Par Andrew Korybko − Le 25 mai 2020 − Source Oriental Review via OneWorld
Trump se montre vindicatif pour avoir accusé Biden d’essayer de couvrir la corruption de son fils en Ukraine après qu’un des législateurs de ce pays ait publié des enregistrements audio des nombreuses conversations de l’ancien Vice-Président avec l’ancien Président Porochenko à cet effet, prouvant que le véritable scandale Ukrainegate concerne le Démocrate, en tête de la course à la candidature, depuis le début.
Pris en flagrant délit
Le législateur ukrainien Andrei Derkach a publié des enregistrements audio qu’il affirme avoir reçus de journalistes et qui donnent l’impression convaincante qu’ils sont vraiment issus des nombreuses conversations de l’ancien Président Porochenko avec l’ancien Vice-Président et actuel leader démocrate Biden. Le contenu de leurs conversations concerne les efforts de ce dernier pour faire pression sur le leader ukrainien de l’époque afin qu’il destitue le procureur général Chokine, ce qui, selon Trump et nombre de ses substituts, a été entrepris pour tenter de couvrir la corruption de son fils Hunter dans la société d’énergie Burisma [le plus grand groupe gazier ukrainien, NdT] où il était employé et qui faisait l’objet d’une enquête de Chokine. Les enregistrements sont remarquablement nets, Porochenko s’engageant fièrement à rester fidèle à Biden et l’informant régulièrement des progrès qu’il a réalisés pour tenir ce qu’il appelle ses « promesses » à l’ancien Vice-Président.
Le vrai scandale de l’Ukrainegate et du Russiagate
Le Daily Beast a rapporté que les soupçons tournent autour de la question de savoir si la fuite était d’origine ukrainienne ou le résultat d’un soi-disant « piratage russe », mais ce n’est qu’une tentative pour détourner l’attention des conversations, tout comme les affirmations non prouvées selon lesquelles la Russie était responsable du piratage des e-mails du DNC [Democratic National Convention, NdT] il y a quatre ans. Le véritable scandale de l’Ukrainegate n’est donc pas dû aux allégations désormais démenties selon lesquelles Trump aurait été victime d’un quiproquo avec l’actuel Président ukrainien Zelensky pour tenter de rouvrir cette enquête pour des raisons soi-disant politiques, mais aux tentatives de Biden de dissimuler la corruption de son fils en Ukraine afin de ne pas nuire aux perspectives de campagne future du Vice-Président. Cela montre en substance que le véritable scandale du Russiagate ne concernait pas l’aide supposée de la Russie à Trump, mais le fait qu’Hillary ait bradé les dépôts stratégiques d’uranium des États-Unis contre des pots-de-vin à la Fondation Clinton.
Un modèle d’hypocrisie
Le modèle en jeu est sans équivoque, et les Démocrates ont récemment pris l’habitude d’accuser Trump du même esprit de ce dont ils sont eux-mêmes réellement coupables. Que ce soit en concluant des accords louches avec la Russie, l’Ukraine ou tout autre pays dont le linge sale n’a pas encore été lavé, les Démocrates ont un passé de corruption internationale, contrairement à Trump, qui au contraire est très irréprochable en comparaison. Il ne s’agit pas d’absoudre le Président américain en exercice de ce que son Administration pourrait secrètement faire à l’étranger, mais simplement de souligner que les deux accusations de corruption les plus médiatisées portées contre lui se sont avérées fausses et sont bien plus liées au parti même qui les a lancées publiquement à l’origine.
Un timing intriguant
Le timing des fuites de Biden-Porochenko est intriguant et mérite une analyse plus approfondie. On ne sait pas très bien pourquoi elles n’ont pas été divulguées plus tôt, étant donné que la fausse conspiration de destitution liée à l’UkraineGate contre Trump a commencé l’été dernier, ce qui laisse penser qu’elles pourraient n’avoir été obtenues que récemment ou gardées stratégiquement en réserve pour être dévoilées à un moment opportun au cours de la campagne 2020. Dans ce dernier cas, le calendrier actuel pourrait être lié aux tentatives désespérées des Démocrates de faire porter à Trump la responsabilité de la gestion controversée par les États-Unis de la Troisième Guerre mondiale, dans une nouvelle tentative pour le mettre en accusation ou pour faire pencher le vote à venir en faveur de son adversaire. En ce qui concerne ce même adversaire, Biden semble être atteint de démence et est largement considéré comme un simple suppléant fonctionnant comme une marionnette au profit d’intérêts de parti plus obscurs.
Un « outsider » pour les Démocrates ?
Il y a eu un débat dans les cercles Démocrates sur la sagesse de le promouvoir comme leur candidat de choix, mais ils n’avaient probablement pas d’option plus viable puisque les autres politiciens de la primaire n’ont pas réussi à générer un véritable soutien de la base de leur parti ou ont été considérés comme trop radicaux et donc incapables de faire appel aux électeurs américains moyens qui décideront probablement de cette élection comme d’habitude. Dans cette optique, ces fuites de nature criminelles pourraient soit déstabiliser encore plus le Parti, soit offrir l’opportunité d’un remplacement dit « outsider » qui serait proposé par le Parti lors de sa convention d’été, ce qui signifie qu’il pourrait s’agir d’un coup monté de l’intérieur par des agents démocrates mécontents de « l’État Profond » qui ne croient pas en la capacité de Biden à battre Trump et veulent forcer le Parti à le remplacer.
Démocrates = Corruption
On ne peut que spéculer sur l’identité des responsables de ces fuites et sur les raisons de celles-ci, mais elles finiront probablement par être extrêmement préjudiciables à la campagne de Biden. Il a maintenant été pris en flagrant délit de faire exactement ce dont son Parti a accusé à tort Trump l’été dernier, et l’Américain moyen – bien que généralement sensible à la propagande partisane des deux côtés – n’est pas assez stupide pour ne pas s’en rendre compte. Au moins, ces fuites confirment que les Démocrates sont bien le Parti de la corruption puisqu’ils ont nié les accusations initiales de Trump contre Biden mais ont ensuite concocté un véritable complot pour essayer de le mettre en accusation une fois qu’il a été prouvé qu’il a pris des mesures tangibles pour relancer l’enquête sur la corruption de Hunter [Le fils de Biden, NdSF]. Ils n’auraient pas fait quelque chose d’aussi dramatique s’il n’y avait pas eu de corruption au départ, ce qui les fait paraître encore plus coupables avec le recul.
Conclusions
Il ne fait plus aucun doute que Biden a dissimulé ses activités en Ukraine, et il reste maintenant à voir comment cela va affecter sa campagne et les Démocrates en général. Selon toute vraisemblance, le Parti ne pourra pas se remettre de cet énorme coup porté à sa réputation, même s’il y a encore une faible chance qu’il cherche à revigorer ses perspectives électorales en remplaçant Biden par un candidat « outsider » lors de la convention de cet été. Si cela devait se produire, cet individu serait probablement éloigné de l’Administration Obama, car celle-ci est désormais à jamais entachée de corruption, après qu’il a été prouvé que le deuxième homme le plus puissant du pays à l’époque s’était livré à des opérations de corruption de haut niveau et d’ingérence étrangère. Politiquement parlant, Biden est maintenant un « mort-vivant », et il ne serait pas surprenant que les Démocrates se débarrassent de leur marionnette en faveur d’une personne qu’ils peuvent au moins présenter comme étant « moins controversée » que Trump.
Traduit par Michel relu par Wayan pour le Saker Francophone
Ping : Il n’est plus question que Biden ait dissimulé des faits en Ukraine – Saint Avold / The Sentinel