Géopolitique, Russie, Terrorisme, Finance

thinkerviewInterview réalisée le 6 Novembre pour la chaine Youtube Thinkerview

Voici une interview croisée à quatre qui aborde les grands sujets du moment, avant les attentats de Paris. Si vous ne connaissez pas Thinkerview, vous pourrez, par la suite, prolonger cette interview par d’autres, réalisées récemment sur les sujets qui sont aussi au cœur de notre blog.

Vous pouvez confronter votre sentiment sur ce que vous venez d’écouter avec l’analyse du site h16free qui est partenaire de Thinkerview. Cela m’évitera de doublonner.

Je ne vais donc pas plagier h16 mais donner un point de vue sur ce qui n’a pas été dit, ce qui a été sous-entendu.

Prenons le temps de présenter les cinq personnes autour du micro.

L’interviewer : Suivant la chaîne depuis ses débuts, on reconnait bien son style qui tranche avec l’attitude lénifiante des journalistes mainstreams. Il donne du rythme, relance, rebondit, coupe parfois. On sent une grande préparation des thèmes, une très bonne culture et une véritable envie de casser la langue de bois.

De gauche à droite :

Charles Gave : Une découverte relativement récente, via leblogalupus, auto proclamé navire amiral de la pensée libérale, rien de moins. Comme il est indispensable d’avoir à l’esprit les idées libérales, c’est un excellent point d’entrée et il a eu le mérite dans cet interview d’être le plus direct.

Artem Studennikov : numéro deux de l’ambassade de Russie en France. Toujours intéressant d’entendre la voix de la Russie largement ignorée dans nos médias.
Hervé de Carmoy : Ancien vice-président de la commission Trilatéral Europe, ancien directeur de banque aux USA et à Londres. Personnage sympathique et cultivé sur lequel je vais revenir.
Olivier Berruyer : Actuaire, auteur du blog les-Crises.fr. Une mention spéciale pour Olivier qui a été une de mes premières sources d’information, qui a croisé le chemin du Saker Francophone, surtout dans sa première version, les deux blogs se trouvant en pointe lors de l’affaire ukrainienne au printemps 2014. Il est aussi un fan de Noam Chomsky. Mais Olivier, s’il te plaît, plus la main devant la bouche en interview. Faites passer.
D’abord un grand merci à Thinkerview pour ce travail. Chapeau bas. On en redemande. Mais je reste sur ma faim devant ce que je perçois comme une certaine langue de bois.
Je vais reprendre la vidéo et poser au fur et à mesure les questions qui me sont venus à l’esprit et pour lesquelles j’aurais aimé avoir des réponses.
Manque d’investissement – 05’00 : Est ce que cet argent non investi ne l’est pas aussi parce qu’il représente une forme d’assurance pour des gens très riches face à un futur incertain ? Une assurance pour garder le pouvoir ? Où investir cet argent pour rester demain toujours au dessus du panier ?
Est ce que tout simplement il n’y a pas une anticipation d’une déplétion énergétique qui tue le rendement des investissements dont on peut prévoir qu’elle va radicalement changer la face des pays occidentaux avec une implosion de l’économie de la dette ?
Dollar, monnaie globale – 10’00 : Comment ne pas interroger Mr De Carmoy sur le faisceau d’éléments qui montrent que l’oligarchie financière punit très sévèrement tout ce qui remet en cause cette hégémonie ?
Gaves – La Mafia a pris le pouvoir – 16’00 : Encore une pour De Carmoy, quel est le lien entre cette mafia et la gouvernance mondiale, Trilatérale, Bilderberg,
FMI ? C’est gens se rencontrent-ils ? Ils sont en opposition ou ils collaborent ? S’ils sont en opposition, quel est le sens de leur action (sans parler de sa valeur intrinsèque) si elle doit être pillée ou détruite par cette mafia ?
Les américains se retirent du Moyen-Orient. Pourquoi ? Parce qu’ils ont du pétrole chez eux ! – 52’45 : De Carmoy encore lui. On va croire que je lui en veux. C’est sans doute que j’en attend plus que des autres. Est-il naïf ? Comme ce n’est pas un perdreau de l’année, ni sa première interview, il est étonnant que l’interviewer ne lui rentre pas plus dedans. On sent même une réelle complicité.
En ce moment, il ne se passe pas une semaine sans que des entreprises autour du pétrole de schiste, n’annoncent des pertes, des licenciements, des faillites. De quel pétrole parle-t-il ? Au fur et à mesure que les couvertures en terme de prix vont tomber, la situation va empirer faisant tomber des dominos de dérivés de crédit ? Quels sont les bonnes nouvelles qui justifient un tel désinvestissement ? Ou alors les narratives autour du sujet ont intoxiqué tout le monde ? Ce pétrole existe bien mais il est beaucoup plus cher que d’autres notamment au Moyen-Orient et dans un monde ouvert, il va a terme détruire le reste de l’industrie américaine.
On est face à des forces extrêmement puissantes – 47’21 : J’en reparle en conclusion et bravo à Olivier de planter le décor mais pas de réaction
Mr Studdenkov ? 3ème Guerre mondiale ?  Question tabou, il ne faut pas évoquer cette éventualité – 55’21 : Malaise palpable. En même temps, c’est le seul qui a un devoir de réserve, car actuellement en poste. Son discours est aligné sur celui de Lavrov, dédramatiser, lisser l’analyse, calmer la situation ce qui se comprend bien. Les Russes sont à long terme en position de force. Ils ont la technologie, les cerveaux, l’espace et l’énergie. Ils sont comme le cow-boy sur le cheval à dompter, ils doivent fatiguer, épuiser la bête sans être désarçonné. Il dit qu’il n’y a pas de rivalité idéologique, c’est vrai mais il y a une rivalité civilisationnelle majeure. Le modèle prôné par les globalistes au pouvoir en occident passe par la liquidation de la civilisation russe.
Les gens peuvent s’exprimer – 1h04’30 : Hervé, Hervé, mon ami, puisque l’on partage ce magnifique prénom, Hervé, les gens peuvent crier sur internet, seul espace encore libre effectivement mais hurler sa rage sans être entendu n’est pas une preuve de liberté, c’est une preuve de contrôle.
Finalement ce qui me semble être le débat de fond de ces temps exceptionnels a été abordé mais pas affronté.
Les États-Unis en tant qu’Empire, avec tout ce que cela comporte en termes de vassaux et d’obligés, sont en train de perdre leur emprise sur le monde et donc le pouvoir qui va avec. Cela va entraîner la redistribution de ce pouvoir. Avec ce qui leur reste de puissance, vont-ils suicider le monde ou laisser faire ? Et comment cela va-t-il se passer ? Est-ce que les Russes et les Chinois, surtout les Russes qui sont passés près de leur anéantissement total comme civilisation, vont ils permettre l’émergence d’une refonte de la gouvernance en diluant le pouvoir centralisé et en le redonnant aux gens selon un processus lent mais concerté ?
Ensuite il existe une seconde guerre, féroce, entre le 0,01% – qui concentre le vrai pouvoir d’influer sur la destinée de l’humanité – et nous, les peuples. Un 0,01% qui n’existe pas seulement dans l’Empire Américain mais aussi en Chine et peut-être en Russie. Ce combat est à mort car nous sommes un obstacle entre eux et leurs objectifs, dans la mesure où les gains de productivité rendent la main d’œuvre littéralement obsolète. Combien de temps vont-ils nous tolérer ?
Dévoiler ces objectifs, en discuter ouvertement, dévoilerez ce jeu. Et pas le peine de parler de complotisme ni de délirer, des gens comme Bill Gates en parlent librement, Google y travaille ouvertement pour se donner les moyens d’y parvenir avec le transhumanisme.
Puisqu’il faut libérer la parole, prenons deux conférences récentes pour éclairer mon questionnement. L’une est remontée par La Lime, une conférence de Philippe De Villiers qui décrit par le menu, ce qui se passe dans le monde politique, les objectifs de destruction des nations, de la politique, voire de la vie et les moyens utilisés. Il cite notamment la trilatérale. Je vous propose aussi de regarder Gérard Foucher qui analyse le terrorisme et évoque les détails des monstruosités de notre système oligarchique. Ils semblent tous parler de la même chose. Ce sont les mêmes informations qui s’étalent sur notre blog à longueur de semaines.
Alors Hervé de Carmoy, dernière question pour vos amis de la trilatérale, 4 millions de morts, ça commence, à mon sens,  à faire beaucoup. Doit on laisser faire comme il le dit, laisser les “américains” finir leur crises d’ado ? Combien de millions de morts en plus ? Est ce que comme l’a dit cette “chère” Madeleine Albrigth, cela en vaut-il le coup ?
Les commentaires sont l’oeuvre d’Hervé, pour le Saker Francophone
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