Les origines de l’État profond en Amérique du nord – 5/6


Qu’est-ce que la Fabian Society et à quelles fins fut-elle créée ?


Par Matthew Ehret − Le 19 mai 2019 − Source The Duran

« Vous devez attendre le bon moment, comme Fabius le fit avec la plus grande patience, lorsque vous vous battez contre Hannibal, même si beaucoup ont blâmé ses retards. Mais le moment venu, vous devez frapper fort, comme le fit Fabius, sinon votre attente aura été vaine et stérile. »

Nos deux premiers épisodes ont traité des origines de l’état profond en Amérique du Nord. Nous avons examiné la création du réseau de bourses de la Fondation Rhodes et de la Chatham House à la fin du XIXe siècle, ainsi que l’infiltration par des diplômés endoctrinés de chaque branche dirigeante de la société occidentale. Nous avons retracé le parcours des principaux protagonistes de ce réseau basé à Oxford. Ils furent formés avec l’intention de réaliser la volonté de Cecil Rhodes : « fonder une église de l’Empire britannique » et annuler les effets et conséquences de la révolution américaine à l’échelle mondiale. Nous avons également vu que ces réseaux collaborèrent étroitement avec un autre « groupe de réflexion » précoce, appelé Fabian Society, pour avancer un programme de destruction du concept d’état-nation souverain fondé sur le Traité de Westphalie de 1648. Un exemple en fut donné en 1999 par le « discours de Chicago » où Blair, en bon agent “fabien”, déclara que le monde devait désormais s’engager dans un « ordre post-westphalien », préparant ainsi le terrain pour les attentats du 11 septembre et l’ère des changements de régimes qui fut bientôt déclenchée. Dans l’exposé qui suit, nous étudierons les origines de la Fabian Society, certains de ses membres fondateurs, et sa philosophie politique.

La nature de la Bête

“Polarisation”, tel est le nom de l’Empire. Si une société peut être maintenue sous contrôle en renforçant sa confiance dans ses perceptions, alors les structures invisibles qui régissent son comportement garderont un caractère mystique et inconnaissable. Mieux : les intentions qui orientent ces structures vers un objectif prédéterminé demeureront également inconnaissables. Inconnaissables, donc hors de portée du jugement critique. C’est le grand secret des empires depuis l’époque du sacerdoce babylonien et de Rome, la putain de Babylone, dont trois autres incarnations se sont manifestées depuis : les empires byzantin, vénitien et anglo-néerlandais. Telle est la dynamique qui anime ce que l’on appelle aujourd’hui « l’état profond ».

Au XVe siècle, redécouvrant la puissance de la raison consciente comme source de connaissance et de développement des âmes, la conception humaniste de la Renaissance se mit à fleurir. De cette idée de l’imago viva dei1 mue en grande partie par les découvertes uniques et la dévotion à la vie du cardinal Nicolas de Cuse (1401-1460), naquit une révolution de la science, de l’art et de l’art politique. Le droit naturel dans les sciences, dans les arts et surtout comme norme fondatrice de l’économie politique s’ouvrit à la conscience de soi.

De telles découvertes accouchèrent de nouveaux principes d’auto-organisation. Ainsi le Traité de Westphalie en 1648, non seulement mit fin à 30 ans de guerres religieuses menées par une oligarchie, mais établit le principe du « bénéfice de l’autre » comme fondement de la souveraineté nationale. Avec la paix de 1648 apparut une nouvelle stabilité à partir de laquelle la prochaine grande révolution pourrait commencer. La Déclaration de 1776 et la Constitution de 1789 instituèrent pour la première fois dans l’espèce humaine l’idée de nation fondée sur la vie, la liberté et la recherche du bonheur. En 1791, Alexander Hamilton, premier secrétaire au Trésor, et protégé de Benjamin Franklin, posa le système américain d’économie politique dans ses rapports sur la Banque Nationale, le Crédit public; et surtout le Sujet des manufactures qui définissait l’objet et la valeur de l’activité économique, non sur un principe « plaisir/douleur, utilité ou argent », mais plutôt : « Chérir et stimuler l’activité de l’esprit de l’homme en multipliant les objets d’entreprise n’est pas l’un des moindres moyens de promouvoir la richesse d’une nation. Même les choses qui intrinsèquement ne sont pas avantageuses peuvent parfois le devenir par une tendance à stimuler l’effort. Chaque nouvelle opportunité qui permet à la nature active de l’homme de se réveiller et d’exercer sa vitalité ajoute une énergie nouvelle à la provision  d’effort générale. »

Ce système américain s’inspirait de la lecture attentive des textes de Platon comme La République, et de l’école caméraliste française [ou plus exactement, le caméralisme germanique s’acclimata en France sous les traits du mercantilisme, NdT], (aussi appelée “dirigiste”) mise en pratique par les organisateurs du Traité de Westphalie tels que le cardinal Mazarin et le ministre des Finances Jean-Baptiste Colbert, sans oublier leur héritier spirituel, le grand scientifique et homme d’état Gottfried Leibniz. Pratiquement disparus des livres d’histoire aujourd’hui, ces hommes jouèrent pourtant un rôle direct dans la formation des premières colonies des Amériques et de la Nouvelle-France. En 1984, dans son livre intitulé So You Wish to Learn All About Economics? (Ainsi vous voulez tout savoir sur l’économie ?) Lyndon H. Larouche (1923-2019), représentant moderne de cette tradition, attribue à Leibniz la création de l’économie physique et la source intellectuelle du système américain2. Au cours des deux siècles suivants, presque tous les présidents américains nationalistes qui tenteront de reprendre ce système à leur compte – y compris le président Trump aujourd’hui – auront à composer avec les structures de l’état profond britannique implantées dans le sein même de l’Amérique.

Marx et Smith : deux réactions impériales au progrès américain

Les cinq derniers siècles de notre histoire universelle furent principalement animés par la crainte fébrile de l’oligarchie britannique de voir ces principes d’auto-organisation découverts par l’humanité dans son ensemble. Depuis tout ce temps, chaque innovation de l’Empire britannique n’a eu pour intention spécifique que de détourner l’attention des réelles implications de tels sauts qualitatifs pour le destin de l’humanité.

Afin de masquer la vérité sur le succès du système américain, voire son existence en tant qu’idée, des menteurs fous formulèrent deux doctrines sous le contrôle direct des principales éminences de l’Empire britannique. La première est connue sous le nom de “doctrine du libre-échange”. Elle fut élaborée en 1776 par Adam Smith dans son ouvrage La Richesse des nations. La seconde fut la théorie communiste de Marx telle qu’elle apparaît dans Le Capital en 1867. En réponse à la Révolution américaine, La richesse des nations servit de mode d’emploi pour convaincre la nouvelle République d’abandonner ses plans de développement industriel et de demeurer agraire, mettant l’accent sur la liberté et le plaisir individuel plutôt que sur le bien-être collectif. La doctrine de Smith oppose les  « marchés auto-régulés » au droit au protectionnisme national contre le dumping de marchandises bon marché et le crédit dirigé. Inversement, Le Capital de Marx fut écrit  à partir de 1865, en réaction à la Seconde révolution américaine pour servir d’argument subtil à la tentative de contrôle de l’industrialisation conduite par le système “hamiltonien” depuis 1791. Le Capital théorisait un « bien » utilitariste collectif aux détriments de l’individu.

Les systèmes Smith et Marx sont non seulement empreints d’un empirisme radical (croyance en la validité des perceptions) mais aussi du corollaire premier de l’empirisme : l’humanité étant essentiellement matérielle, elle est capable de s’adapter à son environnement matériel, qu’il soit physique ou politique. Ainsi, contrairement à la conception humaniste de la Renaissance qui postule que l’essence de l’humanité s’exprime par son âme et sa capacité créatrice à découvrir et changer les lois de l’univers pour le mieux, l’empiriste de gauche ou de droite conclut que l’homme n’est en fait qu’une bête. Il considère la création artistique et les progrès de la science qui, semble-t-il, séparent l’homme de la biosphère, permettant l’augmentation des forces productives du travail sans limite intrinsèque, comme de simples chimères qu’il faut cacher le plus possible aux masses.

À l’époque de Marx, Darwin exprime la thèse de la sélection naturelle comme conséquence d’une lutte constante pour l’existence. Ce faisant, il fournit un nouveau carburant à la vision du monde impérialiste, et nourrit la thèse de Marx qui, après avoir lu L’Origine des espèces en 1873, envoya personnellement à son auteur un exemplaire signé du Capital , dont il fit publier une édition allemande portrait la mention « Profonds remerciements à Charles Darwin ».

Les deux systèmes partagent le même mensonge : puisque les principes universels demeurent inconnus, une société n’est autorisée à juger de la valeur qu’à la mesure des notions de « plaisir » et « d’utilité ». Des deux auteurs, Smith fut le plus explicite à ce sujet dans ses textes. Dans son ouvrage Théorie des sentiments moraux (1759), il expose : « La faim, la soif, la passion qui unit les deux sexes, l’amour du plaisir et la crainte de la douleur, nous portent à faire usage de ces moyens, par attrait pour eux-mêmes, et sans aucune réflexion sur leur direction vers le but bienfaisant que leur a assigné le maître souverain de la nature. »

Les Fabiens : un fascisme venu de la gauche

Un loup sous la peau d’un agneau

C’est un fait qui ne peut pas être manqué par l’honnêteté intellectuelle que l’histoire récente a été modelée par des organisations opérant en dehors du champ de perception de la majorité de la population. Comme des articles précédents l’ont démontré, ces organisations se sont exprimées sous la forme de deux polarités centrées sur un esprit oxfordien identique au cours des premières années du XXe siècle. Ces deux organisations étaient, d’une part le Round Table  qui s’adressait aux soi-disant anglophiles de la « nouvelle droite », et d’autre part une secte de la « nouvelle gauche » connue sous le nom de Socialistes fabiens. À travers leurs diverses manifestations au cours du siècle, les deux organisations ont travaillé conjointement à créer des structures de pensée, de croyance et de droit qui enferment leurs victimes dans un monde où on abandonne l’amélioration créatrice de l’homme et de la nature à partir de la raison consciente.

Dans ce monde immuable, on ne peut pas éviter le douloureux fait des rendements décroissants, car aucune ressource nouvelle, à l’exception de celles déjà utilisées, ne peut apparaître. Dans cet univers caractérisé par la rareté, l’affreuse nécessité de la stérilisation, et de l’élimination des inaptes fondée sur des considérations matérielles (génétiques et environnementales) devient une réalité, et les lois de Malthus deviennent hégémoniques. Ce processus de décroissance est devenu communément connu sous le nom d’« entropie » ou « deuxième loi de la thermodynamique » 3, et a été traité dans un langage développé comme un article de foi appelé « analyse systémique ». L’hégémonie actuelle de l’analyse systémique est directement due aux réseaux de la Fabian Society et à ceux de la Fondation Rhodes qui travaillèrent dans les systèmes soviétique et occidental tout au long de la guerre froide.

La Fabian Society fut fondée en 1884 par une clique élitiste de propagandistes darwiniens qui voyaient dans le système récemment publié par Karl Marx, le véhicule parfait pour insérer la logique de Darwin dans la structure des croyances populaires. En fait, tous ses membres étaient de fervents racistes obsédés par la mission de convaincre l’humanité de se soumettre à un nettoyage racial selon les idées émises par le darwinisme social de Herbert Spencer et l’eugénisme de Francis Galton. Spencer et Galton étaient tous deux étroitement dirigés par le X Club de Thomas Huxley, à ce stade entièrement en charge de la politique scientifique impériale. Notons que l’étrange symbole de la Fabian society représente un loup sous une peau de mouton.

Les membres fondateurs les plus éminents étaient Sidney et Beatrice Webb ainsi que George Bernard Shaw. Ce groupe initial fut rapidement rejoint par divers prêtres aspirants influents dans l’Empire britannique, comme la célèbre théosophe Annie Besant, Bertrand Russell, le protégé d’Huxley, H.G. Wells, Arthur Balfour, et le fondateur de la géopolitique Halford Mackinder. L’adjectif  « Fabien » fut choisi d’après le général romain Fabius Maximus dit “Le temporisateur”, dont la renommée se fonde sur le fait d’avoir battu Hannibal en ne le combattant jamais frontalement, mais en procédant par pure endurance et usure progressive. Dans le texte fondateur de la Fabian society, on peut lire :

« Vous devez attendre le bon moment, comme Fabius le fit avec la plus grande patience, lorsque vous vous battez contre Hannibal, même si beaucoup ont blâmé ses retards. Mais le moment venu, vous devez frapper fort, comme le fit Fabius, sinon votre attente aura été vaine et stérile. »4 Cambridge : Presses de l’Université de Cambridge, 1966; pg. 9.]

Le programme de la Fabian society était axé sur de vastes programmes d’aide sociale, comme les soins de santé universels, l’éducation de masse et l’amélioration des conditions de travail, qui visaient à attirer les populations défavorisées. Dans le cadre du programme fabien, de tels programmes ne contenaient aucune substance réelle, car le véritable moyen de justifier leur création, c’est-à-dire l’activation de la raison consciente par le progrès scientifique et technologique, était interdit à tous les membres de la société par principe.

Cette ruse avait donc pour seul but de placer la volonté des classes inférieures sous l’influence plus pesante d’une oligarchie dirigeante, à travers la promesse d’un « socialisme démocratique » et d’un idéal naïvement utopique de « fin de l’Histoire ». Dans cette perspective, tout ce que les masses ont à faire pour recevoir leurs sucreries, c’est d’accepter d’être gouvernées par une classe sacerdotale scientifique qui gérera leur vie jusqu’à décider de les éliminer si elle les juge trop nombreuses ou gênantes. Cette classe sacerdotale gérera les richesses existantes de manière à apaiser la foule, mais ne permettra pas la création de nouvelles richesses par l’activation des pouvoirs de l’intelligence, car cela entraînerait alors le changement des paramètres fixes d’un système qu’ils cherchent à gérer tels des dieux. Les administrateurs du socialisme fabien ne sont pas, et n’ont jamais été des « socialistes démocratiques », mais de brutaux darwinistes sociaux. Comme la théosophe Annie Besant l’expliqua au parti du Congrès national indien :

« [Notre] idée générale est que chaque homme devrait détenir le pouvoir en fonction de ses connaissances et de ses capacités. […] Et le résumé est fourni par l’état de mes rêves : De chaque homme selon sa capacité, à chaque homme selon ses besoins. Un socialisme démocratique, dépendant des votes majoritaires, guidé par le nombre, ne pourra jamais réussir. Un véritable socialisme aristocratique, contrôlé par le devoir, guidé par la sagesse, est la prochaine étape vers les degrés supérieurs de la civilisation. »5

Sans un véritable engagement en faveur de la découverte scientifique et de l’accroissement illimité de la productivité, tel qu’énoncé clairement dans le système d’économie politique américain, aucune promesse de mesure sociale ne peut être durable. Une telle aumône conduira inévitablement à une pyramide de Ponzi qui, par sa nature même, débouchera sur une logique de triage, et par conséquent apportera le fascisme aux idiots utiles qui auront « démocratiquement » autorisé sa domination. Tous les arguments actuels pour réduire la sécurité sociale, les plans de retraite, les soins de santé et l’éducation sont dérivés de cette logique. La montée de l’écologisme en tant que « nouvelle religion post-industrielle » aujourd’hui poussée par un Green New Deal a un projet sanglant de dépeuplement sous son attrayant costume socialiste.

Travaillant en étroite collaboration avec les grandes figures d’Oxford, et en particulier la Fondation Rhodes, les Fabiens créèrent leur propre école appelée London School of Economics (LSE) en 1895 avec le financement des Rothschild. Le cadre idéologique des agents de la LSE et d’Oxford a toujours été formulé par Cambridge qui, à ce jour demeure la ruche des idées pourries de l’Empire. Oxford et la LSE continuent d’exister principalement dans le but d’établir des programmes qui mettent en œuvre les idées « pures » formulées à Cambridge dans l’intérêt de l’oligarchie dirigeante. Friedrich Hayek [Même si Hayek enseigna à la LSE de 1931 à 1950, sa franche hostilité envers les idées de Keynes en particulier, et du socialisme en général, exprimée dans La Route de la servitude et dans ses travaux autour de la notion d’ordre spontané, nous fait émettre une réserve sur son appartenance au groupe des Fabiens, NdT.], Bertrand Russell, John Maynard Keynes et Harold Laski furent les principaux promoteurs de la Fabian Society qui recrutèrent de jeunes talents à la LSE.

Cinq ans après la création de la LSE, le Parti travailliste fut créé comme parti politique officiellement fabien. Sa fonction était essentiellement de confisquer aux libéraux le contrôle de la gauche, et leur rôle dans l’opposition au gouvernement conservateur, les conservateurs et les libéraux ayant été auparavant les deux partis hégémoniques en Grande-Bretagne. L’un des membres les plus pervers du mouvement, le dramaturge George Bernard Shaw a exposé la méthode de perméation qui permit aux Fabiens d’influencer avec succès les institutions sociopolitiques :

« Notre genre de propagande est la perméation. Nous avons pressé nos membres de rejoindre les associations libérales et radicales de leur district ou, s’ils le préféraient, les associations conservatrices. Nous avons infiltré les organisations partisanes, et avec la plus grande dextérité et la plus grande énergie nous avons tiré tous les fils sur lesquels nous pouvions mettre la main. Nous avons si bien réussi, qu’en 1888 nous avons acquis le solide avantage d’une majorité progressiste pleine d’idées qui ne lui seraient jamais venues à l’esprit si les Fabiens ne les y avaient pas mises. »

C’est exactement ce qui fut fait. Au cours de ce siècle, la LSE a conditionné des dizaines de chefs d’état, des dizaines de milliers de fonctionnaires et plusieurs générations d’universitaires.

Au Canada, ce processus fut répliqué en 1931 lorsque la  Fabian society du Canada  fut créée par cinq boursiers de la Fondation Rhodes et nommée League of Social Reconstruction (Ligue pour la reconstruction sociale). Il déboucha rapidement sur un parti politique pro-eugéniste appelé Cooperative Commonwealth Federation (Fédération coopérative du Commonwealth) en 1932 qui se transforma en NPD en 1961. Bon nombre de ses principaux administrateurs reprirent en main le Parti libéral après la purge de l’homme d’état pro-américain C.D. Howe et de ses alliés après 1957.

A l’époque de Barack Obama, davantage de membres de son cabinet avaient étudié à Oxford et à la LSE que dans leurs homologues américaines Yale, Harvard ou Princeton6. C’est l’état profond qui a cherché à renverser le président Trump depuis qu’il est devenu un candidat sérieux aux élections de 2016.

Cette méthode de perméation est analogue à un virus qui envahit les globules blancs d’une victime. Au début, la présence du virus dans le système est à peine perceptible, mais lorsque les organes commencent à dysfonctionner de façon inattendue, la personne irréfléchie peut décider bêtement de ne pas chercher de l’aide et attendre jusqu’au point de non-retour. Cette infection a déjà eu lieu il y a des milliers d’années, et bien que l’humanité ait manifesté des éclats de génie créatif au fil des générations, elle n’a toujours pas retenu la leçon.

Jeter au loin les Chaînes de Zeus

Il est absolument nécessaire que, même à cette date tardive, nous retenions les leçons des erreurs passées avant que ce virus suive son cours et tue son hôte. L’essence des troubles de l’humanité ne dérive pas d’un défaut de notre nature, ni de notre « avide désir de progrès ». Ce n’est pas non plus à cause de notre immuable « nature égoïste ». Et nos problèmes ne seront pas résolus en adoptant un système « durable » de croissance technologique zéro sous les aspects de « Green New Deals ». Une telle logique n’existe que dans l’esprit malade d’un oligarque ou de ses victimes, mais pas dans la nature. Si un tel système était imposé à notre XXIe siècle, il en résulterait un génocide de magnitude supérieure à tous les rêves d’Hitler.

Mettons donc de côté les théories fabiennes sur le « réchauffement climatique causé par l’homme » et les « technologies vertes à croissance zéro » qui ne produiront que famine, guerre et chaos. Redécouvrons plutôt notre identité prométhéenne inspirée de la découverte du feu électrique par Benjamin Franklin. La voie la plus rapide pour réveiller cette identité au sein de l’espèce est de s’engager dans de grands projets comme Les nouvelles routes de la Soie, d’entreprendre une complète rénovation de la technologie nucléaire, de revenir à la vision de John F. Kennedy d’une exploration spatiale illimitée en suivant les présidents Trump, Xi et Poutine qui en ont tous fait une priorité nationale. Si la nature de l’humanité est de vivre vraiment à l’image du Créateur, alors s’adapter passivement comme un animal aux cycles immuables et inconnaissables de la nature n’est pas compatible avec notre dessein.

À suivre

Matthew J.L. Ehret est journaliste, conférencier et fondateur du Canadian Patriot Review. Il écrit pour The Duran, Strategic Culture Foundation, Fort Russ. Ses recherches ont été publiées dans Zero Hedge, Executive Intelligence Review, Global Times, Asia Times, L.A. Review of Books, et Sott.net. Matthew a aussi publié le livre  The Time has Come for Canada to Join the New Silk Road et trois volumes de l’Histoire secrète du Canada (disponible sur untoldhistory.canadianpatriot.org).

Traduit par Stünzi pour le Saker francophone

Notes

  1. « Conçu à l’image vivante de son créateur »
  2. Le plus ancien document connu produit par Gottfried Leibniz sur le thème de l’économie physique comme branche de la science est à lire dans Science et économie (1671).
  3. La deuxième loi de la thermodynamique suppose que tous les systèmes fixes contiennent une quantité fixe d’énergie, et donc que pour chaque activité supplémentaire dans le système, ce système fixe contient dans son ensemble toujours moins d’énergie pour se soutenir. Il est donc guidé inexorablement vers un point d’équilibre mortel (c’est‑à‑dire que le potentiel de changement diminue toujours à mesure que l’entropie augmente proportionnellement).
  4. Citée dans A.M. McBriar, Fabian Socialism and English Politics, 1884–1918 [1962
  5. Annie Besant, The Future Socialism. Bibby’s Annual (réimprimé par Adyar Pamphlet).OCLC 038686071. Besant fut élue Présidente du Congrès national indien en 1917.
  6. Sous la direction d’Obama, le Chef de cabinet de la Maison-Blanche, le Chef de cabinet adjoint, le Directeur du budget et le Secrétaire à la Sécurité intérieure avaient tous étudié à la LSE, tandis que la Secrétaire d’État Susan Rice était oxfordienne boursière de la Fondation Rhodes. Cela ne signifie évidemment pas que Yale, Harvard ou Princeton ne sont pas des universités réputées, mais nous indique qui dirige réellement la politique américaine.
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