Le gag du jour

Par Dagmar Henn – 17 mai 2015 – Source vineyardsaker.de

L’article ci-dessous a paru dans le journal canadien National Post. Il est si divertissant que je ne veux pas vous en priver. Mais attention, veillez à être bien assis… (et merci à la page Facebook Initiative citoyenne pour la paix en Ukraine, qui a découvert cette friandise). 

Et oui, naturellement, c’est aussi un morceau de vile propagande. Mais quand on s’abaisse à ça, voilà ce que ça donne.

L’infiltration par les russes de l’armée ukrainienne complique la mission de formation canadienne

Le ministre canadien de la Défense annonce l’envoi de 200 militaires en Ukraine pour la formation de l’arméée 14 avril 2015 THE CANADIAN PRESS/Adrian Wyld

Former des Ukrainiens pour lutter contre les séparatistes pro-russes pourrait se révéler une entreprise beaucoup plus difficile pour les 200 soldats canadiens, dont Ottawa a annoncé mardi le déploiement en Ukraine, que la mission similaire qu’assurent quelque 70 formateurs canadiens en Irak.

Selon une nouvelle note, destinée au bureau des études militaires pour les Affaires étrangères de l’armée US, à Fort Leavenworth, Kansas, la raison en est que des agents russes de services de renseignement de toute nature ont infiltré si profondément l’armée ukrainienne que presque rien de ce qu’ils disent ou font ne reste secret longtemps,

Citant des sources non classifiées, principalement russes, Roger McDermott, dans son essai Frères ennemis : l’usage par la Russie de la puissance militaire en Ukraine, met en garde contre «l’infiltration de l’appareil de renseignement de l’État ukrainien, le SBU (Service de sécurité d’Ukraine), par les services de renseignement russes, y compris par le GRU (Direction générale des renseignements russe), le FSB (Service fédéral de sécurité) et le SWR (Service des renseignements extérieurs)».

L’infiltration de l’armée ukrainienne n’implique pas seulement des agents officiels des services de renseignement russes. On croit que des Ukrainiens qui sympathisent avec Moscou travaillent au sein, ou à proximité, de presque toutes les unités de l’armée ukrainienne, ce qui rend tous les aspects du conflit – y compris la formation pour la guerre – plus difficiles pour tous ceux qui soutiennent le camp ukrainien.

Soldats ukrainiens en position dans le village de Berdyanske, à l’est de l’Ukraine, le mardi 14 Avril, 2015. Les agents pro-russes sont soupçonnés d’avoir infiltré l’armée ukrainienne. AP Photo/Evgeniy Maloletka

Plusieurs officiers canadiens, qui connaissent bien la situation ukrainienne, ont dit qu’ils étaient au courant d’un possible intérêt russe pour les activités des formateurs canadiens, mais ils n’ont pas précisé davantage.

En raison de l’omniprésence de l’espionnage russe en Ukraine, les images satellites que le Canada a commencé à livrer à l’Ukraine ont pu aussi rapidement finir à Moscou. On pense que la raison pour laquelle Washington ne voulait pas partager ses meilleures images satellites avec l’Ukraine est qu’il ne veut pas que les Russes découvrent quelles sont les capacités de ses satellites.

Tandis que l’espionnage russe va indubitablement compliquer la mission canadienne, il ne fait probablement pas courir de risque physique supplémentaire aux formateurs canadiens. Comme le ministre de la Défense Jason Kenney l’a souligné à plusieurs reprises, lorsqu’il a annoncé à Ottawa l’engagement prévu pour l’été, les Canadiens travailleront avec les formateurs états-uniens et de l’Otan loin de la zone de conflit en Ukraine de l’Est. Si la situation en Ukraine se dégrade, a fait remarquer Kenney, les Canadiens peuvent se mettre en sécurité en Pologne voisine, d’où ils peuvent être évacués.

Contrairement à ce qui se passe en Irak, où des formateurs des unités spéciales canadiennes travaillaient parfois très près de la ligne de front et où ils ont été impliqués dans des échanges de tirs à courte distance, les formateurs mandatés, qui viennent principalement de la base de Petanawa dans la vallée d’Ottawa supérieure, n’accompagneront pas les unités ukrainiennes sur le terrain pour les aider dans l’identification et la détection de l’ennemi. Ils délivreront plutôt tout leur enseignement dans des bases fortifiées, à l’image de la mission de formation beaucoup plus importante en Afghanistan, qui a suivi la participation canadienne aux combats à Kandahar.

Selon le gouvernement, la mission assumera les activités suivantes : formation à l’élimination des munitions explosives et des explosifs improvisés ; formation de la police militaire ; formation médicale ; entraînement à la sécurité en vol ; et formation à la modernisation du système logistique.

Les officiers du renseignement russe et les sympathisants ukrainiens russophiles qui travaillent pour eux vont presque certainement tenter de saper la mission canadienne en recensant avec précision les stratégies et les tactiques pour lesquelles les Ukrainiens reçoivent une formation, ainsi que la logistique de la mission.

Quant aux Russes, ils ont formé l’an dernier les forces séparatistes rebelles à la stratégie, à la tactique et au maniement de systèmes d’armes de pointe, tant en Ukraine que dans le sud de la Russie. Mais ces séparatistes ne craignent pas, et de loin, la même infiltration par les services de renseignement ukrainiens, et les Ukrainiens de l’Est qui soutiennent Kiev ont fui depuis longtemps pour sauver leur vie.

Effectivement, conclut McDermott, les Russes, en plus de prendre l’initiative de nombreux combats, et de fournir l’équipement et le ravitaillement, ont donné la priorité à la formation de leurs alliés, longtemps avant que l’Otan se décide à faire de même.

Les pays occidentaux, dont le Canada, ont répondu très lentement à la demande pressante de l’Ukraine de livraison d’armes. Mais les Canadiens, de par l’expérience, en termes de combats et de formation, qu’ils ont acquise pendant une dizaine d’années en Afghanistan, sont particulièrement adaptés à la mission de formation ukrainienne.

Comme en Afghanistan, les Canadiens ont beaucoup de pain sur la planche. Depuis la chute de l’Union soviétique en 1991, les Ukrainiens, comme les Afghans, ont consacré peu de ressources à la formation ou au rééquipement de leurs troupes. Ils ont un urgent besoin d’aide dans presque tous les domaines.

Matthew Fisher.

Article original  publié par nationalpost

A part que je peux difficilement concevoir que les Canadiens apportent là-bas des choses encore inconnues en Russie, et que les Ukrainiens soient ravis d’être comparés aux Afghans, il n’y a qu’un commentaire à faire, pour finir : à hurler [de rire, NdT].

Traduit par Diane, relu par jj pour le Saker Francophone

   Envoyer l'article en PDF