Crépuscule


Par Zénon – Octobre 2024

Bienvenue dans le royaume
des fantômes au regard vide,
où l’obéissance est l’axiome
des grands fauves sous opioïdes.

Ici pas de larmes, pas de cris.
Nous vivons la fin d’une histoire
où plus personne ne rit
ni ne nourrit aucun espoir.

Nos amours ont disparu
dans les replis de nos mémoires.
Les sourires sont incongrus
lorsqu’on se fuit du regard.

Les rois de la compétition
investissent dans les cimetières
la sueur et le sang des nations.
Et l’humanité toute entière

cavale vers sa propre perte.
Une élite autoproclamée
travaille d’une main experte
à l’holocauste programmé.

Vivement la fin du spectacle
de cette civilisation
dont chaque mur est un obstacle
à notre réalisation.

Zénon

Extrait du recueil de poèmes inédits « Hérésies«  de Zénon. À retrouver dans Les Chroniques de Zénon
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France


Par Zénon – Octobre 2024

Dans ta robe serrée de vierge et vieille fille,
tu imagines encore séduire qui tu veux.
Mais te voila déjà un poids pour ta famille
et chaque jour qui passe est comme un désaveu.

Toi qui désirais par-dessus tout rester libre,
tu es devenue esclave du grand public.
Ce que tu nommes danse n’est que déséquilibre
et ton intimité s’offre aux regards lubriques.

Tu étais tellement fière de ta lignée
et te revendiquais de si hautes vertus
que tu n’as jamais souffert de t’aligner
sur les justifications des femmes perdues.

Tes chairs tripotées par des mains immatures
te font sentir l’immondice où tu es tombée.
Peut-être que tous les goûts sont dans la nature,
mais rares sont les amateurs de macchabées.

Il te reste un regard humide et l’air absent
des lendemains de fête où flotte l’amnésie.
Tes rêves de cristal vont en s’évanouissant
dans la douce hébétude de l’anesthésie.

Les princesses ont souvent le diable pour amant.
Les coupables sont incapables de se taire.
Le français en enfer se parle couramment :
nous en avons répandu l’orgueil sur la Terre.

Zénon

Extrait du recueil de poèmes inédits « Hérésies«  de Zénon. À retrouver dans Les Chroniques de Zénon
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Satrapes


Par Zénon – Octobre 2024

Ils nous abordent avec le sourire,
nous promettent monts et merveilles
mais cherchent à nous estourbir
en douce, dans notre sommeil.

C’est dans la cuisine du diable
qu’ils mijotent un avenir
de servitude irrémédiable
où rien ne pourra survenir.

Nous sommes leur chair à canon,
leur armée de bouches inutiles
sans visage et sans nom.
Ils sont la race des reptiles

ivres d’orgueil et de puissance.
Ils nous considèrent comme des riens
mais n’ont qu’un pouvoir de nuisance
sur leur propre terrain.

Nous sommes enfants des étoiles,
autre chose que les rouages
mécaniques de leur toile.
Notre lumière les met en rage.

Ce système n’est que croyance
impossible sans notre accord.
Nous sommes libres de l’expérience.
À nous de changer de décor.

Zénon

Extrait du recueil de poèmes inédits « Hérésies«  de Zénon. À retrouver dans Les Chroniques de Zénon
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L’Ombre


Par Zénon – Septembre 2024

Tu regardes sans me voir
chaque fois que tu marches,
chaque fois que tu fermes les yeux,
et chaque fois que tu parles.

Je loge au creux de tes pensées,
dans le repli de ton cœur.
Je suis le monologue insensé
que l’inconscient reprend en chœur.

Je suis la fièvre et l’insomnie.
La sève des failles intimes.
Je suis l’orfèvre de l’agonie
au seuil de l’extase ultime.

Je suis le serpent lové dans tes reins,
l’artisan de tous tes désirs.
Je suis la graine, l’eau, le terrain
de tes passions et de tes délires.

Tu chemines jusqu’à la mort
sans te douter de ma présence,
jusqu’à ce qu’une fleur d’oxymore
me révèle à ta conscience.

Tu te découvres alors une double vie :
celle des croyances et celle de l’être,
et tu n’as dès lors qu’une envie :
de mourir pour mieux renaître.

Nous nous rencontrerons ici
ou à la porte de l’autre monde
si tu préfères le sursis
qu’affronter mon reflet immonde.

Mais sache que je ne grandis
que quand la lumière s’étend,
et que ma sinistre comédie
n’est qu’un signe des temps.

Zénon

Extrait du recueil de poèmes inédits « Hérésies«  de Zénon. À retrouver dans Les Chroniques de Zénon
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