Par Michel Straugof − Le 11 Septembre 2018
Note au lecteur : nous mettons à disposition l’ouvrage entier au format pdf
Continuons de découvrir des spécificités étasuniennes en rapport avec cette enquête. Après chaque élection présidentielle, la Rand Corporation organise une rencontre avec le nouvel élu. Sa commission dîte de transition insiste auprès de ce dernier, peut-être un peu lourdement, défendant ce complexe militaro-industriel et principalement la nécessité de l’accroissement de ses résultats financiers, chacun son métier. On n’est finalement pas très éloigné de la World Company des Guignols de l’info sur Canal +. Institution privée sans but lucratif, mais financée en grande partie par des fonds publics, 50% des revenus de la Rand Corporation proviennent de ses participations aux travaux de défense nationale, situant bien son créneau d’intervention prioritaire.
La participation annuelle du complexe militaro-industriel à son financement est un sujet sur lequel elle ne souhaite pas communiquer, comme d’ailleurs des fonds privés recueillis. Comme le monde est petit, on retrouve, ou retrouvera à la Rand un certain nombre de noms dont vous allez faire plus ample connaissance dans quelques pages. Carlucci, Libby, O’Neill, Condoleezza Rice, Rumsfeld, Brzezinski… Pour la plupart des va-t-en guerre au parcours pas toujours très net. Tous ont comme objectif premier, dès qu’ils sont au pouvoir, de hausser le budget militaire, le meilleur moyen restant une « bonne petite guerre ».