La violence impériale en Syrie [3/7]

Diviser pour régner


Par Kim Petersen et B. J. Sabri – Le 11 janvier 2015 – Source ICH

De la part de WikiLeaks

Une dépêche du 13 décembre 2006, Agir sur le SARG (le gouvernement syrien), à la fin de 2006, nous prouve que depuis cette année-là (cinq ans avant le Printemps arabe des manifestations en Syrie), déstabiliser le gouvernement syrien est au centre des motivations de la politique des USA. L’auteur de la dépêche est William Roebuck, à cette époque chargé d’affaires auprès de l’ambassade des États-Unis à Damas. La dépêche révèle les stratégies capables de déstabiliser le gouvernement syrien. Roebuck écrit :

«Nous pensons que les faiblesses de Bachar se trouvent dans sa façon de  réagir face aux problèmes imminents, perçus ou réels, comme le choix entre des réformes économiques (mêmes limitées) et les forces intérieures corrompues, la question kurde, et la menace potentielle pour le régime représentée par la présence croissante d’islamistes intégristes en transit. Cette dépêche concrétise notre estimation des points vulnérables et suggère qu’il peut y avoir des actions, des déclarations et des signaux que le gouvernement US peut envoyer qui pourraient augmenter la probabilité de l’avènement de telles opportunités.»

Cette dépêche suggère que le but des USA en décembre 2006 était de saper l’autorité du gouvernement syrien par tous les moyens, et que la question était de savoir si les actions américaines pouvaient déstabiliser le gouvernement, sans s’occuper des conséquences possibles. En public, les USA étaient pour une réforme économique, mais en privé, ils  voyaient un conflit entre les réformes économiques et les forces intérieures corrompues comme une opportunité. En public, les USA s’opposaient aux islamistes extrémistes partout ; mais en privé ils voyaient la menace potentielle pour le régime d’une présence croissante d’extrémistes islamistes en transit comme une opportunité qu’il pourraient exploiter et intensifier.

Roebuck cite la relation de la Syrie avec l’Iran comme un point vulnérable que les USA devraient exploiter. Il suggère des façons d’agir instructives :

Actions possibles :

JOUER SUR LA PEUR QU’ONT LES SUNNITES DE L’INFLUENCE IRANIENNE : Il existe une crainte en Syrie que les Iraniens deviennent influents par leur prosélytisme et la conversion des plus pauvres, les sunnites. Bien que souvent exagérées, de telles craintes reflètent celles d’une partie de la communauté sunnite en Syrie qui est de plus en plus mécontente et focalisée sur l’extension de l’influence iranienne dans leur pays à travers la construction de mosquées et les activités commerciales.

Roebuck argumente donc que les USA devraient tenter de déstabiliser le gouvernement syrien par plus de coordination secrète entre l’Égypte et l’Arabie saoudite afin d’aiguiser les tensions sectaires entre sunnites et chiites, y compris par la promotion de craintes exagérées d’endoctrinement des sunnites par les chiites.

En 2014, le caractère sectaire de la guerre civile en Syrie était déploré par les USA comme un avatar malheureux de celle-ci. Mais en décembre 2006, la personne qui dirigeait l’ambassade US en Syrie soutenait dans une dépêche au Secrétaire d’État de la Maison Blanche que le gouvernement US collaborait avec les Saoudiens et l’Égypte pour promouvoir un conflit sectaire qui déstabiliserait le gouvernement syrien. A cette époque, aucun membre du gouvernement américain ne pouvait s’innocenter de façon crédible des implications d’une telle politique.

Il était alors aisé de prédire qu’une politique de promotion d’un conflit sectaire en Syrie afin de saper le gouvernement de ce pays pouvait aussi entraîner la destruction de la société syrienne. Mais ces considérations ne figurent pas du tout dans le mémo de Roebuck, alors qu’il recommande au gouvernement US de coopérer avec les Saoudiens et l’Égypte pour promouvoir les tensions sectaires. 1

De la part du Congrès des États-Unis d’Amérique

Le chemin vers la destruction de la Syrie a été emprunté depuis longtemps par les États-Unis. Le 12 avril 2003, vingt-quatre jours après l’invasion de l’Irak, un représentant sioniste à New-York Eliott T. Engle, soutenait The Syria Accountability Act, (SAA). Celui-ci accusait la Syrie d’être impliquée dans le terrorisme, d’aider Saddam Hussein à contourner les sanctions, de soutenir les rebelles dans leur lutte contre l’invasion US en Irak, ainsi que le Hezbollah, de disposer d’armes chimiques, etc. (Nous devons relever un fait important : lorsque nous parlons d’un représentant sioniste cela n’est pas une notion vide de sens, c’est une constatation politique indiquant la façon dont Israël fait passer sa politique en Syrie et dans le monde arabe à travers le système législatif américain.)

La loi a été votée en décembre 2003. Sous le prétexte omniprésent de la Sécurité nationale des USA et sous couvert des prétendus privilèges constitutionnels présidentiels sur la politique étrangère, Georges Bush avait principalement coordonné la politique d’Israël envers la Syrie sur celle des USA. (A lire : Statement by the President on H.R. 1828 )

Dans son article, The Syria Accountability and Lebanese Sovereignty Restoration Act of 2003: Two Years On, David Schenker, depuis le think thank sioniste-impérialiste Washington Institute, rappelle l’expérience de son témoignage devant la Chambre des Représentants [House of Representatives, NdT], le 7 juin 2006. Il écrit : «La Syrie s’est avérée un gros morceau à avaler. Le SAA y a participé mais la législation n’est pas suffisante à elle seule pour provoquer un changement dans l’attitude syrienne. L’administration Bush a adopté quelques initiatives, mais le défi est de savoir de quelle force le SAA en coordination avec les autres outils dont l’administration dispose – des efforts multilatéraux en particulier – afin d’augmenter la pression sur la Syrie pour la contraindre à un changement de comportement.» La phrase clef est : «afin d’augmenter la pression». C’est la seule action que les néocons sionistes étasuniens proposent pour la Syrie, non seulement par rapport au Liban, mais aussi par rapport à ce que la Syrie représente pour Israël : un État antagoniste qui doit être détruit.

L’assassinat de Rafic Hariri

L’assassinat de Rafic Hariri (un citoyen libanais milliardaire nanti de la double nationalité saoudienne et libanaise), le 14 février 2005, est l’exemple type de la façon dont les USA, l’Europe de l’Ouest et Israël organisent la subversion dans les pays arabes qui n’obéissent pas à leurs diktats ou résistent à l’impérialisme colonialiste d’Israël soutenu par les États-Unis. L’assassinat offre une occasion très intéressante en raison des prétextes qui peuvent être développés et utilisés. Laissez-nous vous raconter pourquoi Rafic Hariri a été assassiné.

Le 2 septembre 2004, le Conseil de sécurité de l’ONU émettait la résolution 1559  appelant la Syrie à retirer ses forces restantes du Liban. La Syrie a alors accepté, mais seulement partiellement, et sans se presser.

La ruse pour chasser la Syrie du Liban – qui faisait historiquement, partie de la Grande Syrie avant que la France, utilisant le mandat Sykes-Picot sur ce pays, ne le divise et n’en fasse un état indépendant en 1943 – devait donc employer d’autres moyens. L’assassinat de Hariri était un de ces moyens. En chargeant la Syrie de l’accusation de l’avoir commandité, l’affaire était bonne pour la chasser complètement du Liban sous la menace d’appliquer la résolution 1559 avec des moyens militaires. Quarante-cinq jours après l’assassinat, le 5 avril 2005, la Syrie commençait à retirer ses forces  et avait terminé ce retrait à la fin du mois.

Qui a ordonné l’assassinat d’Hariri ?

Si depuis [il s’est avéré que – NdT] ni la Syrie, ni le Hezbollah ne sont derrière cet assassinat, qui avait intérêt à assassiner Hariri et qui en a bénéficié ? Notre réponse logique est : Israël et les USA. Considérant la longue liste des plans d’immixtion de ces deux pays dans les affaires de tous les États arabes, prouver cette assertion n’est qu’une question de raisonnement logique.

Ayant brièvement décrit la voie empruntée par les USA pour déstabiliser la Syrie, il est important de voir leur méthode de guerre actuelle. Si les plans étasuniens en Syrie sont insuffisants pour nous alerter, nous devons nous référer à d’autres schémas appliqués sur le théâtre meurtrier des opérations en Syrie – et avant cela en Afghanistan et en Irak. Nous parlons d’un instrument impérialiste guerrier : le vocabulaire utilisé comme une arme de confusion massive. Beaucoup de termes ont été forgés pour amener les gens à se conformer à l’endoctrinement de Washington. Mais des termes tels que modérés, extrémistes, États arabes modérés – où ça ? –, islamique, islamiste, dictateur, démocratie, «pas de rôle pour Assad dans la Syrie future», ISIS, «stopper l’occupation iranienne de la Syrie»,  «les USA combattent ISIS», etc… ont-ils un sens réel en dehors du monde de la propagande impérialiste ?

Laissez-nous examiner quelques-uns de ces termes. Est-ce que l’expression «pas de rôle pour Assad dans la Syrie future» a un sens quelconque ? Doit-on recréer une Syrie avec un système en faillite similaire à celui qu’un criminel nommé Georges Bush, et ses néocons sionistes, a installé en Irak ? Les USA doivent-ils demander à Noah Feldman ou à un autre de rédiger une Constitution pour la Syrie ? Feldman est un avocat sioniste de New-York et un théoricien du terrorisme islamique, du djihad, et de la soi-disant démocratie islamique. Il a imaginé une Constitution sectaire pour l’Irak alors que le pays était dirigé par les Forces d’occupation militaires sous la conduite de Paul Bremer. La Constitution de Paul Bremer, ainsi que les Irakiens la nomment, a été la pierre angulaire de la fondation de la partition de l’Irak dans des frontières approximatives confessionnelles et ethniques 2

Ou bien pourrait-on mettre en place en Syrie un soi-disant État islamique faisant allégeance à l’impérialisme américain, aux Saoudiens et à la famille Al Thani du Qatar installée par les Britanniques ? Qu’est-ce que cela signifie de dire que «Assad est le problème», alors que les noms qui sont derrière cette politique, tels Obama, Erdogan, Hollande, Merkel, Turki Al Fayçal ou Bandar Bin Sultan, ne sont jamais mentionnés dans le contexte ? Que signifie «opposition libérale» dans le vocabulaire impérialiste américain, sinon des groupes financés et soutenus par Washington ? Et pour l’amour de la clarté, nous demandons : «Ils sont modérés en quoi ?»

Encore une fois, quel est le jeu des USA en Syrie ?

Laissez-nous citer Condoleezza Rice. Rice est la quintessence du double visage hypocrite des Américains lorsqu’ils parlent des interventions US. Bien que la première note que nous citons sur le sujet concerne l’Irak, sa philosophie et ses intentions s’appliquent à la politique américaine en Syrie.

Rice décrit en termes mélodramatiques – comme ceux qu’on peut lire dans les magazines romantiques à bon marché – comment elle s’est opposée à son criminel de patron au sujet de la violence sectaire que les USA ont imaginée et implantée en Irak, écrivant ce qui suit [les italiques sont de nous] :

«Alors, quel est votre plan, Condi» ? Le Président devient subitement soucieux et ennuyé. «Avons-nous juste à les laisser s’entre-tuer, et attendre tranquillement pour ensuite ramasser les morceaux ?»

J’étais furieuse quant aux conséquences… «Non Mr le président, dis-je en tentant de garder mon calme. Nous ne pouvons tout simplement pas gagner en envoyant nos forces au centre de leur empoignade sanglante. S’ils veulent une guerre civile, nous devons les laisser faire.» 3

Commentaire : 1. Rice est honteuse. Elle présente son criminel de patron comme attentionné. 2. Rice, fille d’un pasteur presbytérien qui, je suppose, lui a enseigné à ne pas mentir, ment effrontément. Premièrement parce que nommer une guerre sectaire guerre civile est trompeur car il s’agit de différentes entités. Une lutte sectaire au sein d’un pays dresse une communauté contre une autre par rapport à des croyances ou des origines ethniques différentes. Une guerre civile se produit entre des factions politiques au sein d’un pays, sans égard aux origines ou aux croyances des antagonistes. Les USA utilisent les deux termes de manière interchangeable pour masquer la nature de leurs interférences dans la poursuite de leurs objectifs spécifiques. En outre, il n’y a jamais eu de guerres sectaires entre Arabes musulmans sunnites et chiites en Irak avant l’invasion américaine et l’occupation organisée pour contrer la résistance à cette occupation. 3. Rice et ses néocons de maîtres prospèrent quand des secteurs d’un pays s’engagent dans une lutte violente entre eux, cela leur fournit un moyen de contrôle plus facile. C’est arrivé aux Philippines, en Corée, au Vietnam, en Irak, et ça arrive maintenant en Libye et en Syrie avec les mercenaires et les intermédiaires inféodés. C’est pourquoi nous entendons sans arrêt les impérialistes US et leurs larbins arabes parler de choses comme «Assad veut créer un État alaouite», «ISIS est un fait concret», «les Kurdes veulent leur propre État, et aussi les Assyriens et les Arméniens», et ainsi de suite. Si on laisse de côté les terminologies et les concepts, la stratégie US n’est pas exceptionnelle, c’est une stratégie qui vient de la Rome impériale antique : Divide et Impera, diviser pour régner.

Pour comprendre comment le double visage des USA fonctionne dans l’exemple syrien, considérons ce dialogue qu’elle [Condi Rice] a tenu avec le ministre syrien des Affaires étrangères, Wallid Muollem :

«J’ai émis mon point de vue sur les interférences syriennes au Liban, et son incapacité à empêcher les terroristes de son pays à franchir la frontière irakienne.»

«C’est difficile de les arrêter, dit-il, «parce qu’il n’y en a pas.»

«Ils arrivent par l’aéroport de Damas » lui répliquai-je 4.

Commentaire : Nous savons ce que l’exceptionnalisme américain signifie : aucun problème pour que les USA interfèrent dans les affaires des autres pays du monde, mais les autres ne sont pas autorisés à en faire autant, sauf avec notre approbation. Il n’est pas autorisé que des terroristes traversent la Syrie vers l’Irak pour combattre la Force d’invasion des USA, mais il est permis aux larbins de l’Amérique de livrer des armes et des mercenaires par l’intermédiaire des aéroports turcs et jordaniens.

Pour rappeler l’histoire documentée des interférences US dans les affaires d’une myriade de pays, y compris son meilleur allié la Grande Bretagne (lisez, Harold Wilson, Lyndon Johnson and the Vietnam War, 1964-68), l’auteur déclare :

La violence en Syrie n’est pas un accident ou un événement incontrôlé, elle n’est pas le résultat d’une guerre civile, ce n’est pas parce que l’État syrien est dirigé par une élite despotique, mais c’est le résultat d’une politique géostratégique américano-israélienne pour installer un nouveau régime syrien aux ordres de Tel Aviv et de Washington. Donc ce n’est pas autre chose qu’une nouvelle étape, après la destruction de l’Irak, de la Libye et du Yémen, dans la quête israélienne pour briser le système des nations arabes et pour clore la question palestinienne de manière définitive.

Examinons maintenant ce qui se mijotait dans les coulisses des USA contre la Syrie il y a 60 ans. Dans sa recherche permanente sur les complots de la CIA et ses machinations contre les états arabes, y compris la Syrie, pendant les années 50, le professeur de l’Université d’État de Californie, Hugh Wilford, a fait cette analyse :

Le 21 août 1956, Forster Dulles réunissait GAMMA, une force secrète d’intervention comprenant des représentants de l’État, de la Défense, et de la CIA… La principale contribution de GAMMA fut d’approuver la proposition d’envoyer un éminent vétéran des services diplomatiques, Loy Henderson, faire un tour au Moyen-Orient qui semblait destiné à inciter ses voisins arabes à agresser la Syrie… Henderson participa à une réunion à la Maison Blanche où il déclara avoir ressenti une réelle anxiété dans la région par rapport à la Syrie, mais avec une faible volonté concertée d’agir ; seule la Turquie, une alliée de l’Otan, affichait un réel appétit pour une intervention… 5

Revenons rapidement à l’occupation US de l’Irak. A la page 473 de son livre, La guerre secrète (Penguin Press, New York, 2012), David Crist, (un historien de l’establishment impérialiste), écrit : « Rebelote devint le mot du jour au CENTCOM. Les USA sortiront d’Irak pour se préparer à la prochaine bataille de la guerre mondiale contre le terrorisme, avec des rumeurs circulant pour désigner la Syrie comme prochaine cible. Les militaires US sont d’accord.»

Pourquoi la Syrie est-elle la suivante sur la liste des priorités US ? La Syrie a-t-elle nui à la sécurité nationale des USA ou menacé de le faire ? Non. Mais parce qu’Israël influence puissamment la politique étrangère américaine (lisez, John J. Mearsheimer et Stephen M. Walt, The Israel Lobby and U.S. Foreign Policy) envers les États arabes, et parce que la Syrie est le dernier qui résiste à l’impérialisme israélien, ce qui représente deux réponses concrètes à la question  6

Premièrement, Israël désire affaiblir et démanteler la Syrie comme il l’a fait en l’Irak avec l’aide des néocons sionistes américains. Démanteler la Syrie peut fragiliser la résistance libanaise du Hezbollah qui dépend du support syrien. Le deuxième volet est plus complexe. Premièrement, contrôler la Syrie entre dans la logique de la conquête hégémonique mondiale par les États-Unis. Deuxièmement, imposer une région autonome kurde, qui serait réunie avec les zones contrôlées par les Kurdes en Irak, créerait un État kurde potentiellement au service de l’impérialisme US et d’Israël  7 8 Troisièmement les régions de l’Est de la Syrie et le Golan occupé par les Israéliens possèdent des gisements de pétrole considérables. (Lire World powers must recognize Israeli annexation of Golan Heights; Huge oil discovery in Golan Heights – Israeli media). Quatrièmement, selon la perspective impérialiste, la reconfiguration de la région peut favoriser les plans d’expansion sur le contrôle stratégique des ressources mondiales et de leur distribution.

Les révélations de Crist nous engagent à réfléchir aux motifs et aux idéologies qui sous-tendent toutes les actions anti-arabes engagées par les USA. Tout ce qui se passe aujourd’hui en Syrie, en Irak, au Yémen, au Soudan, en Libye et en Palestine est une reproduction affinée des bonnes vieilles recettes politiques de l’Occident aux dépens des pays dans le collimateur, pour des raisons de politique impérialiste, colonialiste, sioniste et de confiscation des ressources.

Kim Petersen est un ancien éditeur de la newsletter de Dissident Voice. On peut le joindre à kimohp@inbox.com

J. Sabri est un observateur des politiques colonialistes modernes impérialistes, sionistes et de leurs résultats dans les pays arabes contemporains. Il peut être joint à b.j.sabri@aol.com

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Traduit par Gabriel, édité par jj, relu par Nadine pour le Saker Francophone

NOTES

  1.  Robert Naiman, WikiLeaks Reveals How the US Aggressively Pursued Regime Change in Syria, Igniting a Bloodbath, Truth-out, 9 October 2015
  2. See Kim Petersen, Syria in the Imperialist Crosshairs, Dissident Voice, 26 October 2005.
  3. Depuis l’aube de l’Islam en Irak (début du VIIe siècle) jusqu’à l’invasion par les États-Unis (2003), et quelle que soit la forme géopolitique administrative, il n’y a jamais eu de lignes confessionnelles dans toutes les régions arabes de l’Irak ou de lignes ethniques séparant les différentes communautés. Cependant, historiquement, et pendant la domination des Turcs ottomans, les musulmans chiites arabes ont formé une majorité relative dans le sud de l’Irak et les sunnites dans le reste. Après la Seconde Guerre mondiale, les lignes entre musulmans chiites et sunnites arabes se sont désagrégées en raison de migrations internes et du développement économique. Les États-Unis ont délibérément recréé les lignes quand ils ont imposé une zone d’exclusion aérienne sur des régions spécifiques de l’Irak en 1991, après la guerre du Koweït. Comme pour les régions kurdes, à l’exception de Souleimaniyeh et Erbil avec une majorité kurde, la plupart du nord de l’Irak était habité par un mélange de groupes ethniques, y compris les Arabes, les Assyriens, les Arméniens, les Turkmènes, les Kurdes et les Yézidis. Les États-Unis ont arbitrairement délimité les zones kurdes quand ils ont imposé la zone d’exclusion aérienne sur le nord de l’Irak en 1991.
  4.  Condoleezza Rice, No Higher Honor, Crown Publishers, New York, 2011, p. 544, 561
  5. Rice 561
  6.  Hugh Wilford, America’s Great Game: The CIA’s Secret Arabists and the Shaping of the Modern Middle East, Basic Books, New York, 2013, p. 273
  7. Le Liban ne peut pas être décrit comme un État qui résiste. La résistance du Liban à Israël  suit les lignes confessionnelles. 1) La faction contrôlée par les Saoudiens menée par Saad Hariri est en accord avec les politiques d’accommodation adoptées par Al Saud envers Israël. 2) Les chrétiens sont divisés en deux camps : le camp Faranjia et le camp Aoun qui s’opposent à Israël ; et les camps Gagea et Jmail, (soutenus par les Saoudiens), qui cherchent des arrangements et avaient des relations étroites avec Ariel Sharon et Menahem Begin pendant l’occupation israélienne du Liban. La faction druze de Joumblatt (soutenue par Al Saud) est bien connue pour leurs zigzags continuels sur la question de la résistance à Israël. Il reste uniquement le Hezbollah en tant qu’opposant concret à l’impérialisme conquérant israélien. En dehors du monde arabe, l’Iran reste le seul État qui s’oppose à Israël.
  8.  La question kurde en Irak va au-delà de la portée de ce travail. Succinctement, il existe un lien US-kurde dans le contexte de l’impérialisme et de la dépendance; Le politicien kurde irakien Massoud Barzani a collaboré à transformer un État kurde potentiel en outil au service de l’impérialisme américain et d’Israël.
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