Le 3 mars 2015 – Source: RT
Le cousin du colonel Kadhafi prédit un 9/11 en Europe dans un délai de deux ans, lorsque des militants de l’État islamique se joindront aux milliers de migrants qui font route vers l’Europe. Cet avertissement vient du ministre de l’Intérieur de Grande-Bretagne, Theresa May, qui affirme que la menace terroriste est grave et croissante.
Ahmed Kadhafi al-Dam, autrefois l’un des chefs de la sécurité digne de la confiance de Kadhafi, estime qu’un minimum de 500 000 migrants provenant de Libye prendront le chemin de l’Europe en 2015, pendant que l’État islamique [EI, anciennement ISIS/ISIL] renforcera sa présence dans les États du Nord de l’Afrique.
«Il y a beaucoup de terroristes parmi eux, entre 10 et 50 pour chaque millier, a-t-il raconté au Mail Online. Ils se répartissent dans toute l’Europe [sic]. Dans un délai d’un an, deux ans, vous aurez un autre 11 septembre.»
L’ancien chef de la sécurité a fait ces remarques au Caire, lundi, lors d’une interview avec le journal. Il aurait depuis fui le pays.
Suite à ces commentaires, le ministre de l’Intérieur de Grande-Bretagne, Theresa May, a déclaré que les Britanniques continuent à faire face au risque d’attaque terroriste. Elle a ajouté que tout le monde au Royaume-Uni avait besoin de prendre part à la lutte contre la propagation de la radicalisation.
L’EI gagne du terrain en Libye
Considéré comme alarmiste par certains, l’avertissement de Kadhafi al-Dam est susceptible d’inquiéter les gouvernements occidentaux.
Après le massacre brutal de 21 égyptiens coptes chrétiens par des militants de l’EI près de Syrte, au nord de la Libye, l’inquiétude se renforce que l’instabilité dans la région fasse courir un risque à l’Occident.
Des militants liés à l’EI ont gagné du terrain en Libye ces derniers temps, et on pense qu’ils auraient conquis trois villes, notamment Syrte.
Le cousin de Kadhafi a soutenu que l’État islamique en Libye pourrait être en possession de plus de 6 000 barils d’uranium, auparavant surveillés par les Forces armées libyennes. «Ils ne sont pas stupides du tout. Ils savent comment faire de l’argent. Ils vont essayer de le vendre», ajoute-il.
La famille du colonel Kadhafi est restée en grande partie à l’écart de l’attention des médias depuis la mort du dictateur libyen pendant la révolution de 2011. La mort de Kadhafi a marqué la fin de 42 ans de règne en tant que chef de l’État.
Depuis lors, des insurgés rivaux ont lutté pour le pouvoir chassant de la capitale les dirigeants reconnus à l’échelle internationale, faisant craindre une véritable guerre civile.
Le mois dernier, l’ex-directeur du MI6 en Grande-Bretagne, Sir John Sawers, a appelé à un débat sur une intervention militaire du Royaume-Uni en Libye. Sawers a déclaré que le pays a sombré dans un chaos grandissant après que la Grande-Bretagne s’est jointe aux frappes aériennes états-uniennes pour faire tomber le régime de Kadhafi.
Le ministre des Affaires étrangères, Philip Hammond, a toutefois rejeté les appels à une intervention militaire, insistant sur la nécessité de trouver une solution politique à la lutte contre l’État islamique en Libye. Hammond met l’accent sur le fait que les efforts pour installer un gouvernement d’unité nationale aidera la Libye dans sa lutte contre les groupes terroristes.
Un état de chaos
La Libye est agitée depuis la disparition de son dirigeant autocratique en 2011. Après le soulèvement, de profondes divisions politiques sont apparues dans le pays, donnant naissance à deux gouvernements opposés, dont chacun gère ses propres institutions et ses forces armées.
Les parlements, dont les sièges sont séparés, l’un dans la ville de Tobrouk, à l’est du pays, et l’autre à Tripoli, la capitale libyenne, luttent pour la suprématie.
Depuis le soulèvement en Libye, en 2011, accompagné par des frappes aériennes de l’OTAN, des critiques soutiennent que l’Occident a abandonné l’État libyen en le laissant sans l’appui étranger qui aurait pu l’aider à ramener la stabilité.
Il n’y a eu aucune tentative pour assurer une transition vers un nouveau système de gouvernement, ce que les alliés Occidentaux ont fait dans le cas de l’Irak et de l’Afghanistan.
Après la diffusion d’une vidéo de la décapitation brutale de 21 chrétiens coptes en Libye au début de cette année, le gouvernement égyptien a lancé des frappes aériennes contre des cibles de l’État islamique dans la région.
La Libye a donc lancé un appel au Conseil de sécurité des Nations unies pour qu’il lève son embargo sur les armes dans le but de contrer les menaces de l’État islamique et d’autres combattants.
Traduit par Toma et Diane, relu par jj pour le Saker Francophone.