Swift : comment déguster les enfants catholiques irlandais


Par Nicolas Bonnal − Le 22 septembre 2017 − Source Les Carnets de Nicolas Bonnal

Soumis durant des siècles à la cruauté des ogres protestants anglais (l’un d’eux vint en France et faisait collection d’oreilles de nos prêtres), les « papistes » irlandais, à qui la littérature british doit pourtant les quatre cinquièmes de ses génies, ont eu droit à tout : déportation, esclavage (lisez White cargo de Jordan et Walsh), famine, extermination jusque dans les églises sous le puritain Cromwell qui voulait remplacer le déjà vieux dimanche des chrétiens par le sabbat des Juifs qu’il avait rappelés à Londres pour détrôner Amsterdam et conquérir les mers et les marchés financiers. Cromwell créa l’Oceania d’Orwell, qui a depuis la vie dure. Lisez Harrington à cet effet. Sur la Grande famine, je vous recommande pour commencer la page Wikipédia en anglais sur an Gorta Mór, Pendant qu’on mourait de faim en Irlande, on exportait dans ses ports ! Ô liberté du commerce ! Que de crimes on déguste en ton nom !
Continuer la lecture

Le point de vue des stoïques


Faire le meilleur de ce qui est en notre pouvoir et prendre le reste comme cela vient, naturellement


Par Ugo Bardi – Le 2 août 2017 – Source CassandraLegacy

Image de Nate Hagens

Les stoïciens sont les gens au sommet de la colline. Ils appliquent la maxime d’Épictète qui a dit :  « Alors que doit-on faire ? Tirez le meilleur parti de ce qui est en votre pouvoir, et prenez le reste comme cela vient, naturellement. » (Discours, 1.1.17).
Continuer la lecture

Ibn Khaldoun et notre moderne décadence


Nicolas Bonnal

Par Nicolas Bonnal − Août 2017 − Source nicolasbonnal.wordpress.com

Dans ses prolégomènes, disponibles sur classiques.uqac.ca de nos amis québécois, Ibn Khaldoun révèle son encyclopédisme, son ouverture d’esprit et son pragmatisme (refus déjà de l’astrologie ou de l’alchimie). Ce croyant est en même temps un grand savant, un homme tolérant, un esprit observateur et diligent.

Sur les gouvernements trop actifs qui ruinent les peuples, il écrit :

« S’attaquer aux hommes en s’emparant de leur argent, c’est leur ôter la volonté de travailler pour en acquérir davantage ; car ils voient qu’à la fin on ne leur laissera plus rien. Quand ils perdent l’espoir de gagner, ils cessent de travailler, et leur découragement sera toujours en proportion des vexations qu’ils éprouvent ; si les actes d’oppression ont lieu souvent et atteignent la communauté dans tous ses moyens d’existence, on renoncera tout à fait au travail, parce que le découragement sera complet. »

Continuer la lecture

Faire du monde entier l’Angleterre


Par Marian Kestler Combs – Printemps 2004 – Source toqonline.com

Résultats de recherche d'images pour « map england »
Peter Jackson, le réalisateur de la trilogie du Seigneur des Anneaux, film encensé, a plaisanté en disant que le projet était « celui d’un groupe de Kiwis utilisant de l’argent américain pour faire un film très anglais ». Pour être plus exact, la Communauté de l’Anneau a été personnifiée par quatre Britanniques, trois Yankees, un Écossais et un Gallois. Les Elfes étaient pour la plupart des Aussies, comme l’étaient aussi Eomer et Eowyn, Seigneur et dame de Rohan. Ils ont tous été lumineux. Ce cher vieux Bilbo Baggins était un Brit, comme le noble Théoden, le maléfique sorcier Saruman, et le bestial Gollum. Dans les coulisses, le réalisateur, les scénaristes, les costumiers, les gourous des effets spéciaux, et d’autres (le « concepteur des styles de combat culturel », par exemple) étaient en fait pour la plupart des Kiwis (néo-zélandais). La partition oscarisée a été écrite par un Canadien et une Irlandaise ; la chanson primée aux Oscars a été l’œuvre du même Canadien et d’une Écossaise. La direction artistique était entre les mains d’un Yankee et d’un Brit, et ainsi de suite – une véritable « magnifique mosaïque » prenant ses racines en Albion.
Continuer la lecture

Levez-vous, les prisonniers de la sémantique ! 1/2


Orlov

Orlov

Par Dmitry Orlov – Le 29 août 2017 – Source Club Orlov

Est-il possible qu’une personne soit asservie par un mot ? Difficilement, à moins que la personne ne soit complètement idiote. Mais quand il s’agit de grands groupes de personnes – plus c’est grand, mieux c’est – le phénomène est endémique. Quelques syllabes en latin, si elles sont placées sur un piédestal assez élevé, entourées d’un échafaudage d’autres mots formant une idéologie et transformées en mantra par les techniques habituelles d’endoctrinement, peuvent maintenir une vaste population asservie pendant des périodes historiquement significatives. Certains de ces mots finissent dans le suffixe « isme » – communisme / socialisme / capitalisme, féminisme – mais pas tous, parce qu’il y a aussi « patriarcat », « dette », « genre » et « race ». Vous sentez vous asservi par eux ? Dans l’affirmative, lequel de ces mots trouvez-vous particulièrement asservissant ?

Continuer la lecture

De Gaulle face à la doctrine Hallstein


Par Nicolas Bonnal − Août 2017

J’ai évoqué dans plusieurs textes la résistance du général de Gaulle à l’empire mondial américain. Aujourd’hui on va évoquer le Saroumane allemand qui prépara sa défaite au cours des années soixante. Je n’use pas du nom Saroumane par hasard. Comme je l’ai expliqué par ailleurs, Tolkien haïssait leur Europe comme le Commonwealth britannique.

Je le cite dans mon livre à ce propos : « For I love England (not Great Britain and certainly not the British Commonwealth » (grr!). Le grand homme ajoute : « I do find this Americo-cosmopolitanism very terrifying ».

Continuer la lecture

L’art moderne comme instrument de torture


Aux yeux de l’artiste contemporain, l’homme n’est plus une âme à la recherche de Dieu ni même une intelligence en quête de Raison. C’est une monade, un fou qui s’ignore dans un monde fou qui l’ignore, et pour ce fou l’art ne peut être que le miroir de son inquiétante étrangeté.


Par Nicolas Bonnal − Juin 2017

Résultat de recherche d'images pour "Chien andalou, de Buñuel et Dali"

Un Chien Andalou – Luis Buñuel et Salvador Dali

Écoutons le diable de Dostoïevski : « Le fantastique me tourmente comme toi-même, moi aussi j’aime le réalisme terrestre. Chez vous, tout est défini, il y a des formules, de la géométrie ; chez nous, ce n’est qu’équations indéterminées. »

À mesure que le déchiffrage de l’Histoire progresse, la guerre d’Espagne apparaît, par-delà son imagerie romantique, comme le laboratoire orwellien de la modernité. À mesure aussi que l’humanité toute nue entre dans cette modernité, elle ne peut qu’abandonner tout espoir, comme les victimes de l’enfer dantesque. L’humanité se déconnecte ou bien rêve, et puis elle se soumet au capital trans-humain.

Continuer la lecture

Moby Trump


Par James Howard Kunstler – Le 9 juin 2017 – Source kunstler.com

Résultats de recherche d'images pour « Ahab moby dick images »Il a franchi le Tropique du Cancer, dans la grande mer de la politique au printemps dernier et a détruit toutes les petites baleines avec ses coups puissants, mais maintenant le Pequod [bateau d’Ismaël dans Moby Dick, NdT] démocrate , avec son équipage diversifié et inclusif, a promis de le persécuter jusqu’aux confins de la terre, jusqu’à lui faire rendre la dernière goutte de sang noir et qu’il s’écroule mort. C’est Moby Trump! Écarquillez vos yeux pour lui, les hommes (et les femmes, et les intersexes non binaires)! Est-ce que vous voyez le Bitcoin cloué sur le mât? Il ira à celui qui me rapportera cette baleine blanche privilégiée!
Continuer la lecture

Valérie Bugault et Jean Rémy – Du Nouvel Esprit des Lois et de la Monnaie


Les moyens d’une véritable démocratie


Par Hervé – Source le Saker Francophone

valerie_bugault

Valerie Bugault

Nos lecteurs connaissent déjà Valérie Bugault. Elle a publié sur notre site une longue série sur  la géopolitique financière et économique. Avec Jean Rémy, ils ont aussi publié ensemble un article sur la disparition des espèces. Ce livre reprend l’idée générale de ces articles mais avec une structure très différente. Le livre propose un corpus complet de concepts pour redéfinir l’État à travers ses souverainetés articulées entre autre autour de l’organisation juridique de la vie en société, notamment ses lois et sa monnaie.

C’est un manifeste pour définir un projet de ce que pourrait être une réforme de l’État pour le rendre à ses citoyens loin des fourches caudines des prédateurs actuels. Le livre ambitionne de redéfinir ce qu’est l’État dans son expression au quotidien pour revenir à un droit « naturel ».

Continuer la lecture