Quand la France et la Belgique voyaient d’un bon œil le départ des candidats au djihad


Un retour aux origines de la guerre menée contre l’État syrien par des puissances occidentales, France en tête, et les monarchies du Golfe, par groupes terroristes interposés.

Par Silvia Cattori – Le 10 avril 2016 – Source Arrêt sur Info

A l’heure où toutes les polices sont sur les dents pour combattre le terrorisme à nos portes, ils convient de rappeler qu’il fut un temps où nos autorités ne voyaient pas d’un mauvais œil les milliers de jeunes qui, dès fin 2011, se rendaient en Syrie rejoindre les groupes terroristes d’al-Nosra affilié à al-Qaïda, et quantité d’autres groupes, combattre l’État syrien. De ce fait, les polices belges et françaises n’étaient pas tenues d’empêcher les jeunes candidats au djihad de partir en Syrie via la Turquie. 

C’était le temps où les carnages commis par les groupes armés étaient systématiquement attribués, par les journalistes  de grand chemin, aux forces du régime sanguinaire d’Assad.

Pour qui voulait s’informer, dès 2011, les choses étaient tout autre. Et le public qui allait chercher l’information sur les médias alternatifs ne prenait pas au sérieux les communiqués délivrés par des ONG proches des groupes terroristes, comme l’OSDH, et relayées, sans vérification, par l’ensemble des médias traditionnels.

Dès l’été 2011, nous avons documenté ce qui se tramait en vérité contre l’État syrien et avons constamment dénoncé la couverture biaisée des médias. Les centaines de témoignages que nous avons publiés l’attestent 1.

En avril 2014, de plus en plus choquée par la narration des gouvernements et des médias nous écrivions :

«En soutenant la rébellion en Syrie, l’UE n’a-t-elle pas encouragé des milliers de jeunes à partir combattre Bachar el-Assad, dès lors qu’ils pouvaient considérer poursuivre le même but ? Les services secrets des pays européens ont-ils laissé partir ces jeunes en toute connaissance de l’ampleur du phénomène ? Pourquoi a-t-on attendu jusqu’à aujourd’hui pour présenter un plan pour prévenir ces départs ?» 2

C’était le temps où les médias traditionnels faisaient la part belle aux combattants anti-Assad.

C’était le temps où la télévision publique suisse RTS – dont nous avons maintes fois dénoncé la propagande – présentait les combattants, arborant le drapeaux à trois étoiles des djihadistes, comme étant des révolutionnaires 3.

rebelles en syrie

La facilité avec laquelle des milliers de jeunes ont pu aller rejoindre les groupes terroristes en Syrie, dès 2011 et jusqu’à juin 2014, est sidérante. Des centaines de Libyens, Saoudiens, Égyptiens, Français, Belges, etc., comme nous l’avait montré, en 2013, la vidéo ci-dessous, arrivaient chaque jour par avion en Turquie; ils partaient ensuite, au vu et au su de tous les services secrets occidentaux, se former en Syrie et en Irak, sans être incommodés. Tout cela était accepté comme  normal…

C’était le temps où les quotidiens français Le Figaro et Le Monde censuraient des encarts publicitaires destinés à aider les familles à retrouver leurs enfants partis combattre en Syrie.

Fin 2012 nous avons alerté les autorités; soutenu l’initiative d’une ONG basée à Genève qui finançait un projet devant venir en aide aux familles qui étaient pressées de faire revenir leurs enfants.

Quelle ne fut pas notre stupéfaction quand en mai 2013, nous avons appris que Le Monde et Le Figaro refusaient de publier l’annonce que l’ONG avait payée 4.

Voici l’encart publicitaire que Le Figaro et Le Monde ont censuré.

syrie ong

Les familles dont les enfants ont été blessés ou tués lors des attentats de Paris et de Bruxelles ont toutes raisons de demander des comptes aux gouvernements concernés.

Silvia Cattori

Notes

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