Par James Howard Kunstler – Le 4 janvier 2018 – Source kunstler.com
C’est le sourire de Nancy Pelosi qui m’émeut… oh, mais pas dans le bon sens. C’est un sourire qui est en réalité l’opposé de ce qu’un sourire est censé faire : signaler la bonne volonté et la bonne foi. Le sourire de Nancy est plein de malice et de mauvaise foi, comme les sourires des représentations de Shiva le Destructeur et de Huitzilopochtli, le dieu aztèque du soleil qui exigeait des milliers de cœurs humains à dévorer, sinon il provoquerait la fin du monde
Ce n’est pas exactement la fin du monde à Washington D.C., mais comme le dit le vieil adage : vous pouvez en voir une idée à partir d’ici ! Elle est à la périphérie de la ville, comme l’un de ces sinistres cirques délabrés, sorti tout droit du recueil de contes de Ray Bradbury, avec son groupe hétéroclite de lions hirsutes aux crinières bouffées aux mites, ses acrobaties boiteuses, ses épaves de wagons pleines de monstres désespérés et son maître ombrageux venu en mission depuis le cœur des ténèbres.
Le nouveau congrès de la majorité démocrate s’est réuni avec l’esprit d’une secte religieuse vouée à un seul objectif apocalyptique : renverser le Golem d’or de la grandeur qui règne dans la Maison du privilège blanc. Ils sont tous prêts pour l’inquisition et cherchent à utiliser autant de clous et de marteaux, de piques à bestiaux, d’électrodes, de baignoires et d’éclats de bambou que nécessaire pour rectifier l’héritage de l’élection de 2016.
Le membre du Congrès californien Brad Sherman (Démocrate 30e district) ne pouvait contenir son bonheur, comme un garçon de sept ans sur le point d’arracher les ailes d’une mouche. Dès que la majorité démocrate a été assermentée, il a déposé ses actes de destitution pour impressionner ses électeurs de Wokester San Fernando Valley en manque du sang des Déplorables. C’était même un peu trop pour Madame la Présidente, qui a rappelé à Sherman qu’il était nécessaire de disposer au moins d’une petite étincelle de crime – mais que celle-ci serait certainement disponible lorsque l’avocat spécial Robert Mueller aura jeté ses accusations depuis le haut.
Quant à leur proie, le Golem d’or de la grandeur, alias D.J. Trump, je ne suis pas convaincu qu’il est un simple petit voleur de pacotille malchanceux qui attend d’être coupé en tranches ou en dés pour garnir des brochettes. Après tout, il est POTUS et a accès à pas mal d’informations et d’expertise. Il va bientôt avoir à son bord un nouveau procureur général, William Barr, qui pourrait poser la question suspendue dans les airs comme un zeppelin palpitant depuis deux ans, à savoir : M. Mueller a-t-il même jeté un coup d’œil sur les manigances qui se sont passées autour de lui au sein du ministère de la Justice et du FBI au cours de ces nombreux mois de poursuites contre les factotums de Trump sur des accusations branlantes improvisées ? Est-ce que toute ces combines bidon consistant à politiser les agences et à vouloir destituer M. Trump pourraient même devenir une simple note de bas de page dans le saint Graal du rapport Mueller tant attendu par les inquisiteurs ?
Il serait juste et logique que M. Mueller ait porté son attention sur la faute des plus hauts responsables du DOJ et du FBI à partir de l’hiver 2016, car il existe, dans des documents publics, une piste de preuves aussi large que le périphérique de Washington D.C. Peut-être que M. Mueller surprendra bon nombre d’entre nous et inclura dans son rapport les méfaits déjà documentés de ses protégés, M. Comey ; M. Strzok ; Mme Page ; M. Rosenstein ; M. McCabe ; M. Ohr ; Mme Ohr ; M. Brennan ; M. Clapper ; Mme Lynch ; Mme Yates et divers employés des services d’Obama et de Clinton, impliqués dans la tentative de coup d’État sponsorisé par le gouvernement. Ils devront finalement répondre à quelqu’un. Je pense que ce sera M. Barr, qui aura enfin le pouvoir de déclencher une contre-inquisition.
Il est important de régler ces questions correctement si vous souhaitez conserver la Constitution. Sous Jeff Sessions, la pourriture institutionnelle s’est transformée en une gangrène potentiellement fatale. Certaines parties ont-elles voulu envoyer des lampistes en prison pour quelques semaines ? Comme George Papadopoulos, ou détruire, diffamer et ruiner le général Flynn sous le coup d’une poursuite délibérément malveillante ? – parce que c’était tout ce qu’elles avaient à montrer après deux ans d’enquête passées à soulever chaque pierre ou branche pourrie entre le fleuve Potomac et le Kremlin. M. Mueller a-t-il même remarqué le fait établi que Hillary Clinton a fourni à l’inquisition sa preuve fondatrice, un faux document ?
Alors, laissons commencer le cirque sur Capitol Hill. Laissons-les donner un coup de pied dans la fourmilière, comme on disait à l’époque de Woodstock. Laissons Nancy Pelosi terminer le travail entamé par le parti démocrate avec l’élection de 2016 – sa propre destruction en tant que force politique viable. Extirpez les ténèbres et la malice pour que le pays retrouve ses esprits et commence à prêter attention aux choses qui importent vraiment, avec le soutien d’institutions auxquelles les gens de bonne foi peuvent croire.
James Howard Kunstler
Traduit par jj, relu par Cat pour le Saker Francophone