Italie – Russie: le dégel?

Le 3 mars 2015 – Source Russia Insider

Des signes de normalisation diplomatique alors que le premier ministre italien rencontre Poutine a Moscou.

MOSCOU – Le président russe Vladimir Poutine a mis l’accent sur les relations économiques jeudi, alors qu’il accueillait le premier ministre italien Matteo Renzi, le premier dirigeant européen important a rendre une visite officielle à Moscou depuis que la Russie a annexé la Crimée il y a un an.

Même si MM. Poutine et Renzi n’ont pas annoncé de nouveaux accords à la suite d’une réunion au Kremlin, le président russe a appelé l’Italie un «partenaire privilégié» et «l’un des plus importants partenaires de la Russie dans les affaires européennes» en parlant des relations qui s’étendent du domaine de l’énergie à celui des avionneurs.

Cette visite marque la troisième rencontre en quatre mois entre Renzi et Poutine, mais sa première au Kremlin, a rappelé le premier ministre italien. La Russie a travaillé sur ses alliances de longue date avec l’Europe ces dernières semaines alors que l’Union européenne peine à maintenir un front commun contre les interventions russe en Ukraine.

Au cours de sa visite de jeudi, M. Renzi a déposé des fleurs sur le pont près du Kremlin où a été assassiné Boris Nemtsov vendredi dernier. Les dirigeants occidentaux ont largement évité Moscou depuis que la Russie a annexé la Crimée et soutenu les mouvements séparatistes qui se battent contre les forces gouvernementales ukrainiennes, faisant plonger leurs relations au plus bas depuis la fin de la guerre froide. Le président François Hollande s’est rendu à Moscou en décembre, mais n’a rencontré M. Poutine qu’à l’aéroport. Nicos Anastasiades, le président chypriote, a de son côté effectué une visite de deux jours à la fin février.

La télévision russe a présenté la visite comme un signe de fissure dans le front occidental. Les États Unis ont demandé à leurs alliés de ne pas faire de business as usual avec la Russie. Le président ukrainien Petro Porochensko a dit à un haut fonctionnaire européen que tout optimisme sur l’accord de cessez le feu du 12 février était prématuré.

M. Renzi, qui a aussi rencontré M. Porochensko à Kiev mercredi, a annoncé après la rencontre qu’ils avaient discuté de la crise en Ukraine et a dit espérer que l’accord de paix puisse aider à rétablir des relations normales.

Il a aussi appelé à une réponse coordonnée et décisive à la crise en Libye, en disant que la Russie avait un rôle crucial à y jouer.

L’Italie a régulièrement lancé des appels à l’action internationale pour aider à trouver une solution politique au conflit libyen en train de prendre de l’ampleur, pays ou l’Italie a de grands intérêts économiques (Le problème des immigrants clandestins passant par la Libye pour atteindre l’Italie est aussi son problème, NdT)

«Le rôle de la Russie, de par son histoire et sa place au conseil de sécurité des Nations Unis, peut être crucial», a dit M. Renzi aux journalistes.

Traduit par Wayan, relu par jj pour le Saker Francophone.

Article original de James Marson publié dans The Wall Street Journal

   Envoyer l'article en PDF