n’a triomphé qu’en inventant sa propre stratégie révolutionnaire. Pur produit du marxisme soviétique, il est devenu un mouvement original, ancré dans l’histoire immémoriale de la Chine. Ce destin de la révolution chinoise montre que le marxisme n’est pas une théorie exportable, mais une pratique singulière enracinée, comme dit Lénine, dans «l’analyse concrète d’une situation concrète». Les fondateurs du Parti communiste chinois ont inauguré un processus doublement inédit : par la nouveauté d’une révolution paysanne qui doit davantage à une tradition endogène qu’aux recettes exogènes du marxisme européen ; et par le basculement spectaculaire d’un quart de l’humanité, au prix d’un combat titanesque, du côté du socialisme réel. Toutefois, ne perdons pas de vue l’essentiel : stratégie révolutionnaire novatrice, le maoïsme est né, au sein du parti communiste, d’une révision idéologique dictée par la profonde crise qui frappe la nation chinoise à la suite de l’effondrement du système impérial. Et s’il prononce une fin de règne, celle de la Chine semi-féodale et semi-coloniale, c’est parce qu’il a su disqualifier cet acteur inconséquent de la renaissance nationale qu’était le Guomindang, parti « nationaliste » incapable de mener la révolution bourgeoise et de répondre aux revendications des masses.
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