L’Iran : Un pays que nous ne pouvons ignorer


Rapport de situation


Par Ugo Bardi – Le 27 octobre 2019 – Source CassandraLegacy

Ugo Bardi donnant une conférence à l’Université de Téhéran, octobre 2019

L’Iran est un pays qui conserve une partie de la fascination autour de son histoire plongeant dans l’Antiquité quand il était à la fois fabuleux et très lointain. De nos jours, ce pays est resté quelque peu éloigné, mais c’est aussi un pays que l’on ne peut ignorer, car il a connu une série d’événements dramatiques, de la révolution de 1979 à la crise des otages, en passant par la guerre Irak-Iran de 1980 à 1988, et bien plus encore. La dernière convulsion politique a été la « Révolution verte » en 2009 qui s’est rapidement apaisée, mais le pays continue clairement à évoluer, surtout dans ses relations avec l’Occident. Il est impossible pour quiconque, y compris peut-être les Iraniens eux-mêmes, d’évaluer tout ce qui se passe dans leur pays. Certes, l’Iran est complexe, changeant, varié et fascinant, peut-être autant qu’à l’époque de Marco Polo où il était le centre des caravanes marchandes transportant la soie et les épices de Chine. Voici quelques notes d’un voyage à Téhéran où je suis resté une semaine en octobre 2019.

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L’art de la guerre selon la science des systèmes complexes


La falaise de Sénèque comme arme stratégique


Par Ugo Bardi – Le 3 octobre 2019 – Source CassandraLegacy

La musique a toujours fait partie de l’effort de guerre : un moyen d’établir des connexions en réseau pour rendre le système de combat plus résistant et plus efficace. Ici, une version particulièrement efficace : « La guerre sacrée » chantée par Elena Vaenga. Je ne dirais pas que les Soviétiques ont battu les Allemands lors de la seconde guerre mondiale parce qu’ils avaient une meilleure musique, mais cela a sûrement dû aider.

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Bimillénaire de la mort de Germanicus : La défaite de l’État profond romain


Par Ugo Bardi – Le 11 octobre 2019 – Source CassandraLegacy


Il y a 2 000 ans, le 10 octobre 19 de notre ère, Germanicus Jules César mourut à Antioche, en Asie Mineure, peut-être empoisonné par son oncle Tibère, alors empereur au pouvoir. Si nous voyons Hillary Clinton dans le rôle de Germanicus et Donald Trump dans le rôle de Tibère, vous avez un conflit équivalent en cours.

Très probablement, le concept d’« État profond » existait à l’époque romaine, tout comme dans la nôtre.

Le retour des Condottieri ?


 Comment les drones militaires changent le monde


Par Ugo Bardi – Le 24 septembre 2019 – Source CassandraLegacy

Un groupe d’attaque autour d’un porte-avion américain

Sa construction coûte environ 30 milliards de dollars et son fonctionnement peut coûter environ 2 à 3 milliards de dollars par an. Ces valeurs peuvent être optimistes et il y a 10 groupes américains comme celui-ci en opération aujourd’hui. Et, à l’heure actuelle, toute cette quincaillerie ne vaut peut-être guère plus que son poids en tant que ferraille.

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Notes sur la théologie gaïenne : La déesse est-elle un superorganisme ?


Par Ugo Bardi – Le 2 septembre 2019 – Source CassandraLegacy

Un des avatars de la Déesse

La beauté de la théologie gaïenne est que, contrairement à la théologie ordinaire, vous n’avez pas à vous fier uniquement à des rapports de seconde main sur le sujet de vos études. Gaia existe, et vous pouvez la percevoir tout autour de nous. Alors, la question est : qu’est-ce qu’Elle est ou qui est-Elle ?

Comme vous le savez, l’idée moderne de Gaïa en tant que citoyen de l’écosphère terrestre a été développée dans les années 1970 par James Lovelock. Puis elle a évolué en différentes versions et elle a été mal comprise de diverses façons. Par exemple, Toby Tyrrell a écrit un livre entier essayant de démontrer que « Gaïa » n’existe pas. Il n’a réussi qu’à montrer qu’on peut écrire un livre entier sur quelque chose qu’on ne comprend pas du tout.

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Le garçon qui criait au loup


Un drame bayésien en un acte


Par Ugo Bardi – Le 16 juin 2019 – Source CassandraLegacy

Image de la scène de la sorcière dans le film « Holy Grail » de Monty Python

L’histoire du garçon qui criait trop souvent au loup est un bon moyen d’illustrer notre attitude envers les gens qui essaient de nous avertir des dangers qui nous attendent. Qu’il s’agisse d’un loup ou du changement climatique [Ou des complots de la CIA, NdT], le résultat est toujours le même : les prophètes de malheur ne sont pas crus (et, parfois, ils sont pendus). Voici une version de l’histoire du garçon et du loup racontée à l’aide de statistiques bayésiennes où je suppose, contrairement à la version d’Ésope, que le garçon essayait simplement de faire de son mieux – si vous ne connaissez pas l’approche bayésienne, essayez ce lien où l’histoire est très bien expliquée. Cet article, en tout cas, ne prétend pas utiliser la théorie bayésienne dans sa version complète, c’est une histoire « montypythonesque » pour illustrer comment les politiciens et le public ne peuvent comprendre les statistiques.

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La deuxième tour de Babel : la musique symphonique et l’effondrement de l’unité culturelle européenne

Par Ugo Bardi – Le 4 juin 2019 – Source CassandraLegacy

 

C’est l’Europe

Ce n’est pas l’Europe

C’est une réflexion sur la façon dont l’effondrement de l’unité culturelle médiévale en Europe a eu de nombreux effets différents, de la chasse aux sorcières à la musique classique. Il m’est venu à l’esprit en rassemblant les différents éléments des différents exposés entendus lors de l’excellente rencontre « Colloqui di Martina Franca«  qui s’est tenue dans les Pouilles en mai 2019 avec Boian Videnoff et Giovanni Semeraro.

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Débarrassons-nous des dettes


Comment remplacer l’argent par le crédit social ?


Par Ugo Bardi – Le 20 mai 2019 – Source CassandraLegacy


Mark Twain a eu une idée géniale avec son histoire The One Million Pound Bank Note publiée en 1853. C’était une telle somme d’argent que ce billet ne pouvait pas être échangé, mais il donnait à son propriétaire toutes sortes d’avantages et de biens. C’était, d’une certaine manière, une anticipation de ce que nous appelons aujourd’hui la « note de crédit social » obtenue sur les différents services de médias sociaux sur le Web. C’est une forme d’argent qui peut être possédée, mais qui ne peut pas être échangée – dans la plupart des cas, vous ne pouvez même pas avoir une note négative avec votre crédit social. Donc, pas de dettes, pas de faillite. Serait-il possible de construire un système financier basé sur ce concept ? Ce n’est pas facile, mais c’est aussi une idée qui est à l’étude aujourd’hui, surtout en Chine avec son système de crédit social étatique (shèhuì xìnyòng tǐxì). Le texte ci-dessous est tiré du chapitre sur les effondrements financiers de mon nouveau livre La stratégie Sénèque, qui sera publié plus tard en 2019.

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La chimie d’un empire : la dernière impératrice romaine


Par Ugo Bardi – Le 22 décembre 2011 – Source CassandraLegacy

Ce Médaillon du Ve siècle montrant ce qui est peut-être le seul portrait que nous ayons de Galla Placidia (388-450 c.e.), la dernière (et la seule) impératrice romaine occidentale. L’inscription dit « Domina Nostra, Galla Placidia, Pia, Felix, Augusta », c’est-à-dire « Notre-Dame, Galla Placidia, Pieuse, Bénie et Vénérable ». Contemporain de personnages tels que Saint Augustin, Saint Patrick, Attila le Hun et – peut-être – le roi Arthur, Placidia a eu la rare chance de pouvoir faire quelque chose que les empereurs romains n’ont jamais pu faire : amener l’Empire à sa prochaine étape qui devait être, inévitablement, sa fin.

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Les martyrs sont-ils de retour ?


Julian Assange et la chute de l’empire mondial


Par Ugo Bardi – Le 6 mai 2019 – Source CassandraLegacy

Plus le drame mondial actuel se déroule, plus je suis étonné de voir à quel point nous suivons de près le chemin que l’ancien Empire romain a suivi vers son effondrement définitif. Dmitry Orlov, un autre observateur attentif de l’effondrement de la civilisation, semble penser de la même façon. Dans un post sur son blog, il note comment Julian Assange pourrait être le premier martyr de la vérité des temps modernes, il l’appelle « Saint Julien ». Je cite Orlov :

Si tout se passe bien, il sera libéré et redeviendra une personnalité médiatique de grande envergure. Et si tout va mal et que les Américains mettent la main sur lui et le torturent à mort, il mourra en martyr et vivra à jamais dans la mémoire publique.

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