Pentagone ou la théorie d’UN complot – 8/11


Par Michel Straugof − Le 11 Septembre 2018

penta_titreÀ titre d’anecdote, pour ceux croyant encore la ségrégation raciale disparue avec la fin de la Guerre civile, au moins dans les États du nord, le Pentagone comporte 284 toilettes, deux fois plus que normalement nécessaires. Le racisme était encore vivace lors de sa construction en 1941 (et l’est encore aujourd’hui), hors de question, à quelques pas du mémorial de Lincoln, de voir des gens de couleur fréquenter les mêmes toilettes que celles de la race blanche autoproclamée dominante. Caractéristique complémentaire de ce bâtiment, différenciant aussi totalement cet attentat de ceux de New-York, il fut construit en béton armé à la mode de 1941/42, au niveau de la structure. Les tours, elles, furent réalisées principalement en acier, comme l’immense majorité des immeubles étasuniens de grande hauteur depuis des décennies. Les travaux débutèrent donc grossièrement trois mois avant Pearl Harbor et, à partir de cette dernière date, l’entrée des États-Unis en guerre, les matériaux stratégiques, comme l’acier ou l’aluminium furent en très grande partie réservés pour le matériel de guerre.

Note au lecteur : nous mettons à disposition l’ouvrage entier au format pdf

Deuxième partie – Vol 77 American Airlines : destination néant

8 – Le PENTAGONE

Faisons connaissance

Avant d’aborder l’examen des événements eux-mêmes, mieux connaître le bâtiment visé semble relever de l’évidence. Décrispons de suite ce message, pas de détails techniques pointus, ils ne serviraient à rien dans le cadre de cette étude, mais quelques informations sur ses particularités, elles prendront leur importance au fur et à mesure des explications qui suivront. Sa construction commença le 11 septembre 1941 – désolé ! – et fut achevée en février 1943. Inutile de s’attarder sur sa première spécificité, sa forme géométrique d’ailleurs peu courante lui donnant son nom, un pentagone, mais seulement visible d’avion. Cinq pentagones concentriques, cinq anneaux, à la façon de ces poupées russes, même si la comparaison peut paraître saugrenue en ces lieux. Ces anneaux, appelés rings dans la plupart des écrits sur le sujet, se nomment « E » pour l’extérieur, « A » pour le plus près du centre, immense jardin arboré nommé Ground zero, point de frappe d’une ogive nucléaire, cible certainement prioritaire en cas de conflit arrivant à ce stade. Entre chaque ring existe un vide d’environ 10 mètres de large, sorte de cour intérieure permettant heureusement au jour de desservir les fenêtres des niveaux supérieurs de cet immeuble géant.

Cet espace n’intéresse toutefois pas les deux niveaux inférieurs formant donc une immense zone couverte représentant en largeur, depuis l’extérieur, la valeur de trois rings et deux de ces séparations, ce sera la zone frappée. Seul, entre les rings C et B ce vide, nommé « AE Drive » va jusqu’au niveau du sol, positionnant déjà mieux le fameux trou de sortie, dont je reparlerai en détail dans le chapitre dédié à l’étude du crash. Ledit bâtiment possède uniquement cinq niveaux et mesure, au point le plus haut, environ 24 mètres ou 80 pieds. Leur répartition à partir d’une dalle de rez de chassée cotée 0 serait, au niveau des planchers : 1er étage + 14,1 pieds ; 2e étage + 26,6 pieds ; 3e étage + 38 pieds ; 4e étage + 53,4 pieds, sachant que le pied vaut approximativement 0,30 mètre. La charpente du toit, uniquement pour les rings E et A, porte une couverture, deux pentes en « ardoises » de fibrociment, les autres sont du type terrasse. Il accueille environ 23 000 personnes, dont 3 000 civils, en faisant l’immeuble de bureaux sans doute le mieux surveillé au monde. Il faut dire qu’il comporte, outre le bureau du Secrétaire d’État à la Défense – ministre – et les services s’y rattachant, les états-majors des trois armes, on peut parler de quatre avec les Marines ou même de cinq avec les US Coast Guards. Rajoutez tous les services administratifs et deux cliniques, nécessaires au fonctionnement de cette énorme machine, le plus gros budget militaire mondial et de très loin, bienvenue au Pentagone. Ces fonctionnaires travaillent sous la surveillance de 86 caméras extérieures, dont une sur le bord du toit, destinée à l’héliport privé tout proche, côté ouest,  quasiment à la verticale du futur impact. Le système redondant et cette falsification complémentaire furent abordés en détail dans le chapitre 2 et ne nécessitent pas de complément.

À titre d’exemple de cette restriction sur acier et aluminium évoqué au début de ce chapitre, même sur un avion école comme le North American SNJ-4 ou AT-6C, futur T-6, cette chasse aux matières nobles se concrétisa par la réalisation de l’arrière du fuselage en contreplaqué d’acajou. Renforts, couples et longerons furent réalisés en épicéa… tout comme le manche à balai, ça ne s’invente pas (Les Ailes de gloire n°15, page 101). Le ferraillage des poteaux béton s’inscrit dans cette logique et devait être minimum, en quantité comme en section, ceux-ci étant coulés bien longtemps après l’attaque japonaise. Est-ce l’explication de leur section inusitée, même pour le début des années 40, ou le résultat de calculs moins rigoureux et de coefficients de sécurité plus élevés ? Même avec la technique de l’époque et l’économie voulue de matériaux stratégiques due à la guerre, ces dimensions, environ 50 centimètre de côté, sont disproportionnées avec la charge à supporter, surtout en ajoutant le paramètre du maillage de cette poutraison. Selon le schéma de la page suivante, le remplissage des façades du Pentagone est réalisé en briques de 8 pouces, grossièrement 20 centimètres. Des plaques de pierre à chaux autrement appelées « limestone », d’une épaisseur de 5 pouces, soit un peu plus de 12 centimètres assurent  la décoration extérieure du bâtiment. Collées sur les briques, elles ont un aspect particulièrement lisse leur conférant, en plus, un rôle auto-nettoyeur. Le total arrive à environ 65 centimètres d’épaisseur, au niveau des poteaux, 32 entre eux. Solide, même avant renforcement !

Pourquoi ces renforcements ?

Outre les travaux communs liés à la taille et à l’âge de ce bâtiment, des modifications lourdes débutèrent dès 1993, leur durée globale étant prévue pour 14 ans. C’était sous Dick Cheney, avec entre autre le déplacement en sous-sol du NMCC, incontournable interface de la FAA, en cas de détournement d’avion civil, sujet déjà évoqué. En 1997, année de création du PNAC, avec un ministre de la Défense Républicain dans un gouvernement Démocrate, un nouveau plan de modifications du bâtiment apparut, officiellement à la suite de l’attentat d’Oklahoma City en avril 1995. Vous noterez au passage que les scrupules officiels concernant les retombées humaines de ce méfait s’arrêtèrent bizarrement au seul ministère de la Guerre, même s’il s’appela de la Défense, restant inenvisageable pour les autres, bien souvent plus exposés en plein Washington. Discrimination ne laissant pas de s’interroger sur la véritable raison, surtout liée à la date de prise de décision. Reportez-vous à mon hypothèse du chapitre 7, je situais le début de la conspiration autour de la date de création du PNAC, ce fait curieux s’inscrit parfaitement dans cette vision des choses. Approuvé en 1998, on aurait pu l’espérer parfaitement au point, au vu du temps de réflexion écoulé depuis ce drame, mais non. Un évaluateur de ce projet initial, William Viner, travaillant pour la DMJM-3DI, entreprise d’Arlington sous contrat, indiquait qu’une modification des plans eut lieu deux ans avant l’attentat, nous reportant donc à mi-1999. La conception du mur anti-explosions aurait été modifiée à cette date. Raison invoquée : également l’attentat 100% made in America d’Oklahoma City quatre ans plus tôt. Celui-ci ayant déjà été soi-disant pris en compte sur les plans dressés en 1997, cette explication semble quelque peu réchauffée et amplifie le doute sur la sincérité des intentions.

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Que trouvait-on comme parade aux risques envisagés ? Renforcement de la façade. Entre les poutres en béton armé horizontales hautes et basses d’origine de chaque niveau (en gris sur le dessin joint), constituant l’armature principale du bâtiment, incorporation de ferrures verticales en acier. Elles servaient surtout à fixer les nouvelles fenêtres anti-explosions, présentant le poids plus que respectable d’une tonne chacune avec des vitrages faisant cinq centimètres d’épaisseur. On ne pouvait vraiment pas se contenter d’une fixation sur un mur en brique datant de soixante ans pour les voir assumer pleinement leur rôle. Ces renforts métalliques avaient officiellement pour rôle complémentaire d’empêcher, autant que faire se peut, la pénétration de tout mobile (bombes, avions, etc.), ressemblant plus à une incantation qu’à une option sérieuse. Côté intérieur de la façade, un voile de kevlar était tendu, outre pour éviter l’intrusion d’éclats issus de ces armes, principalement pour ne pas voir les briques de remplissage se transformer en sous-munitions tueuses en cas de pénétration et/ou d’explosion. Dans le même genre d’idée, des systèmes de détection et d’extinction automatiques d’incendie étaient mis en place, luxe inconnu depuis la création du bâtiment, au vu de son âge.

ATTENTION, volontairement, les autorités firent croire que ce renforcement faisait des bureaux situés derrière cette façade ouest une citadelle quasi inexpugnable. C’est très exagéré, on est loin du Mur de l’Atlantique. Elle ne pouvait que faire illusion sur sa capacité à empêcher l’intrusion d’un avion, quel que soit son modèle, et même de projectiles lourds ou à haute vélocité, renforçant le questionnement sur la raison réelle de sa réalisation. Le seul apport de cette transformation ne pouvait intervenir qu’en cas de voiture ou peut-être de camion piégé, éventualité difficilement envisageable pour un Pentagone, particulièrement sécurisé au milieu de son parc gardé, par rapport à Oklahoma City. Le 11 septembre permettra malheureusement de confirmer l’inaptitude de cette transformation dans les cas extrêmes… qui étaient quand même l’explication donnée officiellement pour sa mise en chantier et pour les quatre milliards de dollars de coût de l’opération. Bien sûr, d’autres ferrures horizontales, reprises cette fois sur les  poutres verticales en béton armé auraient pu être ajoutées, ne serait-ce que pour resserrer le maillage de ces renforts. Mais ne nous leurrons pas, aucun des travaux engagés ou envisageables n’auraient empêché un avion de 80 tonnes de pénétrer, surtout avec l’hypothèse développée dans le chapitre 11. Pour en finir avec ce programme de modifications, il était la preuve que le risque d’attentat était pris au sérieux, y compris pour le Pentagone, surtout pour lui. Les femmes et hommes de pouvoir ayant un ego pour le moins surdimensionné, en cas de menace ou, a fortiori, de nécessité de renforcement de l’immeuble où ils travaillent, les travaux commenceront par la zone où ils se trouvent. Charité bien ordonnée… Or ici, les travaux débutent dans une zone symétriquement opposée à la leur, quel altruisme ! De simples comptables mieux traités qu’un ministre, en vérité je vous le dis, tout fout le camp ! Ministre et généraux, de l’autre côté du bâtiment, ne semblaient rien craindre, ou savaient-il qu’il fallait surtout donner une illusion ?

Pourquoi le choix de la façade ouest ?

La trajectoire choisie par l’avion pour frapper ce bâtiment massif pose question, je le détaillerais dans les chapitres 10 et 11, mais il y avait-il d’autres solutions envisageables ? Nous resterons toutefois dans l’optique d’un détournement « terroriste » sans visée particulière, sinon frapper les imaginations pour instiller la terreur, c’est d’ailleurs compris dans leur nom, faire un nombre maximum de victimes innocentes. La première venant à l’esprit, en direct depuis le ciel, s’écraser sur le toit ; en fait de toits, il y en a un par anneau et, pour faciliter les choses, la cible grossit au fur et à mesure de la plongée. Douze hectares, c’est la surface de cette toiture et si ce nombre ne vous parle pas, c’est l’équivalent de 24 terrains de football. Excellente cible s’il en est, au vu de la taille, le rater semble très difficile, même pour un mauvais pilote ! Beaucoup plus facile de se diriger au hasard vers cette surface de toiture en étant en altitude que de chercher l’endroit exact à frapper à 4 mètres de hauteur une façade se précipitant vers vous à raison de 170 mètres à la seconde, avec tous les obstacles existants. Seule condition, ne pas avoir besoin de frapper un endroit spécifique.

Gardez toutefois vos illusions, n’est pas un Stuka qui veut ! Le piqué d’un Boeing 757 est une des figures les moins recommandables, il n’a d’ailleurs pas été conçu dans ce but. Tout va à peu près bien jusqu’à 10° de pente, plus vraiment sûr au-delà et très dangereux sinon irrattrapable passé les 15°, surtout en configuration lisse, ce qui était le cas. Un risque important de perte de contrôle de l’avion existe, avec la malchance de voir sa chute se réaliser ailleurs que là où il doit se crasher. Le niveau de connaissances aériennes de Hanjour ne le prédestinant pas à ce genre de finesse technique, pourquoi n’a t-il pas choisi cette solution semblant être de facilité pour un béotien, s’il était bien aux commandes ?

Nous avons donc maintenant la certitude qu’il fallait viser l’une des façades pour être sûr de frapper, but de la mission. Une fois cette obligation explicitée, pourquoi choisir de frapper cette demi- façade ouest, la seule si difficile d’accès, la seule en travaux,  la seule si peu fournie en victimes potentielles ? Si derrière l’ensemble de ce côté ouest du Pentagone, du fait de ces travaux, il n’y avait que 800 personnes travaillant sur les cinq niveaux qu’elle comporte, au lieu de 4 500 en temps normal (selon le Los Angeles Times du 16/09/2001 Esther Schrader : « Pentagon a vulnerable building, was hit in least vulnerable spot »), ils étaient tous derrière l’autre demi-façade ouest. Pour confirmer sa déclaration de guerre, après une préparation obligatoirement longue et onéreuse, Ben Laden ne va donc frapper que des bureaux vides et inachevés ? C’est comme si, au métro Saint-Michel à Paris, l’attentat avait eu lieu à 23 heures en pleine semaine, quand rames et quais étaient quasi déserts !  Finalement, il y avait de la grandeur d’âme chez ces terroristes… On dit Ben Laden d’une grande intelligence dans ses basses œuvres, même si cela tient plus de la méthode Coué que de l’argument démontré, pourquoi alors ce choix irréaliste ? Sur cinq façades, quatre sont faciles d’accès grâce à un terrain plat et dégagé et possèdent chacune plus de 4 000 victimes potentielles, l’horreur absolue, but de toute attaque terroriste. Et il choisirait la moitié de façade la plus complexe, celle décrite dans le rapport, que les pilotes professionnels, ne veulent même pas envisager pour un mauvais débutant, au vu des difficultés ? Le début des travaux sur cette zone remontant si loin, connus de tous, amènent une autre réflexion simple. La préparation d’un tel plan demande des semaines, au minimum, sans doute plutôt des mois. Lorsque, selon la légende officielle, l’attaque fut entérinée depuis Tora-Bora, outre la difficulté d’atteindre cette demie-façade ouest à ce niveau, derrière elle, il n’y avait personne, la date officielle de livraison étant fixée au 12 !  (Leo J. Tidus le 03 mai 2002 A review of the Temporary Shoring Used to Stabilize the Pentagon after the terrorist Attacks of September 11th, 2001, page 5)

Le 11 au matin, certainement par hasard, seuls le bataillon de contrôleurs financiers, les gens de l’ONI et quelques autres, arrivèrent sur ordre. Ils s’installèrent, d’une manière totalement impromptue, au milieu de travaux en cours de finition. Les « seulement » 125 victimes dans le bâtiment en sont la meilleure confirmation. Il semble évident que leur arrivée la veille du jour officiel de remise des locaux ne soit que la confirmation de la nécessité de cette frappe très sélective… et de l’« inside job ». Comment faire correspondre, à distance, date de frappe et présence humaine ? Même s’il possédait, on ne sait par quel miracle, l’information sur la date officielle de terminaison du chantier, pourquoi frapper la veille quand les locaux sont encore réputés vides ? Outre que choisir une façade à frapper à 20 000 kilomètres peut déjà poser question, il est à craindre qu’avec lui, même s’il est le suspect commode, on se trompe de coupable, au moins dans le cas du Pentagone. Si on admet Ben Laden derrière la préparation de cette journée dramatique, il est quasiment impossible qu’il choisisse cette façade pour son kamikaze. Il est tout aussi impossible qu’il choisisse de le faire traîner dans un tourisme aérien totalement déplacé dans ces circonstances. Si les terroristes s’assuraient le contrôle de l’avion au plus tôt, ils pouvaient prendre toutes les hypothétiques défenses à contre-pied. L’exercice prévu à la même heure au sein de la NRO, donnait deux minutes entre le décollage du même aéroport, Dulles, et le crash sur leur immeuble, soit moins de cinq minutes pour le Pentagone… en admettant la belle histoire non garantie. Arrivée en visuel et en basse altitude, quelle simplification ! Les avions atterrissant à Reagan Airport dans le sens nord-sud passent journellement quasiment au-dessus du Pentagone, pas de complication ni soupçon, le rêve d’un pilote débutant. Les photos aériennes du Pentagone dans les chapitres 6 et 9 le confirmeront. On ne peut, encore une fois, vouloir tout et son contraire.

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Approche technique de l’Aeroport Raegan de Washington, le Pentagone se situe rive droite entre le (0,7) et l’extrémité de la piste 15/33

 

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Pourquoi, avec cet objectif d’affrontement soi-disant annoncé, ne pas faire frapper le 757 sur l’aile nord, si facile d’accès, côté Potomac ? Il tuait le ministre et la plupart des membres des états-majors des différentes armes, décapitant en prime l’ensemble du système de commandement de toutes les armées étasuniennes. Réjouissant pour des terroristes, succès planétaire assuré ! Ce fait est confirmé dans la plaquette du Pentagone réalisée et diffusée par le DoD. Le bureau du ministre, en périphérie extérieure du ring E, est parfaitement positionné sur le plan de l’étage considéré, ceux des états-majors aussi (selon Firefight : « inside the batter to Save the Pentagon on 9/11 ») !  Il ne fallait rien de plus en logistique que ce qui fut mis en branle pour la façade ouest… si nous restons rivés à la belle histoire de la VO. Pour encore affiner notre réflexion, le Pentagone est un bâtiment relativement bas, 24 mètres, rendant la visée avant une frappe très difficile, quand on fonce sur son objectif à plus de 600 km/h, face au soleil (je ne tiens pas compte des délires de vitesse du rapport d’enquête). Pourquoi, toujours avec le même débutant au manche, choisir le plus difficile, le rez de chaussée et non le quatrième niveau beaucoup plus facile d’accès ? Cela amène à penser cette face ouest justement choisie pour faire le moins de victimes possibles, tout en marquant fortement les esprits. Quel don de prémonition aussi chez les responsables des travaux au sein du DoD ! Deux ans avant, avoir l’idée de commencer les travaux par la demi-façade que choisira le « pilote occasionnel » du Boeing 757 pour impacter !  On est bien là dans une optique totalement différente du terrorisme, celle de l’« inside job » que je défends.

Pourquoi cette apparente fixation sur ce problème de façade, pouvant sembler assez secondaire ? Réponse possible à ce non-sens « terroriste », la seule, peut-être trop rapidement abordée dans le paragraphe précédent. Au rez-de chaussée de cette aile ouest venaient donc de s’installer ce même matin du 11 septembre, dans un espace rénové, je viens de l’évoquer, un « bataillon » de contrôleurs financiers (ils représenteront près de 25% des tués dans cette attaque). Ces gens, en plus de la clôture du bilan annuel, traquaient les erreurs de comptabilité, ou surtout celles causées par une multiplication forcenée des systèmes informatiques, non commutables entre eux, sans oublier qu’une telle manne financière pouvait attirer les indélicats. En résumé, s’il peut exister quelques bonnes raisons pour frapper le Pentagone, tentez d’en trouver une autre que cette hypothèse pour choisir le rez de chaussée de la demi façade la plus difficile à atteindre, zone seulement réinvestie moins d’une heure avant la frappe par seulement une partie du personnel.

Budget du D.o.D (Department of Defense), nouveau tonneau des Danaïdes ?

Rappel de faits constituant quasiment un chapitre dans le chapitre. En 1990, le Congrès adoptait une loi obligeant tous les organismes fédéraux et les ministères, dont le DoD, à avoir des états financiers vérifiables chaque année. Ce fut, comme par hasard, l’année où Dick Cheney, secrétaire d’État à la Défense fit, avec l’assentiment général, sortir le Pentagone du cadre de l’Administration des services généraux, contrainte limitant certainement les possibilités d’acrobaties budgétaires. La surveillance directe, par une entité extérieure au sérail, même sur le plan de l’entretien et des modifications de cet immeuble géant était sans doute vécue comme insupportable. Étant l’instigateur de ces modifications profondes, autant dire que Cheney avait, dès cette date, une parfaite connaissance du projet et des plans prévus, ce qui peut être intéressant dans le cadre de la préparation de cet « inside job ». Le même Cheney sollicita une « exemption de vérifications » aussitôt cette loi promulguée, le Pentagone ne pouvant, selon lui, tolérer le moindre contrôle bien qu’il soit entièrement financé par le contribuable étasunien. Chez lui, le goût du secret ne date pas d’hier. Cette exonération réputée momentanée, comme son nom l’indique, se transforma en usage convenu par tous, devenant donc permanente. Résultat ? À la veille des attentats, le DoD avait dépensé et gaspillé des milliards de dollars et cependant, il n’avait pas été sérieusement contrôlé depuis plus de vingt ans ! À défaut d’être contraint par un audit annuel indépendant, le Pentagone, à la fois juge et partie, ne délivrait chaque année qu’un état financier sommaire de quelques pages, composé en interne. Une broutille pour justifier les dépenses du plus gros budget militaire de la planète et même du gouvernement étasunien. Pourquoi les élus n’ont-ils jamais tapé du poing sur la table pour exiger l’application, même au DoD, de la loi qu’ils avaient votée ? Depuis 1991 et la chute du régime soviétique, les temps étaient « durs » pour ceux du complexe militaro-industriel. La diminution des risques de conflit majeur entre les deux blocs. avait amené la compression ou du moins la quasi stagnation des budgets militaires. Comme ce complexe faisait preuve d’une extrême générosité au moment de ses campagnes électorales, les mêmes élus, sans le moindre scrupule, étaient devenus  partie prenante dans ce gaspillage gigantesque. En fait, comptabilité et  gestion financière du Pentagone furent classées en « risque élevé » par le GAO, US Government Accountability Office, l’organisme du Congrès en charge du contrôle des comptes publics.

10 septembre 2001 au Pentagone, veille du drame, intervention de Donald Rumsfeld, secrétaire d’État à la Défense devant un parterre de cadres du ministère, civils et militaires confondus. Entre autres : « L’adversaire est ici. C’est la bureaucratie du Pentagone. Pas les personnes, mais les procédures. Pas les fonctionnaires, mais le système. […] Certains doivent se demander pourquoi diable le secrétaire à la Défense attaque-t-il le Pentagone devant ses employés ? Je leur réponds : je ne souhaite pas attaquer le Pentagone, je veux le libérer. Nous devons le sauver de lui-même. Les hommes et les femmes de ce département, civils et militaires, sont nos alliés, pas nos ennemis. » Pour être sûr que ses interlocuteurs comprennent bien où se trouvait la responsabilité, il ajoutait : « Selon certaines estimations, nous ne pouvons pas tracer 2 300 milliards de dollars de nos transactions. » Difficile de ne pas faire la corrélation entre ces deux faits situés à moins de 24 heures d’écart, surtout quand ce sont les bureaux des personnels travaillant à apurer ces comptes, si difficiles à atteindre,  qui seront frappés en premier. Mauvais esprit, énième hasard ?

Historique de cette « découverte ». Cette somme astronomique d’argent « disparue » avait fait son apparition dans le rapport annuel interne du DoD publié le 18 août 2000, pour l’année fiscale 1999, fin du second mandat de Clinton et ne correspondait qu’à ce seul exercice. Aucun des parlementaires des deux grands partis se partageant pouvoir et responsabilités depuis la création du pays n’ayant intérêt à ce que ce document soit diffusé, il dormit paisiblement au sein des archives. Le rapport en question énonçait en effet clairement : « 2300 milliards de dollars n’ont pas été étayés de données adéquates au contrôle ou de preuves suffisantes pour être jugées valides. » Lors de l’audition de Donald Rumsfeld, nouveau secrétaire d’État Républicain à la Défense, par la commission sénatoriale des Forces Armées le 11 janvier 2001, réapparition magique du document dans les mains du sénateur Démocrate Robert Byrd qui attaqua immédiatement : « Un récent article dans le Los Angeles Times écrit par un vice-amiral à la retraite et un employé civil  du Bureau du secrétaire à la Défense, a accusé le ministère de la Défense d’être incapable de rendre compte des fonds alloués par le Congrès. Les auteurs ont écrit, et je cite en partie, ‘Les livres du Pentagone sont dans un tel désarroi absolu que personne ne sait ce que l’armée américaine possède réellement ou dépense.’ ». Rumsfeld venait défendre sa nomination et globalement son programme d’augmentation de budget qui le sous-tendait, la bagatelle de 50 milliards de dollars annuels pour les armées, alors que le candidat Bush n’en prévoyait que 4,5. Comment espérer cette rallonge budgétaire, alors que tant de dollars semblaient se volatiliser dans cet immeuble ? Premier point assuré, en arrivant à cette audition, Rumsfeld, vieux routier de la politique, connaissait déjà ce rapport et sa conclusion désastreuse. S’il n’était en rien responsable, Cohen dirigeait le DoD, département de la Défense, à cette époque, celui que Nixon décrivait comme « l’impitoyable petit salopard », ne chargea pas son prédécesseur, il aurait pu le faire, pour une fois à juste titre.

Admettons l’impossible, Rumsfeld apprend à l’occasion de cette audition l’étendue des dégâts financiers au Pentagone. Pourquoi, même dans cette hypothèse particulièrement douteuse, nous sommes en janvier, attendre le 10 septembre pour sermonner publiquement ceux sur qui il veut faire retomber la responsabilité de cette gabegie, les fonctionnaires du Pentagone… ou leurs procédures ? Un speech d’entrée de jeu, début 2001, genre explication de gravures, rappelant qui était le patron et ce qu’il attendait de ses troupes aurait eu le mérite de la clarté. Ces presque neuf mois ne pouvaient que creuser encore plus le trou abyssal dans lequel semblaient disparaître les milliards, ce qu’ils feront d’ailleurs. Contrairement à certaines tentatives de plaidoyer, toutes les fois où il aborda ce sujet, dans l’intervalle entre ces deux dates, ne furent jamais volontaires, mais en réponse à une question d’une commission d’élus ou de journalistes. Le 3 juin 2001, il ne fait que répondre à la question gentillette d’un journaliste l’accompagnant dans un voyage en avion à Ankara. Également le 28 du même mois, ce qui semble obligatoire, il répondait devant une commission du Congrès, tout comme le 11 juillet 2001 ou il était interrogé par la commission budgétaire de la Chambre des représentants, sur le budget 2002 des Armées, tout comme encore le 16 juillet devant le House Appropriations Comitee sur le même sujet. Ce délai prouvait également qu’il y avait sans doute une autre raison pour cette harangue. Il faut une explication claire à cette non-dénonciation totalement inhabituelle, la situation étant de plus quasiment bloquée. Aucune chance que le Congrès n’entérine une telle augmentation du budget de la Défense tant attendue par les néo-cons et leurs amis du lobby militaro-industriel, avec les révélations sur les disparitions de crédits aussi faramineuses. Enfin, aucune chance… en temps de paix, mais en temps de guerre ? Le Congrès est alors prêt à fermer les yeux sur bien des irrégularités et même sans doute à s’en moquer totalement. La réévaluation de la rallonge nécessaire pour la défense était déjà aussi un signe de la programmation réelle des prochaines aventures guerrières. Sinon quel besoin de 50 milliards annuels supplémentaires pour maintenir le statut quo d’une force militaire déjà hors normes, y compris dans son financement ?

Rectifions pour commencer les appellations prêtant à confusion. De l’argent qui disparaît, ça n’existe pas, Rumsfeld lui-même ne parlera en six occasions que de gaspillage et de transactions lors de sa fameuse allocution du 10 septembre. Comment comprendre cette somme hallucinante ? À cette époque, le budget du DoD était de 275 milliards de dollars, déjà de très loin le plus élevé de la planète, celui des États-Unis pour la même année, d’environ dix fois plus avec 1830 milliards de dollars. Comme il n’est pas possible au seul ministère de la Défense de dépenser plus que le budget national, où se situe le problème ? Une première piste nous est indiquée par la multiplicité des systèmes informatiques régnant visiblement en maîtres au Pentagone, pour la plupart non-connectables entre eux ! Pour un pays se voulant très en avance et servir de modèle à tous, 674 systèmes comptables informatiques différents au sein de ce seul ministère recouvrant l’ensemble de domaines aussi différents que la gestion du personnel ou la commande de satellites ! Chaque département, chaque service, répétait à l’envi tout ou partie des chiffres dans son système, aboutissant à ces aberrations, lors du recollement général. Le texte cité plus haut le dit bien, 7 600 milliards d’écritures comptables aboutissant à 2 300 milliards dont les justificatifs ne pouvaient pas être fournis ou non conformes à la norme ministérielle. Aux États-Unis, comme ailleurs, nous sommes dans un ministère, monde ubuesque ayant son propre rythme de travail et un respect absolu d’un certain nombre de règles, écrites ou non, logiques ou non. Tout doit entrer dans des cases prédéfinies et quelle que soit la situation, c’est toujours la case qui a raison. Dans la droite ligne de cette idée, une réflexion de Dov Zakheim émise sur le site du DoD le 20 février 2002, ce différentiel non-justifiable était tombé de 2 300 à 700 milliards de dollars ! Selon le principe du verre à moitié vide ou à moitié plein, il semblerait quand même que ces 700 milliards causaient encore de gros soucis, datant quand même du budget 1999, induisant  un certain nombre de remarques. Qui, sinon la haute hiérarchie militaire inamovible, bien aidée par les politiciens de passage, laissa fleurir ce nombre invraisemblable de systèmes informatiques dans le même ministère ? Mais la question principale reste : pourquoi ? Cette opacité permettait de camoufler bien des magouilles, et le DoD dans ce domaine semblait largement en pointe depuis des lustres.

Le pillage des fonds publics ne datait pas d’hier au Pentagone où ils coulaient à flot depuis des décennies. Parmi d’autres bénéficiaires, on trouva aussi, par exemple et bien plus tôt dans le temps, dans d’autres histoires, des entreprises du genre de l’EATSCO, Egyptian American Transport and Service COrporation. L’Égypte et le transport n’ayant rien à voir dans cette affaire montée par un Étasunien pur souche, Richard Secord, général de son état, au passé sulfureux. Il correspondrait bien à notre « galerie des portraits de voyous » commencée au chapitre 4, dans le chapitre traitant du PNAC, même s’il n’en fit pas partie. Après avoir fait ses classes dans le blanchiment d’argent de la drogue durant la guerre du Vietnam, on le verra – un de plus – mêlé au scandale de l’Iran-Contra et il profita de ses entreprises pour détourner des millions de dollars du Pentagone sur différents projets de barbouzerie. Le monde étant petit, on le retrouvera durant les années 1980 travaillant pour la Vinnel Corporation… filiale du groupe Carlyle, où les Bush ont d’énormes investissements. Ce n’est qu’un autre exemple du « fonctionnement » du Pentagone à travers les âges.

Il est aussi ridicule de croire que cette somme colossale a disparu que d’imaginer les comptes clairs et équilibrés entre recettes et dépenses au DoD. Même si la politicanaillerie joue à plein dans ces débats, nous avons affaire à des gens capables d’analyses. Si autant d’individus différents, élus ou journalistes, au moins jusqu’en 2002, trois ans après les faits, parlaient encore de cette fuite étrange et questionnaient tant sur son origine que sur son montant réel, il ne peut pas y avoir de fumée sans feu. Le 7 juillet 2011, la Chambre des représentants approuva un amendement, proposé par un membre Démocrate du Congrès, Peter DeFazio, exigeant que le Pentagone soit en mesure de produire des états financiers vérifiables. Dans la présentation de son amendement, il revint en particulier sur les 2 300 milliards de dollars dont le Pentagone « perdit la trace » dix ans plus tôt. Il confirmait ainsi la déclaration en public du secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld, un certain 10 septembre 2001. La preuve même de cette magouille dont le montant réel restera ignoré, après les destructions du 11 septembre, au World Trade Center comme au Pentagone, vient en particulier de ce que, les années précédentes, avec les mêmes systèmes comptables, ce fait ne s’était semble-t-il jamais produit. Une fois les choses remises en ordre, avec l’élimination des nombreux doublons, un poste devait certainement venir en tête des sommes inexplicablement « volatilisées », celui des « black programs ». Jamais connus par les représentants élus du peuple, leur gestion était confisquée par un aréopage comprenant le ministre et quelques personnes réputées « sûres », membres du pouvoir en place, comme le conseiller à la Sécurité nationale. Ces programmes secrets, pour leur immense majorité développés par le DoD, devaient représenter, à eux seuls, un casse-tête complet pour un comptable devant régler des factures sans trace d’affectation de rentrées financières ou de compte affecté pour cause de secret.

À la fin de l’année fiscale 2000, 1 100 milliards de dollars supplémentaires auront « disparu » et seront signalés comme tels dans l’édition suivante du même  rapport, parue le 19 septembre 2001, après les attentats. Rumsfeld ne pouvait ou surtout ne voulait pas en parler durant sa diatribe du 10 courant, même s’il avait  déjà toutes les informations précises sur le sujet. En deux ans, la somme phénoménale de 3400 milliards de dollars posait problème. Pour l’année fiscale 2000, le nouveau gouvernement avait une responsabilité d’environ six mois. C’est la preuve de son peu d’empressement à mettre un coup d’arrêt à cette opacité et sans doute à l’utilisation de ce faux-nez pour cacher autre chose, il faut bien trouver une raison pour un comportement aussi irresponsable.

Les contingents de comptables, outre leur recherche de l’argent « perdu », venaient de mettre la dernière touche à ce bilan dont la publication était proche. La destruction de documents, en plus des hommes, fut si importante que les chiffres publiés devenaient quasiment invérifiables. Certaines sources très liées au gouvernement étasunien n’hésitèrent pas à raconter que oui, les hommes étaient perdus, mais ça ne touchait aucunement les preuves comptables. Comment alors comprendre le communiqué du DoD, très laconique, indiquant qu’il ne publierait pas d’état financier à l’autonome 2001 en raison de la perte du personnel de gestion financière disparu durant cette attaque. Si les pièces comptables étaient toujours existantes, la comptabilité ayant des règles intangibles, pourquoi ne pas rembaucher des spécialistes ? Cela sera fait plus tard et, avec l’aide de l’informatique, ils auraient rapidement pu ressortir ce document annuel. Il est vrai qu’après cette journée dramatique, les efforts et les esprits étaient tournés vers des tâches plus nobles, comme la lutte contre le terrorisme et la préparation des guerres de représailles… Si on additionne systèmes informatiques incommutables, « black programs » et NMDA évoqué à la suite, l’explication devient plus logique, mais qu’on ne s’y trompe pas, il y avait bien des sommes inexplicables dépensées au Pentagone. Sinon d’ailleurs, pourquoi cette frappe à l’endroit sans doute le plus difficile, le plus hasardeux et humainement le moins « rentable » de ce bâtiment ? Autre excuse irrecevable, d’autres personnels étaient arrivés dans cette zone rénovée. Outre qu’analystes et ONI représentèrent grossièrement plus de la moitié des pertes à eux seuls, comment croire que la présence d’autres personnes puisse arrêter des comploteurs avec le sang innocent qu’ils avaient déjà fait couler depuis le matin ?

Une autre réflexion budgétaire vient aussi immédiatement à l’esprit. Ces sommes non validables correspondent à certaines années du second mandat de Clinton le Démocrate avec pourtant, depuis janvier 1997, un Républicain bon teint, William Cohen, à la tête du DoD, date très proche de celle de l’achèvement de la création du PNAC. Première dans toute l’Histoire des États-Unis, ce positionnement permet de mieux apprécier l’importance de cette décision. Motif officiel du choix de ce Républicain : dépasser les clivages politiques. Le camp opposé n’aurait-il pas plutôt détenu des informations suffisamment précises pour permettre la réussite de la procédure d’impeachment – le Président est remercié et remplacé par le vice-président jusqu’aux prochaines élections – que Clinton évita de justesse ? Période difficile pour lui, passablement malmené par l’affaire Monica Lewinsky, la liaison durant officiellement de novembre 1995 à mars 1997. Remis dans ce contexte, le choix de Cohen ressemble un peu moins à un conte à dormir debout. Les Républicains n’étant sans doute pas assez malins pour découvrir eux-mêmes ces secrets d’alcôve, peut-être leurs amis de longue date du gouvernement d’extrême-droite israélien les leur avaient-ils sussurés. On sait que le Mossad avait, à la même époque, mis la Maison-Blanche sur écoute, et principalement les lignes desservant le Bureau ovale ! Brièvement, parce que ce n’est pas le lieu, le Mossad infiltra Telrad, compagnie israélienne travaillant avec Nortel et Bell au développement du nouveau système de communications de la Maison Blanche. Des puces indétectables furent mises en place au stade de la fabrication des équipements.

Clinton avait ordonné, contrairement à sa propagande électorale, non pas de stopper totalement les travaux concernant la « Guerre des Étoiles » en 1993, mais de les ralentir. La SDIO (Strategic Defense Initiative Organization) devint la BMDO (Ballistic missile Defense Organization), diminuant les ambitions sans supprimer les recherches. Des entreprises de pointe ne pouvaient se permettre de laisser des années durant des équipes ne l’étant pas moins vaquer à régler la quotidienneté. Dans ce milieu, encore plus que dans d’autres, qui n’avance pas recule. Peut-être en partie sur fonds propres en attendant, pourquoi pas en détournant l’argent d’autres programmes, ou d’autres ministères, la SDI (Strategic Defense Initiative, connue en France comme IDS ou Guerre des Étoiles) reaganienne, revue par Bush père, continua d’exister. La signature par le même Clinton en 1999 du NMDA (National Missile Defense Act), dont l’intitulé semble pouvoir se passer de traduction et de commentaire, ressemblait fort à la régularisation d’une réalité, une capitulation du Président en rase campagne. Ce texte n’envisageait plus que des antimissiles basés à terre, seulement capables d’arrêter un nombre réduit de missiles intercontinentaux d’États « voyous » et non pas une attaque massive. La mise au point de ce nouveau bouclier antimissile était donc couverte par une vocation seulement défensive, au moins dans le verbiage, mais où se situe la différence entre une arme défensive et une arme offensive, à ce niveau technologique ? Uniquement  dans la personnalité de celui qui donnera les ordres… Cette arme est d’autant plus terrifiante qu’elle est entourée d’une auréole de secret sur ses performances réelles. Elle peut, du jour au lendemain, devenir un revolver braqué sur la tempe de n’importe quelle nation n’acceptant pas de se soumettre à l’hégémonie étasunienne, comme le préconisera, un peu plus tard, le PNAC déjà entrevu. La quasi-totalité des pays de notre planète n’est pas en mesure de répliquer à cette technologie, hormis par des notes de protestations officielles, dont je vous laisse imaginer l’effet qu’elles produiront sur les intéressés. Difficile de trouver un meilleur moyen pour assurer une domination sans partage. Quand j’évoquais les points de concordance avec Mein Kampf

De tels projets, SDI ou même NMDA, sont des gouffres financiers du fait même de la difficulté à découvrir les technologies de pointe répondant au cahier des charges gouvernemental. La Société américaine de physique conclura, en 1987, trois ans après le lancement du programme par Reagan, que le but était ambitieux, mais qu’il faudrait au moins 10 ans pour vérifier sa simple faisabilité. Elle n’est toujours pas parfaitement assurée… sauf dans les résultats financiers des entreprises participantes.  Revenons sans doute à l’origine d’une partie de cette sommes extravagante non justifiable. Même si les travaux ne furent, au mieux, que ralentis dans la période séparant ces deux dates, il fallut bien payer ce qui fut dépensé dans les projets grandioses, même bien souvent convertis en nouveaux « black programs » de la Guerre des Étoiles. Celle-ci n’était pas encore officialisée mais existait, en totale contradiction avec les traités internationaux en vigueur signés par les États-Unis. Le nouveau Space Command, machine de puissance absolue et de chantage mondial, avait un de ces appétits pour vouloir militariser les zones suborbitale et orbitale de notre planète !  Pour mieux faire passer ce demi-tour en marchant, Clinton fera présider par Donald Rumsfeld, un de ses plus farouches opposants, la commission sur la défense par les systèmes d’antimissiles, qu’il créa en 1998… Encore un Républicain donnant des conseils au président Démocrate.

Fallait-il qu’il soit tombé bas pour être contraint à subir de telles avanies ! Comment, avec toutes ces coïncidences, ne pas voir la main des Républicains en général et du PNAC en particulier dans un pays officiellement gouverné par les Démocrates à ce moment ? Certes, du fait de la Constitution étasunienne, Clinton ne pouvait pas espérer briguer un autre mandat, mais était-ce une raison suffisante pour autoriser en 1999 ce qu’il avait beaucoup freiné en 1993 et faire massivement  entrer les loups dans la bergerie ? Sa position personnelle ne lui permettait sans doute plus de refuser ces nouvelles largesses au complexe militaro-industriel. Une fois de plus, ce dernier avait trouvé les bons avocats pour plaider sa mauvaise cause. Dans les mois qui suivront le 11 septembre Bush junior, partisan bien connu de la paix sur Terre, dénoncera le traité ABM (Anti Ballistic Missile) du 26 mai 1972,  pas de contrainte pour la folie dominatrice. Comme si l’ABM pouvait être mis en parallèle avec l’éventuel terrorisme arabe ! Encore une fois, ce dernier ressemblait surtout à une excuse facile pour enrichir le complexe militaro-industriel et conforter la domination mondiale des États-Unis. Définition même de la thèse de l’« inside job », parce que les missiles intercontinentaux de Ben Laden… En fait, cette idée de sortir du carcan imposé par ce traité, ne venait d’ailleurs pas de lui, mais du « Mein Kampf » du PNAC, qui lui servit de programme présidentiel en septembre 2000. Le plus curieux de cette dénonciation fut l’utilisation bien pratique de l’article 14 dudit traité, autorisant celle-ci en justifiant une agression majeure sur le sol d’un des signataires, les États-Unis, en l’occurrence. Cet argument officiel prend une saveur particulière quand on sait que Douglas Feith, sous-secrétaire d’État à la Défense était à Moscou une semaine avant le 11 septembre pour… négocier la sortie des États-Unis dudit traité. Les autres pays signataires, la Russie en l’occurrence, ou désireux d’y adhérer, se doivent, eux, de respecter le traité dans son intégralité ! Pile, je gagne, face, tu perds.

L’irrésistible ascension de Donald Rumsfeld

Le questionnement suivant porterait sur la raison réelle de l’éviction de Cohen à l’arrivée de Bush. Républicain comme ce dernier, il resta presque quatre ans à ce poste. Avoir dans son propre camp, à la tête de ce ministère si important dans le cadre de leurs visées guerrières, un homme au courant de tous les dossiers récents est pourtant un élément particulièrement favorable. Pourquoi son remplacement alors que son parti l’avait choisi à l’époque ? Pourquoi imposer Rumsfeld, ennemi juré de Bush père, à ce poste ? Ce fait ressemble assez bien à une confirmation de mon analyse du chapitre sur le président, Rumsfeld devait avoir ce poste. Il fallait un puissant motif, bien plus que la simple gestion de ce  Pentagone budgétivore, qu’il connaissait bien pour l’avoir déjà dirigé en 1973. Dans ce rôle traditionnel, Cohen faisait parfaitement l’affaire, il menait la barque depuis quatre ans. Alors, quoi ? Finaliser par exemple la préparation du « nouveau Pearl Harbor » ? Dans ce contexte et dans celui-là seulement, Cohen remercié se comprend. Il n’avait certainement pas l’étoffe ou même simplement l’envie de  diriger et assumer l’ensemble des coups fourrés à venir. Il doit bien exister des Républicains fréquentables ! Rumsfeld savait-il déjà que le contexte allait très rapidement changer ? Le savait-il parce qu’il était un élément de ce changement radical ? Alors, si l’on met bout à bout :

  • La conférence de Rumsfeld, la veille du drame sur les pertes et leur origine ;
  • Un point d’impact pour le moins suspect du Boeing 757 sur la façade ouest du Pentagone ;
  • L’installation précipitée des contrôleurs budgétaires le 11 septembre au matin juste derrière la même façade, eux qui, c’est certain, allaient découvrir le pot aux roses ;
  • Pour mieux suivre l’évolution de cette recherche des sommes disparues, Rumsfeld était allé jusqu’à nommer Dov Zackheim responsable de cette recherche. Il savait donc en temps réel, l’avancement de ces travaux, un Dov Zackheim, ce jour là en déplacement « professionnel » en Allemagne… Courage, fuyons !

Les hasards ont tendance à s’évanouir et être remplacés par le besoin de chercher à qui le crime profite, mot malheureusement vraiment adapté, 34 des 65 personnes tuées dans ce premier ring étaient comptables ou analystes budgétaires, tous civils. Plus de documents, plus d’enquêteurs, plus de problème !

Dans le même secteur atteint du Pentagone, s’étaient installés, le même jour l’ONI (Office of Naval Intelligence), service de renseignements de la Navy, eux aussi lourdement touchés dans cette attaque. Dans ce genre de situation, le hasard n’a pas sa place. Si les femmes et les hommes de l’ONI débarquaient au rez de chaussée de cette aile ouest encore partiellement en travaux ce matin-là, c’était bien entendu sur ordre, mais de qui ? Avaient-ils flairé une piste et/ou aidaient-ils les analystes financiers et méritaient-ils donc le même sort que ces derniers ? Trente-neuf des 40 membres de l’ONI périrent ce jour là, dont la totalité de sa chaîne de commandement. Seul ce changement de lieu de travail permettait ce résultat global, un seul rescapé ! Outre cette participation présumée à la recherche de l’argent « perdu », il semble que cet organisme soit aussi au moins sur deux autres pistes emmenant également jusqu’au niveau gouvernemental. La première, je l’ai abordée au sein du chapitre 3, lorsque je parlais des « soucis » de Delmart Vreeland. S’il fut en mesure, un mois avant le 11 septembre, du fond de sa cellule canadienne, de donner, parmi d’autres, les cibles pour ce  jour d’attentats, il n’avait pu en être informé qu’avant son départ pour la Russie comme espion, donc au second semestre 2000… au Pentagone. Mais il y avait aussi et surtout, 240 milliards de dollars de titres douteux venant à échéance au 12 septembre, quel hasard ! Cette somme folle était semble-t-il directement en rapport avec le pillage éhonté que Bush père et certains de ses amis mirent en place dans l’URSS agonisante et la Russie naissante pour se rendre maître d’une partie des gisements de gaz et d’hydrocarbures avec l’aide de potentats locaux. Ces titres avaient toutefois un gros défaut, au bout des 10 ans, les investisseurs devaient dévoiler l’origine des fonds (dans le cadre de la lutte contre le blanchiment) avant d’entamer le processus d’authentification et les tests de propriétés. Or il semblerait que cette chaîne de contrôle causait d’importants soucis aux possesseurs. Comme par hasard, toutes les preuves se trouvaient au sein de deux établissements financiers spécialisés dont les bureaux étaient dans les Tours du WTC. Le 12 au matin, pour eux, que du bonheur !

Le 11 septembre au matin, Rumsfeld pérorait dans son bureau lors d’un petit-déjeuner de travail ayant quelque chose de spécifique, ne dépareillant absolument pas dans notre immense galerie des hasards. Cette réunion était consacrée au rapport quadriennal de la Defense, le hasard fit qu’il tomba à cette date (selon l’interview du général Thomas White, Chef d’État-major de l’US Army, PBS le 26/10/2004 ; Les sacrifiés du Pentagone). Étaient présents les chefs-d’état-major, les différents directeurs des départements du DoD, et au moins Christopher Cox, président du comité politique du parti Républicain à la Chambre des représentants. Ce dernier rapporta les propos de Rumsfeld à 8 heures 44, deux minutes avant le premier crash contre la tour nord du WTC. « Si nous restons vulnérables à une attaque de missiles, un groupe terroriste ou un État voyou qui se montrerait capable de frapper les États-Unis ou leurs alliés depuis des lieux éloignés aurait le pouvoir de tenir notre pays en otage du nucléaire ou d’un autre chantage. Laissez-moi vous dire. J’ai fait le tour de la question à plusieurs reprises. Il y aura un autre événement (répété plusieurs fois). » Plus tard, après l’attaque contre le WTC : « Croyez-moi, ce n’est pas encore fini ! Il va y avoir une autre attaque et elle sera pour nous ! ». Il y a un médium qui s’ignore chez cet homme… (selon The Telegraph du 16/12/2001 ; De la rénovation à la révolution – Le Pentagone a-t-il été attaqué de l’intérieur ?). Pourquoi, en ayant ce pressentiment, alors que le NRO évoqué au chapitre 5, puis la Maison Blanche et d’autres organismes d’État étaient évacués de leurs personnels, le même ordre n’a-t-il pas été donné au Pentagone ? Pourquoi ce qui était possible ailleurs ne pouvait pas l’être au ministère, alors que plus d’une demie-heure s’écoula entre le second crash, certitude de l’attentat, et celui du Pentagone ? Pourquoi, sinon parce que les gêneurs devaient disparaître ?

Des hommes d’influence

Même si le manque de discernement est assez fréquent au sein des administrations d’État lors du recrutement de leurs responsables, comment comprendre celui de Walker Lee Evey, en novembre 1997 ? Ancien officier supérieur, il avait connu le front au Vietnam. Reconverti ensuite, toujours comme militaire, en spécialiste des programmes de satellites au moment de son embauche au Pentagone, Evey travaillait en Californie avec l’Air Force, Boeing et Lockheed sur un « black program », encore un, s’apparentant bien à ce qu’on sait de MILSTAR. Tout n’est pas clair dans le financement de MILSTAR, il est même parfaitement envisageable que ce poste de dépense se retrouve au moins partiellement dans les milliards de dollars évoqués plus haut. Aidan Monaghan, chercheur étasunien, avança l’hypothèse que les satellites de communication de la chaîne MILSTAR aient été utilisés le 11 septembre pour lancer le programme final de crash des trois premiers avions au moins. Ils permettaient un contact des plus discrets avec les avions sacrifiés, tous munis de série d’une antenne de réception radio par satellite. Non démontrable, mais tout à fait plausible, quoi de plus discret que ce réseau de satellites militaires ? Prévu pour pouvoir fonctionner sans liaison avec le sol durant plusieurs semaines, il est utilisé « pour relayer les informations les plus sensibles entre le président et les forces armées ». N’oublions pas qu’au moment des faits et depuis plusieurs mois, le vice-président Cheney disposait des mêmes prérogatives que le président dans tout ce qui concernait les liaisons avec les armées. Autre information importante tirée des recherches de Monaghan, sans aucun doute tout à fait par hasard, il remarqua une étrange coïncidence entre la chronologie des frappes et la concentration maximale des satellites GPS sur zone…

En fait, John J. Hamre, le recruteur d’Evey, créa de toutes pièces le poste dévolu à ce dernier, sous le doux vocable de « Manager du programme de rénovation du Pentagone », même si son absence ne s’était pas vraiment fait sentir auparavant. Ce choix, au vu du CV de l’impétrant, pouvait surprendre sauf si on y voit, comme déjà évoqué, le début de la mise en place des fameux pions de la cellule « futurs attentats » du PNAC. Les qualités de base reconnues lui ayant valu cette nomination étaient surtout, selon la version officielle, la psychologie. S’y ajoutaient le contrôle des réactions en environnement de stress, la capacité à garder des secrets et, accessoirement, le maintien des coûts et délais dans des limites raisonnables. La rénovation d’un immeuble de bureaux même ministériel ne pouvant déclencher des états de stress méritant  cette qualification, on peut se poser la question : cette capacité pouvait devenir utile, sinon indispensable, mais quand ? Uniquement en cas de coup fourré prévisible ! Le budget de cette rénovation s’établissait quand même à quatre milliards de dollars, joli pactole pouvant attiser bien des convoitises et aboutir à bien des excès, financiers ou autres. Hamre, présent au Pentagone depuis 1993 comme simple contrôleur au département achats du DoD, arriva à ce poste de secrétaire d’État adjoint à la Défense le 15 juillet 1997, ce n’est certainement qu’un hasard supplémentaire. Juste quelques temps après l’entrée en fonction du secrétaire d’État à la Défense Républicain dans un gouvernement Démocrate (24 janvier 1997). Ah oui, j’allais oublier, John J. Hamre est aussi Républicain… et le PNAC était né. Il démissionnera en mars 2000 pour prendre un poste de directeur au CSIS, à Washington, où il retrouvera par hasard Michael Ledeen entrevu dans la galerie des voyous du PNAC. Hamre en est aujourd’hui le président du Conseil d’administration. Le CSIS est principalement connu pour son rôle majeur dans la planification des exercices relatifs au CoG entrevus au chapitre 4, depuis Reagan jusqu’au milieu du mandat de Clinton, au moins, en passant par celui de Bush père. Hamre sera aussi directeur de Choice Point, découverte au sein du chapitre 4 avec Armitage, et de SAIC.

Hamre fut remplacé par Rudy (Rudolph) de Leon, autre sous-secrétaire d’État à la Défense, présent dans la maison, comme lui, depuis 1993. À l’arrivée des équipes Bush junior, le 16 mars 2001, il deviendra vice-président de Boeing Corp. Dans les deux cas, c’est nettement plus conséquent qu’un plat de lentilles comme cadeau de départ. De Leon laissa la place à Paul Wolfowitz, dont le pedigree figure également dans la galerie du PNAC. Il est certain que dans le cadre de ce plan de voyous, les De Leon et autre Hamre n’avaient pas leur place. Ils avaient permis l’entrée des brebis galeuses au Pentagone, la seule chose qu’on attendait d’eux, leur temps était passé. Non seulement Evey, lui, ne fut pas remercié à l’arrivée des « Bush’s men », mais il devint le principal conseiller de Donald Rumsfeld, tout en relevant de Paul Wolfowitz, sous-secrétaire chargé de la rénovation, un des néo-cons les plus virulents. Cette seule information ne peut que renforcer ma suspicion sur les raisons réelles de sa présence. Si l’on compare la trajectoire de Evey et de Cohen, ex-ministre de la Défense, quelques constatations se font jour. Il est préférable d’être exécutant, même en haut de la chaîne, que ministre. En dehors de cette boutade et au vu du traitement subi par William Cohen, il fallait que Walker Lee Evey soit vraiment important pour être non seulement maintenu, mais voir son influence s’accroître ainsi. Il faut sans doute aller chercher son rôle réel bien plus loin que la rénovation immobilière, objet officiel de son embauche.

Au Pentagone, ce que le PNAC comptait de plus porté à la confrontation militaire était en place, restaient les adaptations. Alors non seulement on y pratiqua les travaux de sécurisation initialement prévus. mais il fallut songer à le « préparer » pour recevoir le Boeing 757, dans le cadre de ce complot. Quelle meilleure couverture que ces travaux pour installer l’ensemble de ce qui sera nécessaire le 11 septembre sur ce site ? Cette question sera traitée en détail dans les chapitres 9 et 11.

Pentagone, vrai ou faux bunker ?

Dernier point concernant le Pentagone, beaucoup d’interrogations portèrent également sur l’éventuel armement de cet immeuble. Pourquoi vouloir absolument qu’un simple ministère, fût-il celui de la Défense, soit armé, il était déjà le seul à être renforcé ? Cette impérieuse nécessité sous-entend la violation possible du ciel américain et donc l’inefficacité des systèmes de détection… et des militaires abrités au sein du même Pentagone. Il faudrait, dans cette optique, adopter aussi le même type de raisonnement pour la totalité des autres ministères, et plus particulièrement celui du Trésor, qui présente une spécificité, il jouxte la Maison Blanche. N’oublions pas que l’attentat par avion civil détourné était une première aux États-Unis et que même les « simples » détournements étaient passés de mode depuis des années. Pourquoi vouloir se protéger d’un risque inexistant ? Pourquoi ne pas se parer aussi contre les tremblements de terre ou les tsunamis ? À Washington, succès assuré.

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Protection anti-aérienne du Pentagone installée… après le 11 septembre, (photo de mai 2002), l’affût porte-missiles est sous le filet.). Pourquoi cette présence si le Pentagone possédait auparavant sa propre force de dissuasion contre avions ? Photo Michel STRAUGOF

La force d’une démocratie est justement de ne pas avoir besoin de montrer ses muscles en toutes occasions, mais de s’appuyer sur son statut. Après cet aspect philosophique, un exemple pratique. Sur 15th Street, perpendiculaire aux extrémités de New York et Pennsylvania Avenue, à l’angle de F-Street et en face de ce ministère du Trésor – à l’époque nous intéressant – se trouvait un hôtel de classe nommé – sans imagination – hôtel Washington. Au dernier étage, une terrasse permettait aux clients de boire un verre avec une vue directe, latérale certes mais directe quand même, sur le Bureau Ovale. Desservie par deux ascenseurs et un monte-charge, la préparation d’un mauvais coup basé sur l’utilisation d’un lance-missile portable et discret ne semblait pas relever de l’impossible. Pourtant, chacun vivait avec ce « risque » depuis des années. Un régime autoritaire l’aurait rapidement annulé en fermant simplement ladite terrasse et au diable les clients ! En mai 2002, malgré les événements de l’année précédente, cette terrasse était toujours en activité, sans plus de sécurité visible, preuve complémentaire que le renouvellement des coups terroristes, à part dans les médias, n’étaient sans doute plus à l’ordre du jour.

Pour en revenir à ce bouclier antiaérien, une simple visite au Pentagone permet de constater qu’aucun lance-missile ne traîne sur les pelouses aux allures de green. Certains documentaires censés défendre une opinion opposée à la VO allèrent même jusque présenter, mais uniquement en dessin animé, des silos de missiles… sous la pelouse ! Avec cette proposition basée sur la méconnaissance complète des missiles et de leur environnement imposé, on atteint des sommets, compilant toutes les difficultés et impossibilités démontrables, entre autres l’humidité. Alors, faisons le point, définitivement, je l’espère. Commençons par ce qui interdit tous ces fantasmes, la proximité immédiate de Reagan Airport. Lorsque les avions arrivent ou partent par le couloir nord, le long du Potomac, ils passent bien trop souvent au-dessus du Pentagone, ou à proximité immédiate, les photos aériennes présentées aux chapitres 6 et 11 sont particulièrement claires sur ce fait. De plus, un missile, qu’il soit dans le style James Bond de ce documentaire ou visible sur pelouses ou toits, ça ne fonctionne pas seul, son lancement ne peut s’envisager qu’avec un radar de tir automatique et les calculateurs et autres annexes informatiques qui vont avec. Comment croire qu’un gouvernement, même étasunien,  puisse accepter de prendre journellement le risque de bavure lié à l’éventuel dérèglement d’un radar de tir automatique, face à la centaine de vols ? Pour finir de convaincre les sceptiques, où se trouvent les radars assurant la gestion des tirs éventuels ? Un retour à ces photos déjà citées prouvera, loupe en main, que rien de ressemblant n’apparaît sur les toits du Pentagone, avec ou sans radôme protecteur. C’est si peu cohérent qu’après le 11 septembre, ladite protection – surtout destinée à  prouver aux badauds et autres fonctionnaires y travaillant qu’ils étaient protégés – était assurée par des Hummer. Équipés de lance-missiles, ils étaient cachés sous des filets de camouflages, pour l’aspect surtout psychologique du problème, prouvant à l’envi l’absence totale de cet équipement auparavant. Finissons-en avec ce mythe, d’ailleurs très en retard sur les technologies de guerre moderne, dont les USA, il faut l’admettre, sont les champions. Depuis l’aide apportée par les Étasuniens aux Talibans afghans et, en réponse, l’invasion du pays par les Soviétiques, chacun connaît l’efficacité redoutable du Stinger. Nombre d’avions et d’hélicoptères soviétiques en gardent un souvenir aussi cuisant que définitif. Alors pourquoi un système lourd et encombrant quand on a à sa disposition des lance-missiles pesant une quinzaine de kilos et faisant le travail avec la même efficacité ? Non, il n’y avait pas de missiles, enterrés, apparents ou portables pour protéger le Pentagone le jour de l’attaque, sans doute aussi parce que cette dernière était prévue unique et ne connaîtrait aucune récidive.

Épilogue

Immédiatement après cette terrible journée du 11 septembre, il fallut assurer nettoyage et reconstruction de cette façade et des bureaux dévastés se trouvant derrière elle. Sans le moindre appel d’offre, en principe obligatoire, surtout au vu du montant prévisionnel, Donald Rumsfeld choisira la société AMEC Construction Management, y compris pour assurer partiellement le nettoyage des ruine d’un World Trade Center bien lointain et ne dépendant pas de lui !  Ce choix s’explique-t-il uniquement par les très bons rapports d’une longue amitié liant le patron de cette entreprise, Peter Janson, et le ministre ? Détail intéressant, AMEC venait d’achever sa participation aux travaux en cours dans cette aile du Pentagone, à hauteur de 258 millions de dollars. Fallait-il la même entreprise pour ne pas avoir de découvertes embarrassantes dans le tri des décombres ? Quelle avait été la prestation détaillée réalisée au Pentagone justifiant une telle facture ? Selon le DoJ, il semblerait que AMEC ne soit pas, en plus de ces contrats douteux, au-dessus de tout soupçon. L’entreprise fut condamnée en 2009 à payer 19 millions de dollars, après une procédure démarrée en 2005, pour pots de vin, commissions occultes, surfacturation, fraudes et fausses allégations, entre autres. Les noms des bénéficiaires de ces largesses ne furent bien sûr pas divulgués.

Michel Straugof

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Annexes

© MS 8/2017  # 51

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