La violence impérialiste en Syrie [1/7]

Le débat


Par Jim Petersen et B. J. Sabri – Le 7 janvier 2016 – Source ICH

– Le Président russe Vladimir Poutine dénonçant la politique US au Moyen Orient lors de son adresse à l’Assemblée Générale des Nations Unies en 2015, extraits sur NBC :

Je ne peux que questionner ceux qui ont créé cette situation : «Avez-vous réalisé ce que vous avez fait ?»

− L’acteur français Gérard Depardieu :

«Les Américains ont constamment détruit les autres»

Est-il préférable pour le monde de rester sur la ligne actuelle ou de s’engager dans des négociations de paix alors que les USA, la Grande Bretagne, la France, la Turquie, l’Arabie Saoudite, la Jordanie, le Qatar, Israël et leurs groupes terroristes, détruisent la Syrie par le feu et la violence ? A quel niveau l’entrée en scène de la Russie aux côtés du Gouvernement légitime syrien agit-elle sur la situation ? 1 Va-t-elle ajouter de la mort et de la destruction ou la stopper ?

Aujourd’hui la Russie est en train d’éliminer tous les groupes armés d’opposition, (excepté la soi-disant Armée Syrienne Libre par calcul politique), alors qu’on sait que des civils peuvent mourir dans le processus, est-ce que cela mérite de demander l’arrêt de la violence − bien que légale et légitime selon la Charte de l’ONU − parce que cela peut tuer «quelques enfants innocents dans l’action» ? À côté des appels à arrêter le carnage nous pensons que le débat majeur doit se focaliser sur l’aspect essentiel du conflit : qui et pourquoi a planifié la violence installant le cauchemar quotidien dans la vie en Syrie depuis environ quatre années et demi ?

Un grand nombre d’analystes progressistes ont écrit sur la Syrie. Récemment, Joshua Frank, le rédacteur en chef de Counterpunch demandait : «Est-ce que nous allons ignorer la situation géopolitique et supporter les bombardements russes uniquement parce qu’ISIS est un mal diabolique, même si la Russie tue quelques enfants syriens innocents en chemin ?» 2. Dans un rejet des positions de Frank, T.P. Wilkinson a publié un article où il expose ses critiques des positions de Frank 3. Que les nouvelles sur les enfants innocents tués par les Russes soient vraies ou fausses, la réalité reste que des Syriens sont tués chaque jour. Nous ne disons pas que les bombardements russes ne tuent pas de civils. Même si les russes ne frappent que les groupes armés et les infrastructures, les voisins proches peuvent être tués. Ce sur quoi nous insistons c’est que le peuple syrien continuera de mourir en grand nombre si quelqu’un n’arrête pas la violence. Mais plus important encore, parce que les USA mènent la guerre contre la Syrie avec des intermédiaires, la Russie est le seul pouvoir de stature mondiale qui peut effectivement vaincre ces intermédiaires, stopper les massacres et imposer une solution politique. La résolution 2254 de l’ONU, malgré ses défauts, votée le 18 décembre 2015, cite notre observation sur ce point. (Pour vérifier les nouvelles rapportées par les médias sur les victimes des raids russes, lisez Information Warfare : Russia accused of killing civilians in Syria).

Le témoignage de Frank pose la question de savoir si sauver ou non la vie de la multitude mérite que l’on considère la mort possible d’un «petit nombre» d’enfants innocents. Débattons de ce point sans équivoque : si une intervention militaire russe peut sauver des dizaines de milliers de vies syriennes tout en prenant la vie d’un «petit nombre d’enfants innocents», peut être vaut-il mieux agir comme un non-interventionniste anti-guerre, et laisser les rebelles et les mercenaires assassiner ces milliers de syriens, y compris «quelques enfants innocents» parmi eux ?

Frank brode son article à partir de l’idée suivante : «Ceci est la moindre des questions que nous devrions nous poser quand nous nous opposons à tout engagement militaire en Syrie, malgré toutes les violations sanglantes des Droits de l’Homme par Assad. Il est temps de demander l’impossible. Il est temps de demander que les USA et la Russie quittent la Syrie. Si la Gauche anti-impérialiste ne peut pas le faire, qui donc le fera ?»

Bien que quelques unes des conclusions de Frank méritent d’être débattues jusqu’au bout, sa compréhension du sujet des dégâts de la guerre sans tenir compte de qui en est la cause, est outrancière. N’importe quelle discussion sensée sur la Syrie doit être envisagée en prenant en compte l’histoire des plans et des motivations qui ont aiguisé et causé la tragédie en cours.

Pour commencer, Frank demande : «Si la Gauche anti-impérialiste ne peut le faire qui le fera ?». Cela représente sa conviction profonde. Il insiste pour que la gauche se mette à agir du fait de sa posture en tant que front principalement concerné par les questions de guerre et de paix. Ceci est un problème ardu. Primo, nous ne pouvons définir ce qu’est cette Gauche. Secundo, une Gauche cohérente, organisée et anti-impérialiste n’existe pas. Et il en découle qu’une plate-forme politique de la Gauche unifiée soutenant des idées universelles − telles que stopper la guerre ou la violence − n’existe pas non plus. Comme consolation, il existe d’innombrables écrivains et penseurs anti-impérialistes, même si tous ne s’inscrivent pas dans la Gauche traditionnelle marxisante ou même dans sa dilution social-démocrate. Tercio, l’adjectif de gauche n’est pas une potion magique qui mène à la mobilisation des masses militantes pacifistes capables de stopper les agressions ou renverser les injustices.

Dans une situation telle que celle de la Syrie, il est nécessaire de voir le fond des choses avant d’aller plus loin. Aussi, considérant l’échelle de la violence, la dévastation cauchemardesque et les déplacements colossaux de populations qui se sont produits durant environ quatre ans de naufrage catastrophique, organisé et soutenu par l’Occident et ses vassaux régionaux, appeler à «terminer le massacre» du peuple syrien, fait partie de la plus élémentaire décence.

N’est-il pas bizarre que depuis le début du conflit − y compris les quatorze mois de bombardement du territoire syrien par les USA, les Émirats et les Turcs − sous le prétexte de combattre le soi-disant État Islamique − nous avons rarement entendu des voix appelant les États-Unis à quitter la Syrie ? Alors que le lendemain du jour où la Russie a commencé à frapper les groupes terroristes supportés et armés par les USA, via ses états clients, des flots d’indignation se sont déversés et tous les supporters de l’impérialisme US ont exigé que la Russie quitte ce pays meurtri.

En conséquence, quand les militants anti-guerre appellent les USA et la Russie à partir de Syrie, nous pourrions comprendre que dans une situation idéale ce pourrait être la bonne option. N’est-ce pas ? Et bien la réponse est «Non» pour une raison essentielle : le plan US pour la Syrie en est à un stade si avancé que seule la Russie peut le stopper, et peut-être l’annuler. Il n’y a aucun doute qu’un appel aux puissances étrangères à quitter la Syrie peut avoir un réel mérite. Malgré tout, ce mérite disparaît instantanément si on considère l’évolution des réalités du conflit et les acteurs impliqués. Tout ce qu’on peut voir en Syrie aujourd’hui tourne autour de la capacité du gouvernement légitime à combattre des groupes armés financés et armés par l’Occident et ses laquais arabes. Pour le décrire exactement, il s’agit d’une violente lutte pour le pouvoir entre un super-pouvoir néoconservateur désirant renverser un gouvernement souverain et détruire le pays, et tous ceux qui veulent résister au massacre.

Alors que nous rejetons les prétentions des USA à la légitimité d’intervenir en Syrie, nous voudrions demander si ces derniers, des agresseurs impérialistes coupables de crimes majeurs, ses partenaires totalitaires − les États du golfe − la Turquie nationaliste et le régime sioniste d’occupation, ont ou pas un mandat des Nations-Unies pour décider du sort d’une nation souveraine. Parce qu’aucune autorité mondiale (par exemple les Nations Unies) ne leur a conféré un tel mandat, on pourrait penser que cette absence d’autorisation devrait faciliter l’émergence d’un Front anti-impérialiste demandant d’arrêter ces assassinats de masse insensés et la destruction de la Syrie. N’est-ce pas la chose logique à réclamer ?

Théoriquement la réponse devrait être «Oui». Mais appeler à arrêter les guerres impérialistes et la violence est une chose, aboutir à la fin de ces guerres en est une autre. Nous savons d’avance que toutes les unités non syriennes opérant en Syrie ont des enjeux dans cette pagaille. Connaissant ce fait, est-il possible que la Gauche ou des protestations de masses puissent arrêter le carnage ? Ceux qui fomentent la violence désireront-ils lâcher la proie ? Est-ce qu’Obama, les Saoudiens, le Qatar et Erdogan vont arrêter de recruter, entraîner et payer leurs tueurs et leurs mercenaires ? (Note de l’éditeur, «Al Saoud» signifie «Le clan» en arabe). Dans cette série d’articles nous nous référerons à la «Maison des Saoud», signifiant le «Clan des Saoud» ou la «Famille des Saoud». Cette expression est largement utilisée en arabe pour dénoncer le règne tyrannique et la corruption de la «Maison des Saoud».

Si on veut bien s’en souvenir, est-ce que la protestation internationale contre l’invasion scélérate de l’Irak en 2003 a réussi à la stopper ? Après avoir ordonné d’envahir l’Irak, et en réponse à Bob Woodward, Georges W. Bush a déclaré : «Je ne me retirerai pas même s’il ne reste que Laura et Barney [ses chiens] pour me soutenir» 4.

Incidemment, à qui pourrions adresser notre demande d’arrêter la tuerie ? Aux USA ? À la Grande Bretagne ? À la France ? À l’Allemagne ? À tous ceux qui exécutent avec empressement le plan de remodelage du Moyen-Orient pour réaliser les projets hégémoniques d’Israël et de l’Occident. À la Turquie totalitaire − malgré sa démocratie ostentatoire. La Jordanie, l’Arabie Saoudite ou le Qatar seraient-ils réceptifs à cet appel , ou peut-être pourrions-nous discuter de la chose avec les Nations-Unies contrôlées par les Américains. Ou mieux, nous pourrions en parler avec ISISMade-in-America , ou avec le Front Al-Nusra-clone-d’Al-Qaïda et ses groupies. Plus important, est-ce que les USA, qui ont inventé et dirigé les mercenaires et volontaires vicieux, écouteraient un quelconque appel anti-violence ?

Qui a donc la capacité d’arrêter la violence ?

Cela peut-il être «le monde» en général ? Pouvons nous par exemple lancer notre appel à toutes les nations en demandant qu’elles se mobilisent contre ce cauchemar, nommé changement de régime en Syrie à tout prix ? C’est du romantisme. Il nous faut réaliser que dans un monde dominé par l’insouciance, la peur, la dépendance psychologique, qui s’épuise dans la lutte contre les crises du capitalisme, de la globalisation industrielle et de la montée de la pauvreté, il y en a trop peu qui peuvent protester. En fait, le monde aujourd’hui n’est pas celui de 1950-1980, et il n’est pas le monde de Nasser, Ghandi, Mao, Ho Chi Minh, Castro et le Che. Est-ce que nous n’avons rien appris après la chute du communisme et l’émergence des USA comme puissance mondiale hégémonique aux diktats de laquelle la majorité des pays, y compris le Vietnam, ont succombé, et tout oublié du processus révolutionnaire et du rejet de l’ordre établi qui sont entrés en hibernation ?

Est-il possible de stopper la violence en Syrie à ce niveau du conflit sans premièrement vaincre militairement l’armada internationale des groupes armés saoudien et qatari ? Jusqu’ici, réalistement, la réponse n’est pas basée sur les proclamations anti-Bashar des Saoudiens, des Turcs ou des Qatari, ainsi que des États-Unis hypocrites qui continuent à jouer avec leurs zombies régionaux en poursuivant leurs plans.

On nous dit que la Maison des Saoud et les USA désirent qu’Assad et son gouvernement partent avant de décider d’arrêter la violence. On nous dit aussi que la Russie devrait cibler encore plus ISIS mais en même temps devrait préserver toutes les autres factions islamistes supportées par les USA, la Turquie et les États du Golfe. C’est un non-sens. En termes pratiques, il s’agit d’un jeu cruel avec un but bien clair : perpétuer les violences sans tenir compte des coûts humains jusqu’à ce que le changement de régime ait réussi. L’entrée de la Russie dans le jeu a déjoué ce plan.

Au sujet du départ d’Assad, nous posons cette question : pourquoi le chef d’une nation reconnue souveraine, son entourage politique et son gouvernement devraient-ils partir pour obéir à une injonction de l’étranger ? Cela ne doit-il pas être décidé par le peuple syrien et lui-seul ? Pourquoi demander le départ d’une personne comme condition de l’arrêt des massacres de masse et de la destruction d’un pays entier par des gouvernements étrangers, des éléments extérieurs et des mercenaires ? Une autre question à poser : quel est le plus grand danger, celui qui engage dans le massacre de masse et qui crée un exode massif de réfugiés afin de provoquer un acte illégal en renversant le gouvernement d’un pays souverain, ou celui qui laisse le sort de Bashar-Al Assad et de son gouvernement au jugement du peuple syrien afin qu’il en décide ? Cela devrait être évident pour tout le monde. Alors pourquoi les médias aux ordres des états occidentaux demandent-ils la réalisation d’un acte illégal plutôt que de tenter de le prévenir ?

Une alternative logique à cette pression impérialiste pour terminer la guerre existe. Nous pouvons demander aux USA − et à leurs laquais −  d’arrêter de s’immiscer en Syrie, de couper le financement et les fournitures d’armes à leurs mercenaires et de les contraindre à retourner d’où ils sont venus. Comme résultat, le peuple syrien serait capable de décider de son sort, de sa forme de gouvernement et de son avenir. Après que les USA aient détruit l’Irak et la Libye − et maintenant le Yémen via l’Arabie Saoudite et les Émirats − quelqu’un peut-il penser qu’ils vont tirer leur chapeau, exprimer des remords, et mettre fin à la violence impériale qu’ils ont lâchée sur la Syrie ? Comme nous le savons, avant l’intervention russe, le jeu pour vaincre et partager la Syrie approchait de sa fin. Il est certain que sans cette intervention, les USA et leurs vassaux auraient pu continuer à mener leurs plans pour quelque temps encore avant de capituler devant la réalité objective sur le terrain [comme en Afghanistan, en Irak et en Libye, NdT].

En dehors d’une mobilisation de masse des citoyens du monde entier réclamant à tous les acteurs non-syriens de stopper leurs interférences dans les affaires syriennes, nous ne pouvons imaginer de solution impliquant un engagement immédiat pour stopper la violence en Syrie. Mais à ce stade nous pouvons prédire ceci : en se basant sur le développement du conflit, et en voyant que les USA persistent dans leurs stratégies liées à ISIS et Al Nusra pour détruire la Syrie et renverser le gouvernement légitime, il semble, paradoxalement, que seule la violence dans un but précis peut mettre un terme à la violence impérialiste. Qu’on apprécie cela ou non, l’entrée décisive de la Russie dans le conflit pour éradiquer toutes les formes de terrorisme contre le peuple syrien et son gouvernement renforce ce but malgré le fait que de nombreuses personnes mourront encore.

Cela paraît peut-être cynique et inhumain. Suggérons-nous que les civils syriens devraient accepter de mourir comme prix du sauvetage de ce qui reste de leur pays ? Nous engageons-nous dans la notion impérialiste des «dommages collatéraux», ou proposons-nous de soutenir la Syrie et ses alliés légitimes dans leur combat pour gagner cette guerre sans prendre en compte le coût humain ? Non, nous considérons que face aux forces en présence et à leur but déclaré de mettre en place un nouveau régime à n’importe quel prix, il s’agit de la moins mauvaise solution dans l’immédiat avec des pertes minimales − l’horloge ne s’arrête pas pendant les tueries − et que l’arrivée de la Russie est devenue un facteur essentiel dans cette direction. Le succès de la Russie avec cette intervention peut-il imposer une solution politique ? Si on se base sur les conférences et les événements des derniers deux mois, cela semble possible.

Pourquoi la Russie intervient-elle malgré tout ?

Le Président russe use d’une citation modérée pour dépeindre la montée du «terrorisme islamique». Il déclare : «Notre but est de contribuer à la guerre contre le terrorisme qui représente une menace à la fois pour la Russie, les Pays européens et le Monde entier.» 5. Son Premier Ministre l’a confirmé. Il a parlé en des termes s’opposant directement au langage de l’interventionnisme américain, «Nous ne combattons pas pour des dirigeants spécifiques, nous défendons notre intérêt national» 6.

Nous n’avons pas à spéculer sur ce que Poutine ou Medvedev nous ont déclaré en réalité et qui serait caché derrière l’apparence des mots. C’est la façon dont nous interprétons la notion qu’a Medvedev de l’intérêt national de la Russie : contrairement aux insinuations occidentales, la Russie n’est pas intimidée par le retour des militants islamistes dans la Fédération de Russie. Un exemple, Bandar Bin Sultan, un membre de la famille régnante des Saoud et ex-chef des Services de renseignements saoudiens, fortement lié à Washington, a tenté de soudoyer Poutine en lui demandant d’abandonner la Syrie en échange d’une manipulation par les Saoudiens − et les USA − des prix du pétrole. Encore plus, il a spécifiquement menacé Poutine. Il lui a dit : «Je peux vous garantir ma protection pour les Jeux Olympiques d’Hiver l’an prochain. Les groupes Tchétchènes qui menacent la sécurité des Jeux sont contrôlés par nous» 7. Par cette assertion, Bin Sultan a irrévocablement confirmé que l’Arabie Saoudite finance et dirige les Mouvements internationaux d’islamistes militants dans la mise en oeuvre d’une politique conçue par les USA et Israël, mais exécutée par son gouvernement. Est-ce que la tentative de corruption de Bandar a fonctionné ou a bloqué le processus ? Non. Ce qui signifie que les dirigeants russes ne se sentent pas directement menacés par les combattants islamistes mobilisés contre leur propre territoire. Les motifs russes de l’intervention en Syrie sont bien plus profonds. Alors, pourquoi la Russie est-elle si concernée par la violence en Syrie soutenue par les USA ?

Kim Petersen est ancien éditeur du journal «Dissident Voice»On peut le joindre à kimohp@inbox.com

B.J. Sabri est un observateur des politiques modernes du colonialisme, de l’impérialisme, du sionisme et de leurs retombées arabes contemporaines. On peut le joindre à b.j.sabri@aol.com

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Traduit par Gabriel, vérifié par jj, relu par Literato pour le Saker Francophone

Notes

  1.  Des tonnes d’études juridiques, politiques ou philosophiques ont été produites sur les concepts de légitimité et de gouvernement légitime. La notion étant de nature élusive et les interprétations spéculatives, cela dépend de qui le définit et dans quel contexte, et nous pensons, face à un tel travail, qu’un dictionnaire n’y suffirait pas.  Dictionary.com a compilé une définition succinte du terme gouvernement légitime. Il le définit ainsi : «Un gouvernement généralement reconnu comme ayant le contrôle d’un pays et possédant une reconnaissance, (recognition), formelle qui est symbolisée par un échange de diplomates entre ce gouvernement et les gouvernements des autres pays.» Selon cette définition pragmatique, le gouvernement syrien satisfait à ces conditions. C’est une hypocrisie honteuse qu’Obama déclare que Bashar Al Assad a perdu sa légitimité alors qu’il maintient lui-même une ambassade à Damas.
  2.  Joshua Frank, «The Need to Oppose All Foreign Intervention in Syria», Counterpunch, 2 octobre 2015
  3.  T.P. Wilkinson, «Saving Private al-Baghdadi», Dissident Voice, 4 October 2015. Note : Alors que les auteurs sont d’accords sur la logique de l’essai de Wilkerson, ils tiennent à préciser qu’ils sont plus critiques sur celui de Frank et font des réserves ad hominem. Quelques critiques sont mineures. Wilkerson reprend Frank : «Il est utile de relever que l’expression Monde Libre est obsolète depuis 1989 mais Frank ne le précise pas.» Malgré tout, le fait que Frank utilise cette expression entre guillemets indique qu’il considère le terme comme inapproprié
  4.  CBS 60 Minutes, Bob Woodward, «Bush Says . . .» 28 mars 2015
  5.  Russia Today, «ISIS calls on ‘Islamic youth’ to ignite holy war against Russians& Americans», 14 octobre 2015
  6.  The Tribune, «Russia : Defending national interests in Syria, not Assad», 18 octobre 2015
  7.  Geoffrey Ingersoll, «REPORT: The Saudis Offered Mafia-Style ‘Protection’ Against Terrorist Attacks At Sochi Olympics», 27 août 2015
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