Par Paul Craig Roberts – Le 18 février 2017
Nous devons comprendre, tout comme le président Trump d’ailleurs, que le canular qu’est la « guerre au terrorisme » a permis de transformer les services du renseignement, dont font partie la NSA et la CIA, et les organismes chargés des enquêtes criminelles, comme le FBI, en services de police secrète de type Gestapo. Trump est aujourd’hui menacé par ces services, parce qu’il rejette le programme néoconservateur préconisant l’hégémonie mondiale des USA, qui prévoit un budget annuel gigantesque octroyé à la défense et à la sécurité.
Nos services de police secrète sont occupés à planter dans les merdias presstitués des « renseignements » selon lesquels Trump serait compromis dans une « Russian Connection » et qu’il pose une menace à la sécurité des États-Unis. Le plan consiste à monter un dossier dans les médias, comme cela s’est fait dans le cas du président Nixon, puis de forcer Trump à quitter son poste. S’en prendre aussi ouvertement à un président nouvellement élu est un acte d’une audace extraordinaire qui suppose une énorme confiance, ou un désespoir aussi grand, de la part des services de l’État policier.
Nous voyons de nos yeux vus CNN coopérer ouvertement avec la CIA, en se lançant dans des spéculations outrancières et irresponsables selon lesquelles Trump est sous influence russe, comme s’il s’agissait d’un fait indéniable.
La « preuve » fournie par CNN et la CIA est un « reportage » du New York Times qui, sans doute, a été planté là par la CIA.
C’est tellement gros qu’on en vient à croire que CNN et la CIA considèrent vraiment que la crédulité et la stupidité du peuple étasunien sont sans bornes.
Dans cette vidéo, Glenn Greenwald explique à Amy Goodman que la CIA en veut à Trump pour avoir annoncé son intention de réduire la dangereuse tension avec la Russie, qui entre en contradiction avec la volonté du complexe de la défense et de la sécurité de s’en prendre à un ennemi puissant :
« Bien qu’il n’y a pas de définition précise ou scientifique, l’État profond désigne habituellement les services constituant des factions du pouvoir permanent à Washington. Ces services restent en place et exercent un pouvoir pendant que les élus se succèdent à la présidence. Ils exercent habituellement leur pouvoir en secret, dans l’ombre, ce qui fait qu’ils assument peu ou pas de responsabilités démocratiques. La CIA, la NSA et les autres services du renseignement − qui ont été créés essentiellement pour disséminer de la désinformation, des faussetés et de la propagande − possèdent une longue histoire sur ce chapitre, en plus d’être mêlés depuis aussi longtemps aux pires crimes de guerre, atrocités et opérations d’escadrons de la mort à avoir été commis dans le monde. Outre des gens comme Bill Kristol, de nombreux démocrates font confiance à ces services, cherchent à les renforcer et sont derrière eux, alors qu’ils exercent leur pouvoir indépendamment des responsables politiques à qui ils sont censés être subordonnés (ils s’opposent même à eux en fait).
Il ne s’agit pas seulement de la Russie. Lorsqu’on revient à la campagne électorale, on constate que des chefs de file du milieu du renseignement − dont Mike Morell, directeur adjoint de la CIA sous le président Obama, et Michael Hayden, qui a dirigé la CIA et la NSA sous George W. Bush − étaient de chauds partisans d’Hillary Clinton. En fait, Michael Morell s’est rendu au New York Times et Michael Hayden au Washington Post pendant la campagne pour vanter les mérites d’Hillary Clinton et pour dire que Donald Trump était devenu une recrue de la Russie. La CIA et le milieu du renseignement étaient profondément en faveur de Clinton et farouchement opposés à Trump dès le départ, tout simplement parce qu’ils préféraient les politiques d’Hillary Clinton à celles de Donald Trump. Une des grandes priorités de la CIA au cours des cinq dernières années a été la guerre par procuration en Syrie, qui visait un changement de régime en faisant tomber Assad. Hillary Clinton était non seulement en faveur de cela, mais reprochait aussi à Obama de ne pas avoir été plus loin et voulait imposer une zone d’exclusion aérienne en Syrie et affronter les Russes. Donald Trump pensait exactement le contraire. Il a dit qu’il se fichait de qui dirigeait la Syrie, que nous devrions laisser le soin aux Russes d’éliminer Daech, al-Qaïda et d’autres groupes en Syrie, voire même les aider s’il le fallait. Le programme que défendait Trump était l’antithèse même de ce que la CIA voulait. Clinton répondait exactement aux vœux de la CIA, d’où son ralliement derrière elle. La CIA a donc tenté de miner la candidature de Trump pendant tous les mois qu’a duré la campagne électorale. Depuis sa victoire, la CIA cherche non seulement à lui nuire par des fuites dans les médias, mais s’emploie activement à le déstabiliser. Il a été rapporté que des renseignements ne lui sont pas transmis, sous prétexte qu’on ne peut les lui confier avec confiance. La CIA se donne le pouvoir de promulguer des politiques.
Je suis d’avis que la présidence de Trump est extrêmement dangereuse. Ce ne sont pas les raisons qui manquent lorsqu’on s’informe. Ils veulent détruire l’environnement. Ils veulent éliminer le filet de sécurité. Ils veulent donner plus de moyens aux milliardaires. Ils veulent adopter des politiques sectaires envers les musulmans, les immigrants et bien d’autres groupes. Il est important de leur résister. Il y a également d’excellents moyens de leur résister, notamment en recourant aux tribunaux pour les freiner et au militantisme citoyen. Mais ce qui importe par-dessus tout, c’est que le parti démocrate fasse son autocritique et se demande comment devenir une force politique plus efficace aux États‑Unis après sa déconfiture généralisée. Mais ce n’est pas le genre de résistance à quoi il s’emploie. Ce qu’il fait à la place, c’est de se tourner du côté de la seule faction encore pire que Donald Trump, c’est-à-dire de l’État profond et de la CIA, qui ont commis tant d’atrocités, en les invitant quasiment à fomenter un coup d’État en douceur, en empêchant le président élu de mettre en œuvre ses politiques. Je crois aussi qu’il est extrêmement dangereux d’agir ainsi. Même si vous croyez comme moi que la CIA et l’État profond d’une part, et la présidence de Trump d’autre part, sont extrêmement dangereux, il y a une énorme différence entre les deux. Trump a été démocratiquement élu et est assujetti à des contrôles démocratiques, comme les tribunaux viennent de le démontrer et comme les médias et les citoyens le prouvent. Pour sa part, la CIA n’est élue par personne. Elle est à peine soumise à des contrôles démocratiques. Supplier la CIA et le milieu du renseignement de prendre les moyens de nuire à des élus au sein du gouvernement, ce n’est rien de moins que de la folie. C’est un signal donné pour détruire la démocratie du jour au lendemain en prétendant la sauver. Mais c’est exactement ce qu’implorent et défendent des tas de gens, non seulement les néocons, mais aussi leurs alliés du parti démocrate. C’est complètement tordu et dangereux de les voir faire pareille chose. »
Les États-Unis vivent actuellement une situation exceptionnelle, où la gauche libérale et progressiste est alliée à l’État profond contre la démocratie. La gauche libérale et progressiste fait du lobbying en faveur de la destitution d’un président qui n’a commis aucune faute impardonnable. Les néoconservateurs ont signalé leur préférence pour un coup d’État contre la démocratie mené par l’État profond. Les médias suivent docilement en diffusant un barrage constant de mensonges, d’insinuations et de désinformation. Le public étasunien, insouciant, reste là à sucer son pouce.
Que peut faire Trump ? Il peut procéder à un nettoyage en règle des services du renseignement et mettre fin à leurs activités inconstitutionnelles autorisées par Bush et Obama. Il peut invoquer la loi antitrust pour briser les conglomérats médiatiques créés avec l’assentiment de Clinton. Si Bush et Obama se sont autorisés le droit de soumettre des citoyens des USA à une détention illimitée sans suivre le processus normal et si Obama a pu assassiner des citoyens des USA suspects sans respecter la procédure prévue par la loi, Trump peut aussi recourir à la loi antitrust pour briser les conglomérats médiatiques qui parlent d’une seule voix contre lui.
En ce moment, Trump n’a guère le choix que de se battre. Il peut faire tomber les services de police secrète et les conglomérats de merdias presstitués, sans quoi ce sont eux qui auront sa peau. Congédier Flynn était la pire chose à faire. Il aurait dû garder Flynn et s’en prendre aux responsables des fuites qui utilisent activement la désinformation contre lui. La NSA devrait savoir qui sont ces gens. Trump devrait faire le ménage parmi les gestionnaires corrompus de la NSA et installer des responsables qui identifieront qui sont à l’origine des fuites. Trump devrait ensuite poursuivre ces personnes dans la pleine mesure permise par la loi.
Aucun président ne peut survivre à des services de la police secrète déterminés à le détruire. Si les conseillers de Trump ne le savent pas, Trump a un urgent besoin de se trouver d’autres conseillers.
Paul Craig Roberts
Traduit par Daniel, édité par Wayan et relu par Michèle pour le Saker Francophone
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