Syrie : le reflux de l’Empire…


Les armées par procuration des États-Unis font face à une défaite décisive à Alep


Photo by yeowatzup | CC BY 2.0

2016-09-24_11h42_10Par Mike Whitney – Le 8 décembre 2016 – Source CounterPunch

Dimanche, les hélicoptères de l’armée syrienne ont lancé des tracts sur des quartiers de l’est d’Alep, demandant aux combattants anti-gouvernementaux de se rendre alors qu’ils en avaient encore l’occasion. Des centaines de djihadistes ont déjà déposé les armes et se sont rendus, alors qu’un groupe de rebelles jusqu’au-boutistes purs et durs continue à repousser l’armée qui avance rapidement.

La situation semble de plus en plus désespérée pour le groupe hétéroclite d’insurgés qui ont perdu plus de la moitié du territoire qu’ils détenaient au cours de la semaine dernière. Toutes les tentatives qu’ils ont faites pour briser les lignes de l’armée syrienne ont été repoussées, les laissant à défendre quelques districts en retrait, où ils se rendront ou mourront.

Dimanche, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a adressé un ultimatum aux militants restants, qui a clarifié la position du gouvernement syrien et de ses alliés. Il a dit :

«Les groupes qui refusent de quitter l’est d’Alep seront traités comme des terroristes. En refusant de sortir de l’est d’Alep, ils vont en fait continuer la lutte armée. Nous les traiterons en conséquence, en tant que terroristes et extrémistes, et soutiendrons l’armée syrienne dans son opération contre de telles bandes armées.»

Le secrétaire d’État américain John Kerry a fait tout son possible pour arrêter les combats, afin de protéger les djihadistes soutenus par les États-Unis qui tentent de renverser le président syrien Bachar al-Assad. Malheureusement, une proposition qui avait été acceptée par Kerry et Lavrov, concernant le retrait des combattants à Alep, a été rejetée par les hauts fonctionnaires de l’administration Obama, mettant fin aux perspectives d’un règlement négocié. Lavrov a exprimé sa frustration dans des commentaires aux médias, en disant :

«Ils ont retiré leur document et en ont donné un nouveau. Notre impression initiale est que ce nouveau document est un pas en arrière, c’est une tentative pour faire gagner du temps aux militants, leur permettre de reprendre leur souffle et de se réapprovisionner. La même chose s’est produite avec notre accord du 9 septembre. Il est difficile de comprendre qui prend des décisions là-bas, mais apparemment, il y en a beaucoup qui veulent miner l’autorité et les mesures pratiques de John Kerry.»

Selon Reuters, «La Russie et la Chine ont opposé leur veto à une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies, appelant lundi à un cessez-le-feu d’une semaine», a déclaré le ministère syrien des Affaires étrangères, qui a déclaré qu’il n’accepterait aucune trêve à Alep. Autrement dit, c’est la fin de la partie pour les terroristes soutenus par les États-Unis, qui ont mis à feu et à sang une grande partie du territoire syrien, et tué plus de 400 000 personnes. Et si Alep n’est peut-être pas le tournant décisif du conflit en cours, il met tous les principaux centres de population et les centres industriels sous contrôle du régime.

Plus important encore, la reprise d’Alep est un revers majeur pour Washington et ses alliés djihadistes : l’Arabie saoudite, la Turquie et le Qatar. Les plans des États-Unis pour redessiner la carte du Moyen-Orient, afin d’atteindre leurs objectifs économiques et géopolitiques, ont été défaits par une coalition courageuse et déterminée composée de la Syrie, de l’Iran, de la Russie et du Hezbollah, qui a méthodiquement exterminé l’opposition soutenue par les Occidentaux, rétabli la sécurité de l’État et l’autorité souveraine du gouvernement élu pour contrôler ses propres affaires.

Mardi matin, AMN News a rapporté que l’armée syrienne avait capturé 85 % d’Alep-Est. Des dizaines d’insurgés ont été tués dans des combats sporadiques, tandis que des centaines d’autres se sont rendus. Il semble que la bataille d’Alep soit sur le point de finir et l’armée syrienne est proche d’une victoire totale.

Mike Whitney vit dans l’État de Washington. Il est contributeur à Hopeless : Barack Obama et la politique de Illusion (AK Press). Hopeless est également disponible dans une édition Kindle. Il peut être joint à fergiewhitney@msn.com.

Traduit et édité par jj, relu par nadine pour le Saker Francophone

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