à la perspicacité des agences américaines de renseignement et à l’élasticité des médias vertueux
Par Moon of Alabama − Le 23 novembre 2019
La CIA et ses sténographes du New York Times nous expliquent que les trois articles de presse ci-dessous sont le résultat d’une opération russe.
Le Financial Times, le 28 août 2016, titre : Les dirigeants ukrainiens font campagne contre le «pro-Poutine» Trump :
Yahoo, le 24 octobre 2016, titre : Les 16 personnes qui ont décidé de l’élection de 2016 : Alexandra Chalupa
Politico, le 11 janvier 2017, titre : Les efforts de l’Ukraine pour saboter l’élection de Trump se retournent contre ce pays.
Nous apprenons maintenant que les faits concernant l’ingérence ukrainienne, décrits dans ces trois textes, doivent être faux. Ils faisaient partie d’une « opération russe ».
Le New York Times, le 22 novembre, titre : Des accusations d’influence ukrainienne ? Une opération russe, selon le renseignement américain
Fiona Hill, une spécialiste respectée de la Russie, ancienne haut responsable de la Maison-Blanche, a ajouté une critique sévère lors de son témoignage jeudi. Elle a dit à certains des défenseurs les plus féroces de M. Trump au Congrès qu’ils ânonnaient "un récit fictif". Elle a dit que cela venait probablement d’une campagne de désinformation menée par les services de sécurité russes, qui l’ont également propagée. Lors d'un briefing correspondant au témoignage de Mme. Hill, les responsables des services de renseignements américains ont informé les sénateurs, et leurs collaborateurs, ces dernières semaines, que la Russie avait engagé une campagne longue de plusieurs années pour rejeter sur l'Ukraine l'essentiel de la responsabilité du piratage par Moscou des élections de 2016, selon trois fonctionnaires américains. La réunion a eu lieu lorsque les républicains ont renforcé leurs défenses de M. Trump dans l’affaire de l’Ukraine. ... Les révélations démontrent la persistance de la Russie dans ses efforts pour semer la discorde parmi ses adversaires - et montrent que le Kremlin a apparemment réussi, alors que des affirmations sans fondement concernant l’ingérence de l’Ukraine se sont infiltrées dans les sujets de discussion républicains.
Donc, il n’y a donc pas eu d’ingérence ukrainienne, pas d’influence ukrainienne. Les revendications ne sont pas fondées !
Mais curieusement, quelques phrases plus loin, l’article écrit quelque chose de différent :
Les accusations concernant une campagne d'influence ukrainienne sont centrées sur les agissements d'une poignée d'Ukrainiens qui ont ouvertement critiqué ou tenté de nuire à la candidature de M. Trump en 2016.
Gardez bien à l’esprit que ces revendications ne sont pas fondées.
La « poignée » d’Ukrainiens a réussi, avec l’aide du Conseil national du parti Démocrate , à pousser le directeur de campagne de Trump à la démission. Ils s’en sont même vantés. Les Ukrainiens étaient également les principaux donateurs étrangers à la fondation d’Hillary Clinton.
Cependant, comme Poutine avait déjà dénoncé ces faits, les affirmations doivent être sans fondement. Il doit s’agir d’une désinformation russe :
Lors d'une conférence de presse en février 2017, M. Poutine a accusé le gouvernement ukrainien d'avoir soutenu Hillary Clinton lors de la précédente élection américaine et d'avoir financé sa candidature avec des amis oligarques. Nul ne sait précisément quand les services de renseignements américains ont appris la campagne de Moscou ou quand exactement elle a commencé. ... L’une des preuves était la fuite d’un registre secret, révélée par un organisme ukrainien d’application de la loi, qui semblait montrer que Paul Manafort, ancien président de campagne de M. Trump, avait encaissé des paiements illicites d’hommes politiques ukrainiens proches de Moscou. Il a été contraint de se retirer de la campagne de Trump après la publication du livre en août 2016 et les Russes ont depuis lors hâte de mettre en doute son authenticité, a déclaré l'ancien responsable.
Ce sont des « affirmations sans fondement concernant l’ingérence de l’Ukraine », tout simplement parce que Poutine en a parlé.
Cependant, permettez-moi de vous assurer que ni le New York Times, ni la CIA ne pourraient jamais faire des affirmations sans fondement à propos d’une opération russe.
C’est la Russie qui tente de « semer la discorde ». Ce n’est pas une enquête de destitution sans fondement, menée par le parti Démocrate, qui fait cela.
Moon of Alabama
Traduit par jj, relu par Hervé pour le Saker Francophone