Pravda Américaine : Pourquoi les médias ont peur de Robert F. Kennedy Jr


Par Ron Unz − Le 14 août 2023 − Source Unz Review

L’évitement des conspirations sur l’assassinat du président John F. Kennedy

La semaine dernière, le New York Times a publié en première page un article tapageur s’en prenant à Robert F. Kennedy Jr., le rejeton de la famille politique la plus célèbre des États-Unis qui est également l’outsider défiant le président Joseph Biden dans la course à l’investiture Démocrate pour les élections présidentielles de 2024.

Dernièrement, la campagne menée par Kennedy, mue d’un élan jusqu’alors surprenant, avait trébuché après que le candidat novice avait prononcé des propos imprudents, au cours d’un dîner privé, au sujet du biais ethnique des vulnérabilités induites par le virus du Covid, et qu’une vidéo montrant ces propos avait été diffusée frénétiquement sur les médias. Le Times et les autres médias dominants se montrent extrêmement hostiles au courant lancé par Kennedy, et les rédactions de ces médias ont pu espérer que ce tir de barrage aurait pu enrayer l’émergence de sa campagne.

Angoisse dans le fief : la campagne de Kennedy vient troubler une illustre famille politique
Peter Baker — The New York Times — 6 août 2023 — 2600 mots

Il est peu probable que le contenu de cet article, signé par Peter Baker, le principal correspondant à la Maison-Blanche pour ce journal, ait appris quoi que ce soit de bien neuf à ses lecteurs, que ceux-ci soient des soutiens ou des opposants à Kennedy. Le début de l’article énonce que Kennedy « est devenu une source de profonde angoisse parmi ses nombreux frères et sœurs, cousins, nièces et neveux. » Le candidat est présenté comme un ancien toxicomane, mis à la porte des écoles privées qu’il a fréquentées, marié à trois reprises, et dont la seconde épouse s’est suicidée. En revanche, on ne trouve dans cet article que fort peu de commentaires sur les grandes réussites de sa longue et brillante carrière de procureur dans le domaine de l’environnement.

L’article se concentre principalement sur les relations à vif entre Kennedy et sa grande famille, constituée uniquement de Démocrates purs et durs, perplexes et attristés par son comportement étrange et auto-destructeur. L’article est perclus de citations négatives au sujet de ses opinions — « déplorables et fausses » selon sa sœur Kerry Kennedy, qualifiées de « moralement et factuellement fausses » par son frère Joseph P. Kennedy II, cependant que son neveu Joseph P. Kennedy III twittait « Je réprouve sans équivoque ce qu’il a dit. » L’article démarre sur une dénonciation prononcée par le seul petit-fils du président John F. Kennedy, affirmant que son cousin « à l’esprit conspirationniste » « ternissait l’héritage de son grand-père et de son illustre famille » du fait de son « projet orgueilleux ». J’ai compté dans cet article pas moins de 13 citations provenant de différents membres de la famille Kennedy, et la quasi-totalité de ces citations relevaient de la même veine peu flatteuse.

La tonalité générale de l’article est implacablement négative, et vise clairement à présenter le candidat démocrate non-aligné comme entretenant des opinions étranges, voire comme une personnalité déstabilisée, et certainement pas comme un personnage digne d’assurer un avenir à la nation des États-Unis. Il est plausible que des sbires très bien payés par le Parti démocrate ont passé soigneusement en revue chaque mot prononcé ou écrit par les divers membres de la famille Kennedy au cours de la décennie passée, pour en retirer les extraits les plus savamment choisis, ensuite publiés par les nombreux alliés médiatiques du Parti démocrate, dont le Times.

On peut donc supposer sans crainte de se tromper que chaque faux pas commis par Kennedy, et que la moindre tâche de boue le concernant, auront désormais été étalés dans la presse, et cela peut nous amener à entrevoir du sens derrière tout silence le concernant. J’ai donc lu l’article du Times avec attention, en me concentrant davantage sur ce qu’il omet étrangement de présenter, plutôt que sur les éléments qu’il présente.

Au fil des années, Kennedy a répété publiquement à de nombreuses reprises que son père comme son oncle étaient morts du fait d’un complot, et a désigné la CIA comme le coupable le plus plausible. Il est probable que plusieurs millions d’Étasuniens ont pu lire ses écrits ou écouter une de ses interviews à ce sujet, ce qui le positionne parmi la frange la plus explicite des « théoriciens du complot », un terme fortement péjoratif que les médias s’emploient systématiquement à affubler à l’image des candidats politiques qui ne leur plaisent pas.

Mais à la lecture de l’intégralité des 2600 mots de cet article, on constate qu’il se concentre surtout sur les sujets concernant la famille Kennedy, et qu’il ne fait mention de ces assassinats qu’au travers d’une seule phrase lapidaire. Pourquoi le Times a-t-il presque complètement éludé une cible aussi facile, alors que celle-ci devrait au premier abord soutenir la thèse d’un Kennedy entretenant des opinions bizarres et irrationnelles ? Je pense que la meilleure explication est que les rédacteurs du Times savent parfaitement que les faits énoncés par Kennedy sur ce sujet sont très solides, et que s’attaquer à lui sur ce terrain ne ferait qu’amplifier largement leur diffusion, ce qui pourrait amener des millions d’autres Étasuniens à conclure que leurs propres médias les ont trompés depuis soixante ans, comme l’a précisément twitté Kennedy lui-même l’an passé :

Le reportage télévisé le plus courageux des soixante dernières années. Le meurtre de mon oncle par la CIA a constitué un coup d’État réussi, dont notre démocratie ne s’est jamais remise. @TuckerCarlson https://t.co/qJ1sUdhe4t
— Robert F. Kennedy Jr (@RobertKennedyJr) 17 décembre 2022

Un an avant de publier ce tweet, Kennedy avait fait paraître un long article dans le San Francisco Chronicle, présentant les faits incontestables au sujet de l’assassinat de son propre père, et si ces faits devaient parvenir à l’attention du grand public dans son ensemble, ce seraient des décennies de mensonges médiatiques qui pourraient commencer à se voir exposés au grand jour.

Ce n’est pas Sirhan Sirhan qui a tué mon père. Le gouverneur Newsom devrait libérer cet homme
Robert F. Kennedy Jr. — The San Francisco Chronicle — 8 décembre 2021 — 1000 mots

Prenons pour exemple Bill Maher, le célèbre commentateur libéral, une personnalité qui ne se classerait certainement pas comme « théoricien du complot ». Lorsqu’il a accordé une interview à Kennedy il y a quelques semaines, et que Kennedy a fait mention d’éléments de preuves factuels au sujet de l’assassinat de son père en 1968, il s’est immédiatement déclaré comme tout à fait convaincu que Kennedy avait raison à ce sujet, et sur l’existence d’une conspiration derrière cet assassinat.

En outre, l’angle particulier choisi par le Times pour cet article aurait positionné le journal sur un terrain glissant. Avec treize différents membres de la famille Kennedy mentionnés ou cités dans cet article, toute discussion sérieuse sur les assassinats des années 1960 aurait pu révéler qu’un nombre important, voire la majorité des proches de Kennedy sont totalement d’accord sur l’existence d’une conspiration, ce qui aurait produit une grosse distorsion dans le processus d’entrave à la vérité maintenu depuis des décennies par ce journal. Si le peuple étasunien devait découvrir que l’ensemble de la famille Kennedy était composée de « théoriciens du complot sur l’assassinat de Kennedy », peut-être que des dizaines de millions de consciences se seraient éveillées.

Prenons un autre article publié quelques mois auparavant par Michelle Goldberg, éditorialiste du Times, qui s’était inscrit au sein d’un gros barrage médiatique d’attaques et d’insultes contre les théories conspirationnistes de Kennedy et de ses soutiens. Bien qu’elle ait intégré les opinions de Kennedy sur les assassinats comme un élément de son irrationalité, elle n’a pas pu éviter de faire mention que David Talbot, le fondateur du webzine Salon, qui fut son chef et qui reste un journaliste très en vue sur le plan national, est pleinement d’accord avec Kennedy au sujet de ces faits historiques.

De fait, je considère que Brothers, le best-seller national de l’année 2005 produit par Talbot, est sans doute l’ouvrage le plus important au sujet de l’assassinat de Kennedy au cours des vingt dernières années, car il révèle que nombre de personnalités proches du haut du panier du gouvernement étasunien — et parmi lesquelles on compte la plupart de la famille Kennedy — avait presque immédiatement conclu que le 35ème président des États-Unis était mort des suites d’un complot. Un historien très en vue avait produit des éloges somptuaires sur les recherches menées par Talbot précisément dans le journal Times, et avait suggéré que l’existence d’une conspiration constituait un fait évident. Mais les rédacteurs des pages d’information du Times n’en avaient pas moins continué de détourner les yeux de ce fait, ce qui a pu amener leurs collègues moins expérimentés, parmi lesquels figure Goldberg, à rester parfaitement ignorants vis-à-vis de ces éléments de l’histoire nationale étasunienne.

Trou noir absolu au sujet du déni professé par Kennedy sur le SIDA

Lorsque des journalistes hostiles s’emploient à détruire un candidat, ils dirigent naturellement leur feu vers les points qu’ils considèrent comme les plus vulnérables, et font tout leur possible pour éluder ses plus grandes forces. Un candidat voulant mener campagne de manière astucieuse pourrait faire usage de ces biais dans sa feuille de route, car cela permet de produire le négatif photographique des sujets qu’il doit mettre en avant dans sa campagne. Aussi, si le Times et les autres organes médiatiques visent à éluder les conspirations sur l’assassinat de Kennedy, peut-être que ce sujet est précisément le bon à mettre en avant.

Mais il existe un autre sujet incendiaire sur lequel le silence qui entoure les positions de Kennedy a été beaucoup plus assourdissant, tant dans les médias dominants qu’au sein des médias alternatifs, au point que seule une toute petite fraction de la population étasunienne dispose de la moindre conscience des opinions entretenues par Kennedy à ce sujet. Sur la base de ses écrits extraordinairement controversés, le candidat Kennedy devrait apparaître comme incroyablement vulnérable, au point qu’une couverture de presse sur ce sujet devrait immédiatement détruire sa campagne et sa réputation. Pourtant, pas une seule publication hostile n’a jamais été vue sur ces faits, ce qui suggère que la situation véritable est en réalité fort différente de ce qu’elle apparaît. Peut-être que ce silence absolu induit que le Times et les autres organes médiatiques ont peur de ce sujet, de crainte qu’il puisse détruire l’ensemble de leur position dominante si ces faits sortaient au grand jour et que Kennedy s’avérait avoir raison.

Jusqu’à la fin de l’année 2021, je ne connaissais guère Kennedy ; j’avais vaguement entendu dire qu’il était devenu l’une des personnalités en vue dans la montée du mouvement anti-vaccination. Mes propres opinions sur les vaccins avaient toujours été des plus conventionnelles, guère différentes de celles promulguées par le Times, mais j’avais résolu de lire son nouveau livre pour accéder à son opinion sur cette facette du récit.

Quelle ne fut ma stupeur de découvrir que le sujet principal de son ouvrage était totalement différent de ce que j’avais été enclin à penser. Kennedy avait consacré presque la moitié de son livre — plus de 200 pages — à promouvoir la théorie selon laquelle le SIDA n’existait pas en tant que véritable maladie, et n’était qu’un montage médical frauduleux monté par le Dr. Anthony Faucy et ses alliés cupides de l’industrie pharmaceutique. Mais aucun des commentaires parus au sujet de son livre, fussent-ils positives ou critiques, n’y faisait jamais allusion. De fait, lorsque j’ai relaté le véritable sujet du livre de Kennedy à différentes personnes, celles-ci ont presque semblé penser que j’entretenais des hallucinations, en raison du fait que j’étais le seul à faire mention d’un sujet aussi frappant dans mes commentaires.

Le livre de Kennedy est rapidement devenu un best-seller d’Amazon, et il s’est rapidement vu opposer des attaques médiatiques extrêmement dures, avec notablement un article de 4000 mots produit par une vaste équipe de journalistes d’Associated Press. Mais comme je l’ai noté, bien qu’ils le dénoncent sur tous les autres sujets, aucun d’entre eux n’a jamais fait la moindre mention de ses affirmations explosives au sujet du SIDA.

Des efforts très importants avaient d’évidence été investis dans cette attaque, et la signature de l’article était partagée non seulement entre l’auteur de l’article en propre, mais également par cinq autres auteurs et chercheurs d’Associated Press, ce qui souligne l’ampleur des moyens journalistiques consacrés à détruire la réputation d’une personnalité qui s’était d’évidence fait des ennemis aussi puissants. Mais à la lecture de l’article, la phrase qui m’est venue à l’esprit est « the Sounds of Silence », ou peut-être le célèbre indice de Sherlock Holmes du « chien qui n’avait pas aboyé ».

C’est presque la moitié du livre qui est attaqué — environ 200 pages — qui est consacrée à présenter et promouvoir l’affirmation stupéfiante voulant que tout ce qu’on nous a dit sur le VIH et le SIDA depuis plus de 35 ans relève probablement de l’arnaque.

Selon toutes les normes les plus raisonnables, Robert F. Kennedy, Jr. s’est de lui-même positionné comme le premier des « négationnistes sur le HIV et le SIDA » des États-Unis, et avant l’éclatement de la crise du Covid, le SIDA avait sans doute constitué depuis quarante ans la maladie la plus connue au monde ; les recherches et traitements consacrés à cette maladie ont absorbé quelque 2000 milliards de dollars. Aussi, s’engager à affirmer que cette maladie n’existe pas vraiment devrait apparaître comme relevant de la démence la plus absolue, allant de pair avec la théorie de la Terre plate. Mais pas un seul mot au sujet de cette situation stupéfiante n’apparaît dans le long article d’Associated Press, qui s’emploie pourtant à attaquer Kennedy sur presque tous les autres sujets possibles, de manière justifiée ou non. Est-ce que les six auteurs et chercheurs d’Associated Press ont omis de lire les plus de 200 pages consacrées à ce sujet dans le best-seller de Kennedy ?

Cette grande équipe de journalistes d’Associated Press semble avoir passé au moins dix jours à produire ce long article, qui sape le crédit de Kennedy sur presque tous les sujets controversés qu’ils ont réussi à trouver, allant jusqu’à mettre en lumière une photographie qui l’affiche simplement aux côtés de Roger Stone et Michael Flynn, des alliés de Trump.

Comment un Kennedy a construit un vaisseau amiral anti-vaccin au cœur de la crise Covid-19
Michelle R. Smith et. al. — The Associated Press — 15 décembre 2021 — 4000 mots

J’ai remarqué que le même silence absolu au sujet du SIDA a été maintenu dans le cadre d’une attaque semblable, lancée par le rédacteur en chef de Counterpunch.

Les vaccins, RFK Jr., et la science de la désinformation
Joshua Frank — Counterpunch — 14 janvier 2022 — 1900 mots

Alors que le livre de Kennedy dépassait le million de ventes, et que son influence continuait de croître, ce schéma d’omission se poursuivait donc, et devenait même de plus en plus étrange. À la fin du mois de février 2022, le New York Times a lancé une attaque cinglante en première page, affirmant que l’auteur et son livre nageaient en pleine irrationalité et propageaient de dangereuses fausses informations, mais l’article de 2600 mots ne faisait aucune mention de son sujet principal : le SIDA.

Qui plus est, l’auteur de l’article était Adam Nagourney, journaliste employé de longue date par le Times, identifié comme co-auteur d’une histoire du mouvement moderne pour le droit des homosexuels, et il ne fait aucun doute que l’épidémie de SIDA a dû constituer un point central de ses recherches pour son ouvrage paru en 2001 à ce sujet. Mais il ne fait aucune mention du fait que Kennedy affirme de manière incendiaire que le SIDA constitue une arnaque médiatique, une omission qui suggère possiblement qu’il craint que Kennedy pourrait avoir raison, et qu’il est préférable de maintenir hermétiquement fermées certaines portes.

La croisade lancée par Kennedy contre les vaccins anti-Covid angoisse sa famille et ses amis
Adam Nagourney — The New York Times — 26 février 2022 — 2600 mots

Comme je l’ai noté par la suite, ce silence produit un contraste très suspect vis-à-vis des déluges de feu médiatiques opposés à ceux qui avaient émis des doutes bien plus ténus au sujet du SIDA.

Depuis les années 1980, le SIDA a constitué un sujet explosif dans la sphère publique, et quiconque — scientifique ou néophyte — remettant en question le récit traditionnel à ce sujet se voyait vicieusement dénoncé comme ayant du sang sur les mains. Au début des années 2000, Thabo Mbeki, le président sud-africain, avait prudemment soulevé ce type de possibilité, et il avait été massivement diabolisé par les médias internationaux et la communauté universitaire. Pourtant, le best-seller produit par Kennedy sur ce même sujet va beaucoup plus loin, et consacre sept chapitres entiers à soutenir la cause selon laquelle le VIH et le SIDA ne constituent qu’une arnaque médiatique ; mais ses antagonistes médiatiques éludent totalement le sujet alors qu’ils s’emploient par ailleurs à faire feu de tout bois contre lui.

Une fois de plus, la seule explication plausible est que les journalistes hostiles, et leurs rédactions, ont reconnu que les preuves factuelles avancées par Kennedy étaient trop fortes et que lancer des attaques à ce sujet pourrait s’avérer contre-productif à une échelle désastreuse. Dès les années 1990, un ancien professeur de Harvard avait publiquement déclaré que le canular du SIDA constituait un scandale aussi énorme que la célèbre affaire Lysenko, et si une portion conséquente de l’opinion étasunienne devait conclure que le SIDA a bel et bien constitué un fantôme médical promus au cours des 35 dernières années par nos médias crédules et malhonnêtes, la crédibilité de ces derniers au sujet des vaccinations actuelles pourrait se trouver totalement annihilée.

Il aurait été chose des plus aisées pour les médias d’éclater le crédit de Kennedy, le présentant comme « un théoricien du complot dont le livre affirme que le SIDA est un canular, » et cette simple phrase courte aurait sur-le-champ porté un coup fatal à sa réputation. Mais de nombreuses personnes auraient alors commencé à s’intéresser aux faits, et une fois ce processus entamé, la situation aurait peut-être pu s’inverser rapidement, et détruire la crédibilité de ceux qui le critiquent. Le silence absolu maintenu par les médias suggère qu’ils ont très peur de cette possibilité.

 

Comprendre l’amère controverse autour du VIH et du SIDA

Après avoir lu l’ouvrage de Kennedy en décembre 2021, j’avais publié une longue et favorable revue à son sujet, qui avait attiré l’attention de nombreux lecteurs et qui reprenait pleinement ses affirmations hérétiques au sujet du SIDA, ce qui avait contribué à les porter dans le débat public. Les sites internet alliés à Kennedy se sont mis à mettre mon article en avant, si bien qu’il apparaît peu probable que ses adversaires médiatiques aient pu rester non-informés du sujet après cela.

Comme les médias nous l’ont tous fait savoir, le SIDA est une maladie auto-immune mortelle, diagnostiquée pour la première fois au début des années 1980, affectant en premier chef les hommes homosexuels et les consommateurs de drogues par voie intraveineuse. La maladie, transmise par les fluides corporels, se transmet le plus souvent par rapports sexuels, transfusions sanguines, ou réutilisation d’aiguilles, et le VIH, virus responsable de la maladie, fut finalement découvert en 1984. Au fil des années, divers traitements médicaux ont été développés, dont la plupart se sont révélés inefficaces au départ, mais plus récemment, ils fonctionnent tellement bien qu’une personne séropositive, jadis condamnée à mort, ne subit plus désormais qu’une affection chronique mais contrôlable. La page Wikipedia actuelle décrivant le VIH et le SIDA compte plus de 200000 mots, et plus de 300 références.

Pourtant, selon les informations livrées par le bestseller numéro 1 d’Amazon écrit par Kennedy, cette image bien connue et solidement établie, que je n’avais pour ma part jamais remise en question, est presque entièrement fausse et frauduleuse, et relève pour l’essentiel du canular médical. Loin d’être responsable du SIDA, le virus VIH est probablement bénin et n’a rien à voir avec la maladie. Mais après que l’on a trouvé des personnes infectées par le HIV, on leur a administré les premiers traitements anti-SIDA extrêmement lucratifs, qui étaient en réalité mortels, et ont tué nombre de ces personnes. Les premiers cas de SIDA avaient pour la plupart été provoqués par une utilisation très importante de certaines drogues interdites, et l’on avait commis une erreur de diagnostic en imputant la maladie au virus VIH. Mais comme Fauci et les entreprises pharmaceutiques avaient rapidement établi d’énormes empires sur la base de ce faux diagnostic, ils se sont battus bec et ongles durant plus de 35 ans pour maintenir cette erreur et la protéger, et ont fait usage de toute leur influence pour supprimer la vérité dans les médias tout en détruisant les carrières de tout chercheur honnête osant remettre en cause leur opération frauduleuse. Dans le même temps, le SIDA constaté en Afrique était une chose tout à fait différente, sans doute provoquée par la malnutrition ou d’autres pathologies locales.

La description ainsi livrée par Kennedy m’a davantage choqué que toute autre chose que j’aie jamais lue.

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En 1985, on a découvert par des tests réalisés en laboratoire que l’AZT, un médicament qui existait déjà, tuait le virus VIH. Fauci a alors fait des pieds et des mains pour accélérer les essais cliniques comme traitement pour les personnes positives au VIH et en bonne santé, et l’accord de la FDA est tombé en 1987, ce qui a produit le premier moment de triomphe de Fauci. Vendu au prix de 10 000$ par an et par patient, l’AZT a été l’un des médicaments les plus chers de l’histoire, et comme les assurances maladies et les subsides gouvernementaux en couvraient le prix, les fabricants y ont trouvé une aubaine financière sans précédent.

Kennedy consacre un chapitre entier à l’histoire de l’AZT, et le récit qu’il en fait fait penser au style de Kafka ou peut-être à un film des Monty Python. Apparemment, Fauci avait subi des pressions considérables pour produire des avancées médicales justifiant ses vastes budgets, si bien qu’il aurait manipulé les tests menés sur les essais de l’AZT pour dissimuler la nature extrêmement toxique de ce traitement, qui tua rapidement nombre de patients qui en prenaient au travers de symptômes qui ont été décrits comme ceux du SIDA. Ainsi, après l’approbation par la FDA en 1987, des centaines de milliers de personnes en parfaitement bonne santé, auxquelles on découvrit une infection au VIH, furent mises sous traitement à l’AZT, et l’on a attribué à tort les grands nombres de décès qui s’en sont suivis au virus, alors que c’était le médicament anti-viral qui en aurait été responsable. Selon les experts scientifiques cités dans le livre, la vaste majorité des « morts du SIDA » d’après 1987 ont été en réalité tués par l’AZT.

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Jusqu’à l’épidémie de Covid, le SIDA a été considéré durant quarante années comme la maladie la plus connue au monde, ; les recherches et traitements consacrés à cette maladie ont absorbé quelque 2000 milliards de dollars et sont devenus le sujet central de recherche pour nombre d’experts scientifiques et médicaux. Suggérer que le VIH et le SIDA auraient pu constituer un montage de toute pièce, et que l’écrasante majorité des morts de cette maladie ont été tués par le médicament supposé traiter cette non-maladie dépasse l’entendement.

Mes livres scientifiques rappellent parfois qu’au cours de l’obscur XVIIIème siècle, les médecins occidentaux de premier plan traitaient toute sortes d’affection en pratiquant des saignées, une pratique de charlatan qui provoquait régulièrement le décès de leur patient, et même George Washington fait partie de ces victimes. De fait, certaines personnes ont affirmé que durant plusieurs siècles avant nos temps modernes, les traitements médicaux habituels supprimaient par inadvertance davantage de vies qu’ils n’en sauvaient, et que les personnes trop pauvres ou trop retardées pour consulter un médecin en tiraient bénéfice. Mais je n’avais jamais imaginé qu’une situation semblable puisse se produire au cours des décennies récentes de notre âge scientifique moderne.

À la lecture des journaux au début des années 1990, j’avais vaguement compris le débat concernant la véritable nature du SIDA, mais je n’avais jamais prêté une grande attention à la controverse à cette époque. Aussi, lorsque les médias se détournèrent du sujet, j’ai supposé que le débat avait été tranché dans le bon sens.

Mais selon le best-seller numéro 1 d’Amazon, écrit par Kennedy, ce n’est pas ce qui s’est produit. Il affirme que durant trente ans, l’ensemble des médias occidentaux a promu et maintenu un gigantesque canular médical, une conspiration orchestrée par le Dr. Anthony Fauci et ses alliés cupides de l’industrie pharmaceutique, et qui a coûté la vie à des centaines de milliers d’Étasuniens.

Des accusations aussi étranges me sont apparues comme quasiment impossibles, relevant davantage de la démence que d’une chose pouvant se produire dans le monde réel. Mais le récit qu’il expose au sein de ses 200 pages de texte est en réalité frappant de persuasion.

Produire des allégations extraordinaires exige évidemment des éléments extraordinaires pour les étayer. Les chapitres écrits par Kennedy au sujet du SIDA intègrent plus de 900 références à des sources, dont de nombreuses informations provenant de journaux universitaires et d’autres sources scientifiques pleinement reconnues. Mais bien que je dispose d’une bonne culture scientifique — j’ai fait mes études dans le domaine de la physique théorique —, je ne suis pas médecin ni virologue, et encore moins spécialisé en matière de recherche sur le SIDA, et lire ces articles ne m’apporterait rien si j’essayais de le faire. J’ai donc été contraint de rechercher d’autres indications du fait que les 200 pages produites par Kennedy sur le SIDA constituaient autre chose que de la démence pure et simple.

Une longue liste de médecins et de scientifiques font les éloges de son livre, mais leurs noms et références me restent totalement étrangers, et comme on compte presque un million de médecins exerçant aux États-Unis, on pourrait sans doute en trouver pour faire les louanges d’à peu près n’importe quoi. Cependant, le premier commentaire présenté sur la quatrième de couverture a été écrit par le professeur Luc Montagnier, le chercheur qui a obtenu un prix Nobel après avoir découvert le virus VIH en 1984, et il écrit : « De manière tragique pour l’humanité, les fausses vérités provenant de Fauci et de ses sbires sont légions. RFK expose des décennies de mensonges. » En outre, on nous dit que dès la conférence internationale de San Francisco sur le SIDA organisée en juin 1990, le professeur Montagnier avait publiquement déclaré : « le virus du HIV est passif et inoffensif, il s’agit d’un virus bénin. »

Ce lauréat du prix Nobel a peut-être soutenu ce livre pour d’autres raisons, et peut-être également que le sens de sa déclaration de 1990 a été mal interprété. Mais il est certain que l’opinion du chercheur qui a remporté un prix Nobel pour avoir découvert le virus du VIH ne devrait pas être laissé totalement de côté lorsque l’on évalue le rôle possible de ce virus.

Et il est loin d’avoir été le seul. Kennedy explique qu’au cours de l’année qui a suivi, un microbiologiste de premier plan de Harvard a organisé un groupe comprenant certains des virologues et d’immunologues les plus distingués du monde, et qu’ils ont produit une déclaration commune, soutenue par trois autres prix Nobel, soulevant les mêmes questions :

L’opinion publique pense dans son ensemble qu’un rétrovirus dénommé VIH provoque un groupe de maladies appelées SIDA. De nombreux scientifiques en bio-médecine remettent à présent en question cette hypothèse. Nous proposons qu’une nouvelle évaluation en repartant du début des éléments existants en faveur et en défaveur de cette hypothèse soit menée par un groupe indépendant et qualifié. Nous proposons également que les études épidémiologiques critiques soient établies et menées à bien.

Selon le récit qu’en fait Kennedy, à ce stade, les chercheurs sur le SIDA et les médias dominants étaient totalement asservis à l’océan de financements publics et de publicités pharmaceutiques contrôlées par Fauci et ses alliés de l’industrie pharmaceutique, si bien que ces appels lancés par des scientifiques éminents ont été presque totalement ignorés et sont passés sous le radar. Selon un journaliste, ce sont quelque 2000 milliards de dollars qui ont été dépensés au fil des années pour des recherches et des traitements contre le VIH et le SIDA, et dès lors qu’un grand nombre de carrières de recherche et de salaires dépendent de ce qui relève du « complexe industriel du VIH et du SIDA », on n’a guère trouvé de critiques pour examiner les fondations premières de cet empire.

Jusqu’il y a une ou deux semaines, je n’avais jamais réfléchi à remettre en question l’orthodoxie concernant le SIDA. Mais la découverte du scepticisme affiché durant longtemps par un tel nombre d’experts réputés, dont pas moins de quatre lauréats du prix Nobel, dont rien de moins que le propre découvreur du virus VIH, a complètement fait changer mon point de vue. Je ne peux pas facilement ignorer ou rejeter les théories avancées par Kennedy, mais je peux les résumer brièvement et laisser chaque lecteur creuser davantage le sujet et se faire sa propre opinion. Et pour être tout à fait juste avec l’auteur, il souligne également de manière répétée qu’il ne « peut pas adopter de position quant à la relation entre le VIH et le SIDA », mais qu’il est simplement gêné par le fait que Fauci ait réussi à utiliser les financements de son gouvernement, couplés à l’influence des médias, pour supprimer un débat scientifique en cours et parfaitement légitime. Selon Kennedy, l’ouvrage a pour but « de donner de l’air et de la lumière du jour aux voix dissonantes. »

Le récit qu’il produit au sujet des origines du lien entre VIH et SIDA est absolument stupéfiant, et apparaît comme bien documenté. Le Dr. Robert Gallo, un chercheur du NIH qui œuvre dans l’orbite de Fauci, a annoncé au départ que le VIH constituait la cause apparente du SIDA lors d’une conférence de presse tenue en 1984, qu’il organisa avant que la moindre de ses découvertes scientifiques fût publiée et relue par ses pairs scientifiques. Ce n’est que longtemps après que la théorie se fut solidement implantée dans les médias nationaux que l’on découvrit que lors de son étude phare, seules 26 des 76 victimes du SIDA présentaient la moindre trace du virus VIH, ce qui constitue un étayage fort peu solide pour une conclusion aussi retentissante.

En outre, les critiques ont fini par noter que des milliers de victimes documentées du SIDA ne présentaient aucune trace du virus VIH, cependant que des millions de personnes infectées par le VIH ne présentaient absolument aucun symptôme du SIDA. La corrélation n’implique pas la causalité, mais en l’espèce, même la corrélation apparaît comme des plus ténues. Selon Kennedy, les chercheurs les plus orthodoxes sur le SIDA reconnaissent à contrecœur qu’aucune étude scientifique n’a jamais démontré que le VIH provoque le SIDA. Les accusations généralisées de graves lacunes scientifiques et de vol de propriété intellectuelle qui ont longtemps entouré les recherches menées en laboratoire par Gallo ont fini par être confirmées par des procédures judiciaires, et cela contribue à expliquer que son nom n’ait pas été inclus dans le prix Nobel décerné pour la découverte du virus VIH.

Le SIDA a au départ relevé du champ de compétences du National Cancer Institute, mais après qu’on l’a imputé à un virus, le centre pour maladies infectieuses monté par Fauci a réussi à en prendre le contrôle. Cela a provoqué un déluge de financements accordés par le Congrès et une attention médiatique, sur un sujet auparavant relégué dans un coin obscur et peu agité du NIH, et Fauci s’est rapidement établi comme le « Tsar du SIDA » pour les États-Unis. Le lien entre VIH et SIDA peut être ou ne pas être scientifiquement valide, mais il portait en lui d’énormes implications politiques et financières pour la carrière de Fauci.

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L’un des héros scientifiques majeurs du récit produit par Kennedy est le professeur Peter H. Duesberg, de Berkeley. Durant les années 1970 et 1980, on considérait largement Duesberg comme figurant parmi les virologues mondiaux de premier plan, élu par la prestigieuse Académie des Sciences à l’âge de 50 ans, ce qui en fit l’un des plus jeunes membres de l’histoire. Dès l’année 1987, il se mit à soulever des doutes importants sur l’hypothèse du lien entre VIH et SIDA, et à souligner les dangers de l’AZT, et finit par publier une série d’articles sur le sujet, qui finirent par convaincre de nombreux autres chercheurs, parmi lesquels le professeur Montagnier. En 1996, il a publié Inventing the AIDS Virus, un volume lourd de 712 pages exposant ce qu’il avait à dire, dont la préface avait été écrite par Kary Mullis, lauréat du prix Nobel et inventeur bien connu de la technologie PCR, et lui-même critique public de premier plan de l’hypothèse du lien entre VIH et SIDA. Duesberg a même souligné la confiance qu’il avait envers ses doutes sur le VIH en proposant de se faire injecter du sang infecté par le VIH.

Mais plutôt qu’accepter de débattre de manière ouverte face à un opposant scientifique majeur, Fauci et ses alliés ont mis Duesberg sur une liste noire pour l’empêcher de recevoir le moindre financement gouvernemental, et ont ainsi ruiné sa carrière scientifique, tout en le diabolisant et en faisant pression sur d’autres personnes pour qu’elles en fassent de même. Selon les chercheurs cités par Kennedy, la destruction de la carrière de Duesberg a constitué un avertissement et un exemple pour les autres. Dans le même temps, Fauci a déployé ses influences pour faire interdire quiconque le critiquait dans les médias nationaux importants, et pour s’assurer qu’en dehors de l’étroit segment de la communauté scientifique, rares soient ceux qui aient même conscience de la controverse qui se poursuivait.

La pravda américaine : vaccination, Anthony Fauci et le SIDA
Ron Unz — The Unz Review — 6 décembre 2021 — 6100 mots

Enquêter sur l’hypothèse de Duesberg sur le VIH et le SIDA

Après cela j’ai passé plusieurs semaines à lire avec attention les arguments avancés par Duesberg et ses alliés scientifiques, ainsi que ceux exposés par ses opposants, et j’ai décrit les résultats de mon investigation :

La théorie sur laquelle il me fallait donc enquêter revenait à l’hypothèse de Duesberg, celui qui avait défié notre orthodoxie en vigueur sur le VIH et le SIDA, et dont la carrière fut défaite il y a longtemps.

Heureusement, les hérésies scientifiques privées de financements de recherches et mises sur listes noires par les journaux dominants ont tendance à produire un volume de travail tout à fait gérable. Les milliards de dollars dépensés chaque année pour la recherche orthodoxe dans la recherche sur le SIDA ont fait éclore plus de 100 000 articles, qu’un lecteur même diligent ne pourrait pas ingérer en vivant douze vies. Mais la publication académique la plus récente que j’ai pu trouver de l’autre côté est un long article, publié il y a dix-huit ans par Duesberg et deux de ses collaborateurs. De fait, selon leur épilogue, les auteurs avaient passé plusieurs années à faire paraître leur article face à l’hostilité sans relâche de l’establishment du SIDA, qui avait réussi à amener deux autres journaux à en annuler la publication.

 

Les bases chimiques des diverses épidémies de SIDA : drogues récréatives, chimiothérapie anti-virale et malnutrition (PDF)
Peter Duesberg, Claus Koehnlein et David Rasnick — Journal of Bioscience — juin 2003 — 24000 mots

 

Bien que je dispose d’une bonne culture scientifique, je n’ai pas le niveau d’expertise nécessaire en médecine ou en microbiologie pour évaluer comme il se doit leur article. Mais à ma lecture de néophyte attentif, je l’ai trouvé solide et persuasif, et il méritait sans aucun doute d’être publié. Et lorsque je l’ai transmis à quelqu’un disposant d’une culture médicale professionnelle, ce lecteur l’a considéré comme extrêmement impressionnant, et comme un exposé convainquant de la thèse révolutionnaire portée par ses auteurs.

Une affirmation centrale avancée par Duesberg était que la maladie connue sous le nom de « SIDA » n’existait pas véritablement, et ne constituait guère qu’un nom officiel affublant un groupe de plus de vingt différentes maladies, ayant chacune des causes spécifiques, et dont quelques-unes étaient liées à des agents infectieux. De fait, la plupart de ces maladies étaient déjà connues et traitées depuis des décennies, mais on les a re-désignées dans la catégorie « SIDA » dès lors que la victime était détectée comme positive au virus du VIH, qui n’avait sans doute rien à voir avec la maladie.

En soutien à leur position contrarienne, les auteurs notaient que les divers groupes présentant un fort risque de « SIDA » ne tendaient qu’à développer des versions particulières de la maladie, le « SIDA » subi par les hémophiles se montrant le plus souvent très différent du « SIDA » des villageois africains et ne recoupant que fort peu de caractéristiques avec les maladies des hommes homosexuels ou des toxicomanes utilisant des intraveineuses. Et de fait, le schéma du « SIDA » en Afrique apparaissait comme totalement divergent de celui du monde développé. Alors que si toutes ces maladies différentes étaient bel et bien provoquées par un seul virus VIH, des syndromes aussi disparates apparaissaient comme des anomalies étranges et difficiles à expliquer suivant une perspective scientifique.

En 2009, six années après la publication de ce long article, un producteur de films indépendant du nom de Brent Leung a produit un documentaire de 90 minutes sur le SIDA, très sympathique envers la thèse de Duesberg, Les supports favorables à Duesberg ne sont pas légions, et bien que je ne considère que rarement des vidéos comme des sources utiles d’informations, celle-ci a constitué une exception d’importance. Le film souligne les énormes incohérences de la position scientifique orthodoxe, et comprend également des interviews importantes de Duesberg, Mullis, Fauci ainsi que de nombreux autres chercheurs et journalistes clés provenant de toutes les parties prenantes au débat. On trouve le documentaire entier sur Youtube, et quiconque est intéressé par le sujet peut aller le regarder et se faire son opinion.

Le journaliste John Lauritsen a couvert la controverse sur le VIH et le SIDA depuis des décennies, a écrit deux livres sur le sujet et a tenu lieu de source importante pour le travail mené par Kennedy. Il a récemment rejoint l’un des fils de discussion ouverts sur notre site internet, et a suggéré que je republie le texte de sa conférence de 2018, qui résume bien l’histoire et l’état actuel du sujet.

 

Progressons dans la bataille pour la vérité
Mettons au défi les paradigmes viraux cupides
John Lauritsen — Vers Pont du Gard Conference — 16 juin 2018 — 2500 mots.

 

Bien que je trouve utiles ces supports favorables à Duesberg pour décortiquer les arguments, la plupart d’entre eux se recoupent avec le contenu de l’ouvrage de Kennedy, et l’analyse qui y est faite est forcément orientée. Sous la pression de l’establishment médical et de son lobby du SIDA, les médias dominants ont presque complètement fermé les portes à toute voix dissonante sur le sujet, et refusent d’engager les critiques, ce qui revient à intégrer la liste noire et le boycott. Cela étaye l’idée d’une faiblesse relative du point de vue orthodoxe, mais sans l’appui d’un débat présentant arguments et contre-arguments, il m’est difficile d’évaluer le poids de chacune des parties. Heureusement, j’ai découvert que cette situation avait par le passé été très différente.

Au début des années 2000, j’ai passé le plus clair de mon temps à monter un système d’archivage de contenus qui intègre une collection quasiment complète de quelque deux cents magazines d’opinion de premier plan étasuniens sur les 150 dernières années, c’est-à-dire des publications les plus influentes, celles qui ont modelé notre compréhension du monde. Le projet a failli constituer un échec complet, très peu de gens l’ayant jamais utilisé, mais il s’avère utile lorsque je veux enquêter sur tel ou tel sujet, et j’ai facilement pu retrouver une longue liste d’articles centrés sur l’hypothèse de Duesberg, pour la plupart parus dans les années 1990. Durant cette période, le rideau de fer de la censure n’avait pas encore été abaissé, et le sujet avait été traité largement et avec respect dans des publications majeures.

J’ai lu avec attention une bonne douzaine d’articles parmi les plus essentiels, qui ont tous connu des parutions dans des périodiques dominants, respectables, aussi bien libéraux que conservateurs ou libertariens. Une surprise majeure réside dans le peu de changement qui a eu lieu en trente années dans ce débat. Les éléments et arguments avancés il y a trente ans par Duesberg et ses alliés scientifiques apparaissent comme remarquablement semblables à ceux présentés dans l’ouvrage de Kennedy, publié le mois dernier.

L’édition de l’été 1990 de Policy Review, l’un des journaux politiques conservateurs les plus sobres et influents des États-Unis, avait proposé à Duesberg et à un co-auteur une plateforme pour leur théorie controversée, et l’article qui y est paru comptait presque 9000 mots. Selon son rédacteur, ce sujet a donné lieu à davantage de courriers et de réponses — aussi bien positifs que négatifs — que tout autre couvert par le journal dans toute son histoire, et est devenu l’un des articles les plus discutés de cette plateforme. Il s’en est suivi que l’édition suivante de ce journal trimestriel a fait paraître certaines réactions ainsi que des réponses apportées par les deux auteurs, et l’ensemble de l’échange s’est étalé sur presque 13000 mots.

 

Le virus du SIDA relève-t-il de la science-fiction ? (PDF)
Des comportements immuno-suppressifs, plutôt que le VIH, pourraient constituer la cause du SIDA
Peter H. Duesberg et Bryan J. Ellison — Policy Review — été 1990 — 8800 mots

 

Le VIH est-il la cause du SIDA ? (PDF)
Des critiques répondent — Policy Review — automne 1990 — 12700 mots

 

Plusieurs années après cela, un développement similaire s’est produit dans Reason, la publication amirale bien lustrée du mouvement libertarien étasunien. Le magazine a publié un long article faisant la première page, soutenant les affirmations de Duesberg et signé par trois de ses alliés scientifiques, parmi lesquels un ancien professeur de l’école médicale de Harvard et un récent lauréat du prix Nobel. Une fois de plus, cette publication a provoqué un déluge de courriers contenant des réactions de soutien et de réprobation, et le long débat a été publié dans une édition parue par la suite.

 

Quelle est la cause du SIDA ? (PDF)
Nous ne connaissons toujours pas les causes du SIDA
Charles A. Thomas Jr., Kary B. Mullis et Phillip E. Johnson — Reason — juin 1994 — 4600 mots

 

Quelle est la cause du SIDA ? Poursuite du débat (PDF)
Des critiques répondent — Reason — décembre 1994 — 9100 mots

 

Le Lancet constitue l’un des journaux médicaux les plus dominants, et en 1996, Richard Horton, un an après être devenu rédacteur en chef de ce journal, a amené jusqu’aux pages du prestigieux New York Review of Books une discussion de 10000 mots sur les théories de Duesberg, telles qu’elles étaient promues dans trois livres récents et archives publiés par le chercheur. Horton figurait évidemment parmi les personnalités les plus respectables et les plus établies, mais bien qu’il se soit prononcé comme soutien au consensus orthodoxe sur le VIH et le SIDA, il a présenté la perspective contraire proposée par Duesberg de manière équitable et respectable, tout en la critiquant.

Cependant, ce qui m’a frappé dans la parution de Horton est sa consternation face au traitement infligé à Duesberg par le complexe médico-industriel étasunien en place, comme le suggère son titre « Vérité et hérésie sur le SIDA ».

La toute première phrase de son long article fait mention de la « vaste industrie académique et commerciale construite autour… du VIH » ainsi que du défi fondamental posé par Duesberg à ses bases scientifiques. En conséquence, le « brillant virologue » avait été transformé en « le scientifique vivant le plus diabolisé » et assailli d’« attaques de réprobation ». Les journaux scientifiques professionnels dominants avaient affiché une « attitude injuste et alarmante », ce qui avait notablement eu pour conséquence que d’autres dissidents potentiels avaient été dissuadés de poursuivre leurs théories alternatives.

Selon Horton, les considérations financières sont devenues l’un des éléments centraux du processus scientifique, et il a noté avec horreur qu’une conférence de presse sur la remise en cause des recherches d’efficacité sur un médicament précis anti-SIDA était en réalité emplie de journalistes financiers, et centrée sur les tentatives menées par les dirigeants d’entreprises pharmaceutiques en vue de détruire la crédibilité d’une étude qu’ils avaient eux-mêmes contribué à définir mais qui s’était désormais retournée contre leur propre produit.

Chose plus importante, bien que Horton se montrât dans l’ensemble sceptique vis-à-vis des conclusions de Duesberg, il s’est montré très cinglant envers les opposants du virologue dissident.

Parmi les aspects les plus perturbants du différend opposant Duesberg et l’establishment du SIDA, on trouve les méthodes qui ont été employées pour l’empêcher de tester son hypothèse. Dans une discipline gouvernée par les affirmations empiriques visant à trouver la vérité, la preuve expérimentale devrait apparaître comme moyen évident de confirmer ou de réfuter les affirmations avancées par Duesberg. Mais ce dernier a trouvé closes les portes de l’establishment scientifique à chacune de ses fréquentes demandes de pratiquer des tests…

Duesberg mérite d’être écouté, et l’assassinat idéologique qu’il a subi va rester comme un testament embarrassant aux tendances réactionnaires de la science moderne… À un moment où l’on recherche désespérément des idées fraîches et de nouvelles voies d’investigation, comment la communauté du SIDA peut-elle se permettre de ne pas financer les recherches de Duesberg ? »

C’est sur cette dernière phrase résonnante que l’article se termine, qui apparaît comme une publication prestigieuse et influente depuis un quart de siècle. Mais pour autant que je puisse en juger, cette critique sincère de Horton n’est parvenue qu’à des oreilles complètement sourdes, et l’establishment du SIDA a purement et simplement ignoré l’ensemble de la controverse tout en faisant de plus en plus pression sur les médias pour qu’ils mettent fin à toute couverture de celle-ci. Cela semble pleinement confirmer le récit narratif produit par le best-seller récent de Kennedy.

 

Vérité et hérésie au sujet du SIDA
Richard Horton — The New York Review of Books — 23 mai 1996 — 10100 mots.

 

Si on considère comme un ensemble ces cinq articles, ils comportent un total de 45000 mots, la taille d’un petit livre, et ils définissent probablement le meilleur débat et le plus juste débat sur l’hypothèse de Duesberg qui soit disponible aujourd’hui. Chaque lecteur peut en juger par lui-même, mais il me semble que le camp de Duesberg est celui qui se sort le mieux de l’ensemble de ces échanges.

La Pravda américaine : le SIDA et la résurgence de l’hypothèse de Duesberg
Ron Unz — The Unz Review — 29 décembre 2021 — 4100 mots

En 1996, Duesberg a publié un livre exposant ses théories controversées à destination du grand public, mais les 700 pages de l’ouvrage m’ont tout d’abord intimidé, d’autant plus que les exemplaires vendus sur le marché de l’occasion sur Amazon n’étaient pas vendues en dessous de 600 $. Mais j’ai rapidement découvert que l’auteur, soucieux de l’intérêt général, en avait également publié une version PDF librement téléchargeable sur l’Internet, et j’ai découvert que l’ouvrage était constitué pour moitié d’articles parus dans des revues universitaires et de notes de bas de page, ce qui ramène le corps du texte à des proportions nettement abordables, bien plus court que le livre de Kennedy.

La préface et les recommandations écrites par Mullis, lauréat du prix Nobel, m’ont persuadé d’essayer d’en lire un ou deux chapitres, et j’ai trouvé le contenu tellement intéressant que j’ai lu l’ouvrage dans son intégralité. C’est avec une grande force de persuasion que Duesberg positionne la controverse sur le VIH et le SIDA dans le contexte plus vaste des fiascos de santé publiques qui se sont produits par le passé, et expose les pressions colossales subies par les chercheurs en maladies infectieuses vis-à-vis de leur carrière. Ce livre semble avoir été écrit alors que les circonstances politiques étaient difficiles, et il a fini par être publié par la Regnery Company, la première maison de presse conservatrice, et son éditeur a apporté une préface explicative surprenante, qui contient les paragraphes qui suivent :

Le livre que vous vous apprêtez à lire est longtemps resté en attente de parution. Pourquoi ? Il s’agit à la fois d’une controverse énorme et d’un travail impeccablement documenté. Il a été produit par un scientifique et auteur à la fois très compétent et très courageux. Nous pensons qu’il va provoquer une tempête de feu aux proportions indéterminées aussi bien dans la communauté scientifique que parmi les profanes. Et j’avance sans crainte de faire erreur qu’il s’agit du livre le plus difficile que la Regnery Company ait publié au cours de ses presque 50 années d’existence.

Si la thèse de Duesberg sur le SIDA s’avère fondée, et nous pensons qu’elle l’est, il documente l’un des plus grands scandales scientifiques du siècle. Le SIDA est la première maladie politique, la maladie qui plus que toute autre absorbe des fonds de recherche gouvernementaux, de l’attention de la part des médias, et sans doute également provoque davantage de peines que toute autre. Duesberg nous explique pourquoi.

Bien que le texte soit facile à lire et rédigé pour être abordable à un vaste lectorat, il contient une quantité énorme d’informations médicales surprenantes qui seraient difficiles à vérifier de la part d’un lecteur non-spécialiste, et habituellement, cela m’amène à rester prudent. Mais le Lancet est l’un des premiers journaux médicaux au monde, et bien que son éditeur en chef soutienne fermement le consensus orthodoxe sur le VIH et le SIDA, l’article de 10000 mots qu’il a produit sur Duesberg et son ouvrage dans le New York Review of Books traitent Duesberg et son travail de manière très respectueuse : je doute que l’ouvrage puisse contenir de graves erreurs ou mauvaises informations. Le livre de Duesberg a pris 25 ans d’âge, mais pour autant que je puisse en juger, les choses ont fort peu changé depuis qu’il l’a écrit, et les débats qui furent ouverts dans les années 1990 restent tout à fait pertinents à ce jour. J’encourage par conséquent toute personne intéressée à lire ce livre. Comme le PDF est vraiment très important, je l’ai coupé en chapitres pour en rendre la lecture plus pratique.

L’invention du virus du SIDA
Peter H. Duesberg — Regnery Publishing — 1996 — 712 Pages

Le récit que relate Duesberg est simple. Après avoir réussi à éradiquer la polio dans les années 1950, l’énorme infrastructure étasunienne composées de professionnels des maladies infectieuses a perdu la plupart des raisons de son existence, et ceux qui la dirigeaient ont fini par se mettre à rechercher de nouvelles manières de justifier les financements gouvernementaux qui la nourrissaient. La guerre contre le cancer, lancée à la fin des années 1960 s’est avérée constituer un échec désastreux, et les alertes de 1976 faisant état d’une épidémie mortelle de grippe porcine ont fini en débâcle, ce qui a amené à l’expulsion de certains hauts dirigeants. C’est ainsi que quelques années plus tard, l’étiquette SIDA a été affublée à un groupe de maladies de prime abord sans point commun entre elles. Anthony Fauci et d’autres personnages avaient d’énormes raisons d’affirmer que leur cause était un agent infectieux, et malgré l’absence de preuve solide, ils se mirent rapidement à énoncer la culpabilité du virus HIV. Après que ce faux diagnostic originel a engendré une énorme industrie multi-milliardaire, les chercheurs, administrateurs et actionnaires se sont tous retrouvés engagés pour que cela continue.

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Celia Farber était une journaliste de premier plan sur le sujet du COVID durant les années 1990. Elle a couvert Duesberg et les autres personnalités de premier plan dans la controverse, et elle a publié il y a quelques jours sur substack un long article de 2004 qu’elle avait à l’époque écrit pour Harpers au sujet du chercheur controversé de Berkeley, article qu’elle a par la suite utilisé comme premier chapitre de l’un de ses livres.

 

La passion de Peter Duesberg
Comment Anthony Faucy et son industrie du SIDA ont sacrifié l’un des plus grands scientifiques cancérologues des États-Unis
Celia Farber — Substack — 2 janvier 2023 — 11000 mots

 

Les écrits de Duesberg sont de loin ceux qui apportent les meilleures explications des éléments dont il dispose, mais au lecteur préférant un format différent, je recommande fortement cette interview d’une heure parue sur le podcast Red Ice il y a une dizaine d’années, et disponible sur Youtube.

Les vidéos Youtube sont très populaires pour qui est peu enclin à la lecture, et la même année que la parution de l’opus de Duesberg, Starvision Productions a publié un documentaire d’une durée de deux heures, sous le titre « VIH=SIDA : Fait ou Mensonge, » qui couvre très bien les mêmes éléments. Cette production intègre des interviews avec le chercheur de Berkeley et plusieurs de ses principaux alliés dans la controverse. L’un d’eux décrit le scandale que connaît le système scientifique étasunien comme pire que la célèbre affaire Lysenko dans l’ex-URSS.

 

Ponctué de nombreux sujets très parlants, ce documentaire indique que bien que presque 90% des Étasuniens souffrant du SIDA soient de sexe masculin, les tests VIH administrés à nos jeunes recrues militaires indiquent que le taux général de l’infection au VIH au sein de la population est égal entre les deux sexes, une divergence très étrange entre la maladie et sa cause supposée. Qui plus est, les taux d’incidence des maladies sexuellement transmissibles et le VIH ont fortement divergé au fil des années, ce qui soulève d’importants doutes quant au fait que ce virus se transmette par voie sexuelle.

Bien que Duesberg et la plupart des scientifiques de son camp soient apparus comme des chercheurs très conventionnels, voire rangés, une exception dans ce groupe était notable en la personne de Kary Mullis, lauréat du prix Nobel, une personnalité aussi brillante qu’excentrique et iconoclaste. Pour ceux qui s’intéressent à son opinion sur le débat VIH/SIDA, je recommande l’interview de deux heures qui suit, réalisée par le Dr. Gary Null et publiée en 1996.

 

L’attitude affichée par Mullis est très informelle, voire presque désinvolte, et certaines des questions qu’il soulève laissent une impression d’« Habits neufs de l’empereur« . Il indique que les jeunes recrues militaires testées positives au VIH en nombres conséquents proviennent de petites bourgades rurales qui ne correspondent guère à des foyers épidémiques du SIDA, et suggère que l’on teste également leur mère vis-à-vis du virus VIH, connu pour être transmis de la mère à l’enfant. Si ces femmes s’avéraient positives au VIH, cela indiquerait que le virus était déjà répandu il y a dix-huit ou vingt ans, ce qui démolirait totalement le récit établi autour du SIDA. Bien entendu, parmi nos milliers de chercheurs dédiés au SIDA, pas un seul ne fut intéressé par la conduite de cette proposition pourtant extrêmement simple.

La Pravda américaine: nos problèmes de santé publique
Ron Unz — The Unz Review — 10 janvier 2022 — 5500 mots

Interprétation du silence assourdissant qui accueille le rejet du SIDA

Je ne suis pas professionnel de la santé, et encore moins virologue, et je n’ai passé que quelques semaines à explorer le différend scientifique complexe qui persiste depuis longtemps au sujet de la vraie nature du SIDA, sujet qui a accaparé les travaux de chercheurs du plus haut niveau depuis des décennies. Les éléments résumés ci-avant ne visent qu’à proposer une piste introductive aux personnes qui souhaiteraient enquêter sur ce sujet de manière bien plus fouillée.

Mais au cours des dernières années, j’ai gagné en expérience dans l’analyse des graves distorsions et des omissions délibérées qui caractérisent trop souvent nos médias : j’ai pu affiner cette compétence avec la production de ma longue série d’articles sur la Pravda américaine. Et les preuves que je vois dans le silence médiatique absolu qui se fait entendre autour des affirmations stupéfiantes sur le VIH et le SIDA, avancées par Robert F. Kennedy Jr. dans son best-seller m’apparaissent comme décisives.

Suite à la publication de son livre, et surtout depuis la montée récente de sa campagne présidentielle, Kennedy a subi un barrage ininterrompu de critiques médiatiques très dures, parmi lesquelles plusieurs articles ayant fait la une du New York Times. Ces attaques l’ont décrit comme un pourvoyeur infatigable d’opinions bizarres, irrationnelles et dangereuses, comme la pire sorte de propagateur de théories du complot. Les idées controversées présentées dans son ouvrage ayant souvent constitué le point de focus de cette diabolisation.

Et pourtant, la plus grande partie du livre de Kennedy — sept chapitres totalisant quelque 200 pages — avance la théorie stupéfiante selon laquelle la maladie du SIDA n’existerait pas vraiment, mais relèverait purement et simplement d’un canular médiatique médical ourdi par le Dr. Anthony Faucy et ses alliés avides de profits de l’industrie pharmaceutique, un canular qui a fini par coûter la vie de centaines de milliers d’Étasuniens. Il est difficile d’imaginer une accusation plus scandaleuse, ou propice à indiquer un cas de sérieuse maladie mentale.

Les ennemis les plus acharnés de Kennedy n’avaient semble-t-il qu’une seule phrase à diffuser dans les médias pour le détruire : « Robert F. Kennedy Jr. est un théoricien du complot dont le livre affirme que le SIDA est une farce. »

Mais l’ensemble de notre establishment médiatique — tellement enclin à s’en prendre à Kennedy sur tout autre sujet — a complètement évité d’utiliser ce sujet pour s’en prendre à lui. L’une des premières attaques contre son ouvrage est provenue d’un journaliste du Times disposant d’une profonde expertise dans l’histoire des droits des homosexuels, mais celui-ci a absolument évité de formuler la moindre mention du rejet extrême du SIDA par Kennedy. « Le chien qui n’avait pas aboyé ».

La seule explication logique que je voie à cette réticence absolue à exploiter ce qui apparaît comme la plus grande vulnérabilité de Kennedy est que les médias ont peur d’un sujet qui pourrait fort bien s’avérer vrai. Aussi, après avoir consulté les experts médicaux dignes de confiance qui ont passé en revue les 200 pages d’analyse produites par Kennedy sur ce sujet, tous ces éditeurs distincts ont conclu que la discrétion était la meilleure option possible.

Si Kennedy a raison, l’ensemble de nos médias étasuniens auront passé les 35 dernières années à promouvoir et à protéger une fraude médicale qui nous aura coûté de centaines de milliards de dollars et des centaines de milliers de vies. Dès les années 1990, un ancien professeur de Harvard avait déclaré que le canular du SIDA constituait un scandale scientifique pire que la célèbre affaire Lysenko. Aussi, les médias craignent à raison que s’en prendre à Kennedy sur ce sujet pourrait faire tomber sur eux la destruction totale de leur réputation.

Ce sont quelque 700 000 Étasuniens qui sont morts durant l’épidémie de SIDA, mais selon Kennedy, l’écrasante majorité de ces victimes étaient des personnes parfaitement saines, dont l’agonie et la mort a été provoquée par les médicaments anti-SIDA très lucratifs qu’on leur a prescrits, une politique de santé publique soutenue avec enthousiasme par l’ensemble de notre establishment médical. Plus de la moitié de ces pertes ont frappé des hommes homosexuels, et les activistes homosexuels constituent une force politique influente et très bien organisée. Les tentatives désespérées pratiquées par les médias pour empêcher les accusations de Kennedy d’atteindre l’attention du public sont très compréhensibles.

Chose ironique, je pense que c’est l’attitude sans concession manifestée par Kennedy qui l’a protégé des attaques publiques. Si son livre s’était restreint à quelques phrases avançant plus timidement sa théorie, ses ennemis se seraient jetés sur ces éléments en l’auraient dénoncé comme étant un négationniste allumé sur le sujet du SIDA. Mais ses 200 pages de texte et 900 notes de bas de page constituent un dossier tellement solide qu’ils sont restés cois sur le sujet. Je suis moi-même assez habitué à ce type de réaction.

Kennedy ferait bien de reconnaître que son véritable opposant pour sa campagne de 2024 n’est pas le vieux Joseph Biden affaibli, ni l’incompétente et impopulaire vice-présidente Kamala Harris, deux personnages qui ont été poussés sur la ligne d’arrivée de l’élection 2020 par leurs soutiens appartenant à l’establishment. Les véritables opposants à Kennedy appartiennent aux médias étasuniens, et ils devraient constituer les cibles principales de ses attaques.

Les sujets les plus éludés par les médias sont ceux que les médias craignent le plus, et Kennedy devrait pleinement les exploiter et en faire une composante majeure de sa campagne politique.

S’il réussit à porter certaines de ces vérités supprimées depuis longtemps à l’attention du grand public, il disposera rapidement d’une grande victoire politique, même si sa campagne ne suffit pas à l’amener jusqu’à la Maison-Blanche.

Ron Unz

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Traduit par José Martí, relu par Wayan, pour le Saker Francophone

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