Le 20 avril 2015 – Source Russia Today
Ceux qui, dans l’Union européenne, veulent que la Grèce quitte la zone euro jouent avec le feu, a déclaré le ministre grec des Finances, ajoutant qu’il n’existe aucune clôture capable de protéger l’Union d’un effet domino si la Grèce ou un autre membre sortait de l’euro.
«Toute personne qui joue avec l’idée de couper des morceaux de l’eurozone en espérant que le reste survivra joue avec le feu», a déclaré Yanis Varoufakis à la chaîne de télévision espagnole La Sexta. Dans une interview tournée il y a dix jours mais diffusée dimanche, Varoufakis a averti que ceux qui, dans l’UE, pensent qu’ils ont été mis à l’abri de la lutte des Grecs se trompent.
«Certains soutiennent que le reste de l’Europe a été mise à l’abri de la Grèce et que la Banque centrale européenne a des outils à sa disposition pour l’amputer de la Grèce, si nécessaire, cautériser la blessure et permettre au reste de l’eurozone de continuer, se trompent, a dit Varoufakis. Je doute fort que cela soit le cas. Pas seulement à cause de la Grèce, mais pour n’importe quelle partie de l’Union.»
Le facteur peur d’un effet domino potentiel dans toute l’Europe sera impossible à ignorer si Athènes est poussée au point où elle devra envisager de sortir de l’eurozone. Un défaut de la Grèce aurait un effet d’entraînement sur l’économie européenne, puisque la dette grecque est liée à la Banque centrale européenne et que la Grèce partage sa monnaie avec dix-huit autres membres de l’eurozone.
En savoir plus : European central banks urge ditching Greek assets, as default fears mount – media
«Une fois que l’idée est entrée dans l’esprit des gens que l’union monétaire n’est pas éternelle, la spéculation commence… Qui sera le prochain? Cette question est le solvant de toute union monétaire. Tôt ou tard, on commencera à relever les taux d’intérêt, il y aura des tensions politiques, des fuites de capitaux», a averti Varoufakis.
Le ministre français des Finances Michel Sapin a prétendu la semaine dernière que l’Union peut survivre sans la Grèce.
«Si quelque chose de préjudiciable arrive, c’est pour la Grèce que ce sera sérieux, pour le peuple grec, pas pour les autres pays de l’eurozone. Nous ne sommes pas du tout dans la même situation que celle où nous étions il y a quatre ou cinq ans», a déclaré Sapin aux journalistes samedi.
Au fil des années, a expliqué Sapin, les économies de l’UE ont augmenté la protection de leur système bancaire, pour construire des murailles de protection pour les membres de l’Union en cas de sortie de la Grèce. Le ministre français a aussi demandé à Athènes de respecter les traités et les accords signés.
En février, les créanciers de la Grèce ont accepté de prolonger temporairement le programme de sauvetage jusqu’en juin, le temps qu’Athènes prépare un plan de réformes de l’économie dont le nouveau gouvernement espère qu’il parviendra à remettre le pays sur la voie de la croissance. Un accord cadre entre la Grèce et ses créanciers de l’UE doit être conclu le 24 avril.
En savoir plus : Greece will compromise with creditors, but not going to be compromised
En dépit du fait qu’elle a exprimé clairement ses intentions d’éviter le défaut et de rester dans l’euro, la Grèce lutte pour garder la tête hors de l’eau et emprunter de l’argent pour faire des versements réguliers à ses créanciers. Les créanciers de l’Union européenne veulent que la Grèce fasse davantage de réformes pour obtenir plus de financement. Les Grecs, au lieu de politiques d’austérité, veulent se concentrer sur des programmes de relance, nécessaires pour retrouver la croissance.
«Le gouvernement grec a présenté un plan de réformes réalistes qui ne contient aucune mesure de récession ou pesant lourdement sur les couches les plus fragiles de la société, tout en donnant à l’économiede l’espace pour respirer, a déclaré samedi la porte-parole de Syriza Rania Svigou, selon Bloomberg. Le gouvernement épuisera toutes les possibilités pour parvenir à une solution qui respecte le mandat du peuple grec. »
Traduit par Diane, relu par jj pour le Saker Francophone