L’Otan cherche la destruction de la Russie depuis 1949 – 4/4


Par Gary Leupp – Le 25 décembre 2015 – Source CounterPunch

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Note du Saker Francophone

Ce texte a été traduit par un nouveau venu dans l'univers francophone de la ré-information, le site https://beerblogsite.wordpress.com qui nous a proposé spontanément sa collaboration sur les aspects géopolitiques. L'article, de taille, est découpé en 4 parties. La 4e et dernière partie nous emmène en Ukraine avant de conclure.

Partie 1Partie 2Partie 3

Coopération rime avec provocation

Rappelez vous comment deux ans plus tard, après le 11 septembre, quand les États-Unis invoquèrent la charte de l’Otan auprès de leurs alliés pour s’engager dans la guerre en Afghanistan, Poutine offrit d’autoriser l’alliance à transporter du matériel de guerre à travers le territoire russe (en 2012, le ministre des Affaires étrangères, Lavrov, offrit à l’Otan l’utilisation d’une base à Ulvanovsk pour transporter de l’équipement hors de l’Afghanistan). Cette invasion de l’Afghanistan était le troisième déploiement des forces de l’Otan dans une guerre, après la Bosnie et la Serbie, et Moscou l’accepta comme un fait accompli. La Russie passa même sous silence ses inquiétudes quand les États-Unis établirent des bases dans les anciennes républiques soviétiques d’Ouzbékistan et du Kirghizistan.

Mais en 2004, l’Otan s’étendit encore pour intégrer l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie, qui avaient toutes fait partie de l’Union soviétique et sont voisines de la Russie. Au même moment, la Bulgarie, la Roumanie et la Slovénie furent admises, avec la Slovaquie qui s’était séparée de la République tchèque. Les Russes demandèrent à nouveau : «Pourquoi ?»

En 2007, les États-Unis commencèrent à négocier avec les Polonais l’installation d’un complexe anti-missile en Pologne, avec un système radar en République tchèque. En principe, cet armement était destiné à détruire tout futur missile iranien lancé contre l’Europe ! Mais Moscou devint furieux, accusant les États-Unis de vouloir lancer une nouvelle course aux armements. En raison des sentiments anti-militaristes chez les Polonais et les Tchèques, les plans furent annulés en 2009. Mais ils pourraient être réactivés à tout moment.

En 2008, les États-Unis reconnurent le Kosovo, qui abrite désormais la plus grande base américaine hors des États-Unis (camp Bondsteel), comme un pays indépendant. Bien que les États-Unis aient considéré jusque là le Kosovo comme une province de la Serbie (et peut-être même avaient-ils compris sa signification profonde comme cœur de l’orthodoxie serbe), ils déclarèrent (par la voix de Condoleezza Rice) que le Kosovo était un phénomène sui generis (seul de son genre). Oubliez la loi internationale, elle ne s’applique pas.

La même année 2008, l’Otan annonça effrontément que la Géorgie et l’Ukraine «deviendraient membres de l’OTAN». Là dessus, le président comique de la Géorgie, Mikhail Saakachvili bombarda Tskhinvali, capitale de la république autoproclamée d’Ossétie du Sud, qui avait résisté à son intégration dans la république de Géorgie depuis la chute de l’Union soviétique en 1991. Dans ce cas, la Russie défendit l’Ossétie du Sud, envahissant la Géorgie, et elle reconnut ensuite l’indépendance de l’Ossétie du Sud et de la République d’Abkhazie. (Ceci peut être vu comme une réponse du tac au tac à la décision américaine de reconnaître l’indépendance du Kosovo six mois plus tôt.)

Ce fut une guerre de 6 jours, coûtant la vie de 280 militaires (y compris 100 du coté ossète du Sud et russe) et causant environ 400 morts civils. Et il n’y a plus eu de guerre russe depuis lors. La Crimée n’a pas été envahie l’année dernière, mais plutôt saisie par les force russes en place, bénéficiant du soutien populaire général. Et il y a peu d’indices que les forces régulières russes se battent contre les forces d’État ukrainiennes. Des Ukrainiens d’origine ethnique russe le font, recevant sans aucun doute du soutien de leurs cousins à travers la frontière historiquement changeante. Mais l’accusation de l’invasion russe de l’Ukraine est un cheval de bataille du département d’État, de la propagande automatiquement reprise par les experts-marionnettes de la presse officielle, pas une réalité contemporaine.

Saakachvili s’attendait peut-être à être soutenu par les États-Unis lorsqu’il provoqua Moscou en août 2008. Mais alors qu’il recevait un soutien ferme du sénateur John McCain, qui déclara «Nous sommes tous Géorgiens maintenant», il reçut peu d’aide du département d’État de George W. Bush, soucieux de ne pas provoquer la troisième guerre mondiale. La Géorgie n’était pas encore un État membre de l’Otan capable d’invoquer la clause de défense mutuelle de la charte de l’alliance.

Saakachvili quitta ses fonctions en 2010 et est maintenant poursuivi par la justice géorgienne pour abus de fonctions. Après un bref passage à la Fletcher School of International Law and Diplomacy en 2014, il acquit la nationalité ukrainienne, perdant par la même occasion sa nationalité géorgienne et (un des nombreux exemples de la folle gouvernance ukrainienne, incluant Iatseniouk et Porochenko) fut nommé gouverneur d’Odessa en mai dernier !

Étant donné la débâcle de 2008, des pays comme l’Allemagne sont peu enclins à accepter une admission de la Géorgie dans l’Otan. Ils voient peu de bénéfices à provoquer la Russie en étendant sans arrêt l’alliance défensive de la guerre froide. Cependant, la Croatie et l’Albanie furent intégrées à l’Otan en 2009, la première année de l’administration Obama, juste à temps pour participer à la quatrième guerre de l’Otan contre la Libye.

A nouveau, il n’y avait aucune raison pour une guerre. Le colonel Kadhafi avait été très amical avec les régimes occidentaux depuis 2003, et coopérait avec la CIA contre le terrorisme islamiste. Mais quand le printemps arabe balaya la région en 2011, certains leaders occidentaux (dirigés par le président français Nicolas Sarkozy mais incluant la toujours va-t-en-guerre Hillary Clinton) se convainquirent eux-mêmes que la chute de Kadhafi était imminente et qu’il valait mieux aider l’opposition à le déposer et ainsi rentrer dans les grâces de n’importe quel successeur.

Le conseil de sécurité de l’ONU approuva une résolution pour établir une zone d’exclusion aérienne pour protéger les civils des troupes supposées génocidaires de Kadhafi. Mais ce que l’Otan libéra fut quelque chose de différent : une guerre contre Kadhafi qui mena à son meurtre brutal et à l’horrible chaos qui règne depuis lors en Libye, une base fiable pour al-Qaïda et EI. La Russie et la Chine protestèrent toutes les deux, alors que la guerre était encore en cours, que l’Otan avait déformé la signification de la résolution de l’ONU. Il est peu probable que ces deux membres permanents du Conseil de sécurité se laisseront à nouveau duper dans une telle coopération.

Nous pouvons donc ajouter l’échec de Libye aux États dysfonctionnels de Bosnie, du Kosovo et de l’Afghanistan à notre liste des exploits de l’Otan depuis 1991. Pour résumer : depuis la chute de l’URSS, les USA et certains alliés (souvent en leur qualité d’alliés de l’Otan) ont mené des guerre contre les Serbes bosniaques, la Serbie, l’Afghanistan, l’Irak et la Libye, tout en frappant des cibles au Pakistan, au Yémen, en Somalie et ailleurs, en toute impunité. La Russie est allée en guerre une seule fois : pour 8 jours en août 2008 contre la Géorgie.

Et pourtant, tous les commentateurs des principaux journaux télévisés vous disent, en vous regardant droit dans les yeux, que Poutine est un envahisseur.

Pourquoi l’extension de l’Otan ?

Donc, pendant que l’Otan ne cessait d’accueillir de nouveaux membres, elle montrait un penchant grandissant à partir en guerre, d’Asie Centrale à l’Afrique du Nord. On peut se demander : pourquoi ?

La raison putative en 1949 était la défense de l’Europe occidentale contre une supposée invasion soviétique. Cette justification est encore utilisée : quand les partisans de l’Otan parlent aujourd’hui en faveur de l’inclusion de la Lituanie, par exemple, ils vont argumenter que si la Lituanie était restée en dehors de l’alliance, les Russes l’auraient sûrement déjà envahie sous prétexte de défendre les droits des minorités russes.

Il y a en fait très peu d’indices des ambitions russes ou des ambitions personnelles de Poutine de recréer l’empire tsariste ou l’Union Soviétique. Poutine s’est plaint il y a quelques jours : «Nous ne voulons pas du retour de l’URSS, mais personne ne nous croit.» Il a aussi affirmé que les gens qui ne ressentent pas de nostalgie pour l’Union Soviétique, comme le disent la plupart des citoyens de l’ancienne URSS assez âgés pour s’en rappeler, n’ont pas de cœur, alors que ceux qui veulent la restaurer n’ont pas de cerveau.

Pendant l’expansion inexorable de l’Otan entre 1999 et 2009, la Russie répondit, non pas par des menaces mais avec une calme indignation.

Les remarques de Poutine sur la dissolution de l’Union soviétique comme une tragédie géopolitique et ses affirmations occasionnelles au sujet du droit à leur  langue et des autres droits des Russes dans les anciennes républiques soviétiques ne constituent pas des menaces militaires. Comme toujours, les néoconservateurs sélectionnent une phrase ici et là quand ils essaient de décrire Poutine comme (encore) un autre Hitler. En fait, les Russes ont été, de façon relative, la voix de la raison ces dernières années. Alarmés par les conséquences des actions américaines au Moyen-Orient, ils ont cherché à contenir l’impérialisme américain tout en défiant le terrorisme islamiste.

En août 2013, Obama menaça d’attaquer la Syrie pour punir le régime d’avoir utilisé des armes chimiques contre son peuple (les accusations ont été démenties par Seymour Hersh, entre autres). Une intervention adroite du ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, et le refus de la Chambre des communes britannique d’appuyer une attaque (s’assurant que, comme la guerre d’Irak, elle ne recevrait pas le soutien de l’Otan) ainsi qu’une opposition interne ont contribué à éviter une autre guerre américaine au Moyen-Orient.

Mais c’est comme si les va-t-en-guerre du département d’État, dépités par le succès russe à protéger leur allié syrien du destin de Kadhafi, et vexés de leur capacité constante à maintenir des bases aériennes et navales sur la côte syrienne [base de Tartous, NdT], redoublaient d’efforts pour provoquer la Russie. Comment le faire mieux qu’en interférant en Ukraine, qui a non seulement fait partie de l’Union soviétique mais aussi de l’État russe depuis 1654 et qui était le centre du Rus de Kiev originel au Xe siècle ?

L’Otan courtisait l’Ukraine depuis 1994, cinq ans avant que l’alliance ne s’étende pour inclure la Pologne, la Hongrie et la Tchécoslovaquie. Kiev a signé le plan d’action d’adhésion à l’Otan en 2008, quand Victor Iouchtchenko était président, mais c’était en suspens quand ce dernier fut élu en 2010. Jouissant du solide soutien de l’Est russophone, Ianoukovitch gagna ce que les observateurs internationaux appelèrent une élection libre et démocratique.

Ianoukovich ne voulait pas que l’Ukraine rejoigne l’Otan. Il voulait une Ukraine neutre maintenant ses relations traditionnelles avec la Russie. Cela exaspéra Victoria Nuland, la cheffe du bureau Eurasie au département d’État, qui fit du projet d’attirer l’Ukraine dans l’Otan le but de sa vie. Ce serait le prix ultime pour l’Otan en Europe de l’Est. Un pays de 44 millions d’habitants bien éduqués, de la taille de la France, stratégiquement situé sur la mer Noire, historiquement dominée par la flotte russe de la Mer noire. Un pays divisé ethniquement entre l’Est russophone et généralement pro-russe et l’Ouest plus orienté vers l’Occident et parlant l’ukrainien, avec un mouvement néofasciste vigoureux et férocement anti-russe, prêt à être utilisé.

Nuland, une ancienne aide de Cheney, dont la vision du monde néoconservatrice a attiré favorablement l’attention de Hillary Clinton et donc sa promotion, est la femme du politologue néoconservateur et avocat de la guerre en Irak, Robert Kagan (Kagan fut un membre fondateur du célèbre think tank Project for a New American Century). Le couple représente les deux facettes d’un incessant complot néoconservateur : ceux qui travaillent à la destruction de la Russie et ceux qui travaillent à la destruction du Moyen-Orient, utilisant consciemment des mensonges pour embrouiller les masses quant à leur but véritable.

Au National Press Club en décembre 2013, Nuland se vanta que les États-Unis (à travers des ONG comme le National Endowment for Democracy) avait dépensé 5 milliards de dollars pour soutenir les aspirations européennes de l’Ukraine. Cette formulation délibérément vague est censée faire référence au soutien américain à l’admission de Kiev dans l’Union européenne. Le tort de Ianoukovitch, selon les États-Unis, n’était pas qu’il rejetait l’adhésion à l’Otan, ceci ne fut jamais mentionné. Ianoukovitch avait prétendument trahi les aspirations pro-européennes de son peuple en ayant lancé, puis rejeté, un accord d’association avec le bloc commercial, craignant que cela ne signifie un régime d’austérité de style grec imposé au pays depuis l’extérieur.

A partir de novembre 2013, la foule se rassembla sur le Maidan à Kiev pour protester, entre autres, contre le changement d’avis de Ianoukovitch au sujet de l’adhésion à l’Union européenne. Le département d’État américain embrassa leur cause. On peut se demander pourquoi les États-Unis auraient des intérêts à promouvoir l’adhésion d’un pays à l’UE, alors qu’elle constitue un bloc commercial concurrent. Quelle différence cela fait-il pour vous et moi si l’Ukraine a des liens économiques plus étroits avec la Russie ou avec l’Union européenne ?

Le sale petit secret des États-Unis est de vouloir tirer profit de cet élan à rejoindre l’Europe pour attirer l’Ukraine dans l’Otan, ce qui aurait pu être considéré comme la prochaine étape naturelle dans le réalignement de l’Ukraine.

Profitant de la colère populaire contre la corruption de Ianoukovitch, mais aussi travaillant avec des politiciens connus pour être favorables à l’admission dans l’Otan et à l’expulsion des forces navales russes de leur base de Crimée – qu’elles occupent depuis 1780 –, et incluant les forces néofascistes qui haïssent la Russie mais détestent aussi l’Union européenne, Nuland et son équipe, y compris l’omniprésent John Mc Cain, firent leur apparition sur le Maidan, distribuant des cookies et encourageant la foule à destituer le président.

Cela fonctionna, bien sûr. Le 22 février, à un jour de la signature d’un accord sous la médiation de l’Europe, en vue de réformes gouvernementales et de nouvelles élections, et pensant que la situation s’était détendue, Ianoukovitch fut forcé de fuir pour sauver sa vie. Les forces néo-fascistes de Svoboda et du Secteur droit servirent de troupes d’assaut pour renverser le régime. Les manœuvres machiavéliques de Nuland avaient triomphé.

Il semblait qu’après 14 ans d’expansion, l’Otan pourrait bientôt être capable d’accueillir un énorme nouveau membre dans ses rangs, complétant l’encerclement de la Russie et fichant dehors la flotte russe, transformant la mer Noire en un lac de l’Otan.

Hélas pour les néoconservateurs et les interventionnistes libéraux, le nouveau régime d’Arseniy Iatseniouk et de ses alliés du Parti de Svoboda, choisi par Nuland, s’aliéna immédiatement la population russophone qui demeure en rébellion armée, rendant le pays ingouvernable alors même que son économie s’effondre, et l’idée d’expulser les Russes de Sébastopol est devenue inimaginable.

Mais que veulent les stratèges de l’Otan ? Où vont cette expansion sans fin et ces provocations irréfléchies ?

La Russie, une menace existentielle ?

Avant tout, les avocats de l’Otan, bien qu’ils répètent souvent qu’ils «ne sont pas contre la Russie, que ceci n’a rien à voir avec la Russie», prennent effectivement en considération une constante menace russe. Le général Sir Adrian Bradshaw, l’officier britannique le plus gradé de l’Otan, déclara en février que «la Russie pose une évidente menace à notre existence». Le général Joseph Votel, commandant des opérations spéciales US, déclara au forum d’Aspen sur la sécurité en juillet que la «Russie pourrait poser une menace existentielle aux États-Unis».

Le président du House Armed Service Committee Mac Thornberry (Républicain, Texas) a conseillé à Obama de signer une loi de financement militaire car la Russie pose une menace existentielle aux États-Unis. Le philanthrope George Soros (qui aime financer des révolutions de couleur) écrivit dans la New York Review of Books en octobre que l’Europe «est face à un défi russe à sa propre existence».

Ce sont des mots absurdes et stupides venant de personnalités haut placées. N’est-il pas évident que c’est la Russie qui est encerclée, pressée et menacée ? Que son budget militaire est une fraction du budget américain et que sa présence militaire globale est minuscule comparée à l’empreinte américaine ?

Mais quiconque regarde les débats des candidats présidentiels américains et peut percevoir la prévalence de la paranoïa au sujet de la Russie, la qualification sans réfléchir de Poutine comme nouvel Hitler, et l’expression obligatoire de la détermination à rendre l’Amérique plus forte peut comprendre pourquoi l’expansion de l’Otan est affreusement dangereuse.

Les gens qui ne pensent pas rationnellement ou dont l’esprit est tordu par l’arrogance peuvent regarder la carte de l’expansion de l’Otan et penser fièrement : «Les choses doivent être ainsi ! Pourquoi quiconque questionnerait-il le besoin des nations de se protéger en s’alliant avec les États-Unis ? Ce sont des alliances comme l’Otan qui préservent la paix et la stabilité dans le monde.»

(Certains sont capables de penser cela, peut-être, mais le fait est que le monde est devenu moins paisible et beaucoup moins stable qu’il ne l’était pendant la Guerre froide, quand les deux superpuissances se contrôlaient l’une l’autre. Les États-Unis ont émergé comme ce qu’un diplomate français a appelé une hyper-puissance ou un hyper pouvoir intervenant avec impunité dans de multiples pays et produisant de nouvelles et souvent épouvantables formes de résistance.)

Les gens regardant une carte de l’Otan en Europe peuvent aussi mentalement colorier le Monténégro. Cette petite république de l’Adriatique, de moins de 650 000 habitants, a été formellement invitée par l’Otan à soumettre sa candidature le 2 décembre. Quels autres pays devront encore signer ?

Comme mentionné en 2008, l’Otan a annoncé que la Géorgie et l’Ukraine adhéreraient. Mais leur cas est actuellement en attente. La Biélorussie, coincée entre la Pologne et l’Ukraine, a été sous le contrôle autoritaire du président Alexander Loukachenko depuis 1994. Le régime, considéré comme proche de Moscou, a été visé par une révolution de couleur ratée, financée par les États-Unis, en mars 2006. Le favori américain était Mikhail Marynich, un ancien ambassadeur en Lettonie et partisan de l’adhésion à l’Otan. (Il a participé à une réunion de l’Otan à huis clos, Guerre et Paix, à Riga en novembre 2006.)

Et puis il y a la Moldavie, l’ancienne République soviétique de Moldavie, située entre la Roumanie et l’Ukraine. A l’Est se trouve la république sécessionniste de Transnistrie, où les Moldaves sont une minorité et les Russes et les Ukrainiens représentent presque 60% de la population. C’est une zone de conflit gelé. Le rêve néoconservateur est de changer tous ces régimes et de tous les amener dans le giron de l’Otan.

Un Anneau pour les gouverner tous, Un Anneau pour les trouver,

Un Anneau pour les ramener tous et dans les ténèbres les lier

Au pays de Mordor où s’étendent les Ombres.

Que faites-vous quand vous avez complété l’encerclement occidental de la Russie ? Mais, bien entendu, vous déstabilisez le pays lui-même, espérant le scinder ! La Russie reste une nation multi-ethnique, multi-culturelle. Il y a des tensions et des mouvements sécessionnistes à exploiter, dans le Caucase en particulier, mais aussi en Sibérie et dans la péninsule de Carélie.

Si la Russie est une menace existentielle, sa propre existence est donc une menace, exact ? Donc pourquoi ne pas la démembrer ? La logique de l’expansion de l’Otan ne requiert-elle pas un ennemi ? Et l’Amérique ne dirige-t-elle pas le monde en défaisant des ennemis ?

Et si c’était l’Otan la vraie menace ? (Après tout, dans son dernier projet majeur, n’a-t-elle par détruit totalement l’État moderne de Libye avec comme résultat la déstabilisation du Mali ?)

Ne devrions-nous pas nous réjouir des tensions dans l’Otan et de l’échec des États membres à allouer 2% de leur recette aux dépenses militaires ? Ne devrions-nous pas nous réjouir des résistances à l’extension de l’Otan, des plaintes au sujet des pressions coercitives des États-Unis et des appels à plus de coopération avec la Russie plutôt qu’à la confrontation et à la destruction ?

Gary Leupp

Partie 3

Note du traducteur, le site https://beerblogsite.wordpress.com

Je publie la traduction d’un texte de Gary Leupp, professeur à l’Université Tufts. Je trouve que ce texte, polémique sur certains points, permet de renverser la vision pro-Otan dont nous sommes abreuvés dans les médias. Faites-vous votre propre opinion… L’original peut être trouvé ici. Le texte est assez long donc il sera publié en quatre parties.

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18 réflexions sur « L’Otan cherche la destruction de la Russie depuis 1949 – 4/4 »

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