Le 15 mai 2015 – Source Wantchinatimes
La Chine a la capacité de faire plonger un dollar US fragile avec ses 30 000 tonnes d’or de réserve, affirme l’observateur économique chinois Jin Zihou.
Dans un commentaire publié en ligne, Jin faisait remarquer que l’ancien chef de la Réserve fédérale US, Alan Greenspan, avait évoqué le fait que le Renminbi [nom de la devise chinoise – aussi appelé yuan, NdT] pouvait devenir très vite une devise puissante dans le système financier mondial, si Beijing se donnait la peine de convertir en lingots d’or ses 4 trillions [4 mille milliards, 4*1012, NdT] de réserves en devises internationales.
Avec un dollar de plus en plus instable, et une Chine devenue le plus grand créditeur des USA, cette dernière pourrait très facilement faire plonger la devise US avec ses 30 000 tonnes d’or, précise Jin.
Le dollar US représente encore 60% des réserves mondiales de devises, même si beaucoup de pays souhaitent devenir moins dépendants du dollar US. Si la Chine veut vraiment prendre la place des USA dans le commerce mondial et les marchés financiers, elle devra le faire par le truchement d’une quantité d’or conséquente, avance Jin.
Bloomberg estime que depuis la dernière annonce officielle en avril 2009, les réserves d’or détenues par la banque chinoise ont dû doubler, et atteindre le niveau de 3 510 tonnes. Cela fait de la Chine la deuxième plus grande réserve d’or au monde, après les USA et leurs 8 133,5 tonnes [chiffre fantaisiste jamais vérifié, voir ici et là, NdT].
Cependant, Alasdair Macleod, chef du groupe d’études Goldmoney, déclare quant à lui que la Chine a très bien pu amasser jusqu’à 25 000 tonnes d’or entre 1982 et 2003, ce qui équivaudrait à des réserves d’or atteignant les 30 000 tonnes.
On suspecte la Chine de vouloir rendre public l’état réel de ses réserves d’or, afin de permettre aux dirigeants chinois de soutenir le yuan lors de son introduction dans le panier des DTS au FMI (droits de tirages spéciaux) au côté du dollar US, de l’euro, du yen japonais et de la livre sterling.
Les tentatives de Beijing d’internationaliser le renminbi ont été relativement couronnées de succès, ayant déjà signé divers accords d’échanges de devises avec 28 pays, et établi un comptoir de change en yuans à Zurich, en Suisse. La Chine a aussi encouragé les places de Londres et Hong-Kong à développer les marchés financiers dits offshore en renminbi, et a promu au sein de l’organisation pour la Coopération de Shanghai le recours à des règlement commerciaux en d’autres devises que le dollar, entre les pays asiatiques.
Selon les informations publiées par Duowei, un journal d’information politique basé aux USA, la Chine se prépare clairement à renforcer sa position face à la chute du dollar US en accumulant des réserves d’or. Elle n’est pas la seule, avec le FMI qui détient encore 2 814 tonnes d’or de réserves, et la Russie qui a doublé les siennes depuis 2005.
Si la Chine détient bel et bien 30 000 tonnes d’or, alors le renminbi aura une assise très solide, précise Duowei. Et même si ce n’est pas le cas, personne ne conteste que la Chine a racheté de l’or en masse, et que son influence et sa position sur les marchés financiers mondiaux s’est accrue de manière significative, ajoute Duowei.
Citant les estimations de l’organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE), Duowei affirme que l’économie chinoise va dépasser celle des USA en 2016. Cette étape historique pourrait voir le yuan remplacer le dollar US comme la première devise de réserve au niveau planétaire, conclut Duowei.
Ceci étant, ces changements ne s’opéreront pas du jour au lendemain, prévient Duowei, faisant remarquer que l’infrastructure financière chinoise n’est pas encore suffisamment développée, et qu’il est vraisemblable que la Chine soit loin de posséder ces 30 000 tonnes d’or, comme le suggèrent certains.
La Chine est peut-être à ce jour le plus grand producteur d’or, avec 440 tonnes par an, et bien que le gouvernement chinois achète beaucoup d’or à travers le monde, le fait est qu’il n’y a pas suffisamment d’or pour tout le monde – vu la demande élevée pour le métal précieux dans les pays asiatiques. En outre, le reste du monde ne produit que 2 260 tonnes par an, conclut Duowei.
Traduit par Geoffrey, relu par Diane pour le Saker Francophone