… Les attaques d’aujourd’hui contre des pétroliers dans le golfe d’Oman ne sont pas dans l’intérêt de l’Iran
Par Moon of Alabama − Le 13 juin 2019
Quelques tweets publiés par le guide suprême iranien à l’issue de sa rencontre avec le Premier ministre Abe, donnent à penser que l’Iran pourrait être amené à commettre un acte similaire à l’attaque perpétrée aujourd’hui. Mise à jour de l’article : Qui en profite ?…
Khamenei.ir @khamenei_ir - 9h36 UTC - 13 juin 2019 Nous ne croyons pas du tout que les États-Unis recherchent de véritables négociations avec l’Iran; parce que de véritables négociations ne viendraient jamais d'une personne comme Trump. L’authenticité est très rare chez les fonctionnaires américains. .@ AbeShinzo Le président américain vous a rencontré et a discuté avec vous il y a quelques jours, y compris à propos de l'Iran. Après son retour du Japon, il a immédiatement imposé des sanctions à l’industrie pétrochimique iranienne. Est-ce un message d'honnêteté ? Cela montre-t-il qu'il est prêt à mener de véritables négociations ? Après l'accord sur le nucléaire, Obama fut le premier à violer immédiatement le JCPOA; la personne même qui avait demandé des négociations avec l'Iran et avait envoyé un médiateur. C’est notre expérience, et M. Abe, sachez que nous ne répéterons pas la même expérience.
Le mot clé ici est « pétrochimique ». Les pétroliers touchés aujourd’hui étaient chargés de naphte des Émirats arabes unis et de méthanol d’Arabie saoudite. Les deux sont des produits pétrochimiques et pas simplement du pétrole brut. Vendredi dernier, le 7 juin, les États-Unis ont sanctionné tous les échanges commerciaux avec le plus grand producteur pétrochimique d’Iran. Cette sanction nuira gravement à l’Iran.
Lorsque l’administration Trump a commencé à sanctionner les exportations de pétrole de l’Iran l’année dernière, l’Iran a annoncé de nouvelles règles du jeu. Il a déclaré qu’il réagirait contre d’autres producteurs du golfe Persique si l’Iran était incapable d’exporter ses marchandises :
L’Iran a menacé de bloquer le détroit d’Hormuz, une artère vitale pour les expéditions de pétrole du Moyen-Orient. L’avertissement vient en réponse aux États-Unis, qui tentent de couper les exportations de brut iranien. ... Ali Akbar Velayati, haut conseiller du président iranien pour les affaires internationales, a déclaré que son pays allait exercer des représailles. "La réponse la plus transparente, complète et rapide a été donnée par M. [Hassan] Rouhani, le président iranien, lors de son dernier voyage en Europe. La réponse a été claire: si l'Iran ne peut pas exporter de pétrole par le golfe Persique, personne ne le fera", a déclaré Velayati devant le club de discussion Valdai en Russie. "Soit tout le monde exportera, soit personne," a-t-il ajouté.
Nous pouvons maintenant appliquer le mot clé utilisé aujourd’hui par Khamenei à ces phrases : « Si l’Iran ne peut exporter des produits pétrochimiques par le biais du golfe Persique, personne ne le fera. » et « Soit tout le monde va exporter, soit personne. »
Le fait que l’Iran ait ce motif ne signifie, ni ne prouve, qu’il est responsable de l’attaque d’aujourd’hui. Risquer de couler deux pétroliers étrangers dans les eaux internationales n’est pas ce qu’un Iran, autrement prudent, ferait habituellement. Quelqu’un d’autre aurait pu l’initier pour le blâmer.
Mais – peu importe si l’Iran était impliqué – ce que Khamenei a dit est un message très grave que Abe, envoyé par Trump en Iran, comprendra et communiquera à la Maison-Blanche.
Moon of Alabama
Traduit par jj, relu par Wayan pour le Saker Francophone