Pourquoi Zakhartchenko a-t-il décidé de créer la Malorussie ?


Quelques pistes d’explication, et pourquoi l’idée n’est pas si farfelue que ça…


 

Par Christelle Néant – Le 20 juillet 2017 – Source DONI News

Le 18 juillet, Alexandre Zakhartchenko annonçait la création d’un nouvel État remplaçant l’Ukraine : la Malorussie (« Petite Russie » en traduction littérale). Depuis deux jours, les commentaires, réflexions, ou réponses officielles se succèdent et donnent lieu à des discussions enflammées aussi bien sur internet que dans la vie réelle, de l’Occident jusqu’au fin fond de la Russie, en passant par le Donbass.

Chacun et chacune y va de son commentaire, glosant sur la folie de cette déclaration, sur le fait que c’est une bonne idée, ou sur le fait qu’elle est loin d’entraîner l’adhésion de tous.

Arriver à se faire une idée claire au milieu de ces réactions et débats enflammés, souvent plus dictés par les sentiments personnels que par une réflexion froide et rationnelle, n’a rien de simple. Je vais donc essayer de prendre un peu de distance et de hauteur pour analyser cette initiative de la manière la plus pragmatique et stratégique possible.

Alexandre Zakhartchenko n’est pas un dirigeant fou, s’il peut être parfois passionné dans ses déclarations, il n’a rien d’un impulsif qui prendrait des décisions aussi importantes sur un coup de tête. C’est un commandant et un chef d’État responsable qui sait élaborer une stratégie aussi bien sur le plan militaire que civil.

Maintenant que l’on a exclu le coup de folie, passons aux raisons potentielles (et non exhaustives) de cette déclaration de création de la Malorussie :

1. Lancer un avertissement à Kiev, à l’UE, à l’OTAN et aux USA

Depuis des mois, l’application des accords de Minsk et même les discussions au sein des sous-groupes de contact à Minsk sont totalement enlisées par la faute de Kiev. Du cessez-le-feu aux mesures politiques en passant par l’échange de prisonniers, rien n’avance. Pas même d’un millimètre. Les représentants ukrainiens au sein de ces sous-groupes font tout pour saboter les discussions : changement de représentants tous les quatre matins, changement d’avis d’une session à l’autre, refus de signer quoi que ce soit, tentative de revenir sur certains points des accords de Minsk, etc.

Cette mise à l’arrêt, qui provoque un statu quo de la situation, arrange bien Kiev, qui se satisfait de cette guerre larvée, qui rapporte de l’argent au complexe militaro-industriel (dont les usines de Porochenko), occupe les bataillons néo-nazis sur le front, et permet à un paquet d’oligarques, de fonctionnaires, militaires et autres de se servir chacun au passage et de se remplir les poches, tout en pouvant contenir la contestation populaire intérieure grâce à la menace d’arrestation pour séparatisme. Pareil pour l’UE, l’OTAN et les USA, qui se satisfont de cette non-application des accords de Minsk.

Mais en s’endormant sur ce statu quo tout ce petit monde oublie qu’une telle situation ne peut pas durer ad vitam æternam. Le premier but de cette déclaration de création d’un nouvel État est donc de donner un grand coup de pied dans la fourmilière pour réveiller tout ce petit monde. Et de rappeler deux-trois faits de la réalité, comme le fait que l’Ukraine est en faillite, au bord de la désintégration totale, et que cela entraînera un chaos monstre aux portes de l’UE. Cette déclaration vise donc à rappeler que l’UE risque de se retrouver avec une Somalie « bandérisée » à ses portes si elle ne réagit pas.

Que si le plan A que sont les accords de Minsk sont inapplicables, et si l’UE ne veut pas du plan B (la guerre civile totale en Ukraine), alors il faut penser en terme de plan C (la Malorussie).

2. Proposer une sortie de crise par le haut pour sortir de l’impasse

De par l’entretien et le soutien des forces bandéristes et néo-nazies en Ukraine, les USA, l’UE et les autorités de Kiev se retrouvent dans une impasse. Kiev ne peut pas appliquer les accord de Minsk (le plan A) sans risquer une Nuit des longs couteaux, et voir la tête de Porochenko fichée sur une pique au milieu de la place du Maïdan, avant que tout cela dégénère avec la balkanisation du conflit actuellement circonscrit au Donbass.

Le plan B (la guerre civile totale en Ukraine qui aura lieu si le plan A n’est pas appliqué) signifiera la fin du pays, et sa désintégration totale, comme l’indique la déclaration politique de création de la Malorussie. Or l’UE a besoin de tout sauf d’une Somalie néo-nazie à sa porte. Ce serait un désastre pour l’UE, avec le risque d’une vague d’immigration massive d’Ukrainiens fuyant le chaos dans leur pays.

Si on s’en tient aux deux plans envisagés jusqu’ici par tous, la situation est un cul-de-sac. L’idée de Zakhartchenko est d’envisager une autre solution.

« Nous offrons aux citoyens de l’Ukraine une manière pacifique de sortir de cette situation difficile, sans guerre. Ceci est notre dernière offre non seulement pour les Ukrainiens, mais aussi pour tous les pays qui soutiennent la guerre civile dans le Donbass. »

Puisqu’il y a des murs qui barrent la route de tous les côtés et qu’il est impossible de rebrousser chemin, il faut contourner l’obstacle par le haut. Pour cela il faut trouver une solution qui satisfasse peu ou prou les intérêts de la majorité des protagonistes. Et c’est exactement ce qu’est le plan Malorussie : une sortie par le haut, basée sur une vision pragmatique de la politique, respectant les intérêts de la majorité des protagonistes et qui permettrait de sauver de nombreuses vies. Je vais expliquer plus en détail pourquoi par après.

3. Marquer des points sur le plan tactique, provoquer Kiev et faire le buzz

Dans la foulée de la déclaration de Zakhartchenko, Sergueï Lavrov a de nouveau appelé Paris et Berlin à discuter et à faire pression sur Kiev pour appliquer les accords de Minsk, utilisant ainsi le projet Malorussie comme levier de pression sur les garants européens des accords de Minsk pour qu’ils fassent leur travail. L’idée en gros serait de mettre l’UE devant le fait accompli : « Poussez Kiev à respecter les accords de Minsk, ou assumez l’alternative (la Malorussie ou le chaos total à vos portes). »

Le but est aussi de provoquer Kiev, et de faire réagir les autorités ukrainiennes, si possible de manière hystérique. De ce point de vue là c’est une réussite, Kiev a réagi comme on pouvait s’y attendre en réaffirmant le fait que l’Ukraine reprendrait le contrôle du Donbass et de la Crimée (sous-entendu par les armes), tout en dénigrant le projet et celui qui le porte (Zakhartchenko).

ParisBerlin et Washington ont tous réagi à l’unisson pour dénoncer cette initiative et rappeler qu’il fallait avant tout appliquer les accords de Minsk. Le problème c’est que, vu leur manque d’entrain à faire pression pour Kiev sur ce point, leur discours sonne creux et enlise un peu plus la situation dans une impasse, au lieu de chercher une porte de sortie. Ce qui montre que ces pays préfèrent suivre une ligne politique partisane plutôt que de chercher des vraies solutions. C’est là qu’on voit que ces pays sont loin d’être gouvernés par des gens pragmatiques et posés.

En répondant comme ils l’ont fait, Paris, Berlin et Washington ont commis une faute tactique, en repoussant une solution sensée et en s’enferrant dans un plan qui ne tient manifestement pas la route au regard de la réalité des faits. Cela pourra être utilisé contre eux par après, pour leur reprocher de n’avoir pas privilégié une solution pacifique et pragmatique, et d’avoir mené ainsi l’Ukraine à la guerre totale alors que cela pouvait être évité.

Mais leurs réactions, et les dissonances apparentes au niveau de Moscou et même de Lougansk alimentent un buzz médiatique, chacun y allant de son idée sur la question, et de ses spéculations personnelles. Et ce buzz est bien utile, non seulement pour refaire parler du Donbass, mais surtout pour faire connaître en Ukraine et ailleurs la vision du monde que défendent Zakhartchenko et le Donbass.

Car en regardant de plus près l’acte constituant de la Malorussie, cela sonne comme une déclaration de foi politique : refus des OGM, refus de la vente des terres agricoles, volonté de préserver le pouvoir d’achat et le bien-être de la population (refus d’augmenter l’âge de départ à la retraite, gel des tarifs communaux, etc.), volonté d’instaurer un système plus démocratique (utilisation du référendum, discussions locales et régionales sur la future Constitution, introduction d’éléments de démocratie directe, etc.), lutte renforcée contre la corruption, renversement des oligarques, etc.

En hurlant de manière hystérique comme ils l’ont fait, Kiev, Paris, Berlin et Washington ont attiré l’attention des gens sur cette déclaration de création de la Malorussie, et donc sur l’acte constituant. Cela permet à Zakhartchenko et au Donbass de briser le blocus médiatique et de faire savoir quelles sont leurs intentions et les idées politiques qu’ils défendent, et donc de faire savoir la vérité sur ce qui se passe réellement dans le Donbass. Cela permet au Donbass de marquer des points dans le cœur des gens en Ukraine, comme en Occident.

4. Préparer le futur et tendre la main aux autres régions de l’Ukraine actuelle

Comme l’a très bien dit Alexandre Zakhartchenko lors de la déclaration de création de la Malorussie, « ici, nous allons tous discuter du futur ». Avec la création de la Malorussie, le Donbass prépare déjà l’avenir, en anticipant sur la catastrophe inévitable qui se dessine par la faute de la réticence de Kiev, Paris, Berlin et Washington d’opter pour des solutions intelligentes plutôt que pour leurs plans sur la comète.

Alors pourquoi créer la Malorussie plutôt que de ressusciter la Novorussie (Nouvelle Russie) ? Parce que la Malorussie permet d’inclure plus de régions de l’actuelle Ukraine dans le projet. Et donc de sauver plus de monde. Car comme l’a si bien rappelé Vladislav Sourkov (un des assistants et conseillers proches de Vladimir Poutine) en commentant l’initiative de Zakhartchenko, « le plus important ici, c’est que le Donbass ne lutte pas pour la séparation de l’Ukraine mais pour son intégralité. Pour toute l’Ukraine et pas seulement pour lui-même ».

C’est aussi une façon de tendre la main à toutes ces régions en leur montrant que le Donbass se soucie aussi de leur sort et pas seulement du sien, et donc de réveiller les gens qui ne se satisfont pas de la situation actuelle en Ukraine. Les pousser à réagir et à agir, en leur disant en substance : « Si tu veux que le Donbass te vienne en aide, commence par t’aider toi-même en agissant, voilà une alternative viable à l’Ukraine que tu peux défendre sans opter pour le séparatisme. » C’est un projet qui serait beaucoup plus fédérateur et pourrait emporter l’adhésion de gens qui n’auraient pas défendu la Novorussie à cause de l’idée de scission du pays.

Enfin, c’est surtout une façon de préparer à l’avance une solution qui permettrait de sauver ce qui peut l’être lorsque l’Ukraine se sera engagée irrémédiablement dans la voie de la guerre, et s’effondrera après sa défaite. En préparant un plan à l’avance, cela évitera d’élaborer dans l’urgence des plans bancals et mal ficelés.

Cette « utopie » comme l’a qualifiée Sourkov, fait partie du conflit en cours entre Kiev et le Donbass, et serait un processus normal.

« Cela veut dire qu’en Ukraine, il y a une guerre civile entre des citoyens qui voient l’avenir de leur pays d’une façon différente. […] Kiev a son idée d’euro-utopie. Donetsk répond par l’idée de la création de la Malorussie. Il y a toute une discussion à l’intérieur même de l’Ukraine où l’on voit le niveau d’organisation, des arguments et du QI des parties qui discutent. Mais, pour reprendre l’expression de la Malorussie : tel pays, tel QI. »

Pourquoi le plan Malorussie est-il une excellente idée ?

Tout d’abord, car comme indiqué plus haut c’est un plan de sortie de crise par le haut, qui concilie la plupart des exigences de la majorité des protagonistes de ce conflit (qu’ils soient directs ou indirects) :

1. Maintien de l’intégrité territoriale de l’Ukraine ante-Maïdan sauf pour la Crimée (car la Malorussie respecte le droit des peuples à l’autodétermination inclus dans la charte de l’ONU), évitant ainsi un éclatement total du pays, et le chaos qui s’ensuivrait. Cela permettrait aussi de calmer l’UE, l’OTAN et les USA en montrant que la Russie n’a pas de velléité d’invasion ou d’annexion de l’Ukraine, puisque le pays serait indépendant, souverain et non aligné. Ce dernier aspect satisferait la Russie, lui évitant d’avoir un membre de l’OTAN de plus à sa porte, et créant une zone tampon entre l’OTAN et la Russie. Les Ukrainiens qui veulent changer le système sans opter pour le séparatisme seraient aussi satisfaits par cette solution qui ménage la chèvre et le chou, en revenant aux fondements historiques du pays. La RPD et la RPL pourront continuer d’exister au sein de cette fédération, comme la république autonome de Crimée existe au sein de la fédération de Russie. Le pays resterait économiquement proche de la Russie en rétablissant son appartenance à la CEI, tout en ménageant de bonnes relations avec l’UE (en menant des discussions trilatérales Malorussie-Russie-UE entre autre sur le maintien du régime sans visa). Ainsi chacun serait satisfait, et cela permettrait de mettre en œuvre des principes de politique pragmatique basés sur la discussion et la négociation plutôt que sur l’utilisation des armes et de la force.

2. Appliquer la plus grosse partie des accords de Minsk. Après trois ans de guerre et le bain de sang qui a lieu dans le Donbass, la population du Donbass ne veut pas retourner sous le drapeau et dans le pays qui l’a bombardée depuis plus de trois ans (ce qui se comprend parfaitement). En faisant table rase, en changeant le nom, la capitale, le drapeau et l’hymne, et en faisant en sorte que ce soit le Donbass qui intègre le reste de l’Ukraine dans une fédération respectant les spécificités régionales, au lieu de l’Ukraine qui réintégrerait le Donbass, la réunification devient alors possible. En créant la Malorussie, cela mettrait fin à la guerre dans le Donbass, appliquerait les changements constitutionnels demandés, permettrait par après d’organiser des élections réellement libres dans l’ensemble du nouveau pays, permettrait de mettre en œuvre l’amnistie de fait, ainsi que la libération des prisonniers des deux côtés et le retour du contrôle des frontières à la nouvelle capitale. Le cessez-le-feu et les zones de désengagement seraient de facto obsolètes. Le programme économique visant à relancer l’économie non pas seulement du Donbass mais de tout le pays, est déjà inclus lui aussi dans le projet Malorussie. Que demander de plus ?

C’est d’ailleurs ce qu’a dit en substance Zakhar Prilepine lors d’une interview accordée à Komsomolskaya Pravda (traduction en anglais disponible ici) :

« L’acte constitutionnel que nous avons annoncé et unanimement adopté est en fait absolument aligné avec les accords de Minsk. […] Tout d’abord nous allons, en fait, cesser d’être des séparatistes, et ils ne pourront plus nous appeler ainsi, puisque nous serons en faveur d’un État unifié. Et nous n’allons certainement plus être des  ‘terroristes’ non plus, puisque nous sommes en faveur d’une solution pacifique du problème, et que nous avons même proposé les documents nécessaires pour cela. »

3. Sauver un maximum de vies et éviter la guerre. Comme l’a si bien dit Alexandre Zakhartchenko dans une interview à Komsomolskaya Pravda (traduction française par Avic de Réseau International) : « Pour arrêter la guerre, afin de sauver l’État, il faut que l’État se réinvente dans le cadre de la fraternité russe, il est nécessaire de le faire. Sinon, nous allons vers une grande guerre, et il y aura beaucoup de victimes. » En appliquant le plan Malorussie, non seulement on sauverait des vies en Ukraine, mais dans le reste du monde, en évitant le risque d’une propagation du conflit par alliances interposées.

4. Sauver économiquement le pays, en refusant les dettes post-Maïdan, mais pas les autres, évitant ainsi la faillite totale du pays avec les conséquences inévitables que cela entraînerait, mais aussi en réindustrialisant le pays et en rétablissant les liens économiques avec la Russie.

5. Sauver idéologiquement le pays, en le dénazifiant et en instaurant un tribunal populaire pour juger les criminels de guerre, lui évitant la descente aux enfers qu’a connue l’Allemagne pendant et après sa période nazie. En évitant d’infliger une défaite humiliante au pays et en préservant son intégrité, le plan Malorussie permettrait d’éviter de générer encore plus de rancœurs (souvent injustifiées) au sein de la population de l’actuelle Ukraine, pour casser cette dynamique néfaste qui crée continuellement de nouveaux adeptes du néo-nazisme.

6. Donner l’exemple à l’échelle globale. Comme on le voit sur le plan stratégique, c’est un coup de maître, permettant de contourner le blocage des accords de Minsk par les autorités ukrainiennes actuelles, et en permettant au Donbass de se poser en exemple de ce que devrait être la politique nationale et internationale. Une politique pragmatique, réaliste, basée sur le droit international et le respect des intérêts de chacun. C’est d’ailleurs clairement annoncé dans la déclaration politique du projet : « nous serons capables de construire une nouvelle société basée sur l’amitié et l’assistance mutuelle, et non sur la haine et l’envie. Le génie créatif de notre peuple sera en mesure d’amener la Malorussie à l’avant-garde de la civilisation mondiale et de jouer un rôle dans l’histoire. La parole du Bien et de la Vérité. »

Le Donbass avait déjà montré la voie à suivre en matière de liberté et de combat du peuple pour défendre ses droits, il s’est engagé sur la voie d’un développement plus soutenable, en refusant les OGM et en développant une agriculture plus propre que celle que Monsanto promet au reste de l’Ukraine, et il s’apprête maintenant à montrer l’exemple en matière de politique générale, comme la Russie essaye de la faire à l’échelle internationale depuis plus de 10 ans.

Alors pourquoi la Russie ne soutient-ellle pas unanimement ce projet (Peskov jouant au « pas de commentaire », pendant que d’autres jouent au « oui, il faut coller à Minsk, mais le projet Malorussie est une bonne idée à creuser ») ? Pour des raisons évidentes qui se reflètent dans deux articles contenant des citations du même homme publiées par Interfax et RIA Novosti : Leonid Kalachnikov, le président du comité de la CEI à la Douma russe. Je vais mettre ces citations toutes ensemble afin d’avoir une image globale du tableau :

« D’un côté, la Russie demandera de respecter les accords de Minsk, mais dans le même temps, nous ne pouvons pas oublier qu’ils ne sont pas mis en œuvre par l’Ukraine. D’un autre côté, je comprend Zakhartchenko sur le plan humain… En tant que chef du comité [de la CEI], je ne peux pas soutenir cela, mais en tant qu’être humain, en tant que communiste, que député, j’ai appelé depuis longtemps la Russie à reconnaître ces États.

La création d’un tel État est possible et probablement même inévitable, à en juger par ce qui se passe en Ukraine. Au lieu de résoudre le problème, le gouvernement [ukrainien] resserre de plus en plus le nœud et intensifie les actions militaires. Le peuple ne peut pas vivre en état de guerre pendant longtemps. Il faut faire quelque chose. Alors, la création d’un tel État souverain pourrait être une solution pour ces gens.[…] Je pense que les gens seront très positifs [à propos de cette idée]. Mais la communauté internationale sera contre. Certains pays fermeront les yeux dessus. La Russie sera positive sur cette idée. »

La Russie est obligée de manifester une retenue de prime abord pour éviter de se voir reprocher l’annulation des accords de Minsk, qu’elle a pourtant aidés à mettre sur pied et promus depuis leur signature. Comme la création de la RPD et de la RPL il y a trois ans, cette idée qui semble utopique de prime abord doit faire son chemin dans les esprits, pour finir par s’imposer comme la solution qui résoudra bien des problèmes.

La situation actuelle est un nœud gordien que la création de la Malorussie permettrait de trancher. Il est temps pour les dirigeants comme pour les peuples de réfléchir au genre de monde qu’ils veulent bâtir, et quel exemple ils veulent suivre. Celui des fous qui veulent la guerre à tout prix, ou celui de ceux qui promeuvent le dialogue et la diplomatie avant tout ?

Christelle Néant

 

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