Par Jeffrey A. Tucker − Le 19 novembre 2022 − Source brownstone.org
Une suite de textes et de tweets produits par Sam Bankman-Fried, le PDG de FTX — jadis plateforme d’échange de cryptomonnaie de haute volée, désormais en faillite — tombée en disgrâce, affirme ceci au sujet de son image de bien-pensant : il s’agit d’un « jeu débile, dans le cadre duquel nous autres, Occidentaux woke, lançons les slogans qu’il faut, et ainsi tout le monde nous aime. »
Très intéressant. Il avait étalé le grand jeu : un végan qui s’inquiète du changement climatique, soutient chaque action en justice (raciale, sociale, environnementale) hormis celle dont il est la cible, et déverse des millions à des organisations caritatives méritantes associées à la Gauche. Il avait également acheté nombre de droits d’accès et de protection à Washington D.C., suffisamment pour faire de sa société véreuse la coqueluche de la ville.
Dans ce mélange, on trouve cette chose dénommée planification de la pandémie. Chacun devrait à ce stade avoir compris de quoi il s’agit : vous ne pouvez pas gérer votre vie parce que de mauvais virus rodent au-dehors. Aussi bizarre que celui puisse apparaître, et pour des raisons qui restent encore à éclaircir, soutenir les confinements, les masques et les passes sanitaires est une chose qui a pris sa place dans le mélange idéologique woke.
Cela est d’autant plus étrange qu’il a été établi de manière répétée que les restrictions en lien avec le Covid ont provoqué des dégâts dans tous les groupes que l’idéologie woke affirme défendre avec tant d’application. Cela va jusqu’aux droits des animaux : qui a oublié le massacre des visons au Danemark en 2020 ?
Mais cela a fonctionné. Porter un masque est devenu le symbole d’être quelqu’un de bien, tout comme se faire vacciner, devenir végan, et piquer des crises pour un oui ou pour un non sur le sujet du changement climatique. Rien de tout cela n’a quoi que ce soit à voir avec la science ou la réalité. Il s’agit d’un symbolisme tribal au nom d’une solidarité politique de groupe. Et FTX a parfaitement joué le jeu, en distribuant des centaines de millions de dollars pour démontrer la loyauté de la société envers les bonnes causes.
Parmi ces donations, on trouve le racket de la planification de la pandémie. Vous avez bien lu : des liens importants existent entre FTX et le Covid, cultivés durant deux années. Examinons cela.
En début d’année 2022, le New York Times a annoncé avec fracas une étude établissant que l’utilisation d’Ivermectine n’était d’aucun secours. Ce résultat était présenté comme définitif. L’étude avait été financée par FTX. Pourquoi ? Pourquoi une plateforme d’échange de cryptomonnaies s’intéressait-elle tellement à détruire le mythe de la réutilisation de certains médicaments pour amener les gouvernements et les gens à utiliser des produits pharmaceutiques fraîchement brevetés, comme le Remdesivir, qui ne fonctionnait pas du tout ? Des esprits chagrins aimeraient bien le savoir.
Quoi qu’il en soit, cette étude, et surtout ses conclusions, se sont avérées trompeuses. David Henderson et Charles Hooper signalent en outre un fait intéressant : « Certains chercheurs impliqués dans les essais TOGETHER avaient été payés pour d’autres services par Pfizer, Merck, Regeneron et AstraZeneca, toutes les entreprises impliquées dans le développement de médicaments et vaccins contre le COVID qui entrent frontalement en compétition avec l’ivermectine. »
Pour une raison ou une autre, SBF a su qu’il fallait qu’il s’oppose aux réutilisations de médicaments, alors qu’il ne connaissait strictement rien à ce sujet. Il fut heureux de financer une étude branlante pour étayer cette thèse, et le New York Times a joué le rôle qui lui était assigné en la faisant paraître.
Ce n’était que le début. Une enquête, faite sans trop se fouler, menée par le Washington Post a mis au jour le fait que Sam et son frère Gabe, qui gérait une organisation à but non-lucratif sur le Covid montée en toute hâte, « ont dépensé au moins 70 millions de dollars depuis le mois d’octobre 2021 dans des projets de recherche, des donations de campagnes et d’autres projets visant à améliorer la bio-sécurité et à empêcher la prochaine pandémie. »
Je ne peux pas faire mieux que citer le Wahington Post :
Les ondes de choc qui font suite à la chute libre de FTX ont provoqué des remous dans le monde de la santé publique, au sein duquel nombre de dirigeants de structure s’occupant de la préparation aux pandémies avaient reçu des fonds de la part des fondateurs de FTX, ou essayaient d’en obtenir.
En d’autres termes, le « monde de la santé publique » voulait pouvoir continuer sur la voie du : « Donnez-moi de l’argent pour que je puisse continuer de soutenir l’idée de confiner plus de gens ! » Malheureusement, l’effondrement de la plateforme d’échange, qui ne semble détenir qu’à peine 0,001% des actifs qu’elle revendiquait, ne le permet plus.
Parmi les organisations les plus affectées, on trouve Guarding Against Pandemics, le groupe de pression dirigé par Gabe, qui avait dépensé des millions en publicités pour soutenir l’idée de l’administration Biden visant à conserver 30 milliards de dollars de financement « contre la prochaine pandémie ». Comme l’indique Influence Watch, « Guarding Against Pandemics est un groupe de pression orienté à gauche créé en 2020 pour soutenir les projets de loi qui accroissent les investissements gouvernementaux pour les plans de prévention des pandémies. »
Mais les choses sont encore pires que cela :
Les projets soutenus par FTX se sont étalés entre 12 millions de dollars pour propulser un projet de vote en Californie visant à renforcer les programmes de santé publique et détecter les menaces de virus émergents (avec un soutien des plus mornes, cette mesure a été reportée à 2024), jusqu’à un investissement de plus de 11 millions de dollars pour la campagne ratée des primaires au Congrès menée par un expert en biosécurité de l’Oregon, et même une dotation de 150 000 dollars pour aider Moncef Slaoui, conseiller scientifique auprès de l’administration Trump, à rédiger son mémoire sur son projet « Operation Warp Speed« , un accélérateur de vaccins.
Les dirigeants du FTX Future Fund, une fondation qui a engagé plus de 25 millions de dollars pour empêcher les bio-risques, ont démissionné jeudi dernier en publiant une lettre ouverte, reconnaissant que certaines donations de la part de l’organisation sont en attente.
Pire encore :
Les engagements du FTX Future Fund comprennent 10 millions de dollars à destination de HelixNano, une start-up en biotechnologie visant à développer un vaccin de nouvelle génération contre le coronavirus ; 250 000 dollars à destination de l’université d’Ottawa pour une recherche scientifique visant à éradiquer les virus des surfaces plastiques ; et 175 000 dollars pour soutenir les travaux récents d’un diplômé en droit du John Hopkins Center for Health Security. « Dans l’ensemble, le Future Fund était une force agissant pour le bien, » affirme Tom Inglesby, qui dirige le John Hopkins Center, en déplorant l’effondrement du fonds. « Les travaux qu’ils menaient essayaient véritablement d’amener les gens à réfléchir sur le long terme… de bâtir une préparation à la pandémie, de diminuer les risques de menaces biologiques. »
Et encore :
Guarding Against Pandemics a dépensé plus d’1 million de dollars en lobbying auprès de Capitol Hill et de la Maison Blanche l’année passée, a embauché au moins 26 lobbyistes pour soutenir un projet bipartisan sur les pandémies encore en instance au Congrès, et d’autres dossiers, et a affiché des publicités soutenant les projets de loi finançant une préparation contre les pandémies. Protect Our Future, un comité d’action politique soutenu par les frères Bankman-Fried, a dépensé environ 28 millions de dollars au cours de ce cycle du Congrès pour des candidats démocrates « qui seront les champions de la prévention des pandémies », selon la page internet du groupe.
Je pense que vous commencez à comprendre. Il s’agit d’un gigantesque racket. FTX, créée en 2019 après l’annonce de Biden de sa candidature à la présidence, par le fils du cofondateur d’un comité d’action politique majeur du parti démocrate appelé Mind the Gap, n’était rien d’autres qu’un schéma de Ponzi miraculeux. Il a saisi toutes les opportunités induites par les confinements pour disposer d’une couverture politique, médiatique et académique. Ses justifications économiques étaient tout aussi inexistantes que ses livres de compte. Le premier auditeur qui a regardé l’état de la société a écrit :
De toute ma carrière, je n’ai jamais vu un manque aussi patent de contrôles sur une société, et une absence aussi complète d’information financière fiable que sur ce dossier. Entre des systèmes à l’intégrité compromise et une supervision défaillante des activités menées à l’étranger, et la concentration du contrôle entre les mains d’un tout petit groupe de personnages sans expérience, simplistes et potentiellement corrompus, cette situation est sans précédent.
Ce fut le pire exemple d’une machine en mouvement perpétuel : un jeton pour soutenir une entreprise qui était elle-même soutenue par le jeton, qui lui-même n’était soutenu par rien d’autres que la vogue politique et l’idéologie woke enroulée autour de Larry David, Tom Brady, Katy Perry, Tony Blair et Bill Clinton pour se parer d’une aura de légitimité.
Et on ne peut plus rattraper cela : FTX entretenait une relation étroite avec le Forum Économique mondial et était la plateforme d’échange de cryptomonnaies préférée du gouvernement ukrainien. Aux yeux du monde entier, la voici exposée comme opération de blanchiment d’argent du comité national démocrate et de l’ensemble du lobby pro-confinement.
Voici ce qui me rend furieux avec tous ces milliards de fausse monnaie et de corruption profonde des milieux politique et scientifique. Depuis des années déjà, mes amis opposés aux confinements ont été harcelés, dénoncés comme financés par de l’argent soi-disant sale, qui n’existe absolument pas. De nombreux scientifiques, journalistes, avocats, et autres personnes courageuses, ont abandonné de très belles carrières pour défendre un principe, dénoncer les dégâts provoqués par les confinements, et voici comment on les a traités : on les a salis et remplacés.
Brownstone a adopté dans cette diaspora autant de gens que les ressources le permettaient (de vraies ressources, auxquelles des personnes bienveillantes ont contribué). Mais nous ne parvenons pas à approcher du niveau nécessaire à la justice, et encore moins rivaliser avec le régime de financement à 8 chiffres qui est celui du camp d’en face.
La Déclaration de Great Barrington a été signée dans les bureaux de l’American Institute for Economic Research, qui avait apparemment reçu six années auparavant une dotation de 60 000 dollars, dépensée depuis longtemps, de la part de la Koch Foundation, et s’est par conséquent trouvé labellisé comme « groupe de travail libertarien financé par Koch », ce qui a soi-disant jeté le discrédit sur le GBD, en dépit du fait qu’aucun des auteurs n’a reçu le moindre centime.
Ce charabia et ces calomnies durent depuis des années — sur les exhortations des dirigeants du gouvernement ! — et Brownstone se retrouve à faire face aux mêmes âneries, avec toutes les élucubrations possibles sur notre pouvoir, nos financements, et nos influences grouillant dans les recoins les plus sombres des donjons des réseaux sociaux. En réalité, cette même Fondation Koch a financé (sans doute à l’insu de son fondateur) les travaux pro-confinement de Neil Ferguson, dont le modèle mathématique ridicule a terrifié le monde au point de priver de droits de l’homme des milliards de gens dans le monde entier.
Durant tout ce temps — alors chaque once possible de propagande vicieuse était déversée sur le monde — le lobby pro-confinement et pro-contrôle, intégrant de faux scientifiques et de fausses études, jouissait des milliards déversés par les opérateurs d’un schéma de Ponzi fondé sur les mensonges, la fraude, et de 15 milliards de dollars de fonds à effet de levier qui n’existaient pas réellement, pendant que ses principaux acteurs se morfondaient dans une villa à 40 millions de dollars, remplie de drogue, dans les Bahamas tout en présentant les vertus de l’« altruisme véritable » ainsi que leur machinerie de planification des pandémies, qui vient de tomber en morceaux.
Et le New York Times, plutôt que dénoncer cette conspiration criminelle, écrit des articles montés de toutes pièces sur le fondateur, et sur la manière selon laquelle il a laissé son entreprise en plein essor grandir trop rapidement, et doit désormais surtout prendre du repos, que Dieu le bénisse.
Nous autres restons en plan avec l’ardoise de cette escroquerie patente qui établit un lien inattendu entre les cryptomonnaies et le Covid. Mais à l’image de l’argent qui était basé sur du brassage d’air, les dégâts qui ont été infligés au monde ne sont que trop réels : une génération de gamins perdue, une espérance de vie en déclin, des millions de gens qui ne travaillent plus, une chute calamiteuse des niveaux de santé publique, des millions d’enfants réduits à la pauvreté suite aux ruptures des chaînes d’approvisionnement, 19 mois d’affilée de revenus en chute, des augmentations de la dette historiquement élevées, et une chute dramatique du niveau mental des populations dans le monde entier.
Donc, oui, nous pouvons tous être furieux et exiger pour le moins une pleine attribution des responsabilités. Il est probable que la vérité qui en sortira s’avérera bien pire que les éléments déjà colossaux que nous avons exposés au sein du présent article. Il est déjà très grave que les confinements aient ruiné la vie et la liberté. Découvrir que le vaste niveau de soutien qui leur a été apporté a été financé par des escroqueries et des charlataneries y apporte un niveau supplémentaire de corruption, que même les plus cyniques d’entre nous n’auraient jamais pu imaginer.
Jeffrey A. Tucker, fondateur et président de l’institue Brownstone, est économiste et écrivain. Il a écrit 10 ouvrages, dont « Liberté ou Confinement », et des milliers d’articles parus dans la presse universitaire et grand public. Il écrit un éditorial chaque jour pour The Epoch Times, et exprime généralement des idées sur l’économie, les technologies, la philosophie sociale et la culture.
Traduit par José Martí, relu par Wayan, pour le Saker Francophone
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