Par Moon of Alabama – Le 12 octobre 2022
La corruption politique, le manque de connaissances et les politiques étrangères irrationnelles ont amené les États-Unis à un point où ils sont en train de perdre leur primauté dans le monde.
En réponse au coup d’État américain de 2014 à Kiev, la Fédération de Russie a soutenu les rebelles russes ethniques dans la région du Donbass pour résister au progrom anti-russe dont le régime de Kiev, contrôlé par les nazis, les menaçait. Cela a bloqué les plans américains visant à faire entrer l’Ukraine dans l’OTAN et à stationner des missiles américains directement à la frontière russe.
En 2016, les Démocrates ont cherché à se venger en lançant de fausses accusations d’ingérence russe dans les élections américaines. Pour justifier sa défaite à l’élection présidentielle, Hillary Clinton a créé le “Russiagate“, une accusation diffamatoire disant que Trump était en réalité dirigé par la Russie. Elle a été soutenue par des fonctionnaires de haut rang dans tout l’État profond et en particulier au sein du FBI. Avec le recul, leur comportement a dépassé l’entendement :
Un superviseur du FBI a témoigné à plusieurs reprises, mardi, que les agents n’avaient pas corroboré l’allégation explosive d’un ancien espion britannique concernant une “conspiration bien développée” entre le Kremlin et le bureau de campagne présidentiel de Donald Trump, avant de citer cette allégation comme la raison pour initier la surveillance d’un ancien responsable du bureau de campagne de Trump.
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Le FBI a utilisé ce rapport non confirmé, a témoigné Auten, pour demander l’approbation du tribunal pour un mandat de surveillance secret afin de surveiller Carter Page, un conseiller de la campagne Trump, et a ensuite réussi à faire réautoriser ce mandat à trois reprises, en se basant en partie sur la même affirmation non corroborée.
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Auten a déclaré au jury que peu de temps après avoir reçu le premier lot de documents de Steele à l’automne 2016, un groupe de responsables du FBI a rencontré Steele et lui a offert “ce qu’il voulait jusqu’à hauteur d’un million de dollars” pour des informations qui corroboreraient les affirmations de ses rapports. Mais Steele n’a jamais fourni de corroboration, a déclaré Auten en réponse à Durham.
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Steele avait été engagé pour produire des rapports par le cabinet de recherche Fusion GPS, qui avait été retenu par un cabinet d’avocats représentant l’adversaire de Trump, Hillary Clinton, et le Comité national démocrate.
Le “Russiagate” a créé une fébrile atmosphère anti-russe, notamment au sein des Démocrates et de leurs partisans.
À cela s’ajoute une grave ignorance des capacités économiques et technologiques de la Russie. Les politiciens américains s’appuient sur des médias partiaux qui ont créé une fausse image de la Russie. J’ai fait de mon mieux pour démystifier cela aussi souvent que je le pouvais :
Le reste de l’article du NYT n’est pas meilleur que son tout premier paragraphe. Il ne fait que répéter les faux stéréotypes sur Poutine en le traitant de “leader autocratique” ou ceux sur l’influence, pourtant inexistante, de la Russie sur les élections américaines.
Il y a près de trente ans, lorsque l’Union soviétique s’est disloquée, la Russie a connu une chute grave. La libéralisation de son économie a eu des conséquences catastrophiques. Mais elle s’est réformée depuis. Elle retrouve aujourd’hui sa position traditionnelle dans le monde. Une grande puissance eurasienne qui, à presque tous les égards, est indépendante du reste du monde et capable de se protéger. Elle doit donc être prise en compte lorsque l’on pense aux politiques mondiales. C’est tout simplement un fait et non l’effet d’un “jeu de réflexion” auquel la Russie se livrerait avec l'”Ouest“.
Que les États-Unis aient encore des problèmes pour comprendre cela n’est pas la faute de la Russie mais le résultat des idées biaisées que les États-Unis ont de celle-ci.
J’ai écrit ce qui précède en décembre 2019(!). Dix mois plus tard, j’ai réexaminé la question :
Au cours des dernières années, les États-Unis et leurs marionnettes de l’UE ont augmenté leur pression sur la Russie. Ils semblent croire qu’ils peuvent contraindre la Russie à suivre leur diktat. Ce ne sera pourtant pas possible. Mais l’illusion que la Russie va finalement craquer, si seulement quelques sanctions supplémentaires sont appliquées ou si quelques maisons de plus dans le voisinage de la Russie sont incendiées, persiste.
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La Russie n’accepte pas les “règles de l’ordre international libéral“. Elle s’en tient à la loi, ce qui est, à mon avis, une position beaucoup plus forte. Oui, le droit international est souvent enfreint. Mais comme l’a dit Lavrov, on n’abandonne pas le code de la route uniquement à cause des accidents.
La Russie reste calme, quelles que soient les absurdités scandaleuses que les États-Unis et l’Union européenne inventent. Elle peut le faire parce qu’elle sait qu’elle a non seulement une supériorité morale en s’en tenant à la loi, mais qu’elle a aussi la capacité de gagner le combat.
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La Russie est militairement sûre et l'”Occident” le sait. C’est l’une des raisons de la frénésie anti-russe. La Russie n’a pas besoin de s’inquiéter de l’hostilité sans précédent venant de Bruxelles et de Washington. Elle peut l’ignorer tout en s’occupant de ses intérêts.
Comme cela est si évident, il faut se demander quelle est la véritable raison de la campagne de pression anti-russe. Quel est le but recherché par ceux qui la soutiennent ?
La réponse à ma question a été révélée au milieu de l’année dernière lorsque les États-Unis et l’UE ont menacé la Russie de “sanctions écrasantes“. L’idée était de détruire l’économie de la Russie pour ensuite briser le pays. C’était une idée complètement stupide :
La Russie est le pays le plus autarcique du monde. Elle produit presque tout ce dont elle a besoin et possède des produits hautement désirables qui font l’objet d’une demande mondiale et dont l’Europe a particulièrement besoin. La Russie dispose également d’énormes réserves financières. Une stratégie de sanctions contre la Russie ne peut pas fonctionner.
Utiliser l’Ukraine pour pousser la Russie à l’agression et appliquer ensuite des sanctions était également une tentative plutôt folle.
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Au lieu de séparer la Russie de la Chine, les États-Unis ont involontairement fait de leur mieux pour les pousser dans une alliance plus profonde. C’était l’erreur stratégique la plus grave que les États-Unis pouvaient commettre.
Au lieu d’adopter une nouvelle position stratégique qui soutiendrait une stratégie de pivot vers l’Asie, les États-Unis ramènent maintenant leurs troupes en Europe.
Le sectarisme étroit des décideurs américains, nourri par leur croyance en l’exceptionnalisme américain, mais dépourvu de toute conception de leur puissance réelle, a conduit à cette défaite.
Les États-Unis, par l’intermédiaire de l’OTAN, avaient constitué l’armée ukrainienne dans l’intention de l’utiliser contre la Russie. Comme le secrétaire général de l’OTAN, Stoltenberg, l’avait fièrement déclaré :
Comme vous le savez, les Alliés de l’OTAN apportent un soutien militaire d’un niveau sans précédent à l’Ukraine. En fait, les Alliés et l’OTAN sont présents depuis 2014 – ils ont formé, équipé et soutenu les forces armées ukrainiennes.
La récente guerre a été lancée par l’Ukraine le 17 février avec des barrages d’artillerie contre les républiques du Donbass. Des sanctions massives contre la Russie ont été mises en place. L’armée russe est finalement rentrée en Ukraine.
Il n’a fallu que quelques semaines pour constater que les sanctions, comme je m’y attendais, échouaient totalement. Les premiers jours, le rouble a chuté pour revenir beaucoup plus fort. Il n’y a pas eu de pénurie pour les consommateurs russes. Les industries russes ont continué à fonctionner.
Mais les sanctions ont écrasé l’“Ouest” et surtout ses consommateurs.
Au fil des ans, les États-Unis et l’Union européenne ont décrété et maintenu des sanctions contre les producteurs de pétrole que sont l’Iran, le Venezuela et la Russie. Ils ont également détruit une partie de l’industrie pétrolière de la Libye. Au total, les sanctions ont écarté des marchés ou rendu plus difficiles l’achat et la vente de quelque 20 % de la production mondiale de pétrole. En outre, les relations des États-Unis avec les principaux producteurs du Moyen-Orient, notamment l’Arabie saoudite, se sont refroidies.
Fin 2021, les prix à la consommation des produits hydrocarbures ont explosé. Lorsqu’ils ont menacé de faire dérailler les chances des Démocrates aux élections de mi-mandat, le président Biden a utilisé l’argent des contribuables, sous la forme de la réserve stratégique de pétrole, pour subventionner les prix de l’essence :
Les États-Unis et cinq autres puissances mondiales ont annoncé mardi un effort coordonné pour puiser dans leurs stocks nationaux de pétrole, afin de tenter de faire baisser la hausse des prix de l’essence qui provoque la colère des consommateurs dans le monde entier.
L’initiative a semblé décevoir les négociants en pétrole, qui s’attendaient à ce que le président Biden annonce une libération plus importante de la réserve stratégique de pétrole des États-Unis, qui est la plus importante au monde avec 620 millions de barils.
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Cet effort concerté, le plus important jamais réalisé pour une libération de réserves stratégiques dans plusieurs pays, est destiné à faire face aux fluctuations de l’offre et de la demande de pétrole, selon les responsables de l’administration. Il s’agit d’un coup de semonce à l’encontre de l’OPEP+, qui désigne l’Organisation des pays exportateurs de pétrole ainsi que la Russie et d’autres pays. M. Biden a poussé ces pays à augmenter leur production, mais s’est heurté à une fin de non-recevoir.
Cette initiative pourrait susciter une réponse la semaine prochaine, lorsque le groupe tiendra sa réunion mensuelle. Si elle peut inciter ces pays à augmenter leur production, elle peut tout aussi bien pousser le cartel à restreindre davantage l’offre et à faire grimper les prix mondiaux.
La déplétion de la réserve stratégique s’est poursuivi depuis :
Depuis 2021, la réserve stratégique en pétrole de la nation a diminué d’environ 35 %, l’année 2021 commençant avec 638 millions de barils en stock. À la fin de l’année, ce chiffre était tombé à 594 millions de barils. Aujourd’hui, il y a 416 millions de barils – et encore plus sont prêts à être libérés.
Les États-Unis n’ont pas seulement sanctionné les principaux producteurs de pétrole, ils ont également fomenté une guerre contre le troisième plus grand (la Russie) et agacé le deuxième plus grand (l’Arabie saoudite).
Le sommet de cette stupidité est l’idée de limiter le prix “autorisé” pour le pétrole russe :
Un acteur sain d’esprit conclurait que les sanctions étaient une erreur et que leur levée aiderait l’Europe plus qu’elle n’aiderait la Russie. Mais non, les pseudo-élites américaines et européennes ne sont plus capables d’agir de manière sensée. Au lieu de cela, elles redoublent d’efforts avec le plan de sanctions le plus fou dont on ait jamais entendu parler :
[L’Union européenne a fait avancer mercredi un plan ambitieux mais non testé visant à limiter les revenus pétroliers de la Russie.
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Selon ce plan, un comité comprenant des représentants de l’Union européenne, du Groupe des 7 nations et d’autres pays qui acceptent le plafonnement des prix se réunirait régulièrement pour décider du prix auquel le pétrole russe devrait être vendu, et ce prix changerait en fonction du prix du marché.
Comment faire en sorte qu’un gros producteur d’une denrée rare vende ses produits à un prix inférieur au prix général du marché ? À moins d’avoir un cartel d’acheteurs très puissant qui peut également acheter le produit ailleurs, vous ne pouvez pas y parvenir. C’est une impossibilité économique.
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La Russie a déclaré qu’elle ne vendrait pas de pétrole à toute partie soutenant le régime de fixation des prix du G7. C’est pourquoi ni la Chine, ni l’Inde, ni aucun autre pays que l’UE et les États-Unis n’acceptera d’y adhérer.
Il y a un mois, l’OPEP+ a finalement riposté en réduisant son objectif de production de 2 millions de barils par jour. Pour certains d’entre eux, un prix du pétrole autour de 80 dollars le baril est simplement une exigence budgétaire :
Le voyage [de M. Biden] a permis de comprendre que l’Arabie saoudite allait augmenter sa production d’environ 750 000 barils par jour et que les Émirats arabes unis allaient faire de même avec 500 000 barils supplémentaires, faisant ainsi baisser les prix du gaz et aggravant la capacité du président Vladimir V. Poutine à financer une guerre qui dure beaucoup plus longtemps – et qui fait beaucoup plus de victimes – que ce que M. Biden avait prévu.
Mais les augmentations de production ont été éphémères. Si l’Arabie saoudite a considérablement augmenté sa production en juillet et en août, elle a renoncé à sa promesse de maintenir ces niveaux pour le reste de l’année 2022. Ses dirigeants, et l’ensemble de l’OPEP, s’inquiètent du spectre d’une récession mondiale qui fait chuter les prix, de 120 dollars le baril pendant l’été à moins de 80 dollars. En dessous de ce niveau, craignent-ils, les budgets doivent être réduits et la stabilité sociale est menacée. Les Saoudiens ont donc décidé qu’ils devaient agir.
Les sanctions et les mauvaises relations avec l’Arabie saoudite marquent un échec majeur de la politique étrangère américaine, écrit M. K. Bhadrakumar :
L’administration Biden a tenté le destin en sous-estimant l’importance du pétrole en termes économiques et politiques modernes et en ignorant que le pétrole restera la source d’énergie dominante dans le monde dans un avenir prévisible, alimentant tout, des voitures et du chauffage domestique aux énormes titans industriels et aux usines de fabrication.
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Les puissances occidentales sont bien trop naïves de penser qu’une superpuissance énergétique comme la Russie peut être simplement “effacée” de l’écosystème. Dans une “guerre énergétique” avec la Russie, elles sont condamnées à être perdantes.
Historiquement, les nations occidentales ont compris l’impératif de maintenir de bonnes relations diplomatiques avec les pays producteurs de pétrole. Mais Biden a jeté la prudence aux orties en insultant l’Arabie saoudite, la qualifiant d’État “paria“. Il ne faut pas s’attendre à une quelconque amélioration des relations américano-saoudiennes sous la direction de Biden. Les Saoudiens se méfient des intentions américaines.
La congruence des intérêts de l’OPEP à maintenir les prix élevés s’explique essentiellement par le fait qu’elle a besoin de revenus supplémentaires pour son budget de dépenses et pour maintenir un niveau d’investissement sain dans l’industrie pétrolière. En avril, le Fonds monétaire international a calculé que le seuil de rentabilité de l’Arabie saoudite pour les prix du pétrole – le prix du pétrole auquel elle équilibrerait son budget – est de 79,20 dollars le baril.
L’argument budgétaire est évident. Mais ce qui est plus important, c’est que tous les pays de l’OPEP+ reconnaissent le nouveau régime de sanctions comme une attaque potentielle contre chacun d’entre eux :
Pendant ce temps, une crise “systémique” se prépare. Il est naturel que l’OPEP considère avec scepticisme les récentes mesures prises par les États-Unis et l’UE pour limiter les exportations de pétrole de la Russie. L’Occident justifie ces mesures par le fait qu’elles visent à réduire considérablement les revenus que la Russie tire de ses exportations de pétrole (ce qui se traduit par sa capacité à combattre la guerre en Ukraine). La dernière initiative du G7 visant à plafonner les prix auxquels la Russie peut vendre son pétrole pousse les choses à l’extrême.
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Il ne fait aucun doute que la décision de l’Occident crée un précédent – à savoir, prescrire pour des raisons géopolitiques le prix auquel un pays producteur de pétrole est autorisé à exporter son pétrole. Si c’est la Russie aujourd’hui, cela peut tout aussi bien être l’Arabie saoudite ou l’Irak demain. La décision du G7, si elle est appliquée, érodera le rôle clé de l’OPEP dans la régulation du marché mondial du pétrole.
C’est pourquoi l’OPEP s’y oppose de manière proactive. Sa décision de réduire la production de pétrole de 2 millions de barils par jour et de maintenir le prix du pétrole au-dessus de 90 dollars le baril met à mal la décision du G7. L’OPEP estime que les options de Washington pour contrer l’OPEP+ sont limitées. Contrairement à l’histoire énergétique passée, les États-Unis n’ont pas un seul allié aujourd’hui au sein du groupe OPEP+.
En raison de la hausse de la demande intérieure de pétrole et de gaz, il est tout à fait concevable que les exportations américaines de ces deux produits soient réduites. Si cela se produit, l’Europe sera la plus touchée. Dans une interview accordée au FT la semaine dernière, le Premier ministre belge Alexander De Croo avertissait qu’à l’approche de l’hiver, si les prix de l’énergie ne baissent pas, “nous risquons une désindustrialisation massive du continent européen et les conséquences à long terme pourraient être très graves“.
Tout ceci est la conséquence de la phobie instillée par le “Russiagate” américain, suscitée à l’origine pour des raisons de politique purement intérieure. C’est la conséquence d’une représentation et d’une évaluation erronées de la taille et de l’importance de l’économie russe. Elle est la conséquence de la croyance que les intérêts russes (et saoudiens) peuvent être ignorés.
L’objectif de la Russie est de “déOTANiser” l’Europe. Elle y parviendra en utilisant les sanctions qui lui sont imposées pour priver l’Europe d’une énergie bon marché. Maintenues pendant des mois ou des années, c’est tout ce qu’il faut pour que l’OTAN s’effondre.
Les sanctions sépareront enfin l’Europe des États-Unis et de leur politique étrangère ratée.
Certains politiciens américains pensent encore qu’ils doivent continuer à en rajouter sur la montagne d’échecs qu’est devenue la politique étrangère des États-Unis :
La réaction du Congrès à l’égard de l’Arabie saoudite s’est fortement intensifiée lundi, un puissant sénateur Démocrate ayant menacé de geler les ventes d’armes et la coopération en matière de sécurité avec le royaume après sa décision de soutenir la Russie au détriment des intérêts des États-Unis.
La colère de Washington à l’égard de ses alliés saoudiens s’est intensifiée depuis la décision de l’Opep+, la semaine dernière, de réduire la production de pétrole de 2 millions de barils, ce qui a été perçu comme un affront à l’administration Biden à quelques semaines des cruciales élections de mi-mandat, et un coup de pouce important à la Russie.
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S’en prenant à la décision de Mohammed bin Salman de “contribuer à financer la guerre de Poutine par le biais du cartel de l’OPEP+“, M. Menendez a déclaré qu’il n’y avait “tout simplement pas de place pour jouer avec les deux côtés de ce conflit“.
“Je ne donnerai mon feu vert à aucune coopération avec Riyad tant que le Royaume n’aura pas réévalué sa position à l’égard de la guerre en Ukraine. Trop, c’est trop“, a-t-il déclaré.
Un autre sénateur Démocrate et un membre du Congrès – Richard Blumenthal et Ro Khanna – ont exprimé des sentiments similaires dans un article d’opinion de Politico qui accusait également l’Arabie saoudite de saper les efforts américains et de contribuer à l’invasion de l’Ukraine par le président russe Vladimir Poutine.
Les sénateurs veulent bloquer les ventes d’armes à l’Arabie saoudite. Mohammed bin Salman sera plutôt heureux d’acheter des systèmes de défense aérienne russes. Contrairement aux systèmes américains, ils ont l’avantage de bien fonctionner. Les missiles à portée intermédiaire de l’Arabie saoudite viennent de Chine. Elle sera heureuse d’en acquérir davantage.
Énerver la Russie, la Chine et l’ensemble du Moyen-Orient – tout cela en même temps – tout en condamnant ses “alliés” à un crash économique systémique et à la pauvreté la plus totale, voilà le résultat d’une politique étrangère américaine irrationnelle.
Je trouve peu probable que l’administration Biden, avec son idéologie libérale, soit capable de corriger ses propres erreurs. Les échecs et les erreurs ne seront pas corrigés et leurs conséquences se multiplieront. Il faudra un changement de régime à Washington, et un changement dans l’idéologie de son État profond, pour retrouver une vision réaliste de la politique étrangère.
Moon of Alabama
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone
Ping : Guerre orwellienne et Grand Reset : les vrais objectifs de cette guerre ratée – par George Orwell et le général Delawarde, qui a souligné le côté incompréhensible de cette « opération militaire spéciale »… Orwell