
Moon of Alabama
Par Moon of Alabama – Le 20 septembre 2017
Dans le premier épisode, on entend quelqu’un dire qu’il s’est agi d’une « guerre civile », Vietnamiens contre Vietnamiens. C’est un non-sens qui bafoue la réalité historique.

Ho Chi Minh
Après la défaite des colonisateurs français (financés par les États-Unis) en 1954, le chef du Viêt-minh Ho Chi Minh était le héros incontesté de tout le Vietnam. Il aurait gagné toutes les élections avec une énorme avance. Mais les Russes (et les Chinois) qui soutenaient la guerre de libération contre les Français n’ont pas voulu aller jusqu’au bout et ils ont insisté pour qu’il y ait des négociations à Genève. Ils ont permis la partition du pays. Il aurait été intéressant qu’on nous explique pourquoi.
« Burns s’efforce de donner un poids égal à chacune des visions contradictoires du conflit, mais il s’enlise rapidement dans une grande boue historique et s’égare dans le méandre des théories opposées qui cachent les véritables causes des guerres … »
« Dans l’épisode 2, « Insurrection » (1961-1963), nous entrons plus profondément dans l’univers de Burns. La guerre a été présentée comme une guerre civile, les États-Unis défendant un gouvernement démocratique librement élu dans le sud contre les communistes du nord qui l’envahissent. Les soldats américains se battent contre un ennemi sans dieu que Burns dépeint comme une marée rouge qui s’étend sur les cartes de l’Asie du Sud-Est et du reste du monde.Les documents historiques de l’épisode 1, « Déjà Vu » 2 (1858-1961), qui contestent cette vision de la guerre, sont soit ignorés soit mal interprétés. (…) »
« Si le film semble être une épopée, une fiction héroïque, c’est parce qu’il ne recherche pas la vérité historique mais s’intéresse plutôt au sens de la vie et de la mort.(…)Burns et Novick précisent que, malgré l’opposition passionnée qui s’est élevée contre la guerre, et pas seulement de la part des jeunes, la majorité des Américains disent qu’ils y croyaient. Ils ont soutenu la Garde nationale de l’Ohio quand elle a tiré sur des étudiants à Kent State. Leur approbation paresseuse est brillamment décrite par l’expression de Nixon ‘la majorité silencieuse’. (…) Il ne fait guère de doute que les révolutions culturelles des années 1960 – les ‘ruisselets’ 3 de Merrill McPeak – ont été une libération pour une minorité de personnes, et qu’elles ont créé un schisme en Amérique qui s’est manifesté de manière toujours aussi évidente dans les élections de 2016. »
- Pensée par le Secrétaire d’État américain Dean Acheson dès 1947, reprise par D. Eisenhower en 1954, la théorie des dominos s’avère être un corollaire de la doctrine du containment énoncée par le Président Truman en 1947. Dans l’esprit américain, il s’agit d’éviter la propagation du communisme (principalement en Asie) via le soutien à des régimes non-communistes.
- En français dans le texte
- Le général à la retraite Merrill McPeak : « La fin des années 1960, a vu se réunir plusieurs ruisselets – le mouvement anti-guerre lui-même, tous les mouvements pour l’égalité raciale, l’environnement, le rôle des femmes. Et le symbole de cette contre-culture était la plus extraordinaire musique de rock and roll imaginable. Je ne pense pas que nous existerions aujourd’hui en tant que nation sans ces expériences passées (…) Cela, pour moi, représentait ce que j’essaie de défendre ».