Shawn Helton – Le 10 mars 2015 – Source 21st Century Wire
les révélations sur Emwazi ouvrent l’horizon
Alors que la narration sur John le Djihadiste continue à évoluer, des questions pressantes s’imposent au sujet des services de sécurité britanniques, de Mohammad Emwazi et sa famille…
Ces dernières semaines, les services de sécurité britanniques, avec le FBI, ont révélé avoir démasqué l’individu apparaissant sur les vidéos de terreur d’EI et ils ont même admis avoir eu connaissance de son identité durant les six derniers mois. Alors que cette informations à sidéré la communauté internationale, il a été rapidement révélé que l’homme suspecté d’être la vitrine d’EI était connu du MI5 depuis six ans.
L’homme supposé être l’infâme exécuteur selon les médias occidentaux, est un ancien programmeur informatique de 27 ans, Mohammad Emwazi. Selon l’article, Emwazi aurait quitté l’Angleterre pour rejoindre les militants d’EI en Syrie, quelque part en 2013.
Certains articles ont pourtant dit qu’Emwazi avait été envoyé en 2013 pour effectuer des travaux d’assistance en Turquie. Les parents d’Emwazi ont signalé sa disparition en août 2013 et les autorités leur ont dit, près de quatre mois plus tard, qu’il était en Syrie.
Le terrorisme scénarisé
A la suite du prétendu dévoilement de l’identité de John le Djihadiste, les représentants du gouvernement Koweitien ont annoncé que les parents de Mohammed Emwazi l’avaient reconnu dans les vidéos de propagande de décapitation d’EI et qu’ils connaissaient ses prétendues opinions extrémistes avant qu’il ne se rende en Syrie, selon le journal britannique le Telegraph.
Dans l’article du Telegraph intitulé, «John le Djihadiste: le père accuse Mohammed Emwazi d’être un chien et un terroriste», écrit par Robert Tait. Il est question d’un entretien controversé avec une personne présentée comme étant un collègue de Jassem Emwazi, le père de Mohammed, âgé de 51 ans. Le collègue a été présenté sous le nom d’Abu Meshaal et lui et Jassem sont supposés travailler ensemble dans un dépôt de supermarchés coopératifs, situé à proximité de la frontière entre l’Irak et le Koweït. Meshaal à fait une description émouvante de l’état émotionnel du père de Mohammed de son fils devenu un étranger, semblant paraphraser une conversation personnelle que les deux hommes auraient eue au sujet du jeune Emwazi et sur son implication suspectée avec les militants d’EI.
Voici un extrait de l’article du Telegraph :
«Le Telegraph peut dévoiler que le père de Mohammed Emwazi à décrit son fils comme étant un chien, un animal et un terroriste, et il a révélé qu’il avait demandé la clémence de ses parents avant de rejoindre l’EI et de devenir John le Djihadiste.
Le collègue, Abu Meshaal, 40 ans, à dit que M. Emwazi était en larmes durant leur conversation de lundi, durant laquelle il a décrit que l’identification de son fils comme étant le bourreau masqué qui a été filmé décapitant sept otages britanniques, états-unien et japonais, à été comme une ‘catastrophe’ pour sa famille.
Il était très ému et il pleurait sans cesse , il a dit lui avoir beaucoup parlé pour essayer de le persuader de retourner à sa vie personnelle, mais que son fils ne l’avait pas écouté. Il a déclaré: ‘que mon fils aille au Diable’.»
L’article continue en expliquant que le père d’Emwazi, Jassem, avait été interrogé par les enquêteurs koweïtiens la semaine dernière, et qu’il avait reçu un appel téléphonique en 2013 depuis la Turquie, durant lequel Mohammed avait demandé à ses parents leur bénédiction avant de se rendre en Syrie pour se battre au côté d’EI et des autres militants.
De plus, le journal Koweïtien Qabbas a lui aussi apparemment parlé avec un autre collègue, non identifié, qui affirme que Jassem Emwazi avait eu des inquiétudes bien avant que son fils ait été accusé d’être un terroriste de renommée internationale.
Le rapport controversé à été repris par les organes médiatiques occidentaux, qui pour nombre d’entre eux ont considéré, en citant Jassem Emwazi, qu’il s’agissait d’une preuve supplémentaire de la descente en enfer de Mohammed Emwazi.
Pourtant, le lendemain, Jassem Emwazi à engagé un avocat pour étouffer ce qu’il a appelé des fausses rumeurs au sujet de son fils et de sa famille dans les médias. En fait, deux des premières informations, révélées pour encourager la narration apparemment fausse, se trouvent provenir d’une info d’ABC, qui affirmait que la mère d’Emwazi savait que son fils était John le Djihadiste.
L’histoire impliquant la famille Emwazi, apparemment fabriquée, à été abondamment reprise durant une période de 24 à 48 heures, mais elle a été rapidement enterrée dans le cycle d’information suivant, après la déclaration contradictoire du père d’Emwazi.
Un article du Guardian a révélé que Jassem Emwazi avait en effet demandé un conseil juridique au sujet des racontars fabriqués sur son fils et sa famille:
Jassem Emwazi à dit au journal koweitien Al-Qabbas : «Il n’y a rien dans ce qui circule dans les médias, surtout par l’intermédiaire de clips et de prises de vue, qui prouve que la personne accusée est mon fils Mohammed, celui dont on parle en disant qu’il est supposé être le bourreau de Daesh (l’EI)».
«J’ai un message pour la population koweïtienne: la plupart des rumeurs sont fausses, a-t-il dit. Parce que j’ai ressenti que certaines personnes les ont crues, j’ai assigné un avocat pour me défendre et pour prouver… que ce qui se dit est faux».
L’article continue:
«Lorsque le Guardian lui a demandé directement lundi, il (Jassem Emwazi) à dit que c’était faux, ajoutant que l’information était un pur mensonge, mensonge, mensonge.»
Après avoir revu ces faits, nous pouvons considérer la forte probabilité d’une manipulation des citations attribuées à la famille Emwazi dans le but de faire sensation et de tromper l’opinion publique quand à la véracité de l’identité supposée de John.
La tromperie actuelle au sujet de l’histoire d’Emwazi semble avoir été influencée par les intérêts occidentaux. Elle me rappelle un autre scénario qui avait été utilisé pour émouvoir l’opinion publique en 1990. Le 10 octobre 1990, Nayirah al-Sabah, la fille de l’ambassadeur du Koweït aux États-Unis, Saud Al-Sabah, avait fourni un témoignage larmoyant qui s’était révélé être un faux: elle affirmait avoir vu des soldats irakiens sortir des bébés des incubateurs dans un hôpital durant l’invasion du Koweït par l’Irak. C’est ce mensonge que Washington et ses stratèges en relations publiques ont utilisé comme prétexte pour déclencher la guerre du Golfe en 1990, précédant de peu le mensonge sur les armes de destruction massive, qui a lui aussi été utilisé pour envahir l’Irak en 2003.
Comme en 2002-2003, une pression similaire est à nouveau exercée par les intérêts militaires états-uniens afin de recommencer une guerre au Moyen-Orient, où le Koweït occupe à nouveau un rôle central pour faire monter la tension.
Il y a, dans l’histoire d’Emwazi, des parties en jeu et nous devrions tout d’abord examiner tous les angles, avant d’adopter une des nombreuses suppositions qui sont diffusées à la population par l’intermédiaire des médias de masse au service des sources gouvernementales…
L’histoire de l’enregistrement
Après avoir été diplômé de l’Université de Westminster, il est dit qu’Emwazi à été surveillé et ciblé pour être recruté par la principale agence de renseignement britannique, le MI5, après un safari organisé avec des amis en Tanzanie en mai 2009. Après les mauvais traitements que lui auraient fait subir les autorités locales, on a dit qu’il avait contacté l’organisation des droits de l’homme CAGE.
Étrangement, de nouveaux articles sont apparus, affirmant que la raison pour laquelle Emwazi avait été détenu et expulsé de Tanzanie par les autorités locales, était qu’il avait été ivre et agité, insultant le personnel d’immigration à son arrivée.
Selon le ministère de l’Intérieur de Tanzanie, un document cite Emwazi, Ally Adorus et Marcel Schrodel comme étant en état d’ivresse et ayant eu une mauvaise conduite à leur arrivée en Tanzanie. Pourtant, il faut mentionner que les autorités tanzaniennes ont des liens très étroits avec l’Angleterre et cette information devrait être examinée plus en profondeur.
La relation qu’entretenait Emwazi avec l’organisation de défense des droits de l’homme CAGE et son directeur de recherche, Asim Qureshi, a soulevé une vague de controverses en phase avec le dévoilement des informations sur Emwazi. La diffusion des documents sur Emwazi faite par CAGE semble être liée à la révélation officielle de son identité par les autorités. Il s’agit là d’un aspect clé, qu’il faut assurément prendre en considération lorsque l’on regarde les parties en jeu dans cette affaire.
CAGE à récemment dévoilé une bande vidéo révélatrice avec Mohammed Emwazi. En outre, il a été découvert que les agents du MI5 avaient traqué Emwazi et l’avaient confronté, l’accusant d’avoir des opinions extrémistes, tout en cherchant activement à le recruter pour espionner ou informer d’autres musulmans. Les documents récemment dévoilés par CAGE décrivent un homme semblant avoir été harcelé, et on peut même envisager le scénario, très probable, dans lequel Emwazi a été forcé de commettre des prétendues activités violentes et de se joindre au groupe terroriste de l’EI.
Les récents enregistrements vidéos fournis par CAGE, où l’on entend une condamnation du terrorisme par Emwazi, qui déclare que les attaques du 11 septembre 2001 et les attentats à labombe dans le métro londoniens «avaient été une erreur», sont pourtant bien plus choquants.
Les récentes révélations au sujet d’Emwazi n’ont fait qu’ajouter à la confusion, puisque les services de sécurité ont eux aussi une relation étroite avec CAGE. Et, étant donné l’impact d’ensemble de cette histoire, tout dévoilement d’information provenant de ces deux entités devrait être attentivement examiné afin d’en vérifier l’authenticité.
Revoir le passé
Il faut aussi porter une grande attention à un autre élément de l’histoire d’Emwazi. Juste après que Mohammed a été identifié comme étant John le Djihadiste, «un ancien camarade d’école, non nommé» prétend avoir reconnu Emwazi comme étant le présentateur terroriste.
Le camarade a expliqué avoir rencontré Emwazi pour la première fois en 1999, alors qu’ils avaient l’un et l’autre étudié en secondaire, à l’institution Quintin Kynaston à St John Wood, au nord de Londres, et qui a récemment été atteinte par un scandale.
Au moins deux autres anciens élèves de la Quintin ont de même été impliqués dans le terrorisme, ce qui amène certains à se poser des questions sur l’institution.
Est-il possible que cette école ait été utilisée pour former des futures recrues pour des opérations clandestines?
En 2009, les services de renseignement britanniques, en partenariat avec la police métropolitaine, avaient annoncé l’existence d’une tentative d’ingénierie sociale secrète connue sous le nom de The Channel Project. Celle-ci était menée dans l’espoir de cibler des enfants doués de caractères indiquant un attrait pour les opinions extrêmes et susceptibles d’être formés dans le futur par des radicalisateurs. Il va sans dire qu’un programme secret de ce genre pourrait tout aussi bien être utilisé pour préparer des futurs radicaux et aussi des informateurs.
…
Emwazi est retourné s’installer au Royaume-Uni en 2010, après avoir travaillé comme vendeur pour une société de d’informatique koweïtienne, où il avait été considéré par ses chefs comme étant «le meilleur employé que nous ayons jamais eu». L’ancien chef de Emwazi s’est aussi demandé dans un article du Guardian du 1er mars «comment une personne aussi calme et tranquille que lui a-t-elle pu devenir l’homme que l’on voit aux informations? Ce n’est tout simplement pas logique que ça puisse être ce type-là».
Emwazi est supposé avoir été recruté par un gang international de terrorisme durant l’année 2012, par Mohammed Ahmed Mohamed, qui vivait à quelques centaines de mètres de la demeure de Emwazi à Queen’s Park, dans l’Ouest londonien.
Selon le The Mirror, les personnes de l’environnement de Emwazi semblent être affiliées aux individus qui ont été impliqués dans l’attentat à la bombe contre l’ambassade des États-unis en 1998 à Dar Es Salaam, en Tanzanie, ainsi qu’avec ceux qui seraient liés aux attentats dans le métro de Londres le 7/7. On pourrait dire que l’attentat contre l’ambassade états-unienne en 1998 a constitué un tournant très net dans les opérations menées avec des moudjahidines combattants par procuration pour les États-Unis. En effet, ils sont alors rapidement devenus un ennemi juré de l’Occident et pour la première fois appelés al-Qaida. La fin des années 1990 a été caractérisée par la préparation de la Guerre contre le terrorisme.
The Mirror:
«Le réseau d’Emwazi s’étend encore plus loin. Un dossier vu par le Mirror montre un lien direct entre Ahmed Mohamed et deux tueurs d’al-Qaida.
Un des deux hommes, Saleh Nabhan, était derrière les attentats à la bombe contre les ambassades des Etats-Unis au Kenya et en Tanzanie, qui avaient tués 250 personnes en 1998, ainsi qu’à la tentative d’abattre un avion de ligne israélien avec des missiles Stinger.
Avec Harun Fazul, il a aussi entraîné et gardé Samantha Lewthwaite, suspectée de terrorisme – la White Widow.» [la Veuve Blanche, morte en Ukraine. Le traducteur recommande vivement cette investigation de qualité au sujet de cette autre ‘star’ du Jihadisme : https://www.youtube.com/watch?v=rNRxzbDFO6A, NdT].
Le même article du Mirror, daté du 27 février, continuait en expliquant comment Ahmed Mohamed avait rencontré Emwazi dans une mosquée, avant son apparente radicalisation, près de trois années plus tard.
Curieusement, dans le même article du Mirror, l’ancien camarade d’école non cité et qui est supposé avoir identifié Emwazi, a déclaré que celui-ci n’allait jamais à la mosquée et qu’il n’avait jamais semblé être tellement religieux:
«Des sources émanant de la sécurité ont révélé aujourd’hui que Emwazi, 26 ans, et le djihadiste déguisé en Burka, Mohammed Ahmed Mohamed, se sont rencontrés à la mosquée de l’Ouest londonien, avant qu’ Emwazi ne commence un cours de programmation informatique à la Westminster University.»
Est-il possible qu’Ahmed Mohamed ait travaillé comme agent des services de sécurité et que le MI5, en conjonction avec d’autres groupes, ait cherché à recruter Emwazi au moins trois ans avant sa détention en mai 2009?
De façon intéressante, il a été rapporté que l’ordre de restriction des déplacements de Ahmed Mohamed avait été annulé en cour d’appel en mai 2014, alors que Mohamed était toujours apparemment absent du territoire britannique.
La relation entre le terrorisme et la sécurité
Selon des représentants de la sécurité, Mohammed Ahmed Mohamed à été suspecté en novembre 2013 d’avoir des liens avec un complot pour commettre un attentat à la bombe durant les jeux Olympiques de Londres, ainsi qu’avec une autre attaque du type de Westgate, contre le Collège d’Eton. Ahmed Mohamed a été cité comme étant membre de «la cellule dormante d’Al Shabaab, connue sous le nom de London Boys».
Comme nous l’avions rapporté la semaine dernière à 21WIRE, l’associé d’Emwazi de longue date, à l’Ouest de Londres, l’ancien rappeur Abdel Bary, qui à tout d’abord été soupçonné d’être John le Djihadiste, avait lui aussi été connecté au réseau des London Boys, avec Emwazi.
On nous a raconté qu’Emwazi avait échappé à la surveillance du MI5 au début de l’année 2013, pour se rendre en Syrie, à peu près au même moment où Ahmed Mohamed, le porteur de burka, glissait des mains de l’agence de sécurité, s’échappant après avoir été impliqué dans plusieurs complot terroristes.
Est-il possible que les trois hommes aient réussi à contrecarrer le MI5 et à s’échapper du Royaume-Uni sans être détectés, sachant qu’ils devaient être surveillés de près à cause de leur connexion à la cellule dormante des London Boys et de leur apparente affiliation avec al-Qaida et al-Shabaab ?
Les dirigeants politiques occidentaux et leurs médias parlent publiquement, ad nauseam, de cellules dormantes tapies près de chez vous, mais aucun d’entre eux ne reconnaîtra le fait historique qu’ils ont eux même aidé à abriter, faire grandir et radicaliser des individus, par l’intermédiaire d’opérations secrètes de contre-terrorisme. Bien entendu, les nations alliées prétendront que les services de renseignements occidentaux utilisent régulièrement des agents doubles et des informateurs sous la bannière de la sécurité, afin de cacher les intentions véritables de tels programmes, toujours soucieux de savoir comment repeindre la réalité des objectifs de la politique occidentale.
Selon l’article, les London Boys était liés à des attaques planifiées dans des grands hôtels londoniens et d’autres lieux. Il a précédemment été révélé qu’une cellule somalienne était active en Angleterre et qu’elle avait été entraînée, en 2006, par l’ancien dirigeant d’al-Qaida en Afrique, Fazul Abdullah Mohammed, associé avec Samantha Lewthwaite, la veuve blanche, dans un camp d’entraînement à Mogadiscio.
Lorsque la police à abattu Fazul durant un échange de coups de feu à Mogadiscio en 2011, elle a opportunément découvert des plans spécifiant certaines cibles britanniques.
Dans un extrait que nous avions cité du Daily Mail et provenant d’une source non révélée, il était dit qu’Emwazi avait rejoint d’autres groupes de militants avant de rejoindre l’EI :
«Fils d’un chauffeur de taxi, il a occasionnellement prié dans une mosquée de Greenwich dans le Sud Est londonien.
»Des sources affirmant avoir rencontré Emwazi en Syrie ont déclaré à la chaine Channel 4 qu’elles croyaient qu’Emwazi avait initialement rejoint les Brigades de migrants ou les moudjahidines en 2012».
»On croyait qu’Emwazi avait été basé dans la Province syrienne d’Idlib et ensuite à l’extérieur d’Alep, avant de se joindre à al-Nusra et finalement à l’EI.»
Problème, réaction, solution?
D’autres articles suggèrent que les services de sécurité n’ont pas été capables de suivre la trace d’Emwazi lorsqu’il a déménagé en Syrie, parce que les ordres de contrôle anti-terroristes avaient été abolis au Royaume-Uni. Le dernier épisode d’Emwazi sera-il utilisé pour renforcer les ordres de contrôle anti-terroristes?
Dans un article révélateur du journaliste d’investigation Nafeez Ahmed, publié sur le Middle East Eye, on voit une fois de plus que les services de sécurité britanniques sont inextricablement liés à des radicaux bien connus:
«Selon le Dr Norman Hanif, conférencier sur le terrorisme international et l’islam au Birkbeck College de l’Université de Londres et expert sur le Hizb ut-Tahrir, la présence du groupe en Angleterre à vraisemblablement fourni de nombreuses opportunités aux services de renseignement afin de pénétrer et d’influencer le mouvement.
»Le Dr Hanif, dont la thèse de doctorat portait sur le groupe, fait remarquer que la titularisation de Husain à l’intérieur du Hizb ut-Tahrir, a eu lieu, selon ce qu’il en a dit personnellement, sous la direction d’Omar Bkri Mohammed, le religieux controversé qui a quitté le groupe en 1996 pour fonder al-Muhajiroun, un réseau militant qui a jusqu’à ce jour été lié aux plus important complots terroristes en Grande Bretagne.
»Le Dr Hanif a dit que sous la direction de Bakri, le Hizb ut-Tahrir avait imposé la période la plus idéologiquement déviante de l’existence du Hizb ut-Tahrir en Angleterre, divergent d’une manière abrupte de ses idées centrales, à cause de la promotion de la violence enseignée par Bakri et de sa focalisation sur l’établissement d’un État islamique au Royaume Uni, objectif contraire aux doctrines du Hizb ut-Tahrir ».
Le fait que Anjem Choudary et Omar Bakri, le fondateur de Al-Muhajiroun, une organisation terroriste interdite, soient liés au services de renseignement Britannique a été prouvé.
« La réécriture djihadiste »
Dans un récent rapport de la BBC, un supposé ancien combattant d’EI est décrit comme ayant fait défection du groupe terroriste. Une personne se présentant comme Abu Ayman s’est présentée en affirmant avoir rencontré Emwazi en Syrie. C’est, pour les médias, le lien clé qui boucle le cercle Emwazi. Le rapport à été étalé dans les organes médiatiques mondiaux et la majorité d’entre eux l’ont considéré comme étant totalement véridique, bien que l’identité d’Ayman n’ait pas été confirmée.
On devrait pourtant réfléchir au rôle d’Ayman dans tout cela et à la raison pour laquelle il viendrait soutenir la narration occidentale sur John le Djihadiste, sans fournir de preuve tangible qu’Emwazi est vraiment ce dernier.
Il faut aussi réfléchir à ceci: si Ayman avait réellement fait défection de l’EI et était soi-disant retourné dans une nation occidentale, pourquoi n’est-il pas arrêté pour son implication avec le groupe terroriste?
Dans un autre article, presque enterré, on nous a raconté le scénario improbable dans lequel John le Djihadiste aurait contacté les médias occidentaux par l’intermédiaire d’un tiers en Syrie, et qu’il demandait pardon pour les problèmes qu’avaient causés la révélation de son identité. Bien que l’article essayait de présenter un travail journalistique sérieux, l’histoire empeste la tentative des stratèges en relations publiques pour valider le fait qu’Emwazi est John le Djihadiste, grâce à un truc éculé (on plante une histoire dans les médias) à destination du publique occidental.
Au cours des dernières 24 heures, la scénarisation du terrible John le Djihadiste continue, Sky News rapporte que si les otages pouvaient être vus si calmes avant leur prétendue exécution dans les vidéos de décapitation’d’EI, c’est parce qu’«ils étaient régulièrement sujets à de fausses exécutions et que leurs ravisseurs leurs disaient qu’ils ne seraient pas tués, qu’il s’agissait d’une présentation pour la caméra».
Le nouvel article qui a été mitonné affirme qu’un militant masqué de l’EI, que l’on ne connait que sous le nom de Saleh, a fourni les détails par ailleurs invérifiables sur les exécutions.
Ci-dessous, vous pouvez voir un entretien mené par Sky News avec Saleh. L’entretien ressemble à une nouvelle tentative d’humaniser la cause de l’EI, tout en continuant à tromper la population au sujet du personnage connu comme étant John le Djihadiste…
Les questions qui entourent Emwazi, sa famille, les services de sécurité et sa supposé identités subsistent, alors que l’origine de l’avatar John le Djihadiste est démasqué au fil du temps…
Traduit par Lionel, relu par jj et Diane pour le Saker Francophone