Syrie. Trump donne son feu vert à une nouvelle invasion turque


2015-05-21_11h17_05Par Moon of Alabama − Le 7 octobre 2019

Ce matin, le président américain Donald Trump a une petite surprise pour les Kurdes en Syrie :

Aujourd'hui, le président Donald J. Trump s'est entretenu par téléphone avec le président turc Recep Tayyip Erdogan. La Turquie poursuivra bientôt son opération prévue dans le nord de la Syrie. Les forces armées des États-Unis ne soutiendront pas et ne participeront pas à l'opération, après avoir vaincu le «califat» territorial d'État islamique, les forces des États-Unis ne seront plus dans les environs immédiats. ...
 
La Turquie sera désormais responsable de tous les combattants d'État islamique dans la zone capturée au cours des deux dernières années, à la suite de la défaite du «califat» territorial par les États-Unis.

Ce n’est en fait pas une surprise. Trump avait tenté à plusieurs reprises de quitter la Syrie et n’avait été retenu que par le borg [État profond]. En décembre dernier, le secrétaire à la Défense, James Mattis, avait démissionné lorsque Trump avait ordonné aux troupes de quitter la Syrie. Je ne m’attends pas à ce que quelque chose de semblable se produise maintenant.

La Turquie voulait depuis longtemps s’installer dans la zone frontalière syrienne à l’est de l’Euphrate. Elle voit dans le groupe de résistance des YPG, avec qui les États-Unis se sont alliés contre ISIS, une menace pour son pays. Ce point de vue est justifié.

Erdogan veut occuper une bande de 30 km de profondeur, y compris l’autoroute M4, qui va d’ouest en est de la zone.

Mais la zone frontalière marquée par Erdogan est peuplée de quelque 850 000 personnes. La plupart d’entre elles sont Kurdes.

La Turquie veut remplacer ces Kurdes par la foule syrienne qu’elle a armée et soutenue contre les troupes du gouvernement syrien [les bons terroristes, NdT]. Ces personnes et leurs familles vivent actuellement en Turquie. Les déplacer dans le nord de la Syrie serait l’une des plus grandes opérations de nettoyage ethnique que le monde ait connues ces derniers temps.

Un dicton énonce : « Les Kurdes n’ont pas d’amis, sauf  les montagnes. » Mais il n’y a pas de montagnes dans le nord-est de la Syrie. Bien que le YPG puisse vouloir lutter contre une invasion turque, il a peu de chance de réussir. Le terrain est plat et les forces des YPG ne disposent que d’armes légères.

Il n’y a qu’une solution pour eux. Ils devront appeler le gouvernement syrien et lui demander de revenir dans le nord-est. Cela dissiperait les inquiétudes des turques et empêcherait probablement d’autres mouvements de leur part.

La deuxième partie de la déclaration de Trump, selon laquelle la Turquie assumera la responsabilité des combattants de ISIS emprisonnés et de leurs familles, ne peut être prise au sérieux. Ces camps sont bien au-delà de la zone frontalière recherchée par Erdogan.

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Source: ISW Agrandir

On avait depuis longtemps prédit que les Kurdes seraient les plus grands perdants de la guerre contre la Syrie. Ils ont déjà perdu Afrin dans le nord-ouest du pays suite à une invasion turque. Vont-ils encore résister à la soumission au gouvernement central [syrien] et répéter cette erreur ? On peut espérer qu’ils sont plus intelligents que cela, mais je ne parierais pas là-dessus.

Moon of Alabama

Traduit par jj, relu par Wayan pour le Saker Francophone

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