La Pravda américaine : l’État profond états-unien serait-il derrière l’épidémie de Covid ?


Par Ron Unz – Le 15 mars 2021 – Source Unz.com

Winston Churchill a fait remarquer qu’en temps de guerre, la vérité doit être entourée d’un garde du corps de mensonges. Nombre de mes propres articles, parmi les plus longs et les plus controversés, ont suivi une présentation quelque peu analogue, les sections d’ouverture, qui comptent parfois des centaines de mots ou plus, étant souvent plutôt inoffensives ou même quelque peu hors sujet. Elles sont destinées à servir d’introduction fade ou édulcorée au contenu beaucoup plus dangereux qui suit, qui pourrait autrement avoir tendance à alarmer et à dissuader le lecteur occasionnel s’il était introduit trop rapidement.

Bien que je pense que cette approche a ses avantages, elle présente également des inconvénients. Un nombre inconnu de lecteurs occasionnels ou occupés peuvent abandonner l’œuvre à ce stade précoce, la trouvant trop inintéressante pour continuer jusqu’aux éléments plus explosifs. Il est donc probablement utile d’extraire et de mettre en évidence certains de ces derniers pour un autre type de public, et cela peut être particulièrement vrai en ce qui concerne l’épidémie actuelle de Covid-19 en Amérique, qui a récemment marqué son premier anniversaire.

Il y a presque exactement un an, le 16 mars 2020, les responsables locaux de la santé publique de la région de la baie de San Francisco, dont le Dr Sarah Cody de mon propre comté de Santa Clara, ont soudainement imposé un ordre de confinement à leurs près de sept millions de résidents, une action gouvernementale sans précédent dans l’histoire américaine. À ce moment-là, notre pays n’avait enregistré qu’une douzaine de décès et l’attention du public s’était relativement peu focalisée sur le danger croissant. Mais les experts pensaient que le virus se propageait rapidement et de manière invisible, et cette décision dramatique de la Bay Area a été rapidement copiée ailleurs, d’abord à Los Angeles, puis dans tout l’État de Californie, et peu après dans d’autres grands États comme New York et l’Illinois. Un confinement temporaire de trois semaines s’est progressivement étendu à plusieurs mois, le masquage et la distanciation sociale devenant soudainement une partie importante de la vie quotidienne dans une grande partie de notre pays.

Peu de temps après, les autorités sanitaires fédérales ont publié un avertissement choquant selon lequel la nouvelle maladie pourrait finalement faire entre 100 000 et 240 000 victimes américaines. Pendant plus d’un siècle, rien de tel ne s’était produit dans notre pays et, les décès existants ne se comptant encore que par dizaines, ces estimations gigantesques du « pire des cas » ont été ridiculisées par divers camps idéologiques et par des personnes incrédules qui les ont jugées absurdement exagérées et alarmistes. Pourtant, aujourd’hui, le bilan officiel de Covid-19 s’élève à environ 550 000 morts, un chiffre plus de deux fois supérieur à la limite supérieure de cette projection prétendument exagérée.

Dès le début, les « sceptiques du Covid » ont farouchement contesté ces chiffres officiels. Ils remarquaient la confusion considérable entre « mourir du Covid-19 » et « mourir avec le Covid-19 », arguant de manière plausible que ces diagnostics post-mortem sont souvent ambigus, de nombreux décès de personnes infectées étant principalement dus à d’autres facteurs. Mais il semble également assez probable que de nombreux décès dus à la Covid-19 n’ont pas été officiellement enregistrés comme tels. Compte tenu de ces problèmes de sur-estimation et de sous-estimation, la mesure la plus fiable est le nombre total de « décès excédentaires », c’est-à-dire ceux qui dépassent le chiffre normal pour une période donnée. Mais l’examen de ces estimations beaucoup plus solides du nombre réel de décès survenus au cours de l’épidémie actuelle révèle en fait un tableau bien pire que ces chiffres officiels.

Il y a deux mois, une grande équipe de près d’une douzaine de journalistes travaillant au Wall Street Journal publiait un article de 2 000 mots intitulé « The Covid-19 Death Toll Is Even Worse Than It Looks » qui analysait minutieusement les pertes mondiales, constatant que les chiffres du CDC concernant le nombre total de décès au cours des 11 premiers mois de 2020 suggéraient de sombres conclusions :

Rien qu’aux États-Unis, les données des Centers for Disease Control and Prevention font état de plus de 475 000 décès excédentaires jusqu’au début du mois de décembre, une période qui comprenait également environ 281 000 décès liés au Covid-19, selon l’Université Johns Hopkins. La pandémie a fait grimper les décès aux États-Unis d’au moins 10 % l’an dernier. Habituellement, le nombre de décès aux États-Unis augmente d’environ 1,6 % par an, en raison de la croissance et du vieillissement de la population.

Depuis cette date, notre décompte officiel des décès dus à la Covid-19 a presque doublé, de sorte que si le même ratio de décès « excédentaires » est resté inchangé, bien plus de 900 000 Américains sont maintenant morts des suites de l’épidémie. J’ai vu d’autres estimations nettement inférieures, mais même celles-ci indiquent que nous avons subi près de 800 000 décès supplémentaires au cours des douze premiers mois de l’épidémie, ce qui représente la plus grande perte de vies humaines de l’histoire nationale américaine, dépassant de loin le total combiné de toutes nos guerres étrangères, et même les quatre années sanglantes de notre guerre de Sécession, bien qu’il faille admettre qu’elles concernent une base de population beaucoup plus importante.

De plus, la lenteur de la mise en œuvre de notre programme national de vaccination garantit que ces totaux continueront à grimper pendant la majeure partie de l’année qui reste et qu’il est presque certain qu’ils dépasseront le million. Au printemps dernier, les prédictions selon lesquelles plus d’un million d’Américains mourraient en dépit de nos efforts sans précédent pour contrôler la maladie auraient pu être considérées comme de la pure folie, mais ces chiffres sont maintenant sur le point de devenir notre réalité. Nous ne devrions pas être surpris que le CDC ait estimé qu’à la mi-2020, l’espérance de vie des Américains avait déjà chuté d’une année entière, ce qui représente la plus forte baisse depuis la Seconde Guerre mondiale.

Un site Web de données reconnu propose un graphique pratique des chiffres mensuels de la mortalité :

Crédit : Our World in Data

Les mesures de santé publique mises en œuvre pour contrôler cette grave épidémie sont restées controversées dans divers milieux politiques, et je suis devenu quelque peu agnostique quant à l’impact relatif des différentes politiques telles que les confinements, le port du masque et le distanciation sociale. En effet, une analyse récente très longue et complète soutient que les confinements – du moins les confinements plutôt intermittents et peu enthousiastes utilisés dans tout l’Ouest – ont eu peu d’impact sur le nombre de décès. Mais il semble presque indéniable que sans une combinaison de ces diverses approches, notre bilan national de décès aurait été bien pire.

Je suis tout aussi ignorant des mérites concurrents des différents types de vaccins qui ont été produits à la hâte pour contrôler la maladie, mais sans ces vaccins, la majeure partie de notre population entière serait sûrement infectée au cours de l’année suivante ou plus. Bien que l’impact de la maladie soit très fortement lié à l’âge – le taux de mortalité des personnes de plus de 60 ans étant plus de cent fois supérieur à celui des personnes de moins de 40 ans – la grande majorité des études indiquent un taux moyen de mortalité général d’environ 0,5 % à 1,0 %. La simple arithmétique indique donc les vastes conséquences humaines avant d’obtenir une « immunité collective » sans vaccins dans notre population de 330 millions d’habitants.

Même en faisant abstraction du nombre considérable de morts américains, les conséquences sociales et économiques de l’épidémie de Covid-19 ont été énormes, constituant certainement l’événement le plus marquant de notre histoire nationale depuis la Grande Dépression ou la Seconde Guerre mondiale, peut-être même depuis la guerre de Sécession. Nous vivons probablement l’une de ces « discontinuités » massives qui finiront par séparer une section d’un épais manuel d’histoire américaine de la suivante. Et l’impact sur de nombreux autres pays du monde a été tout aussi important.

Que savaient les Chinois et quand l’ont-ils su ?

Selon le récit conventionnel largement accepté, l’épidémie initiale de Covid-19 a débuté fin 2019 dans la ville chinoise de Wuhan. Compte tenu des conséquences catastrophiques tant pour l’Amérique que pour le monde entier, nos principaux organes de presse et leurs équipes de journalistes d’investigation ont naturellement tout mis en œuvre au cours de l’année dernière pour établir la chronologie exacte de ces premiers jours cruciaux, également suscités par les accusations parfois téméraires de l’administration Trump et de ses alliés politiques. Comme je l’ai déjà écrit en avril 2020 :

Pour des raisons évidentes, l’administration Trump est devenue très désireuse de souligner les premiers faux pas et les retards dans la réaction chinoise à l’épidémie virale de Wuhan, et a vraisemblablement encouragé nos médias à diriger leur attention dans cette direction.

À titre d’exemple, l’unité d’enquête d’Associated Press a récemment publié une analyse assez détaillée de ces premiers événements, prétendument basée sur des documents confidentiels chinois. Intitulé de manière provocante « La Chine n’a pas averti le public de la probabilité d’une pandémie pendant six jours clés », l’article a été largement diffusé, notamment sous forme abrégée dans le New York Times et ailleurs. Selon cette reconstitution, le gouvernement chinois a pris conscience de la gravité de cette crise de santé publique le 14 janvier, mais a tardé à prendre des mesures importantes jusqu’au 20 janvier, période pendant laquelle le nombre d’infections s’est considérablement multiplié.

Le mois dernier, une équipe de cinq journalistes du WSJ a produit une analyse très détaillée et approfondie de 4 400 mots sur la même période, et le NYT a également publié une chronologie utile de ces premiers événements. Bien qu’il puisse y avoir quelques différences d’accentuation ou des désaccords mineurs, toutes ces sources médiatiques américaines s’accordent à dire que les autorités chinoises ont pris conscience de la grave épidémie virale à Wuhan entre le début et la mi-janvier, que le premier décès connu est survenu le 11 janvier, et qu’elles ont finalement mis en œuvre de nouvelles mesures de santé publique importantes plus tard au cours du même mois. Personne n’a apparemment contesté ces faits fondamentaux.

Le WSJ a continué à consacrer des ressources d’investigation considérables à cette même question, et en août 2020, une équipe de plusieurs journalistes a publié un autre rapport axé sur ces mêmes développements en Chine, que j’ai résumé ainsi :

De nombreuses publications ont documenté les graves erreurs commises par les États-Unis dans la lutte contre la maladie, mais ce rapport de 4 500 mots du WSJ s’est concentré sur la mauvaise gestion de l’épidémie initiale par les autorités chinoises. L’article révèle que les hauts responsables de la santé publique du Centre chinois de contrôle des maladies n’ont pris conscience de la situation que le 30 décembre, lorsqu’ils ont appris qu’au moins 25 cas suspects d’une maladie mystérieuse étaient apparus à Wuhan au cours de ce mois. Mais comme l’ont noté les auteurs, l’épidémie avait certainement commencé un peu plus tôt :

« Selon les chercheurs, même un Centre de Contrôle des Maladies chinois pleinement opérationnel aurait probablement manqué les tous premiers cas de coronavirus, qui ont probablement commencé à se propager autour de Wuhan en octobre ou novembre, très probablement chez des personnes qui n’ont jamais présenté de symptômes, ou qui en ont présenté mais n’ont jamais consulté de médecin. »

Mais l’analyse la plus détaillée et la plus exhaustive des circonstances de l’épidémie de Wuhan est apparue en dehors des médias traditionnels. Celle publiée en août et septembre derniers dans Quillette, un webzine indépendant très réputé. L’auteur en est Philippe Lemoine, un étudiant diplômé de Cornell originaire de France, et sa remarquable analyse de 31 000 mots, en quatre parties, reste l’ouvrage de référence sur le sujet :

Les deux premières parties de la série de Philippe Lemoine analysent de manière exhaustive les affirmations largement répandues de l’administration Trump et de ses alliés politiques selon lesquelles la Chine aurait d’une manière ou d’une autre tenté de  » couvrir «  l’épidémie virale initiale de Wuhan, ou retardé de manière déraisonnable la communication des faits cruciaux au monde extérieur. Il semble suivre scrupuleusement les méthodes scientifiques appropriées, évaluant soigneusement les sources souvent contradictoires et appliquant une bonne dose de logique et de bon sens. Dans certains cas, il tire des conclusions claires, mais le plus souvent, il se contente de probabilités raisonnables plutôt que d’hypothèses plus solides. Mais le résultat final de l’enquête est la démolition totale des arguments avancés contre la Chine.

Il est évident qu’il y a eu des retards inévitables dans la découverte et dans la réaction à une épidémie soudaine d’une maladie virale totalement inconnue et insoupçonnée, y compris de graves erreurs bureaucratiques ou des échecs politiques ; mais la même chose s’est produite lors de la réaction du gouvernement américain à notre propre épidémie de grippe porcine en 2009. Il note également que le Centre de Contrôle des Maladies américain dispose d’un budget 150 fois supérieur à celui de son homologue chinois et d’un personnel par habitant 25 fois plus important ; pourtant, les retards et les erreurs commises par les Américains pour détecter et contenir notre propre épidémie de Covid-19 ont été bien pires, malgré les nombreuses semaines d’avertissement dont nous disposions.

Sur la base de ces résultats, il ne semble pas y avoir la moindre raison légitime de critiquer vivement la Chine vue sa rapidité à alerter le monde sur la nouvelle et dangereuse maladie qui s’était déclarée dans l’une de ses plus grandes villes. Les recherches exhaustives menées par la suite par Lemoine, le WSJ et d’autres ont pleinement confirmé mon verdict initial d’avril 2020 :

Le 23 janvier, après seulement 17 décès, le gouvernement chinois a pris la décision surprenante de mettre en quarantaine les 11 millions d’habitants de la ville de Wuhan, ce qui a attiré l’attention du monde entier. Ils ont rapidement étendu cette politique aux 60 millions de Chinois de la province de Hubei, et peu de temps après, ils ont fermé l’ensemble de l’économie nationale et confiné 700 millions de Chinois chez eux, une mesure de santé publique probablement mille fois plus importante que tout ce qui avait été entrepris auparavant dans l’histoire de l’humanité. Soit les dirigeants chinois ont soudainement perdu la raison, soit ils ont considéré ce nouveau virus comme une menace nationale absolument mortelle, qu’il fallait contrôler à tout prix.

Compte tenu de ces actions spectaculaires menées par la Chine et des gros titres internationaux qu’elles ont suscités, les accusations actuelles des responsables de l’administration Trump selon lesquelles la Chine aurait tenté de minimiser ou de dissimuler la gravité de l’épidémie sont si ridicules qu’elles défient toute rationalité. En tout état de cause, le dossier montre que le 31 décembre, les Chinois avaient déjà alerté l’Organisation mondiale de la santé de l’étrange nouvelle maladie, et les scientifiques chinois ont publié le génome complet du virus le 12 janvier, permettant ainsi la production de tests de diagnostic dans le monde entier.

Les accusations de fuite provenant d’un laboratoire chinois

Les affirmations selon lesquelles les Chinois n’avaient pas réussi à avertir le monde en temps voulu de la nouvelle menace mortelle sont devenues omniprésentes dans les médias influencés par les Américains, mais la faiblesse de ces accusations mensongères flagrantes a rapidement conduit les partisans de Trump à commencer à promouvoir des affirmations bien plus choquantes. Comme je l’ai écrit l’année dernière :

Je ne pense pas que ces faits particuliers soient très contestés, sauf parmi les partisans les plus aveuglés, et l’administration Trump reconnaît probablement qu’il est désespérant d’argumenter autrement. Cela peut expliquer sa récente réorientation vers un récit beaucoup plus explosif et controversé, à savoir l’affirmation que le Covid-19 pourrait être le produit de la recherche chinoise sur les virus mortels dans un laboratoire de Wuhan, ce qui suggère que le sang de centaines de milliers ou de millions de victimes dans le monde sera sur les mains des Chinois. Des accusations dramatiques soutenues par une puissance médiatique internationale écrasante peuvent avoir un profond retentissement dans le monde entier.

Les reportages parus dans le Wall Street Journal et le New York Times ont été raisonnablement cohérents. De hauts responsables de l’administration Trump ont désigné le Wuhan Institute of Virology, un important laboratoire biologique chinois, comme la source possible de l’infection, le virus mortel ayant été libéré accidentellement et s’étant ensuite propagé d’abord en Chine, puis dans le monde entier. Trump lui-même a exprimé publiquement des soupçons similaires, tout comme le secrétaire d’État et ancien directeur de la CIA, Mike Pompeo, dans une interview à FoxNews. Des poursuites privées de plusieurs milliards de dollars ont déjà été engagées contre la Chine par des militants de droite et les sénateurs républicains Tom Cotton et Lindsey Graham ont formulé des demandes gouvernementales similaires.

En quelques semaines, ces affirmations étaient déjà fortement implantées dans l’opinion publique américaine :

Selon un sondage réalisé à la fin du mois d’avril, 45 % des Américains pensaient que le virus mortel provenait « probablement » ou « certainement » d’un tel laboratoire, et 74 % des républicains étaient de cet avis.

Bien qu’elle ait été rapidement mise de côté par des controverses politiques nationales plus récentes, l’hypothèse de la fuite du laboratoire de Wuhan a à peine disparu du débat public. Il y a quelques jours à peine, le Wall Street Journal publiait en tête de sa page d’opinion un article de son principal chroniqueur économique, Holman W. Jenkins, Jr, intitulé « Wuhan Lab Theory a Dark Cloud on China » (La théorie du laboratoire de Wuhan, un nuage sombre sur la Chine), réitérant une fois de plus ces soupçons largement répandus. La veille, un chroniqueur du Washington Post, Josh Rogin, avait décidé de relancer ses précédentes allégations dans le même sens.

L’année dernière, les principaux médias américains avaient fait la promotion de ces théories en citant des sources gouvernementales venant des services de renseignement. Dans une interview, Trump lui-même avait désigné le laboratoire de Wuhan comme la source du virus, une conclusion que Pompeo a immédiatement affirmé être soutenue par « d’énormes preuves ». Pourtant, absolument aucune preuve de ce type n’a jamais été fournie.

En effet, curieusement, ce type d’accusations a commencé à circuler dans les médias sociaux et sur Internet dès janvier, presque aussitôt que la nouvelle épidémie à Wuhan a attiré l’attention du monde entier. Ces affirmations ont ensuite été reprises et régurgitées par des médias et des experts américains hostiles à la Chine, mais plus d’un an plus tard, aucune preuve substantielle n’a jamais été présentée. Ainsi, l’article le plus récent du WSJ s’appuyait uniquement sur des insinuations et des déclarations de suspicion sans citer un seul fait, une base étonnante pour des accusations aussi monumentales de culpabilité chinoise pour la morts de plus de 2,5 millions de personnes dans le monde.

La raison évidente d’une telle circonspection est que le dossier réel est extrêmement faible, presque inexistant. La troisième partie de la série Quillette de Lemoine, parue en septembre dernier et comptant 8 000 mots, a presque complètement démoli les prétendues preuves. Comme je l’ai écrit une semaine plus tard :

En lisant cette analyse, j’ai été frappé à plusieurs reprises par la nature extrêmement fragile des preuves utilisées pour accuser la Chine. L’une des théories les plus largement citées impliquant le laboratoire de Wuhan n’était apparemment basée sur rien de plus que des rumeurs non fondées circulant dans les médias sociaux, tandis qu’un article important de National Review a modifié ses citations centrales en omettant des phrases qui en changeaient complètement le sens. Ces dernières années, nos médias ont férocement ridiculisé les conspirationnistes fous qui prétendent que la plupart de nos fusillades de masse sont des canulars médiatiques perpétrés par des « acteurs » ou que « personne n’est mort à Sandy Hook ». Mais une grande partie des principales preuves pointant vers la culpabilité de la Chine dans le désastre mondial du Covid-19 semblent tout aussi vides de sens.

La contre-propagande pro-chinoise

Cependant, l’absence de preuve ne constitue pas une preuve en elle-même, et bien qu’il n’y ait pratiquement aucune preuve solide qu’une fuite du laboratoire de Wuhan soit à l’origine de l’épidémie, cette installation scientifique est spécialisée dans les virus de chauve-souris, qui sont étroitement liés à la Covid-19, ce qui a naturellement suscité des soupçons raisonnables, même chez les personnes impartiales. Lemoine a peut-être démystifié efficacement un assortiment considérable d’affirmations extrêmement faibles, voire frauduleuses, mais cela ne réfute guère l’hypothèse controversée.

Dans ces circonstances, nous ne devrions pas être surpris que les partisans engagés de la Chine aient rapidement commencé à promouvoir leurs propres théories et contre-récits, destinés à contrer les accusations sur laboratoire de Wuhan. Mais dans la plupart des cas, les arguments qu’ils ont avancés étaient encore plus faibles ou plus ridicules que ceux de leurs adversaires anti-chinois, ce qui souligne peut-être la qualité généralement médiocre de la propagande pro-chinoise.

L’une des théories les plus répandues, qui avait commencé à circuler sur Internet au début du mois de mars, suggérait que le virus Covid-19 avait ses origines en dehors de la Chine et qu’il était en réalité présent aux États-Unis pendant une grande partie de l’année 2019 ; la maladie aurait ensuite été accidentellement apportée à Wuhan par des visiteurs américains, provoquant ainsi l’épidémie chinoise. Comme les accusations anti-chinoises avaient désigné le laboratoire de Wuhan comme la source probable du virus, les partisans de la Chine ont renvoyé l’ascenseur, suggérant que l’infection mortelle s’était en quelque sorte échappée de Ft. Detrick, le principal centre de recherche américain sur la guerre biologique. Au cours de l’été 2019, l’Amérique a lu une rafale de reportages sur les « décès dus au vapotage » et ceux-ci ont été cités comme des décès mal diagnostiqués dus à la Covid-19, et la fermeture temporaire de Ft. Detrick pendant quelques mois au cours de l’été est devenue la preuve d’une fuite venant du laboratoire. [Whitney Webb argumente pourtant avec force, NdT]

Cependant, cette théorie n’a absolument aucun sens logique. Le fait le plus crucial concernant le virus de la Covid-19 est que le virus est extrêmement contagieux dans des conditions normales, et qu’une fois qu’il s’est établi dans une communauté, le nombre de personnes infectées aura tendance à doubler tous les trois à cinq jours en l’absence de mesures de santé publique strictes. Ainsi, l’infection d’une minuscule poignée d’Américains en janvier ou février a entraîné d’énormes épidémies régionales en mars et avril, avec des milliers de décès, et des hôpitaux surchargés présentant des scènes dignes de l’Enfer de Dante. Si un nombre significatif d’Américains avait déjà été infecté à la fin de l’été 2019, l’épidémie gigantesque qui en aurait résulté et le nombre considérable de morts à la fin de cette année-là auraient tellement dominé nos titres de presse que personne n’aurait prêté attention aux développements internationaux en provenance de Wuhan.

Le même argument s’applique aux affirmations selon lesquelles un seul échantillon d’eau usée aurait révélé des traces du virus à Barcelone en mars 2019. Les tests de laboratoire produisent parfois des faux positifs, et comme aucun autre échantillon n’a été détecté dans cette ville au cours des huit mois qui ont suivi, une erreur de test semble l’explication la plus logique.

Il existe par contre des preuves d’eau usée beaucoup plus crédibles montrant que le virus était déjà présent en Italie en décembre 2019 et qu’un Français avait également été infecté à cette date, un peu plus tôt qu’on ne le pensait auparavant. Mais l’hypothèse actuelle est que le patient zéro a été infecté à Wuhan fin octobre ou début novembre, ce qui laisse quelques mois aux premiers porteurs du virus pour atteindre ces autres villes, ce qui ne semble guère impossible. Et à la seule exception de l’échantillon d’eaux usées de Barcelone, totalement anormal, prélevé en mars 2019, il n’existe aucune preuve solide de la présence du virus dans le monde avant son apparition initiale à Wuhan.

Comme exemple extrême du genre de spéculation insensée parfois promue sur Internet, une étude publiée suggère qu’au moins 2 % de l’ensemble de la population californienne avait déjà été infectée le 13 décembre 2019. Cependant, l’un des auteurs a admis par la suite que la méthode de test utilisée n’était peut-être pas fiable, et je pense que si 800 000 Californiens avaient déjà souffert de la Covid-19 à une date aussi précoce, nous aurions sûrement remarqué quelque chose.

Certains partisans de ces théories marginales pro-chinoises ont avancé que le virus aurait pu être à l’origine inoffensif ou seulement légèrement contagieux alors qu’il circulait en Amérique en 2019, et qu’il n’aurait ensuite muté dans sa forme dangereuse actuelle qu’après son arrivée à Wuhan ; mais il s’agit évidemment d’un raisonnement ad hoc. Quoi qu’il en soit, à la seule exception de ce seul résultat discordant de Barcelone, les tests sur les eaux usées n’ont pas permis de trouver de traces fiables du virus où que ce soit dans le monde avant l’épidémie de Wuhan.

Affirmations et contre-affirmations scientifiques

Bien que la circulation de ces attaques faibles et contradictoires contre l’hypothèse de la fuite du laboratoire de Wuhan ait été confinée à des points de vue marginaux, des scientifiques de renom ont fait des déclarations plus radicales sur le même sujet, affirmant que la structure de la Covid-19 était clairement d’origine naturelle, et non pas produit dans un laboratoire. Par exemple, un article de 3 000 mots publié dans Nature, l’une des plus importantes revues scientifiques au monde, a été régulièrement cité comme réfutant toute origine artificielle, les cinq co-auteurs réputés donnant du poids à ces affirmations. Cette analyse a été initialement publiée à la mi-février et, à peu près au même moment, The Lancet, une autre publication faisant autorité, publiait également la déclaration publique de 27 scientifiques adoptant une position similaire tout en condamnant les « théories du complot » suggérant une origine de laboratoire. Toutefois, l’impact de cette dernière déclaration a été considérablement réduit lorsqu’il est apparu que le principal organisateur, le zoologiste Peter Daszak, était lui-même depuis longtemps étroitement associé au laboratoire de Wuhan suspecté, et qu’il avait en effet précédemment canalisé des fonds américains vers ses recherches virales.

Peut-être que ces démentis catégoriques de toute origine humaine possible sont corrects, et je n’ai pas l’expertise professionnelle en virologie ou en microbiologie pour les évaluer correctement. Mais les scientifiques vivent dans le monde réel, et on pourrait facilement imaginer que les accusations sauvages de l’administration Trump – elle-même peu populaire dans les cercles académiques – auraient poussé divers chercheurs à tenter de désamorcer le conflit international potentiellement dangereux qui se profilait en affirmant que le virus était manifestement naturel, même si les preuves réelles semblaient beaucoup moins claires.

Dans le même temps, les antécédents des principaux défenseurs scientifiques qui prennent le parti opposé de cette question litigieuse soulèvent des soupçons encore plus sérieux. Il existe sur Internet un grand nombre de travaux affirmant que le virus présentait des signes révélateurs de bio-ingénierie artificielle, avec des signes particuliers désignant le laboratoire de Wuhan comme le créateur. Mais il semblerait que la majeure partie de ces documents soit basée sur les travaux d’un groupe anonyme de chercheurs se faisant appeler « Project Evidence » ou sur ceux d’un entrepreneur en biotechnologie jusqu’alors un obscur blogueur à temps partiel. M. Lemoine a soigneusement examiné ces preuves, les a jugées assez faibles et a formulé quelques objections raisonnables à ces théories.

Bien qu’il me soit impossible d’évaluer correctement des affirmations aussi contradictoires, mes doutes les plus forts vont dans une direction complètement différente. Comme je l’ai écrit à l’époque :

Lemoine semble être un auteur très prudent et il évite soigneusement de biaiser son importante analyse en suggérant une quelconque mauvaise foi ou fraude dans le travail qu’il examine, mais au vu de l’histoire des deux dernières décennies, nous ne pouvons guère ignorer cette possibilité. Notre désastreuse guerre d’Irak a été encouragée par des accusations sciemment fausses concernant les armes de destruction massive de Saddam, et le canular tout aussi farfelu du Russiagate agite la politique américaine depuis plus de trois ans. Les agences de renseignement gouvernementales disposent de ressources et d’une expertise considérable pour fabriquer des preuves, puis promouvoir efficacement leurs concoctions par le biais de leur réseau de journalistes amis. Nous ne devrions guère être surpris si de tels moyens ont été employés pour rediriger la responsabilité politique d’une catastrophe mondiale coûtant plusieurs milliards de dollars.

Lorsqu’un groupe entièrement anonyme de chercheurs prétendument indépendants consacre beaucoup de temps et d’efforts à la publication sur Internet d’une série de résultats scientifiques qui correspondent si exactement aux accusations de propagande agressive d’un président américain et de son appareil de sécurité nationale, d’énormes soupçons semblent justifiés. N’est-ce pas exactement le genre de projet de propagande que l’on s’attendrait normalement à voir entrepris par nos agences de renseignement, notamment la CIA, qui, tout récemment, était dirigée par Pompeo, le principal partisan de l’hypothèse de la fuite du laboratoire de Wuhan ?

Ou prenez l’autre source scientifique principale, un individu nommé Yuri Deigin, jusqu’alors presque inconnu du monde, sauf par ses blogs occasionnels dans le domaine sans rapport de la gérontologie. Le 22 avril, une semaine à peine après que Trump, Pompeo et d’autres hauts fonctionnaires ont commencé à lancer leurs accusations spectaculaires, Deigin a publié sur Medium un article massif de 16 000 mots, contenant un océan de diagrammes, de tableaux et de graphiques colorés et produits de manière très professionnelle, présentant exactement les mêmes arguments, mais en les détaillant de manière extrêmement scientifique. Aucun autre auteur n’étant mentionné, nous devons supposer qu’un seul individu, à l’esprit indépendant, a décidé de mettre de côté son travail habituel et de déployer des efforts aussi héroïques pour enquêter, rédiger et produire cet énorme rapport de recherche, simplement parce qu’il s’intéressait de manière désintéressée aux véritables origines de l’épidémie de Covid-19, qui n’était devenue une question importante pour les Américains que le mois précédent.

C’est peut-être exactement ce qui s’est passé, mais j’ai des doutes. J’ai lu attentivement l’intégralité du document de Deigin peu de temps après sa publication, et je l’ai trouvé exceptionnellement impressionnant, beaucoup, beaucoup plus long et complet que l’article contraire publié par ces cinq universitaires dans Nature le mois précédent. L’analyse de Deigin était tellement détaillée et exhaustive que l’on pouvait penser, à première vue, qu’elle était le fruit de plusieurs mois d’efforts dévoués de la part d’une grande équipe de professionnels de haut niveau, plutôt qu’une simple entreprise de type amateur menée par un blogueur solitaire à temps partiel ; et je soupçonne fortement que la première possibilité soit la réalité.

La science fonctionne selon le système de l’honneur, et un article de recherche devrait être jugé sur ses propres mérites plutôt que d’être rejeté si les auteurs sont des anonymes ou des individus auparavant obscurs. Mais les agences internationales de renseignement fonctionnent évidemment selon des règles totalement différentes, et nous devons devenir très méfiants lorsque des résultats de recherche étonnamment détaillés apparaissent soudainement sur Internet et correspondent si exactement aux objectifs actuels de la CIA ou de ses divers homologues. Mais si les auteurs et leurs éditeurs ont déjà une réputation bien établie à protéger, nous pouvons supposer qu’ils seraient beaucoup moins susceptibles de servir de façade à une propagande noire et à une désinformation scientifique commanditées par un gouvernement.

Les grands événements politiques sont toujours en compétition pour toucher l’esprit éphémère d’un public américain volage. Les manifestations politiques urbaines massives qui ont suivi la mort de George Floyd, le 25 mai, lors de sa garde à vue à Minneapolis, ont rapidement fait oublier la controverse sur le laboratoire de Wuhan. Elles ont ensuite été suivies par la focalisation nationale sur la campagne de réélection présidentielle houleuse de Trump et l’âpre conflit dans les médias sur la fraude électorale présumée qui a produit un résultat contesté et de la colère. Mais le 4 janvier, le débat sur les véritables origines de la Covid-19 semblait sur le point d’être relancé par un article de couverture dans le New York magazine, pour être immédiatement submergé et oublié dans le sillage des manifestations du Capitole deux jours plus tard, des arrestations qui en ont résulté et la répression nationale si lourdement couverte par les médias.

L’auteur de cet article massif mais largement ignoré de 12 000 mots intitulé « The Lab-Leak Hypothesis » est Nicholson Baker, un romancier éminent et un intellectuel public libéral, pas vraiment un néoconservateur ou un partisan de Trump et il est peu probable qu’il ait agi comme façade pour les agences de renseignement américaines. Bien qu’il ne possède pas d’expertise professionnelle en la matière, il semble être un profane sincère et intelligent, ce qui constitue en fait une force plutôt qu’une faiblesse. Au lieu d’essayer d’aveugler ses lecteurs avec la science d’une collection vertigineuse de références techniques, de tableaux colorés et de graphiques complexes – que 99% de son public aurait été incapable d’interpréter ou de vérifier facilement – il a plutôt rapporté sans détour les résultats de ses discussions avec un certain nombre d’universitaires réputés, ainsi que ses propres conclusions.

L’hypothèse de la fuite de laboratoire

Nicholson Baker n’est peut-être pas un virologue professionnel ou un expert en guerre biologique, mais au début de l’épidémie de Covid-19, il venait d’achever « Baseless », un long récit non fictionnel sur les secrets de la sécurité nationale américaine, qui a été publié en juillet 2020 et a reçu des critiques élogieuses. L’un de ses principaux sujets était un compte rendu de l’énorme programme de recherche américain des années 1950 sur les armes biologiques, qui s’était vu accorder des ressources et une importance équivalentes à celles de nos efforts en matière d’armes nucléaires. Sur la base de ses années de recherche, l’auteur n’est pas un néophyte complet sur les questions de guerre biologique et est également pleinement conscient de notre propre longue histoire d’accidents de laboratoire, qui ont fait un certain nombre de victimes. Il était donc naturellement attentif à la possibilité qu’un accident similaire se soit produit à Wuhan, qui abrite l’installation la plus sécurisée de Chine pour ce même type de produit.

Comme il l’explique dans son très long article, de nombreux scientifiques compétents avaient eu des pensées similaires lors de l’épidémie initiale de Wuhan, et considéraient le scénario de la fuite comme très plausible. En effet, l’un des premiers articles évoquant cette possibilité a été publié par un scientifique chinois de renom avant d’être rapidement retiré sous la pression du gouvernement, et un article d’un chercheur taïwanais a adopté la même position et a rapidement subi le même sort. Plusieurs scientifiques américains parfaitement respectables avaient des opinions similaires, mais comme l’a expliqué l’un d’entre eux, les accusations publiques irréfléchies de Trump et Pompeo avaient rendu ces idées « toxiques » dans leurs cercles universitaires.

Baker semble scrupuleusement équilibré dans sa présentation, soulignant que de nombreux autres scientifiques ont adopté la position tout à fait contraire selon laquelle le virus est très probablement naturel, tandis que les membres honnêtes des deux camps rivaux ont reconnu qu’aucun des deux cas n’a été solidement établi. Mais lui-même penchait fortement pour une origine artificielle, soulignant l’efficacité apparemment remarquable avec laquelle le Covid-19 se propage et attaque le corps humain. Il a donc estimé qu’une fuite en laboratoire était la source la plus probable, et son opinion mûrement réfléchie ne peut être facilement rejetée.

Envisager une attaque américaine de guerre biologique

La plus grande faiblesse de l’analyse exhaustive de Baker n’est pas la théorie controversée qu’il examine soigneusement, mais la possibilité encore plus controversée qu’il semble ignorer totalement. À un moment donné, il note les caractéristiques remarquables de l’agent pathogène, dont l’ensemble des caractéristiques lui permettait de cibler si efficacement les humains et qui était apparu pour la première fois dans une ville possédant l’un des très rares laboratoires mondiaux engagés dans exactement ce type de recherche virale, terminant son paragraphe par la phrase « Quelles sont les probabilités ? ». Mais d’autres coïncidences encore plus invraisemblables sont entièrement exclues de sa discussion, et il en est de même pour Lemoine.

Ces deux auteurs semblent supposer qu’il n’existe que deux scénarios possibles : un virus naturel apparu soudainement à Wuhan fin 2019 ou la fuite accidentelle de laboratoire d’un agent pathogène amélioré dans cette même ville. Mais il existe également un troisième cas de figure évident, clairement suggéré par l’accent mis par Baker sur le programme de guerre biologique très actif des États-Unis, dont il a longuement parlé à la fois dans son long article et dans son livre très apprécié. Nous devons certainement envisager la possibilité que l’épidémie de Covid-19 n’était pas du tout accidentelle, mais constituait au contraire une attaque délibérée contre la Chine, survenant à l’apogée de la tension internationale avec l’Amérique, et suggérant donc que des éléments de notre propre appareil de sécurité nationale sont les suspects les plus évidents. Compte tenu des réalités de l’industrie de l’édition, toute exploration sérieuse d’un tel scénario aurait probablement empêché la parution des importants articles de Baker ou de Lemoine dans toute publication respectable, ce qui explique peut-être ce silence. Mais comme je l’ai soutenu dans ma longue série American Pravda, de nombreux récits historiques qui ont été mis sur liste noire pour exactement ce genre de raisons semblent tout à fait susceptibles d’être vrais.
Comme je l’avais noté dans mon article d’avril :

Bien que le coronavirus ne soit que modérément mortel, ayant apparemment un taux de létalité de 1 % ou moins, il est extrêmement contagieux, y compris pendant une période pré-symptomatique prolongée et également parmi les porteurs asymptomatiques. Ainsi, certaines parties des États-Unis et de l’Europe subissent actuellement de lourdes pertes, tandis que les politiques adoptées pour contrôler la propagation dévastent leurs économies nationales. Bien qu’il soit peu probable que le virus tue plus qu’une petite partie de notre population, nous avons vu à notre grand désarroi comment une épidémie majeure peut si facilement anéantir toute notre vie économique.

En janvier, les journalistes qui rendaient compte de la crise sanitaire croissante en Chine soulignaient régulièrement que la mystérieuse nouvelle épidémie virale était apparue au pire endroit et au pire moment possible, dans le grand centre de transport de Wuhan, juste avant les vacances du Nouvel An lunaire, alors que des centaines de millions de Chinois se rendent normalement dans leurs familles éloignées pour la fête, ce qui risquait de propager la maladie dans tout le pays et de provoquer une épidémie permanente et incontrôlable. Le gouvernement chinois a évité ce sinistre destin en prenant la décision sans précédent d’arrêter l’ensemble de son économie nationale et de confiner 700 millions de Chinois chez eux pendant plusieurs semaines. Mais la catastrophe semble avoir été très proche, et si Wuhan était resté ouvert quelques jours de plus, la Chine aurait facilement pu subir une dévastation économique et sociale à long terme. Le moment où se produit une fuite accidentelle de laboratoire est évidemment totalement aléatoire.

Pourtant, l’épidémie semble avoir commencé pendant la période précise la plus susceptible de causer des dommages à la Chine, la pire fenêtre possible sur dix ou peut-être trente jours. Comme je l’ai indiqué en janvier, je n’ai trouvé aucune preuve solide que le coronavirus soit une arme biologique, mais si c’était le cas, il est très peu probable que le moment de sa diffusion ait été accidentel.

Il faut également tenir compte des vagues précédentes d’autres épidémies virales malheureuses qui ont récemment ravagé la Chine :

[D]urant les deux années précédentes, l’économie chinoise avait déjà subi de sérieux coups portés par d’autres nouvelles maladies mystérieuses, bien que celles-ci aient ciblé les animaux d’élevage plutôt que les humains. En 2018, un nouveau virus de la grippe aviaire a balayé le pays, éliminant une grande partie de l’industrie avicole chinoise, et en 2019, l’épidémie virale de grippe porcine a dévasté les élevages de porcs chinois, détruisant 40 % de la principale source intérieure de viande du pays, avec des accusations répandues disant que cette dernière maladie était propagée par de mystérieux petits drones. Mes journaux du matin ont à peine parlé de ces importantes histoires économiques, notant juste que l’effondrement soudain d’une grande partie de la production alimentaire nationale chinoise pourrait s’avérer un énorme avantage pour les exportations agricoles américaines au plus fort de notre conflit commercial, mais je n’en avais jamais considéré les implications évidentes. Ainsi, pendant trois années consécutives, la Chine a été gravement touchée par de nouvelles maladies virales étranges, bien que seule la plus récente ait été mortelle pour les humains. Cette preuve n’est que circonstancielle, mais le modèle semble très suspect.

Une autre coïncidence encore plus remarquable a reçu une bien plus grande diffusion, devenant un élément de base des « théories du complot » anti-américaines et entraînant même un incident diplomatique impliquant le ministère chinois des affaires étrangères.

Selon la chronologie actuelle largement acceptée, l’épidémie de Covid-19 a débuté à Wuhan fin octobre ou début novembre 2019. Mais les Jeux militaires mondiaux se déroulaient également à Wuhan pendant cette même période, se terminant fin octobre, et 300 militaires américains y ont participé. Comme je l’ai souligné à plusieurs reprises dans mes articles et commentaires depuis plus d’un an, comment les Américains réagiraient-ils si 300 militaires chinois avaient effectué une visite prolongée à Chicago et que, peu après, une épidémie mystérieuse et mortelle avait soudainement éclaté dans cette ville ?

Il aurait sûrement été très facile pour nos services de renseignement de glisser quelques-uns de leurs agents dans ce grand contingent militaire américain, et la présence de plusieurs milliers de militaires étrangers, se déplaçant dans la grande ville et faisant du tourisme, aurait été idéalement adaptée pour servir de couverture à la diffusion discrète d’une arme biologique virale hautement infectieuse. Rien de tout cela ne constitue une preuve, mais la coïncidence chronologique est tout à fait remarquable.

Cette spéculation intrigante est incluse dans un très long article d’un obscur et excentrique expatrié américain vivant en Chine que nous avons republié sur notre site Web, le 14 février 2020. Fin janvier, nous avions déjà publié une douzaine d’articles et de billets sur l’épidémie de coronavirus, puis nous en avons ajouté beaucoup d’autres à la mi-février. Ces articles ont totalisé des dizaines de milliers de mots et ont suscité un demi-million de mots de commentaires supplémentaires, faisant probablement de notre site Web la principale source en langue anglaise pour cette perspective particulière sur l’épidémie mortelle, ce matériel ayant finalement attiré plusieurs centaines de milliers de pages vues. L’article suggérant que les visiteurs américains à Wuhan avaient déclenché la maladie est rapidement devenu l’un de nos articles les plus populaires, avec plus de 90 000 pages vues et 110 000 mots de commentaires, une grande partie de l’intérêt provenant de la Chine elle-même. Puis, une semaine plus tard, les principaux journaux gouvernementaux chinois, tels que le Quotidien du peuple et le Global Times, ont commencé à rapporter la même histoire, citant les spéculations croissantes sur les sites de médias sociaux chinois. À la mi-mars, le porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères a publié sur Twitter des liens vers des articles étrangers reprenant ces mêmes points, ce qui a suscité une attention considérable, conduisant l’administration Trump à convoquer l’ambassadeur chinois et à exiger des excuses officielles.

Cette dernière séquence d’événements est soigneusement relatée dans un rapport massif de 17 000 mots et 54 pages publié il y a quelques semaines par le DFRLab, une unité de recherche axée sur les médias sociaux au sein de l’establishment de The Atlantic Council, le travail étant basé sur neuf mois de recherche et de préparation par une douzaine d’employés, avec une équipe d’investigation d’Associated Press. L’étude semblait avoir pour but de suivre l’apparition et la diffusion sur Internet d’un large éventail de « théories du complot » prétendument fausses ou infondées concernant l’épidémie de Covid-19, et les journalistes d’AP n’ont pas tardé à publier les résultats, dénonçant les « super-spreaders » de ces croyances prétendument fallacieuses et potentiellement dangereuses.

Mais si ce projet a produit un recueil chronologique très utile et les références des sources des divers récits non orthodoxes entourant la maladie, dont beaucoup étaient certainement erronés ou invraisemblables, peu d’arguments de réfutation efficaces ont été fournis, notamment en ce qui concerne le timing extrêmement suspect de la présence militaire américaine à Wuhan. Le blogueur Steve Sailer et d’autres ont souvent ridiculisé cette technique de réfutation avec laquelle il suffit de simplement décrire une théorie non conventionnelle pour qu’elle soit considérée comme définitivement réfuté.

Bien que l’équipe de The Atlantic Council/Associated Press comprenait certainement de nombreux chercheurs, journalistes et rédacteurs compétents dans le domaine des médias sociaux, rien n’indique que l’une de ces personnes possédait des références sérieuses en matière de sécurité nationale, et encore moins une expertise spécialisée dans ce sujet obscur qu’est la guerre biologique. Cela peut contribuer à expliquer pourquoi le lourd rapport qui a fait appel à des ressources aussi considérables est presque entièrement descriptif et fait si peu d’efforts pour analyser ou évaluer la plausibilité des divers « récits complotistes » contradictoires qu’il traite pourtant longuement. En revanche, le point de vue très différent d’une personne apparemment très au fait du sujet s’est limité à des commentaires informels laissés dans un coin obscur d’Internet.

La guerre biologique est un sujet hautement technique, et il est peu probable que les personnes possédant une telle expertise fassent candidement état de leurs activités de recherche classifiées dans les pages de nos grands journaux, et peut-être encore moins après que le professeur Lieber fut traîné en prison. Mes propres connaissances sont nulles. Mais à la mi-mars, je suis tombé sur plusieurs commentaires extrêmement longs et détaillés sur l’épidémie de coronavirus qui avaient été postés sur un petit site Web par un individu se faisant appeler « OldMicrobiologist » et qui prétendait être un vétéran retraité ayant travaillé quarante ans dans la biodéfense américaine. Le style et les détails de ses documents m’ont paru tout à fait crédibles et, après une enquête plus poussée, j’ai conclu qu’il y avait de fortes chances que ses antécédents soient exactement ceux qu’il avait décrits.

J’ai pris des dispositions pour republier ses commentaires sous la forme d’un article de 3 400 mots, qui a rapidement attiré un grand nombre de visiteurs et 80 000 mots de commentaires supplémentaires. Bien que l’auteur ait souligné l’absence de preuves tangibles, il a déclaré que son expérience l’a conduit à soupçonner fortement que l’épidémie de coronavirus était effectivement une attaque américaine de guerre biologique contre la Chine, probablement menée par des agents introduits dans ce pays sous le couvert des Jeux militaires qui se sont tenus à Wuhan à la fin du mois d’octobre, le genre d’opération de sabotage que nos agences de renseignement ont déjà entrepris ailleurs. Il a notamment souligné qu’une létalité élevée était souvent contre-productive pour une arme biologique, car l’affaiblissement ou l’hospitalisation d’un grand nombre d’individus peut imposer des coûts économiques bien plus importants à un pays qu’un agent biologique qui inflige simplement un nombre équivalent de décès. Selon lui, « une maladie à forte transmissibilité et à faible létalité est parfaite pour ruiner une économie », ce qui suggère que les caractéristiques apparentes du coronavirus étaient proches de l’optimum à cet égard. Les personnes intéressées devraient lire son analyse et évaluer par elles-mêmes sa crédibilité et sa force de persuasion.

Au cours du mois de janvier, les médias américains, y compris ceux placés sous l’autorité du secrétaire d’État et ancien directeur de la CIA, Mike Pompeo, ont commencé à attirer l’attention sur le laboratoire de Wuhan comme source potentielle de l’épidémie virale, tandis que les journalistes contestant ce récit et tentant d’évoquer d’autres possibilités ont eu de sérieuses difficultés à faire publier leurs articles sur des sites Web alternatifs :

L’étude scientifique du coronavirus avait déjà mis en évidence son origine dans un virus de chauve-souris, ce qui avait conduit les médias à spéculer sur le fait que les chauves-souris vendues comme nourriture sur les marchés ouverts de Wuhan avaient été le vecteur initial de la maladie. Entre-temps, les vagues orchestrées d’accusations anti-chinoises avaient mis l’accent sur les recherches menées par les laboratoires chinois sur cette même source virale. Mais nous n’avons pas tardé à publier un long article de la journaliste d’investigation Whitney Webb fournissant de nombreuses preuves des énormes efforts de recherche américains en matière de guerre biologique, qui se sont également concentrés pendant des années sur les virus de chauve-souris. Webb était alors associée à MintPress News, mais ce site a étrangement refusé de publier son important article, peut-être par peur des graves soupçons qu’il faisait peser sur le gouvernement américain sur une question aussi importante. Ainsi, sans le bénéfice de notre plate-forme, sa contribution majeure au débat public aurait pu être relativement peu lue.

Les nombreux documents recueillis par les chercheurs de The Atlantic Council ont apporté un soutien supplémentaire à un point important que j’avais soulevé en avril dernier concernant la nature curieuse de la couverture journalistique en début de Covid-19 :

Un aspect intriguant de la situation est que presque dès le premier moment où les rapports de l’étrange nouvelle épidémie en Chine ont atteint les médias internationaux, une vaste campagne orchestrée a été lancée sur de nombreux sites Web et plate-formes de médias sociaux pour identifier la cause comme étant une arme biologique chinoise libérée négligemment dans son propre pays. Pendant ce temps, l’hypothèse beaucoup plus plausible selon laquelle la Chine était la victime plutôt que l’auteur de l’attaque n’a reçu pratiquement aucun soutien organisé où que ce soit, et n’a commencé à prendre forme qu’au fur et à mesure que je trouvais et republiais des documents pertinents, généralement tirés de milieux très obscurs et souvent rédigés de manière anonyme. Il semblait donc que seule la partie hostile à la Chine menait une guerre de l’information active. L’apparition de la maladie et le lancement quasi simultané d’une campagne de propagande aussi importante ne prouvent pas nécessairement qu’une véritable attaque de guerre biologique a eu lieu, mais je pense qu’ils tendent à étayer une telle théorie.

Alors les preuves ?

Toutes les preuves présentées jusqu’à présent n’étaient que circonstancielles, établissant avec force que des éléments de l’establishment de la sécurité nationale américaine avaient les moyens, le motif et l’opportunité d’organiser une attaque de guerre biologique à Wuhan. Cependant, en avril, des faits supplémentaires sont apparus, que certains ont qualifiés de « preuves irréfutables » de ce scénario inquiétant :

Mais les conséquences horribles de l’inaction ultérieure de notre propre gouvernement étant évidentes, des éléments au sein de nos agences de renseignement ont cherché à démontrer qu’ils n’étaient pas ceux qui dormaient aux commandes. Au début du mois, un reportage d’ABC News citait quatre sources gouvernementales distinctes pour révéler que, dès la fin novembre, une unité spéciale de renseignement médical au sein de notre Defense Intelligence Agency avait produit un rapport avertissant qu’une épidémie hors de contrôle était en train de se produire dans la région de Wuhan en Chine, et avait largement diffusé ce document dans les hautes sphères de notre gouvernement, avertissant que des mesures devaient être prises pour protéger les forces américaines basées en Asie. Après la diffusion du reportage, un porte-parole du Pentagone a officiellement nié l’existence de ce rapport de novembre, tandis que plusieurs autres hauts responsables du gouvernement et des services de renseignement ont refusé de faire des commentaires.

Mais quelques jours plus tard, la télévision israélienne a indiqué qu’en novembre, les services de renseignement américains avaient effectivement partagé un tel rapport sur l’épidémie de Wuhan avec leurs alliés de l’OTAN et Israël, semblant ainsi confirmer de manière indépendante l’exactitude totale de l’article original d’ABC News et de ses nombreuses sources gouvernementales. Il semble donc que des éléments de la Defense Intelligence Agency étaient au courant de l’épidémie virale mortelle à Wuhan plus d’un mois avant tout responsable du gouvernement chinois lui-même. À moins que nos agences de renseignement n’aient mis au point une technologie de précognition, je pense que cela n’a pu se produire que pour la même raison que les pyromanes ont la connaissance la plus précoce des futurs incendies.

Selon ces comptes rendus des médias grand public aux sources multiples, dès « la deuxième semaine de novembre », notre agence de renseignement de la défense préparait déjà un rapport secret mettant en garde contre une épidémie « cataclysmique » à Wuhan. Pourtant, à ce moment-là, il n’y avait probablement pas plus de deux douzaines de personnes infectées dans cette ville de 11 millions d’habitants, et peu d’entre elles présentaient encore des symptômes graves. Les implications sont assez évidentes. En outre :

Alors que le coronavirus commençait progressivement à se propager au-delà des frontières chinoises, un autre événement est venu renforcer mes soupçons. La plupart de ces premiers cas étaient survenus exactement là où on pouvait s’y attendre, dans les pays d’Asie de l’Est limitrophes de la Chine. Mais fin février, l’Iran est devenu le deuxième épicentre de l’épidémie mondiale. De manière encore plus surprenante, ses élites politiques ont été particulièrement touchées, puisque 10 % de l’ensemble du parlement iranien a été infecté et qu’au moins une douzaine de ses fonctionnaires et hommes politiques, dont certains de haut rang, sont morts de la maladie. En effet, les militants néoconservateurs sur Twitter ont commencé à noter avec joie que leurs ennemis iraniens haineux tombaient maintenant comme des mouches.

Examinons les implications de ces faits. Dans le monde entier, les seules élites politiques qui ont encore subi des pertes humaines significatives sont celles de l’Iran, et elles sont mortes à un stade très précoce, avant même que des épidémies significatives ne se soient produites presque partout ailleurs dans le monde, en dehors de la Chine. Ainsi, l’Amérique a assassiné le plus haut commandant militaire iranien le 2 janvier et, quelques semaines plus tard, une grande partie des élites dirigeantes iraniennes a été infectée par un nouveau virus mystérieux et mortel, qui a entraîné la mort de nombre d’entre elles. Toute personne rationnelle pourrait-elle considérer cela comme une simple coïncidence ?

Je peux facilement comprendre pourquoi tous ces faits simples et leurs implications évidentes concernant les origines probables de l’épidémie mondiale peuvent être considérés comme extrêmement inconfortables, peut-être trop inconfortables pour être discutés dans nos médias, et ont donc été si largement ignorés. La plupart de ces points cruciaux étaient déjà présentés dans mon article original d’avril 2020 sur le sujet, qui a rapidement commencé à attirer un trafic et un intérêt énormes dans les médias sociaux. Pourtant, quelques jours seulement après sa publication, l’ensemble de notre site Web a été soudainement banni de Facebook et toutes nos pages Web ont été déclassées par Google, ce qui souligne peut-être la nature très dangereuse de ce matériel, et les raisons pour lesquelles si peu d’autres personnes ont été disposées à soulever les mêmes points.

Mais l’Amérique est maintenant sur le point d’enregistrer un million de « surmortalités » dues à cette épidémie, alors peut-être est-il enfin devenu temps d’explorer honnêtement les véritables raisons de notre gigantesque calamité nationale.

Un hypothétique scénario pour l’épidémie de Covid-19

Compte tenu des conclusions suggérées ci-dessus, je pense qu’il peut être utile pour moi de fournir mon propre résumé d’un scénario plausible pour l’épidémie de Covid-19. Bien que j’aie déjà présenté cette ébauche il y a six mois dans l’un de mes précédents articles, je ne vois pas la nécessité de la réviser. Il est évident que cette reconstruction est assez spéculative, mais je pense qu’elle correspond le mieux à toutes les preuves disponibles, tandis que les éléments individuels peuvent être modifiés, abandonnés ou remplacés sans nécessairement endommager l’hypothèse globale.

  1. Des éléments malveillants au sein de notre vaste appareil de sécurité nationale, probablement affiliés aux néoconservateurs de l’État profond, ont décidé d’infliger de graves dommages à l’énorme économie chinoise en utilisant la guerre biologique. Le plan consistait à infecter le principal centre de transport de Wuhan avec le virus de la Covid-19 afin que la maladie se propage de manière invisible dans tout le pays pendant les voyages annuels du Nouvel An lunaire, et ils ont utilisé la couverture des Jeux militaires internationaux de Wuhan pour glisser quelques agents dans la ville afin de libérer le virus. Je pense que seul un nombre relativement faible d’individus a été impliqué dans ce complot.
  2. L’agent biologique qu’ils ont libéré a été conçu principalement comme une arme dirigée contre l’économie plutôt que comme une arme dirigée contre les gens. Bien que la Covid-19 ait un taux de mortalité plutôt faible, elle est extrêmement contagieuse, a une longue période infectieuse pré-symptomatique et peut même se propager par des porteurs asymptomatiques, ce qui le rend parfaitement adapté à cet objectif. Ainsi, une fois qu’elle se sera établie dans la majeure partie de la Chine, il sera extrêmement difficile de l’éradiquer et les efforts qui en résulteront pour la contrôler infligeront d’énormes dommages à l’économie et à la société chinoises.
  3. Comme opération secondaire, ils ont décidé de cibler les élites politiques iraniennes, en déployant éventuellement une variante un peu plus mortelle du virus. Comme les élites politiques ont généralement tendance à être âgées, elles connaîtraient de toute façon un taux de mortalité beaucoup plus élevé.
  4. Les épidémies mortelles de SRAS et de MERS en Asie de l’Est et au Proche-Orient ne s’étant jamais propagées de manière significative en Amérique (ou en Europe), les comploteurs ont supposé, à tort, qu’il en serait de même pour la Covid-19. De toute façon, comme les organisations internationales ont toujours classé les États-Unis et l’Europe comme ayant les meilleurs et les plus efficaces systèmes de santé publique pour combattre n’importe quelle épidémie, ils pensaient que tout dommage éventuel en retour serait très mineur.
  5. Seul un petit nombre d’individus étaient directement impliqués dans ce complot, et peu après que la maladie a été libérée avec succès à Wuhan, ils ont décidé de sauvegarder davantage les intérêts de l’Amérique en alertant les unités appropriées de la Defense Intelligence Agency, probablement en fabriquant une sorte de prétendue « fuite de renseignements ». En gros, ils se sont arrangés pour que la DIA apprenne que Wuhan souffrait apparemment d’une épidémie « cataclysmique », ce qui a conduit la DIA à préparer et à distribuer un rapport secret avertissant nos propres forces et nos alliés de prendre les précautions nécessaires.
  6. Malheureusement pour ces plans, le gouvernement chinois a réagi avec une détermination et une efficacité étonnantes, et a rapidement éradiqué la maladie. Pendant ce temps, le gouvernement américain, peu enthousiaste et incompétent, a largement ignoré le problème, ne réagissant qu’après que l’épidémie massive dans le nord de l’Italie ait attiré l’attention des médias. Comme le Centre de Contrôle des Maladies avait bâclé la production d’un kit de dépistage, nous n’avions aucun moyen de reconnaître que la maladie se propageait déjà dans notre pays, ce qui a entraîné des dommages massifs pour l’économie et la société américaines. En fait, l’Amérique a subi exactement le sort qui avait été initialement prévu pour son rival chinois.

Ron Unz

Traduit par Wayan, relu par Hervé pour le Saker Francophone

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