L’Armée syrienne libre, une opération médiatique organisée par le gouvernement britannique.

A travers son Fonds de stabilité des conflits, le gouvernement britannique dépense 2,4 millions de £ pour payer les sous-traitants travaillant à Istanbul et qui fournissent de la «stratégie en communication et des opérations médiatiques soutenant l'opposition syrienne modérée armée». Moon of Alabama

Par Moon of Alabama – Le 3 mai 2016

Le gouvernement des États-Unis, par l’intermédiaire de la CIA, a investi au moins un milliard de dollars pour financer les mercenaires modérés qui se battent contre le gouvernement syrien légitime. Les dictatures wahhabites du Moyen-Orient ont ajouté leurs propres milliards pour financer les efforts d’al-Qaïda contre le peuple syrien. Les États-Unis continue d’acheter et de transporter des milliers de tonnes d’armes et de munitions pour alimenter la guerre contre le peuple syrien. Il finance aussi les différents combattants et autres groupes d’opposition. Les Américains s’activent pour obtenir un changement de régime en Syrie depuis au moins 2006, quand le gouvernement a commencé à financer des stations TV anti-syriennes à l’étranger et à organiser des discussions intensives avec divers éléments islamistes anti-syriens.

En collaboration avec le gouvernement britannique, il dirige également le programme de relation publique pro-mercenaire actuel, mis en place pour influencer le public occidental et pour obtenir son soutien envers l’ingérence impériale en Syrie.

The Guardian dévoile aujourd’hui l’un des efforts du gouvernement britannique pour gérer efficacement le spectacle Armée syrienne libre en diffusion dans tous les médias:

Le gouvernement britannique mène une guerre de l’information en Syrie en finançant des opérations médiatiques pour certains groupes rebelles […]

[…]

Les entrepreneurs embauchés par le Foreign Office, mais supervisés par le ministère de la Défense (MoD) produisent des vidéos, des photos, des rapports militaires, des émissions de radio, des affiches et brochures, et émettent même des messages dans les médias sociaux, avec les logos des groupes de défense, et gèrent efficacement un bureau de presse pour les combattants de l’opposition.

Les matériaux sont diffusés dans les médias audiovisuels arabes et mis en ligne sans notification de la participation du gouvernement britannique.

[…]

A travers son Fonds de stabilité des conflits, le gouvernement dépense  £ 2.4 millions pour payer les sous-traitants travaillant à Istanbul et qui fournissent de la «stratégie en communication et des opérations médiatiques soutenant  l’opposition syrienne modérée armée» (OSM).

Le contrat fait partie d’un effort de propagande plus large axée sur la Syrie, avec d’autres éléments destinés à promouvoir «les valeurs modérées de la révolution» […]

[…]

Les documents enjoignent les sous-traitants à « sélectionner et former un porte-parole capable de représenter tous les groupes de l’OSM en une seule voix unifiée», ainsi que de fournir du coaching en techniques médiatiques aux «fonctionnaires influents de l’OSM» et gérer «une centrale médiatique OSM» ouverte 24h/24h avec «la capacité de produire des médias». Une source britannique proche des contrats en question a dit que le gouvernement gérait en réalité «un service de presse pour le compte de l’Armée syrienne libre».

Les médias britanniques et américains gèrent également divers autres groupes civils pour faire avancer leurs objectifs de changement de régime.

Les Casques blancs, connus pour leurs fausses vidéos de sauvetage et leur forte coopération avec al-Qaïda (vidéo), sont financés à hauteur de $ 23 millions par le gouvernement américain au travers de l’USAID, et à hauteur de £18,7 millions par le Foreign Office britannique, ainsi que d’autres millions fournis par d’autres gouvernements. Mais les Casques blancs ne sont ils pas forcément des modérés qui désirent simplement aider les gens? Le gouvernement des États-Unis ne semble pas croire en une telle histoire. Il vient d’interdire au chef des Casques blancs d’entrer aux États-Unis, alors même qu’il finance ses activités.

De nombreux comptes sur les réseaux sociaux, comme @raqqa_sl, dont on parle dans les médias occidentaux, distribuent aussi de fausses photos et vidéos dans leur tentative de propagande.

Mais alors même que les manipulations médiatiques organisées par les faux modérés sont dénoncées, leurs tentatives ne s’arrêtent pas. The Guardian lui-même, après avoir publié l’article dont nous avons parlé plus haut, ne va pas réfléchir plus longtemps sur la façon dont ses reportages sur la Syrie ont été influencés par les fausses informations financées par le gouvernement britannique. Ce journal est, comme la majorité des autres journaux grand public, partie intégrante de la campagne médiatique.

Aucune des révélations au sujet des attaques occidentales contre le gouvernement syrien et son peuple semble n’avoir d’effet sur les opérations médiatiques en cours. Le 20 avril, le porte parole américain de la coalition anti État islamique a révélé quelques vérités sur le rôle d’al-Qaida dans la partie est d’Alep, occupée par les rebelles : «Ceci dit, c’est surtout al-Nusra qui tient Alep et, bien sûr, al-Nusra ne fait partie de ceux qui participent à la trêve.»

Pourtant, à peine deux semaines plus tard, la propagandiste du New York Times, Anna Barnard, aura le culot de proclamer qu’al-Qaida «n’a qu’une faible présence à Alep».

Ces mensonges continuent d’être sans arrêt assénés par la presse grand public même après avoir été dévoilés. Et la vague de propagande semble suffisante pour noyer toute opposition populaire à l’interférence occidentale dans les affaires syriennes.

Moon of Alabama

Traduit par Wayan, relu par Diane pour le Saker Francophone

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