US : le FBI sur le grill …


Le FBI, poussé par John Brennan, a menti sept fois à la Cour à propos de l’espionnage de la campagne de Trump


2015-05-21_11h17_05Par Moon of Alabama − Le 11 décembre 2019

Le 6 janvier 2017, l’auteur de cet article concluait :

Lorsque Hillary Clinton a été battue lors de l’élection présidentielle américaine, les pouvoirs compétents ont lancé une campagne pour délégitimer le président élu Donald Trump. Le but ultime de la cabale est de le renvoyer du bureau ovale et de le remplacer par quelqu’un de fiable, comme le vice-président élu Pence. Si cela n’est pas possible, on espère que la délégitimation rendra impossible pour Trump de changer les grandes trajectoires politiques, en particulier en matière de politique étrangère. Le problème principal ici est la réorientation du complexe militaire américain, et de ses mandataires de l’OTAN dans la guerre contre la terreur, vers une confrontation directe avec les principales puissances comme la Russie et la Chine. … Un rôle majeur dans la direction de l’intrigue est dévolu au consigliere d’Obama, John Brennan, l’actuel directeur de la CIA.

Une partie de la campagne de délégitimation, toujours en cours, a été l’enquête du FBI sur les liens présumés avec la Russie de quatre membres de la campagne électorale de Trump.

L’inspecteur général du ministère américain de la Justice, Michael Horowitz, a enquêté sur l’opération du FBI contre la campagne électorale de Donald Trump. Hier, il a publié son rapport, Review of Four FISA Applications and Other Aspects of the FBI’s Crossfire Hurricane Investigation (pdf). Il fait 480 pages, est assez complet, mais malheureusement très limité dans sa portée.

Horowitz constate que le FBI était dans la loi lorsqu’il a ouvert l’enquête, mais que les demandes du FBI au tribunal de la FISA, qui décide si le FBI peut espionner les communications de quelqu’un, étaient fondées sur des mensonges et étaient tout à fait erronées.

Votre hôte n’a malheureusement pas eu jusqu’à présent le temps de lire plus que le résumé. Mais d’autres ont souligné certaines conclusions essentielles.

Matt Taibbi remarque :

Le titre du Guardian se présente comme suit : Le rapport de surveillance interne du DOJ blanchit le FBI de toute surveillance illégale du conseiller de Trump. En quoi le rapport rendu public lundi par l’inspecteur général du ministère de la Justice, Michael Horowitz, constitue un «blanchiment» du FBI, ne m’est pas très clair… Une grande partie de la presse se concentre sur la conclusion d’Horowitz selon laquelle il n’y avait aucune preuve de « parti pris politique ou de motivation inappropriée » dans l’enquête du FBI sur les contacts de Donald Trump avec la Russie, selon une enquête d’Horowitz, le bureau avait « un motif autorisé » pour mener l’enquête. … Cependant, Horowitz décrit en détail un FBI dont les problèmes de procédure « graves » et les omissions « d’informations importantes » dans la poursuite par l’autorité de surveillance sont tous allés dans le sens d’un élargissement de l’enquête sans précédent sur un candidat à la présidence (plus tard, un président). … Il y en a trop pour les énumérer dans un article, mais le rapport Horowitz montre que, pendant des années, les gros titres époustouflants des médias étaient faux. Quelques points clés : Le soi-disant «dossier Steele» était, en fait, crucial pour la décision du FBI de lancer une surveillance secrète de Page. … Le «dossier Steele» n’était qu’une «rumeur sur Internet» et la corroboration de l’histoire de « Trump et les putes dans un hôtel russe » était nulle …

John Solomon constate :

L’annexe 1 identifie les violations totales par le FBI des procédures dites Woods, le processus par lequel le bureau vérifie les informations et assure au tribunal de la FISA que ses preuves sont véridiques. L’annexe identifie un total de 51 violations de la procédure Woods dans les demandes que le FBI a soumise au tribunal autorisant la surveillance de l’ancien assistant de campagne de Trump, Carter Page, à partir d’octobre 2016. Neuf de ces violations entraient dans la catégorie intitulée : «Les pièces justificatives montrent que l’affirmation factuelle est inexacte.» Pour ceux qui ne parlent pas le jargon de l’Inspection générale, cela signifie que le FBI a fait neuf fausses déclarations au tribunal de la FISA. En bref, ce que le bureau a déclaré était contredit par les preuves contenues dans le dossier officiel.

Les agents et avocats du FBI ont intentionnellement menti au tribunal. Leurs violations n’étaient pas des erreurs, elles étaient toutes favorables à l’espionnage des membres de la campagne Trump et de tous ceux avec qui ils ont communiqué.

Le FBI a utilisé le Dossier Steele pour obtenir une nouvelle application de la FISA même après avoir parlé avec la « source principale » de Steele – qui était probablement celui dont on a tant parlé, Sergei Skripal – et après avoir appris que les allégations dans le dossier n’étaient rien de plus que des rumeurs non confirmées.

Le fait que le dossier ne soit que de la daube était assez évident pour toute personne sobre qui le lisait lors de sa première publication. Voici ce que nous en avions écrit à l’époque :

L’ancien opérateur britannique anonyme apprend d’un compatriote anonyme que deux sources anonymes, affirmant avoir accès aux cercles intérieurs russes, ont affirmé avoir entendu quelque part que quelque chose s’était passé au Kremlin. Ils affirment que Trump a été soutenu et dirigé par Poutine lui-même il y a cinq ans, alors que même il y a un an, personne n’aurait parié un centime sur le fait que Trump obtienne une position politique importante, sans même parler de la présidence. Il y a beaucoup plus de telles absurdités dans ces nouveaux « journaux intimes de Hitler ». C’est dingue de A à Z.

Ceux qui pensaient autrement devrait remettre en question leur jugement.

On prétend maintenant que le FBI est disculpé parce que le rapport Horowitz n’a pas trouvé de « parti pris politique ou de motivation inappropriée ». Mais cela ne tient pas compte du fait qu’au moins quatre personnes de haut rang du FBI et du ministère de la Justice impliquées dans l’affaire ont été jugées politiquement biaisées et ont été démises de leurs fonctions.

Il omet également que la portée de l’enquête d’Horowitz se limite au ministère de la Justice. Il n’a pas été en mesure d’enquêter sur la CIA et son ancien directeur John Brennan qui alléguait des relations entre la Russie et Trump des mois avant le début de l’enquête du FBI :

Contrairement à l’impression générale que c’est le FBI qui a lancé l’enquête sur le complot Trump-Russie, Brennan l’a poussée au bureau du Département de la justice – rompant avec la tradition de la CIA de ne pas s’immiscer dans la politique intérieure : l’élection présidentielle de 2016. Il a également fourni des informations suggestives mais finalement fausses aux enquêteurs du contre-espionnage et à d’autres responsables américains.

L’actuelle directrice de la CIA, Gina Haspel, était chef de la station de la CIA à Londres pendant cette période où plusieurs des tentatives de piégeage du personnel de campagne de Trump par l’enquête du FBI se sont produites. Horowitz n’a parlé à personne à la CIA.

Peter Van Buren conclut :

L’actuel rapport Horowitz, lu en parallèle avec son précédent rapport sur la façon dont le FBI a joué pendant les élections de 2016 face à Clinton, ne devrait laisser aucun doute que le Bureau a tenté d’influencer l’élection d’un président, puis de le délégitimer lorsqu’il a gagné. Ce ne sont pas les Russes; c’était nous.

C’est exact, mais la conspiration était encore plus profonde. Ce n’est pas le FBI qui a engagé l’affaire.

Mon intuition est toujours que l’enquête du FBI était un cas de construction parallèle qui est souvent utilisé pour instruire un cas légitime après qu’un soupçon a été trouvé par des moyens illégitimes. Dans ce cas, c’est John Brennan qui, début 2016, a contacté le chef du service d’interception électronique du GCHQ britannique et lui a demandé d’espionner la campagne Trump. Le GHCQ a ensuite affirmé que quelque chose avait été trouvé et jugé suspect :

Cet été-là, le chef du GCHQ, Robert Hannigan, s’est rendu aux États-Unis pour informer personnellement le chef de la CIA, John Brennan. L’affaire a été jugée si importante qu’elle a été traitée au «niveau du directeur», en face à face entre les deux chefs d’agence.

Le FBI a été informé de la question et le 31 juillet 2016, a ouvert une enquête pour construire une affaire juridique parallèle. Il a envoyé des agents britanniques et américains pour piéger les membres de la campagne Trump. Il a utilisé le faux Dossier Steele pour obtenir des jugements de la FISA qui lui ont permis d’espionner la campagne. Downing Street a été informé tout au long de l’affaire. Un jour après l’inauguration de Trump, la première ministre britannique de l’époque, Theresa May, a limogé le chef du GHCQ, Robert Hannigan.

Reste à savoir dans quelle mesure le président Barack Obama a été impliqué dans l’affaire.

Il y a une autre enquête en cours par le procureur américain John Durham. Cette enquête ne se limite pas au ministère de la Justice, mais impliquera toutes les agences et les sources nationales et étrangères. Durham a le droit légal de déclassifier tout ce qui est nécessaire et il peut inculper des personnes s’il constate qu’elles ont commis un crime. Il est à espérer que son rapport ira beaucoup plus loin que ce que Horowitz a déjà livré.

Moon of Alabama est dans sa semaine de collecte de fonds. Merci d’envisager de soutenir son travail.

Moon of Alabama

Traduit par jj, relu par Wayan pour le Saker Francophune

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