Le 22 mars 2015 – Source Russia Insider
Le professeur Stephen Cohen est l’une des autorités les plus respectées sur la Russie parmi les chercheurs américains et occidentaux. C’est un universitaire américain spécialiste de la Russie à l’Université de Princeton et à l’université de New York. Son travail se concentre sur l’histoire moderne de la Russie et la relation de la Russie avec les États-Unis.
Les points clés du discours extraordinaire de Cohen:
- La possibilité d’une guerre préméditée avec la Russie est réelle; cela n’a jamais été le cas à l’époque soviétique.
- Ce problème n’a pas commencé en novembre 2013 ou en 2008, ce problème a commencé en 1990, quand l’administration Clinton a adopté la politique du vainqueur qui prend tout envers la Russie post-soviétique.
- Suite à l’expansion de l’Otan, les États-Unis ont adopté une politique de négociation appelée coopération sélective – La Russie donne, les USA prennent.
- Il n’y a pas un seul exemple d’une concession majeure ou accord de réciprocité que les États-Unis aient offert à la Russie en échange de ce qu’ils ont reçu depuis les années 1990.
- Cette politique a été poursuivie par tous les présidents et tous les Congrès américains, du président Clinton au président Obama.
- Les États-Unis ont droit à une sphère d’influence mondiale, mais la Russie n’a droit à aucune, pas même en Géorgie ou en Ukraine.
- Depuis 20 ans, la Russie a été exclue du système de sécurité européen. L’expansion de l’Otan a été un pivot de ce système de sécurité et il a été dirigé contre la Russie.
- Poutine était à l’origine un leader pro-occidental, il voulait un partenariat avec les États-Unis, les a aidés sans conditions après le 11 septembre et sauvé de nombreuses vies américaines en Afghanistan.
- En retour, il a obtenu une nouvelle expansion de l’Otan et l’abolition unilatérale du traité sur les missiles existants sur lequel reposait toute la sécurité de la Russie.
- Poutine ne est pas un autocrate, il est peut-être très autoritaire comme un décideur ultime, mais il a des comptes à rendre à d’autres groupes de pouvoir.
- Poutine n’est pas anti-occidental, ou comme l’a dit Khodorkovski, il est plus européen que 99 pour cent des Russes. Il est devenu moins pro-occidental et particulièrement moins pro-américain.
- Depuis novembre 2013, Poutine n’est pas devenu agressif, mais réactif. Pour cela, il a été critiqué dans certains milieux à Moscou comme un conciliateur trop timide.
- Nous (universitaires critiques) n’avons pas de soutiens politiques efficaces dans l’administration, le Congrès, les partis politiques, les cercles de réflexion ou sur les campus universitaires. C’est une situation sans précédent dans la politique américaine. Il n’y a pas de discours, pas de débats, c’est l’échec de la démocratie américaine.
- L’ extraordinaire diabolisation, irrationnelle et non fondée de Poutine continue.
- Aucun dirigeant soviétique n’a jamais été autant vilipendé personnellement que Poutine maintenant.
- La solution en Ukraine est la fédéralisation sans la Crimée, qui n’y reviendra pas, le libre-échange entre l’Occident et la Russie et pas d’adhésion à l’Otan pour l’Ukraine.
- Cette garantie doit être faite par écrit, non par oral comme cela avait été le cas avec Gorbatchev en 1991, et doit être ratifiée par l’ONU.
- Le régime de Kiev n’est pas un régime démocratique, mais un régime ultra-nationaliste. Porochenko est un président en déclin.
- À moins que le régime de Kiev ne change son attitude envers la Russie ou que l’Occident cesse de soutenir inconditionnellement Kiev, nous allons vers une guerre avec la Russie.
Traduit par jj, relu par Diane pour le Saker Francophone