Ainsi va la Chine en 2024


Par Bruno Guigue − Le 14 aout 2024 − Source Son compte Facebook

On aura beau tenter d’occulter cette évidence, elle saute aux yeux : la Chine a accompli en soixante-quinze ans ce qu’aucun pays n’a réussi à faire en deux siècles. Elle a imaginé des solutions inédites, multiplié les succès comme les échecs. Aujourd’hui, cette odyssée continue, charriant à nouveau son lot d’incertitudes. Un regard rétrospectif, toutefois, laisse voir l’immensité du chemin parcouru, la profondeur des transformations accumulées, l’importance des progrès réalisés. La République populaire de Chine a été proclamée par Mao Zedong le 1er octobre 1949. Lorsqu’ils fêtent cet anniversaire, les Chinois savent bien ce qu’est devenu leur pays. Mais ils savent aussi dans quel état il se trouvait en 1949. Dévasté par des décennies de guerre civile et d’invasion étrangère, c’était un champ de ruines. D’une pauvreté inouïe, le pays ne représentait qu’une part infime de l’économie mondiale, alors qu’il en représentait encore le tiers en 1820. Le déclin de la dynastie Qing et l’intrusion des puissances prédatrices ont ruiné cette prospérité.  Avec le «siècle des humiliations», la Chine a subi les affres d’une longue descente aux enfers. Le pays a été occupé, pillé et ruiné. En 1949, il n’est plus que l’ombre de lui-même. Ravagées par la guerre, les infrastructures sont délabrées. Incapable de nourrir la population, l’agriculture souffre de l’absence criante d’équipements, d’engrais et de semences.

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Tianenmen. De la crise sociale au putsch avorté


Puisque tous les 4 juin les médias occidentaux en profitent pour ressortir l’intox du « massacre de Tiennanmen », afin de dénigrer la Chine, les analystes alternatifs en profitent aussi pour tenter de rétablir les faits. Bruno Guigue nous explique ce qu’il s’est réellement passé à Pékin à cette époque.


Par Bruno Guigue − Le 4 juin 2024 − Source Facebook

Dans les années 1980, le rythme des réformes économiques s’accélère. Le retour à l’exploitation agricole familiale et la restructuration de l’industrie sont menés de front afin de transformer l’économie en profondeur. Tout en modernisant méthodiquement l’appareil productif, l’équipe dirigeante débat aussi d’une éventuelle réforme politique. Conduits par Hu Yaobang, secrétaire général du parti, les réformateurs souhaitent une déconcentration du pouvoir, une meilleure répartition des rôles entre le parti et l’État, la mise en place d’une fonction publique professionnalisée. Dans l’esprit de ses promoteurs, cette démarche réformatrice ne remet nullement en cause le système socialiste : elle vise plutôt à le moderniser pour le rendre plus efficace et consolider son assise populaire. Certains intellectuels, toutefois, vont plus beaucoup loin. Ils introduisent dans le débat les notions de «démocratie» au sens occidental et de «pluralisme» au sens de compétition pour le pouvoir. Dans les universités, les plus audacieux mettent en cause la légitimité de la «dictature» exercée par le parti. A la fin de l’année 1986, l’équipe dirigeante semble divisée en deux camps. D’un côté les «réformateurs» entendent poursuivre résolument la modernisation économique tout en assouplissant progressivement le système politique. D’un autre côté les «conservateurs» sont partisans du maintien d’une économie planifiée et d’un puissant secteur public. Ces anciens compagnons de Mao craignent que l’affaiblissement des prérogatives du parti, sous prétexte de «réforme démocratique», n’ouvre la voie à une crise du système et ne finisse par compromettre les principaux acquis du socialisme.

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La passionnante histoire du Parti Communiste Chinois. 5eme Partie


 LE SOCIALISME AUX CARACTÉRISTIQUES CHINOISES

Par Bruno Guigue – Le 30 juin 2021

Le Parti communiste chinois a été fondé en juillet 1921. Cent ans plus tard, la réussite spectaculaire de la Chine bouleverse les idées reçues. Après avoir libéré et unifié le pays, aboli le patriarcat, réalisé la réforme agraire, amorcé l’industrialisation, doté la Chine du parapluie nucléaire, vaincu l’analphabétisme, donné aux Chinois 28 ans d’espérance de vie supplémentaire, mais aussi commis des erreurs dont le peuple chinois a tiré les leçons, le maoïsme a passé la main. Ses successeurs ont tenu compte des inflexions de la vie internationale, mais sans jamais lâcher le gouvernail. Les Chinois ont multiplié leur PIB, vaincu la pauvreté, élevé le niveau technologique du pays de façon impressionnante.

Certes, des problèmes demeurent : inégalité des revenus, vieillissement de la population, surcapacités industrielles, endettement des entreprises. Il n’empêche que la Chine avance à grands pas. Elle construit une «société de moyenne aisance», développe son marché intérieur, accélère la transition écologique. Le maoïsme voulait développer les forces productives tout en transformant les rapports sociaux. Avec «la réforme et l’ouverture», le changement est radical, mais l’objectif demeure : construire une société socialiste.

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La passionnante histoire du Parti Communiste Chinois. 4eme Partie


OMBRES ET LUMIÈRES DE LA RÉVOLUTION CULTURELLE

Par Bruno Guigue – Le 25 juin 2021

Quand on évoque la «Grande Révolution culturelle prolétarienne», de quoi parle-t-on ? Officiellement, elle s’est déroulée de 1966 à 1976. Mais encore faut-il dissiper une ambiguïté, la même expression désignant en réalité deux temporalités distinctes : la séquence courte (1966-68) et la séquence longue (1966-76). Or la narration dominante a trois caractéristiques : elle souligne l’immensité des violences et des destructions qui caractérisent la séquence courte (1966-68) ; elle en impute la responsabilité à la soif de pouvoir de Mao Zedong ; et elle fait l’impasse sur les transformations sociales qui ont accompagné la séquence longue (1966-1976). Mais la réalité est quelque peu différente, et des chercheurs chinois comme Mobo Gao et Hongsheng Jiang contribuent à une intelligibilité nouvelle de l’événement, à égale distance de la vulgate occidentale et de l’histoire officielle chinoise.

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L’État stratège, moteur de la réussite chinoise


A la suite du texte de Moon of Alabama intitulé « La Chine réprime ses grosses entreprises technologiques au profit de son peuple« , Bruno Guigue apporte le recul pour mieux comprendre.


Par Bruno Guigue − Le 30 juillet 2021

Le Parti communiste chinois a été fondé en juillet 1921. Cent ans plus tard, la réussite spectaculaire de la Chine bouleverse les idées reçues. Après avoir libéré et unifié le pays, aboli le patriarcat, réalisé la réforme agraire, amorcé l’industrialisation, doté la Chine du parapluie nucléaire, vaincu l’analphabétisme, donné aux Chinois 28 ans d’espérance de vie supplémentaire, mais aussi commis des erreurs dont le peuple chinois a tiré les leçons, le maoïsme a passé la main. Ses successeurs ont tenu compte des inflexions de la vie internationale, mais sans jamais lâcher le gouvernail. Depuis trente ans, les Chinois ont multiplié leur PIB, vaincu la pauvreté, élevé le niveau technologique du pays de façon impressionnante.

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La passionnante histoire du Parti Communiste Chinois. 3eme Partie


LA PÉRIODE MAOÏSTE (1949-1976)

Par Bruno Guigue – Le 18 juin 2021

D’une pauvreté inouïe, la Chine, en 1949, est un pays ravagé par quarante ans de guerre et d’anarchie. Composée à 90% de paysans faméliques, la population a le niveau de vie le plus faible du monde : il est inférieur à celui de l’Inde ex-britannique et de l’Afrique sub-saharienne. Sur cette terre où l’existence ne tient qu’à un fil, l’espérance de vie est réduite à 36 ans. Abandonnée à son ignorance, la population compte 85% d’analphabètes. C’est au regard de cet état initial qu’il faut juger des progrès accomplis. En 2021, l’économie chinoise représente 18% du PIB mondial en parité de pouvoir d’achat, et elle a dépassé l’économie américaine en 2014. La Chine est la première puissance exportatrice mondiale. Sa puissance industrielle représente le double de celle des États-Unis et quatre fois celle du Japon. Premier partenaire commercial de 130 pays, elle a contribué à 30% de la croissance mondiale au cours des dix dernières années. La Chine est le premier producteur mondial d’acier, de ciment, d’aluminium, de riz, de blé et de pommes de terre.

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La passionnante histoire du Parti Communiste Chinois. 2eme Partie


MAO ZEDONG ET LA SINISATION DU MARXISME

Par Bruno Guigue – Le 12 juin 2021

Repliés dans les campagnes pour fuir la répression, les communistes chinois vont écrire une nouvelle page de leur histoire. C’est auprès des paysans du Hunan et du Jiangxi, en effet, que Mao découvre une nouvelle radicalité, déployée loin des regards d’une élite moderniste qui l’ignore. Coïncidence frappante, il publie son « Rapport sur l’enquête menée dans le Hunan à propos du mouvement paysan » en mars 1927, soit un mois avant la tragédie de Shanghai, où les communistes sont massacrés par l’armée de Chiang Kaï-shek. Celui qui est déjà un militant influent, mais écarté de la direction du parti, l’invite à convertir son regard sur ce monde rural dont l’initiative révolutionnaire contraste avec son arriération présumée. Conversion qui prendra beaucoup de temps, et Mao sait qu’il heurte de front la conception même de la révolution chez les marxistes chinois. Sa thèse centrale, c’est que «le soulèvement paysan constitue un événement colossal» et que les révolutionnaires ont le choix entre trois possibilités : «Dans peu de temps, on verra dans les provinces du centre, du nord et du sud de la Chine des centaines de millions de paysans se dresser, impétueux, invincibles, tel l’ouragan, et aucune force ne pourra les retenir. Ils briseront toutes leurs chaînes et s’élanceront sur la voie de la libération. Ils creuseront le tombeau de tous les impérialistes, seigneurs de la guerre, fonctionnaires corrompus, despotes locaux et mauvais hobereaux. Ils mettront à l’épreuve tous les partis révolutionnaires, qui auront à prendre parti. Nous mettre à la tête des paysans et les diriger ? Rester derrière eux en nous contentant de les critiquer avec des gestes autoritaires ? Ou nous dresser devant eux pour les combattre ?»

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La passionnante histoire du Parti Communiste Chinois. 1ere Partie


En juillet 2021, le Parti communiste chinois fêtera ses 100 ans. C’est l’occasion pour Bruno Guigue de vous raconter son histoire et de mieux vous faire connaitre ce pays. Aujourd’hui, premier volet d’une série de 5 que nous publierons chaque dimanche : la période 1921-1927.


LES PREMIERS PAS DU PARTI COMMUNISTE CHINOIS ET LA TRAGÉDIE DE 1927

Par Bruno Guigue – Le 7 juin 2021

L’un des paradoxes du communisme chinois, c’est qu’il est né sous les auspices de la révolution bolchevique, mais qu’il n’a triomphé qu’en inventant sa propre stratégie révolutionnaire. Pur produit du marxisme soviétique, il est devenu un mouvement original, ancré dans l’histoire immémoriale de la Chine. Ce destin de la révolution chinoise montre que le marxisme n’est pas une théorie exportable, mais une pratique singulière enracinée, comme dit Lénine, dans «l’analyse concrète d’une situation concrète». Les fondateurs du Parti communiste chinois ont inauguré un processus doublement inédit : par la nouveauté d’une révolution paysanne qui doit davantage à une tradition endogène qu’aux recettes exogènes du marxisme européen ; et par le basculement spectaculaire d’un quart de l’humanité, au prix d’un combat titanesque, du côté du socialisme réel. Toutefois, ne perdons pas de vue l’essentiel : stratégie révolutionnaire novatrice, le maoïsme est né, au sein du parti communiste, d’une révision idéologique dictée par la profonde crise qui frappe la nation chinoise à la suite de l’effondrement du système impérial. Et s’il prononce une fin de règne, celle de la Chine semi-féodale et semi-coloniale, c’est parce qu’il a su disqualifier cet acteur inconséquent de la renaissance nationale qu’était le Guomindang, parti « nationaliste » incapable de mener la révolution bourgeoise et de répondre aux revendications des masses.

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Jack Ma va-t-il sarcler les pommes de terre ?


Par Bruno Guigue − Le 8 janvier 2020 − Source Le Grand Soir

Avec cette belle unanimité qui la caractérise, la presse pluraliste du monde civilisé nous invite désormais à pleurer sur le sort de Jack Ma, célèbre milliardaire mystérieusement disparu. Le malheureux homme d’affaires va-t-il reparaître un jour, ou sombrer dans les oubliettes d’un régime totalitaire prêt à tout pour asseoir sa domination ? Va-t-il finir dans un camp de concentration, triste compagnon d’infortune des pauvres Ouïghours qui n’ont pas encore été mangés tout cru ? Est-il en train de sarcler les pommes de terre dans une exploitation agricole, de manier la pelle à charbon dans une centrale thermique, ou bien, peut-être, de se préparer une infusion de chrysanthème dans une obscure maison de retraite pour capitalistes récalcitrants ?

En fait, rien de tout cela. Sa famille a déjà annoncé qu’il était chez lui, bien portant, et qu’il préférait faire profil bas un certain temps vu les circonstances.

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L’Aigle et le Dragon


Par Bruno Guigue – Le 27 mai 2020 – Source Son blog

La propagande anti-Pékin déchaînée aux États-Unis a conduit le chef de la diplomatie chinoise à dénoncer « certaines forces politiques américaines qui prennent en otage les relations entre la Chine et les États-Unis et poussent nos deux pays au bord d’une nouvelle Guerre Froide ». Une saillie inhabituelle qui intervient peu de temps après la déclaration de Donald Trump dans laquelle il accusait le gouvernement chinois d’avoir commis une « tuerie de masse » en laissant se propager le Covid-19. La critique mutuelle entre Pékin et Washington n’est pas une nouveauté, mais l’innovation sémantique dont témoigne la riposte chinoise n’est pas anodine. Franchissant un nouveau cap symbolique, cet échange verbal se situe en effet à la rencontre de deux tendances contradictoires.

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