Ce que Google et Facebook vous cachent. L’État profond contre-attaque. Le Webzine conservateur numéro un de l’Amérique est banni
Par Ron Unz − Le 27 mai 2020 − Source Unz Review
Après plusieurs mois de trafic record, notre média alternatif a subi un coup dur lorsqu’il a été, sans préavis, purgé par Facebook fin avril. Non seulement notre page rudimentaire chez ce dernier a été éliminée, mais toutes les tentatives ultérieures de nos lecteurs de poster nos articles sur le plus grand réseau social du monde ont provoqué un message d’interdiction décrivant le contenu comme «abusif». Tout notre site Web avait été banni.
Facebook publie un rapport mensuel répertoriant ses actions pour éliminer les «contenus inappropriés» et bien que notre publication soit probablement l’une des plus importantes et des plus populaires jamais interdites, l’explication fournie était remarquablement superficielle, notre nom n’étant mentionné que dans deux phrases éparses à travers un document de 47 pages.
Bien que les personnes derrière cette opération aient tenté de cacher leur coordination, notre enquête a lié ce réseau à VDARE, un site Web connu pour publier du contenu anti-immigration, et à des personnes associées à un site Web similaire The Unz Review.
Comme je l’ai déjà expliqué, qualifier notre publication dans les médias alternatifs de site Web «anti-immigration» «similaire» à VDare semblait tout à fait bizarre étant donné qu’environ 0,2% seulement de notre contenu 2020 a été republié à partir de cette source et que plusieurs mois se sont écoulés depuis que nous avons, pour la dernière fois, présenté un article sur l’immigration. J’ai donc fortement soupçonné que la réclamation ne servait que d’excuse.
Je n’utilise pas Facebook ou d’autres réseaux sociaux moi-même et j’ai remarqué une faible réduction de notre trafic quotidien après cette purge, ce qui semblait souligner notre indépendance à l’égard des médias sociaux. Mais une semaine plus tard, cela a brusquement changé, et notre lectorat quotidien régulier a chuté de 15 à 20%, un coup pas vraiment paralysant mais assez pénible, nous faisant reculer de plusieurs mois dans notre croissance.
Cela m’a intrigué. Pourquoi l’interdiction de Facebook aurait-elle eu un impact initial si limité, et serait soudainement devenue beaucoup plus sérieuse ? Finalement, j’ai découvert qu’un deuxième géant de l’Internet encore plus puissant nous avait également interdits, ce qui explique la forte baisse. L’intégralité de notre site Web et tous ses millions de pages de contenu sérieux ont été dégradées par Google, éliminant ainsi presque tout notre trafic issu des résultats de recherche. Quelques vérifications rapides ont confirmé cette situation malheureuse, mieux illustrée par un exemple particulièrement frappant.
Il y a un peu plus d’une décennie, j’avais publié un article important intitulé The Myth of Hispanic Crime, et pendant dix ans, il avait toujours occupé une place extrêmement élevée dans les recherches Google, se classant généralement n° 2 parmi les 52 000 000 de résultats pour «Hispanic crime» et aussi n° 2 parmi les 139 000 000 de résultats pour «Latino Crime». L’impact de mon analyse sur le débat public houleux avait également été assez considérable, et il y a quelques années, un spécialiste universitaire de premier plan m’a même demandé de publier son livre sur ce sujet. Mais mon article avait maintenant disparu de toutes ces recherches Google.
Bien que Google détienne un monopole écrasant pour les recherches sur le Web dans le monde occidental, des produits comparables utilisant des technologies similaires telles que Bing et DuckDuckGo existent, et ceux-ci répertorient toujours mon article en haut de leurs résultats, Bing le classant au deuxième rang pour «Hispanic crime» et «Latino Crime», tandis que DuckDuckGo le place n° 4 dans chacun. Mais personne ne le trouvera jamais en utilisant Google.
Les autres pages de notre site Web ont également été mises sur liste noire, éliminées de toutes les recherches sur le Web grâce au monopole d’information de Google. Cela comprenait même la bibliothèque de contenu périodique que j’avais construite au cours des années 2000, contenant les archives presque complètes de centaines de publications les plus influentes de l’Amérique au cours des 150 dernières années. Des millions de ces articles importants ne sont disponibles nulle part ailleurs, et leur disparition représente une perte énorme pour les recherches universitaires.
Google contient toujours toutes ces pages, et si la spécification supplémentaire «unz» est ajoutée à la recherche, les résultats apparaissent, mais pour quiconque ne sachant pas où chercher, l’ensemble de notre site Web et tout son contenu ont complètement disparu. Cela explique notre soudaine réduction de 15 à 20% du trafic régulier.
La loi Internet est évidemment assez trouble, mais il semble très dommage que Google ait décidé d’utiliser son monopole logiciel pour manipuler sévèrement les résultats de recherche et cacher délibérément des informations importantes. L’idée que Google fait « disparaître» un site Web entier, et tout son archivage, est sûrement lourde de dangers. Les dirigeants de Google devraient-ils être autorisés à faire « disparaître » tout politicien ou candidat qu’ils n’aiment pas ? Les individus riches ou les groupes puissants seraient-ils autorisés à payer ou faire pression sur Google pour que les critiques contre eux soient supprimées de tous les résultats de recherche ?
En 2018, les employés de Google eux-mêmes ont adopté une position publique très ferme sur ces questions, protestant contre la volonté de leur entreprise de produire une version «censurée» de leur moteur de recherche pour une utilisation en Chine, une controverse qui a fait la une des journaux nationaux, et a rapidement contraint les dirigeants à abandonner le projet. Mais bien que la censure de Google sur le contenu en Chine reste un sujet incendiaire, la censure de Google sur le contenu américain est maintenant apparemment devenue si routinière et acceptée qu’il m’a fallu plus d’une semaine pour découvrir que notre site Web entier avait été jeté dans le «trou de mémoire» orwellien.
J’ai toujours été très fier de voir mon article sur le crime hispanique passer une décennie au deuxième rang parmi près de 200 000 000 de résultats Google pour ce sujet important, et j’ai été consterné que Google le fasse «disparaître». Mais en toute honnêteté, je dois admettre que les individus qui se rendent désagréables aux élites politiques au pouvoir subissent parfois des représailles bien pires. Par exemple, mes journaux du samedi matin contenaient les derniers développements de la malheureuse histoire de Jamal Khashoggi, le journaliste saoudien dissident dont les écrits critiques sur le Washington Post ont tellement irrité son gouvernement qu’ils l’ont fait tuer et ont démembré son corps avec une scie à os. Comparé à cela, voir mes articles dégradés par Google ne semble guère être une plainte majeure.
Pendant des années, notre site Web a publié beaucoup de documents extrêmement controversés, et de nombreux lecteurs sont probablement beaucoup plus surpris par le fait que Google et Facebook aient mis tellement de temps à nous purger.
Prenons, par exemple, ma propre série American Pravda, qui, avec des articles connexes, totalise 280 000 mots et a été vu 3 millions de fois, tout en attirant plus de 25 000 commentaires contenant 3,5 millions de mots supplémentaires. Beaucoup de ces articles abordent naïvement certains des aspects les plus controversés de l’assassinat de JFK, des attaques du 11 septembre et de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale, des sujets tellement délicats qu’il y a quelques années, le redoutable Israël Shamir m’a qualifié de «Kamikaze de Californie», et a suggéré avec de nombreux autres observateurs que notre site Web pourrait bientôt être anéanti en conséquence. Mais à part une réprimande plutôt terne de l’ADL [Ligue anti-diffamation] généralement féroce, absolument rien de fâcheux ne s’est produit.
Pourtant, maintenant que nous avons été presque simultanément interdits par Google et Facebook, les principaux chiens de garde de l’Amérique sur Internet, une telle action concertée ne semble guère avoir été une coïncidence, surtout après des années de tranquillité apparente. Alors, qu’est-ce qui a provoqué cette purge soudaine ?
Je pense que la réponse la plus évidente était mon dernier épisode de la Pravda américaine, qui a attiré plus de lecteurs et d’intérêt sur les réseaux sociaux que tout ce que j’avais écrit auparavant, et qui est apparu seulement huit jours avant l’interdiction par Facebook.
Mon article notait certains faits importants qui sont beaucoup moins connus qu’ils ne devraient l’être, et qui sont assez gênants pour notre propre gouvernement et ses journalistes traditionnels trop asservis.
Pendant des décennies, les médias américains ont régulièrement dénoncé le gouvernement chinois pour son fameux massacre, en 1989, des étudiants manifestants à Tiananmen et ont éreinté ses dirigeants pour avoir continué à nier catégoriquement cette réalité historique, les demandes de la Chine pour la censure du prétendu massacre étant une source majeure de conflit avec Google. Cependant, j’ai souligné qu’il y a plus de vingt ans, l’ancien chef du bureau de Pékin du Washington Post, qui avait personnellement couvert les événements, a publié un long article dans notre revue journalistique la plus prestigieuse, reconnaissant que le tristement célèbre «massacre de la place Tiananmen» n’avait jamais eu lieu, et n’était qu’un mélange de journalisme incompétent et de propagande malhonnête. Pourtant, pendant des décennies, la promotion de ce canular démystifié par nos médias d’élite s’est poursuivie sans relâche.
Comme autre exemple, j’ai noté qu’en 1999, nos avions de guerre avaient bombardé l’ambassade de Chine à Belgrade, tuant ou blessant des dizaines de diplomates chinois. À l’époque, nos médias ont uniformément qualifié l’attaque d’accident tragique, tout en ridiculisant le gouvernement chinois pour avoir prétendu le contraire. Cependant, quelques mois plus tard, bon nombre des principaux journaux britanniques et du reste du monde révélaient que l’attentat avait bel et bien été délibéré, citant de nombreuses sources de renseignement de l’OTAN à cet effet. Mais comme les médias américains ont complètement boycotté cette histoire internationale majeure, très peu d’Américains ont pu découvrir que les Chinois avaient toujours dit la vérité et que notre propre gouvernement avait menti.
Bien que ces éléments historiques soient remarquables, ils préparaient simplement le terrain pour une analyse beaucoup plus explosive. La majeure partie de mon article présentait des preuves circonstancielles très claires et nombreuses que notre catastrophe nationale actuelle du coronavirus était entièrement auto-infligée, car elle n’était que le retour de flamme, involontaire, d’une attaque de guerre biologique américaine extrêmement téméraire lancée contre la Chine et l’Iran, probablement organisée par les néocons de l’État profond ou d’autres éléments voyous dans notre établissement de sécurité nationale.
Cette épidémie en cours a déjà tué 100 000 Américains et détruit notre économie, nous pouvons donc facilement comprendre pourquoi les coupables feront tout leur possible pour empêcher que ces informations ne soient généralisées, faisant pression sur Google et Facebook pour effacer les preuves cruciales. Étant donné que mon long article a été interdit par les géants américains de l’Internet, je vais répéter certains des extraits les plus importants :
Alors que le coronavirus commençait progressivement à se propager au-delà des frontières de la Chine, un autre développement s'est produit qui a considérablement multiplié mes soupçons. La plupart de ces premiers cas s'étaient produits exactement là où on pouvait s'y attendre, parmi les pays d'Asie de l'Est limitrophes de la Chine. Mais fin février, l'Iran était devenu le deuxième épicentre de l'épidémie mondiale. Plus surprenant encore, ses élites politiques ont été particulièrement touchées, 10% de l'ensemble du parlement iranien ayant été rapidement infectés et au moins une douzaine de ses fonctionnaires et politiciens sont morts de la maladie, dont certains assez âgés. En effet, les militants néocons sur Twitter ont commencé à se réjouir que leurs ennemis iraniens haïs tombaient maintenant comme des mouches. Examinons les implications de ces faits. Dans le monde entier, les seules élites politiques qui ont subi des pertes humaines importantes sont celles de l'Iran, et elles sont mortes très tôt, avant même que des flambées importantes ne se soient produites presque partout ailleurs dans le monde, en dehors de la Chine. Ainsi, l'Amérique a assassiné Soleimani, le plus haut commandant militaire iranien, le 2 janvier, puis, quelques semaines plus tard, une grande partie des élites dirigeantes iraniennes ont été infectées par un nouveau virus mystérieux et mortel et beaucoup en sont morts rapidement. Un individu rationnel pourrait-il considérer cela comme une simple coïncidence ? ...
Pour des raisons évidentes, l'administration Trump est devenue très désireuse de souligner les premiers faux pas et les retards dans la réaction chinoise à l'épidémie virale à Wuhan, et a probablement encouragé nos médias à se concentrer dans cette direction. À titre d'exemple, l'Associated Press Investigative Unit a récemment publié une analyse assez détaillée de ces premiers événements prétendument basée sur des documents chinois confidentiels. Intitulé, par provocation, «La Chine n'a pas averti le public d'une pandémie probable pendant 6 jours clés», l'article a été largement diffusé, sous une forme abrégée dans le New York Times (NYT) et ailleurs. Selon cette reconstruction, le gouvernement chinois a d'abord pris conscience de la gravité de cette crise de santé publique le 14 janvier, mais a retardé toute action majeure jusqu'au 20 janvier, une période pendant laquelle le nombre d'infections s'est fortement multiplié. Le mois dernier, une équipe de cinq journalistes du Wall Street Journal a produit une analyse très détaillée et approfondie sur la même période, et le NYT a également publié une chronologie utile de ces premiers événements. Bien qu'il puisse y avoir des différences de présentation ou des désaccords mineurs, toutes ces sources médiatiques américaines conviennent que les autorités chinoises ont pris connaissance pour la première fois de la gravité de l'épidémie virale à Wuhan entre le début et la mi-janvier, le premier décès connu étant survenu le 11 janvier, et a finalement mis en œuvre d'importantes nouvelles mesures de santé publique plus tard dans le même mois. Personne n'a apparemment contesté ces faits fondamentaux. Mais les conséquences affreuses de notre propre inaction gouvernementale étant évidentes, des éléments au sein de nos agences de renseignement ont cherché à démontrer qu'ils n'étaient pas ceux qui dormaient à côté de la sonnerie d'alarme. Plus tôt ce mois-ci, un article d'ABC News citait quatre sources gouvernementales distinctes qui révélaient que, même fin novembre, une unité spéciale de renseignement médical au sein de notre agence de renseignement de défense avait produit un rapport avertissant qu'une épidémie de maladie incontrôlée se produisait dans la région chinoise de Wuhan, et a largement diffusé ce document dans les rangs supérieurs de notre gouvernement, avertissant que des mesures devraient être prises pour protéger les forces américaines basées en Asie. Après la diffusion de l'histoire, un porte-parole du Pentagone a officiellement nié l'existence de ce rapport de novembre, tandis que divers autres hauts responsables du gouvernement et des services de renseignement ont refusé de commenter. Mais quelques jours plus tard, la télévision israélienne a mentionné qu'en novembre, les services de renseignement américains avaient en effet partagé un tel rapport sur l'épidémie de la maladie de Wuhan avec leurs alliés de l'OTAN et d'Israël, semblant ainsi confirmer de manière indépendante l'exactitude complète de l'histoire originale d'ABC News et de ses diverses sources gouvernementales. Il apparaît donc que des éléments de la Defense Intelligence Agency étaient au courant de l'épidémie virale meurtrière à Wuhan plus d'un mois avant tout responsable du gouvernement chinois lui-même. À moins que nos agences de renseignement ne soient pionnières en technologie de la précognition, je pense que cela est peut-être arrivé pour la même raison que les pyromanes ont une connaissance précoce des incendies futurs.
Bien que la critique des médias traditionnels ait été le thème central de ma série Américan Pravda, je passe toujours au moins quelques heures chaque matin à lire attentivement nos principaux journaux, que je regarde comme des sources inégalées d’informations importantes tant que leurs articles sont traités avec la plus grande prudence et rigueur. Considérez que la plupart des preuves cruciales suggérant une attaque de guerre biologique américaine étaient cachées à la vue de sources d’information éminemment respectables comme le NYT, le WSJ et ABC News.
Pendant que notre confrontation mondiale avec la Chine s’intensifiait, mon New York Times du matin continuait de fournir des informations précieuses à tous ceux qui souhaitent le lire attentivement.
Par exemple, le secrétaire d’État Mike Pompeo se classe probablement parmi les néocons de l’État profond les plus en vue de l’administration Trump et est l’un des principaux architectes de notre confrontation avec la Chine. La semaine dernière, il a esquivé la quarantaine pour effectuer un voyage en Israël et s’entretenir avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu, comme indiqué dans un article du NYT. Bien que la majorité de leur discussion ait porté sur le soutien américain au projet d’annexion de la Cisjordanie palestinienne, un sérieux désaccord a surgi concernant les liens économiques croissants d’Israël avec la Chine, l’article notant que l’État juif avait «contrarié» Washington en permettant aux entreprises chinoises de faire d’importants investissements dans les infrastructures, dont certains dans des secteurs sensibles. Selon les trois journalistes du Times, Netanyahu a fermement résisté, déterminé à « repousser » les avertissements répétés de Pompeo et a refusé de reconsidérer la politique chinoise de son gouvernement.
Mais quelques jours plus tard, le Times rapportait que Du Wei, l’ambassadeur de Chine en Israël, âgé de 57 ans, avait été retrouvé mort à son domicile, subitement victime de «problèmes de santé non précisés». L’article soulignait qu’il était devenu un critique public de premier plan de la politique actuelle de l’Amérique envers la Chine, et la juxtaposition de ces deux articles consécutifs du NYT a soulevé toutes sortes de questions évidentes dans mon esprit.
Selon les tables de mortalité standard, un homme américain de 57 ans a moins de 1% de chances de mourir au cours de l’année, et étant donné la similitude de l’espérance de vie globale, il doit en être de même pour les hommes chinois. Les ambassadeurs chinois récemment nommés sont susceptibles d’être en assez bonne santé plutôt que de souffrir des derniers stades d’un cancer en phase terminale, car de telles causes, ainsi que des blessures évidentes et visibles, représentent plus de la moitié de tous les décès vers cet âge. Ainsi, la probabilité que le diplomate chinois de 57 ans meure naturellement au cours de cette fenêtre de deux jours était probablement bien inférieure à 1 sur 50 000. La foudre frappe parfois dans les circonstances les plus improbables, mais pas très souvent. Et je pense que les décès inexpliqués d’ambassadeurs lors d’affrontements internationaux entrent probablement dans la même catégorie.
Ainsi, il semble exceptionnellement improbable que la disparition soudaine de l’Ambassadeur Du n’ait pas été en quelque sorte directement liée au conflit houleux entre Pompeo et Netanyahu au sujet des relations d’Israël avec la Chine qui s’était produit deux jours auparavant. Les détails et les circonstances exacts sont entièrement obscurs et nous ne pouvons que spéculer. Mais comme la spéculation n’a pas encore été interdite par un décret gouvernemental, une possibilité intéressante vient à l’esprit.
En contraste frappant avec les dirigeants élus des États vassaux américains en Europe et en Asie, le Premier ministre israélien Netanyahu ne se considère guère comme redevable du gouvernement américain. C’est un individu puissant et arrogant qui se souvient des ovations debout sans fin, dont il a été gratifié lorsqu’il s’est adressé à notre propre Chambre et Sénat, recevant le genre d’adulation publique bipartite qui serait inimaginable pour Donald Trump, qui reste profondément impopulaire pour la moitié de notre Congrès et de la nation.
Donc, confronté aux demandes d’un envoyé de Trump qu’il sacrifie les intérêts de sa propre nation en annulant d’importants projets économiques chinois, il a apparemment ignoré les avertissements de Pompeo et lui a dit d’oublier ça.
Le film classique de 1972 Le Parrain se classe n ° 2 dans la base de données de films IMDb, et l’une de ses scènes les plus célèbres concerne un conflit entre un magnat du cinéma hollywoodien puissant et arrogant et un représentant en visite de la famille Corleone. Après que les demandes polies de ce dernier sont négligées, le magnat du film se réveille pour découvrir la tête sanglante de son précieux cheval de course dans son propre lit, démontrant ainsi la gravité de l’avertissement qu’il a reçu et indiquant qu’il ne doit pas être ignoré. Pompeo avait récemment été directeur de la CIA, et je soupçonne qu’il a demandé quelques faveurs à des éléments du Mossad israélien en leur suggérant de prendre des mesures définitives pour convaincre Netanyahu que nos demandes de réévaluer ses liens avec la Chine étaient de nature sérieuse, et ne devaient pas être traitées à la légère. Je soupçonne fortement que les entreprises économiques controversées sino-israéliennes seront bientôt réduites ou abandonnées.
Je n’avais jamais entendu parler du malheureux ambassadeur de Chine avant sa disparition soudaine, et dans des circonstances normales, de tels procédés déloyaux, de la part des américains, pourraient être rejetées comme absurdes. Mais considérez que, quelques mois plus tôt, nous avons publiquement assassiné un important leader iranien après l’avoir attiré à Bagdad pour des négociations de paix, est un acte beaucoup plus lourd que la dénégation plausible d’un diplomate d’âge moyen retrouvé mort de causes inconnues dans sa propre maison.
Quelques jours plus tard, mon Wall Street Journal publiait un article intitulé « Les loups combattants diplomates de la Chine », en première page, de loin l’article le plus long paru dans l’édition de ce jour-là. Bien que feu l’ambassadeur Du ait été à l’avant-garde de cette campagne chinoise en cours pour contester l’influence américaine, à la fois en Israël et lors de sa précédente affectation en Ukraine, et la mort soudaine de ce « diplomate loup-combattant » en particulier était sûrement connue des journalistes, son nom n’apparaissait pourtant nulle part dans le texte, ce qui m’amène à me demander s’il avait été délibérément oublié pour éviter de soulever des soupçons évidents dans le lectorat du WSJ.
Pendant des centaines d’années, depuis les traités de Westphalie, la vie des diplomates a presque toujours été considérée comme sacro-sainte, et une réponse typique à la violation de ces conventions internationales pourrait être des représailles en proportion. Le leadership de la Chine a tendance à être remarquablement pragmatique et reconnaît que sa force nationale croît rapidement alors même que notre propre société se décompose et décline, donc elle renoncera peut-être à une telle réaction, du moins pour le moment. Mais si des diplomates américains ou d’autres hauts fonctionnaires commencent à subir d’étranges décès, l’explication pourrait être moins que mystérieuse, bien que Google et Facebook feront certainement de leur mieux pour qu’elle le reste … mystérieuse.
Ron Unz
Traduit par jj, relu par Wayan pour le Saker Francophopne