Les « rebelles » triés sur le volet par la CIA chassent les forces américaines de la ville
Le 16 septembre 2016 – Source Moon of Alabama
Selon le Wall Street Journal, les États-Unis ont accepté de se joindre à une nouvelle invasion de la Syrie par la Turquie et ses forces par procuration.
Les États-Unis ont accepté d’envoyer environ 40 soldats des forces d’opérations spéciales épauler les forces turques qui combattent État islamique dans le nord de la Syrie, selon des officiels américains.
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La mission conjointe doit se déployer vers la ville de Dabiq, au nord de la Syrie, un bastion de l’État islamique d’une grande importance symbolique. Les soldats des forces spéciales américaines joueront le rôle de conseillers de guerre de la même manière qu’ils le font en Syrie, selon des officiels américains.
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Ankara a suggéré que les forces spéciales épaulent les troupes turques, à la fin du mois dernier, alors qu’elle planifiait une mission conjointe dans la ville de Jarablus au nord de la Syrie.
On peut raisonnablement penser que la présence des forces américaines dans une manœuvre d’invasion turque a pour seul but de dissuader les Russes ou les Syriens de s’y opposer. La présence des forces américaines fera réfléchir à deux fois le commandement russe avant de bombarder les Turcs s’ils dépassent les limites fixées par leurs accords avec les Russes.
Le déploiement de quelque 40 soldats des forces spéciales américaines à Al Ra’i ne s’est pas bien passé. Les combattants turcs par procuration de «l’Armée syrienne libre» ont menacé de tuer les soldats américains. Ils les ont traités d’«incroyants», de «croisés» et de «porcs» et les forces américaines ont dû se replier pendant que les Turcs les couvraient (vidéo). Des portes-parole de l’Armée syrienne libre ont prétendu plus tard que le différend portait sur le soutien des États-Unis aux Forces démocratiques syriennes kurdes, qui ont parfois combattu contre l’Armée syrienne libre. Des rapports non confirmés disent maintenant que les forces spéciales sont de retour à Al Ra’i après qu’il a été ordonné à certains groupes de l’Armée syrienne libre de quitter la zone. Il y a aussi des rapports affirmant que les États-Unis, après que les forces spéciales ont été chassées de la ville, ont «accidentellement» bombardé un groupe de l’Armée syrienne libre à Al Ra’i. Aïe !
Cependant, la partie hostile de l’Armée syrienne libre reste aux alentours et elle considère de toute évidence les forces spéciales américaines comme son ennemi. Si les forces américaines interviennent conjointement avec les autres groupes de l’Armée syrienne libre, elles vont devoir surveiller leurs arrières en permanence.
Les groupes confessionnels modérés de l’Armée syrienne libre soutenus par les Turcs sont les groupes que la CIA a «sélectionnés» et approvisionnés en missiles TOW et autres armes. Mais cela ne surprendra personne si ces groupes, poussés par le fanatisme religieux, finissent par se retourner contre leurs sponsors. Ils l’ont fait dans toutes les situations historiques similaires.
Le cessez-le feu actuel en Syrie est déjà en train de se déliter. les médias américains affirment que la Russie et la Syrie bloquent l’aide des Nations Unies aux zones de l’est d’Alep contrôlées par al-Qaïda, mais d’autres médias disent que ce sont les «rebelles» qui menacent les convois. Dans Alep-est, des militants d’al-Qaïda ont manifesté (vidéo) contre l’aide des Nations Unies.
La Russie affirme que les États-Unis tentent d’esquiver les termes des accords du cessez-le-feu et elle demande aux États-Unis de rendre l’accord public. Ce que le Département d’État refuse de faire:
Jeudi, le porte-parole du département d’État américain, Mark Toner, a déclaré aux journalistes à Washington que le texte intégral de l’accord élaboré avec la Russie sur la trêve en Syrie ne serait pas rendu public. «Il traite de questions sensibles qui, si elles étaient rendues publiques, pourraient, selon nous, être utilisées à mauvais escient», a-t-il dit.
Traduction: «Il est plus difficile de tricher sur l’accord si ses termes sont publics.»
Les forces d’opposition soutenues par les États-Unis utilisent le cessez-le-feu pour préparer de nouvelles attaques contre Hama et au nord de la ville d’Alep. Je pense que ces assauts vont commencer au début de la semaine prochaine. Elles devront faire face à une solide défense et aux attaques féroces des forces aériennes syriennes et russes.
Traduction : Marie Staels