Par James Howard Kunstler − Le 4 décembre 2020 − Source Clusterfuck Nation
Si le long mélodrame électoral était un film, vous penseriez à un mélange de ‘Sept jours en mai’, ‘Six jours en octobre’ et ‘Burn After Reading’. Vous auriez alors droit à un plat principal de trahisons diverses au plus haut niveau, avec un accompagnement corsé au goût de la crise des missiles de Cuba et l’angoisse existentielle de la fin du monde qui va avec ; et, pour le dessert, ce serait un fiasco comique de l’incompétence et de la dépravation du gouvernement en déliquescence, selon la recette des frères Cohen.
Les Démocrates, vous le comprenez, sont le parti du chaos ; pourtant la tentative du président Trump d’imposer l’ordre sur cette scène de théâtre a l’efficacité d’une caravane de cirque envoyée pour éteindre un incendie.
Il est presque impossible de se retrouver dans ce labyrinthe de miroirs déformants dans le brouillard produit par les médias d’information. Les médias [de la presse Système], captifs de la gauche, ne couvrent pas, ni même ne signalent les nouvelles légitimes qui vont à l’encontre de leur narrative préétablie et bouclée, alors qu’une grande partie des nouvelles alternatives de droite semble émaner de l’Asile des Entonnoirs. Les faits et les émotions se corrompent mutuellement jusqu’à ce que la vérité elle-même soit annulée, déshonorée et jetée aux oubliettes. Pendant ce temps, l’autorité reste en coulisses en se lamentant, affectant ainsi une impartialité impuissante.
En voici un exemple : Barr, le procureur général, qui a déclaré mardi à Associated Press : « à ce jour, nous n’avons pas constaté de fraude d’une ampleur qui aurait pu produire un résultat différent de l’élection ». Une curieuse remarque, avec tout le poids de l’autorité du ministère de la justice, pendant une semaine qui a vu de nombreux reportages diffusant des témoignages sous serment de fraude électorale devant des comités des États dont les résultats serrés sont contestés, ainsi que des enregistrements vidéo d’irrégularités de comptage des votes, très vivantes et in vivo. Peut-être que Barr ne fait que gagner du temps pour ne pas interférer dans les cas que les avocats de Trump porteront devant la Cour suprême. Mais Barr avoue ainsi que son FBI, – le bureau d’investigation de son ministère de la Justice, – fait preuve d’une incompétence épique, dans le style des frères Cohen, avec un zeste de malveillance. Bien sûr, cet état de fait est évident depuis quatre ans dans la longue et sale épopée du Russiagate, – cet autre énorme gâchis de massacre de légitimité, que Barr semble réticent à régler même s’il a fait cette semaine du procureur John Durham son “procureur spécial”. Depuis sa nomination il y a deux ans, Barr a exprimé plus d’une fois dans des discours officiels sa vive préoccupation pour l’intégrité institutionnelle, mais il semble jouer avec elle à un moment crucial de l’histoire politique.
Puis il y a eu l’étrange événement de mercredi à Alpharetta, en Géorgie, au cours duquel les avocats indépendants de l’équipe Trump, Sidney Powell et Lin Wood, ont conseillé à une foule chahuteuse de boycotter le second tour des élections sénatoriales de janvier dans cet État – boycotter, c’est ça ?! Il y a eu beaucoup de cris et de hurlements, au point que Miz Powell a semblé un peu troublée par le manque de tenue. On en déduit qu’ils sont en colère contre les candidats républicains, Kelly Loeffler et David Perdue, pour ne pas avoir pris publiquement position sur les dysfonctionnement du vote présidentiel en Géorgie, et surtout pour ne pas avoir protesté contre le gouverneur républicain Brian Kemp et son secrétaire d’État, Brad Raffensperger, qui n’ont rien fait à ce sujet dans le mois qui a suivi l’élection. Mais vraiment, à quoi cela sert-il à Wood et à Powell de se perdre dans ce trou à rats ?
Les grandes questions pour Wood et Miz Powell concernent le type de preuves qu’ils apporteront au tribunal. Miz Powell, en particulier, en raison de sa relation avec le général Michael Flynn, l’ancien chef de la Defense Intelligence Agency, dont elle est l’avocate, et qu’elle défend depuis deux ans, semble disposer d’informations internes au Pentagone, remontant aux origines, à l’histoire et aux activités anormales de la société Dominion, qui fabrique les « machines à voter », lors des élections de 2020. Cela inclut la saisie des serveurs de Dominion dans le gigantesque complexe militaire américain situé à l’extérieur de Francfort, où la CIA maintient son centre informatique principal de cyberguerre en dehors des États-Unis. Le général Flynn a été muselé depuis 2017 par une poursuite pour corruption, finalement abandonnée par le DOJ, mais bloquée pendant six mois par le juge Emmet G. Sullivan, même après que la Cour d’appel fédérale du Circuit de Washington DC lui a ordonné de classer l’affaire.
Mais désormais, Flynn est, par la grâce d’une décision présidentielle, libre de parler et d’agir, et il fait les deux dans des termes surprenants. Mercredi, il s’est joint au général de l’USAF à la retraite Thomas McInerney pour demander au président de déclarer la loi martiale afin d’utiliser les tribunaux militaires pour enquêter et poursuivre la trahison apparue lors de l’élection. Ils ne sont pas les seuls à en parler. Ils allèguent que Dominion Systems, – qui n’est pas une société américaine, – a invité plusieurs nations étrangères à se mêler de ses affaires et, en fait, l’a permis grâce à des connexions à Internet. Il est prouvé que les sociétés chinoises liées à la direction politique du Parti Communiste Chinois sont des investisseurs majoritaires dans la société holding suisse UBS Securities, qui possède Dominion. Et à l’arrière-plan de tout cela se cachent les preuves exposées depuis l’ordinateur portable de Hunter Biden, de transactions de plusieurs millions de dollars pour que la famille Biden représente les entreprises chinoises affiliées aux Services de renseignement de la Chine.
N’est-il pas étrange que l’on puisse s’interroger sur le fait que Joe Biden représente un risque pour la sécurité nationale ? Cela vaut-il la peine d’y réfléchir, compte tenu de l’abondance des preuves ? Nombre de personnes de gauche, qui ne lisent et ne regardent que [la presse Système], ne savent peut-être rien de l’ordinateur portable de Hunter B et des histoires qu’il a racontées ; les médias sociaux ont occulté toutes les nouvelles à son sujet et les médias grand public ont suivi le black-out. Pendant ce temps, le fondateur de Facebook, Mark Zuckerberg, a donné $350 millions à un projet d’“élections sûres” géré par le Center for Tech and Civic Life (CTCL), un organisme à but non lucratif qui s’est surtout occupé de mettre en place des opérations de collecte de votes démocrates. Pourrait-il être poursuivi pour avoir permis la fraude électorale ? Le FBI lui a-t-il posé des questions ?
Selon une autre histoire, une guerre est en cours entre le Pentagone et la CIA, derrière le brouhaha électoral. Mercredi, le secrétaire à la défense par intérim, Christopher Miller, a annoncé que toutes les opérations spéciales menées par la CIA relèveraient désormais du Ministère de la Défense, et donc de lui-même pour l’immédiat. En effet, le Président a ordonné le démantèlement des capacités de la CIA à fomenter des troubles, réduisant la mission de la ‘Compagnie’ à l’analyse des renseignements. Cela signifie, par exemple, la fin de la capacité de la CIA à monter des “révolutions de couleur” dans des pays étrangers, – avec l’accusation implicite que les irrégularités permises par le système Dominion peuvent avoir constitué une tentative de révolution de couleur aux États-Unis. Faut-il se demander si l’ancien directeur de la CIA, John Brennan, un militant de gauche et probablement un architecte du Russiagate, a été impliqué dans l’une des opérations électorales ? Si le FBI ne l’interroge pas à ce sujet, qui le fera ? (Réponse : le Pentagone.) Il faut voir aussi du côté de Gina Haspel, actuel directrice de la CIA. Après tout, que faisaient les serveurs Dominion dans la stations de la CIA en Allemagne ?
Les événements se déroulent rapidement sous la surface du travail des audiences en cours dans les États en balance, qui portent en grande partie sur les manigances de fraude sur place concernant les bulletins de vote par correspondance. La Cour suprême va-t-elle se saisir d’une affaire dans les quelques jours qui restent avant la date limite de certification des votes par les États, mardi prochain ? Trump interviendra-t-il avec une mesure extraordinaire, – la loi martiale, la loi sur l’insurrection, – pour faire avorter l’élection et provoquer une sorte de retour en arrière ? Le pays survivra-t-il à sa propre incapacité à organiser un vote crédible ? Restez avec moi en attendant.
James Howard Kunstler
Note du Saker Francophone Le texte que nous vous proposons ici a été commenté sur le site de nos amis de dedefensa.org, qui se sont également chargés de la traduction.
Traduit par dedefensa.org