Le 3 juillet 2015 – Source Spoutnik News
Les médias belges ont annoncé que la participation de leur pays à la mission de la coalition anti-ISIS était suspendue. Commentant cette annonce, un haut responsable syrien a déclaré à Spoutnik que la décision de Bruxelles n’est pas surprenante étant donné le fossé croissant entre les objectifs militaires énoncés de la coalition et ses activités réelles.
L’annonce de vendredi intervient après le retour [en Belgique] des six bombardiers F-16 de combat belges depuis leur base en Jordanie où ils avaient passé les neuf derniers mois en participant à la campagne de bombardement américaine contre ISIS en Irak. Bruxelles a déclaré qu’il ne pouvait plus se permettre de continuer à financer cette mission aérienne.
Interrogé par Spoutnik pour commenter cette actualité, Ali al-Ahmed, assistant syrien du ministre de l’Information, a déclaré que l’annonce de Bruxelles n’est pas étonnante suite aux rapports récurrents des Européens de plus en plus sceptiques quant à l’efficacité de la coalition et de ses opérations. Notant au passage que le gouvernement belge a été sujet à une large désapprobation de «cette dépense énorme et inefficace, al-Ahmed a aussi déclaré à Spoutnik que la décision belge illustre l’insatisfaction des pays européens concernant les actions de la coalition.»
Le fonctionnaire syrien a déploré que «dès le départ, cette coalition n’a pas mené sérieusement cette lutte contre les terroristes. Nous avons remarqué que la coalition ne frappe que des objectifs ISIS et al-Nusra qui menacent directement les intérêts occidentaux. L’aviation militaire de la coalition combat le terrorisme non pas pour vaincre le mal, mais sur la base d’intérêts égoïstes des parties concernées, ce qui explique pourquoi les frappes aériennes manquent régulièrement des cibles et des installations ISIS ou atteignent des cibles militaires des forces de la milice du peuple menant la vraie lutte contre ISIS».
Le conseiller note que «même les civils qui aident l’armée et la milice ont à plusieurs reprises été soumis à des frappes aériennes de la coalition».
Al-Ahmed a critiqué les pays occidentaux pour leur utilisation des ressource financières limitées dans des frappes aériennes coûteuses. Ces fonds auraient pu être dépensés plus efficacement en fournissant une assistance aux pays directement impliqués dans la lutte contre la terreur ISIS, y compris l’Irak et la Syrie.
En fin de compte, Al-Ahmed, dont le pays est impliqué dans une bataille contre les groupes islamiques radicaux depuis plus de quatre ans maintenant, a noté, désabusé que «le principal objectif de cette coalition est de préserver l’équilibre des forces sur le terrain, de sorte que personne ne puisse gagner, en perpétuant les effusions de sang le plus longtemps possible jusqu’à ce que les États-Unis soient en mesure de mettre en œuvre leurs intérêts dans la région».
Traduit par Evanis, relu par jj et Diane pour le Saker Francophone.