Obama et Brennan avaient grillé un espion très utile…et maintenant CNN le « loge »


2015-05-21_11h17_05Par Moon of Alabama − Le 10 septembre 2019

Une nouvelle sensationnelle sur CNN a affirmé hier que Trump avait provoqué l’extraction d’un espion américain à Moscou. L’histoire était fausse mais a eu pour effet de révéler l’espion et d’indiquer où il habite maintenant :

Lors d'une mission secrète non révélée, en 2017, les États-Unis ont réussi à extraire de Russie l'une de leurs sources secrètes au plus haut niveau au sein du gouvernement russe, ont déclaré à CNN de nombreux responsables de l'administration Trump, proches des sources.
 
Une personne directement impliquée dans les discussions a déclaré que le retour de Russie était motivé, en partie, par le fait que le président Donald Trump et son administration avaient à plusieurs reprises mal géré des informations confidentielles qui pourraient contribuer à révéler l'identité d'une source secrète comme espion.

La décision de procéder à l'extraction est survenue peu de temps après une réunion dans le bureau ovale de mai 2017 au cours de laquelle Trump a discuté de renseignements hautement confidentiels avec le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, et l'ambassadeur de Russie aux États-Unis, Sergueï Kislyak. Les renseignements concernant ISIS en Syrie avaient été fournis par Israël.

Un écrivain d’opinion du New York Times a gobé l’histoire ci-dessus et l’a utilisée pour écrire un article sur le prétendu manque de confiance dans la fiabilité de Trump. Ensuite, son propre journal a démystifié la revendication de CNN.

L’histoire me semblait douteuse et j’ai exprimé mes doutes à ce sujet sur le site de Patrick Lang.

Le rapport de CNN a permis à d’autres d’identifier l’espion. Un assistant du conseiller en politique étrangère du président Poutine a disparu au moment indiqué par CNN. Le quotidien russe Kommersant l’a identifié et a trouvé l’endroit où il habite maintenant (traduction automatique) :

Oleg Smolenkov, un employé de l'administration présidentielle, parti en vacances au Monténégro avec sa famille en juin 2017, a disparu sans laisser de trace. ...
 
Kommersant a réussi à trouver des informations sur l'endroit où Oleg Smolenkov et sa famille peuvent désormais se trouver. Le site Web du Washington Post contient des informations sur la vente d'un bien immobilier, le 5 juin 2018, dans la ville de Stafford (Virginie), d’une valeur d’environ 925 000 dollars, par un certain Oleg Smolenkov et sa femme Antonina.
 
Notez que l'épouse d'Oleg Smolenkov s'appelle Antonina. Le Daily Storm a rapporté qu'elle travaillait également dans l'appareil gouvernemental.

Les photos de la maison à l'intérieur et à l'extérieur se trouvent sur le site de l'une des agences immobilières locales. Sa superficie est d'environ 760 mètres carrés. La maison se trouve sur un terrain de 1,2 hectares. La maison a six chambres et six salles de bain.

C’est presque un palais, payé avec l’argent des contribuables américains.

Une recherche du nom de Smolenskov permet de retrouver les documents de la propriété qui montrent que lui et sa femme ont acheté le lot 28, 270 800 Hunters Pond, à Stafford, en Virginie.

Remarque : la fiducie révocable conjointe dans ce document est une construction juridique permettant aux couples mariés d’éviter toute vérification. Elle ne modifie en rien la propriété réelle.

NBCNEWS a essayé de passer le seuil chez Smolenskov :

Pourtant, l'ancien fonctionnaire du gouvernement russe, qui avait un travail lui permettant d'accéder aux secrets, vivait ouvertement sous son vrai nom.
 
Un correspondant de NBC News s’est rendu chez l’homme dans la région de Washington et a sonné à la porte. Cinq minutes plus tard, deux jeunes hommes dans un véhicule SUV se sont précipités dans la rue et se sont garés juste à côté de la voiture du correspondant.

Le Washington Post et le New York Times réfutent l’affirmation de CNN selon laquelle l’extradition aurait été causée par le comportement de Trump. Le Washington Post écrit :

Les autorités américaines craignaient que leurs sources russes ne soient exposées dés l'automne 2016, lorsque l'administration Obama a confirmé pour la première fois que la Russie avait volé et divulgué publiquement des courriels du Comité national démocrate et du compte du président de campagne d'Hillary Clinton, John Podesta.

Le New York Times détaille :

Lorsque des services de renseignements ont révélé la sévérité des ingérences de la Russie dans les élections, avec des détails inhabituels plus tard dans l'année, les médias ont recueilli des détails sur les sources de la CIA au Kremlin.

Des responsables de la CIA, inquiets pour sa sécurité, ont pris la décision difficile fin 2016 de proposer d'extraire la source de Russie. La situation devint plus tendue lorsque l'informateur refusa la première fois, invoquant des préoccupations familiales - suscitant la consternation au siège de la CIA et des doutes parmi certains responsables américains du contre-espionnage quant à la fiabilité de l'informateur. Mais la CIA à de nouveau insisté, des mois plus tard, après d'autres enquêtes des médias. Cette fois, l'informateur a accepté. ...
 
Selon deux anciens responsables, certains agents avaient d'autres raisons de penser que la source pourrait être un agent double, mais ils ont refusé de s'expliquer davantage.

L’agence de presse russe RIA affirme que le Kremlin a reconnu que Smolenskov avait travaillé là-bas, mais a affirmé qu’il avait été congédié il y a plusieurs années sans fournir de date (traduction automatique) :

Le porte-parole de Vladimir Poutine, Dmitri Peskov, a déclaré que Smolenkov travaillait dans l'administration présidentielle, mais avait été limogé il y a plusieurs années. De plus, sa position ne prévoyait pas de contacts directs avec le chef de l'État.
 
Le Kremlin n'a pas répondu aux demandes de clarification. "Naturellement, il est simplement impossible de fournir toutes les informations sur les employés de l’administration présidentielle", a expliqué Peskov.

L’espion américain, ou peut-être l’agent double russo-américain, a été démasqué par l’administration Obama et son chef des services de renseignement, John Brennan, lorsqu’ils ont fourni au public des détails qui ne pouvaient provenir que de quelqu’un proche du président russe.

Rien dans ce qui précède ne prouve que les informations que l’espion a fournies à la CIA étaient vraies. Cela pourrait bien être tout aussi faux que les contes de fées du dossier Steele qui alléguaient un lien Trump-Russie et qui ont ensuite été démystifiés par l’enquête Mueller.

L’espion aurait été recruté il y a plus de dix ans lorsqu’il travaillait à l’ambassade de Russie à Washington DC. La CIA a eu de la chance qu’il se soit retrouvé au Kremlin. Il a dû être extrêmement utile sur un certain nombre d’affaires. De plus, il avait encore une carrière devant lui au Kremlin et aurait pu devenir encore plus utile. Griller une source humaine aussi importante est impardonnable. Cependant, ce sont l’administration Obama et le chef de la CIA qui ont permis les fuites lorsqu’ils ont raconté l’histoire du « Russiagate » et ont rendu son extraction nécessaire.

Ce sont également des «officiels» qui ont à présent fourni les informations qui ont conduit à ces révélations.

Que la CIA permette à un tel espion, une fois extradé, de vivre sous son vrai nom me dépasse. N’y a-t-il aucun intérêt à le protéger ?

Moon of Alabama

Traduit par jj, relu par Wayan pour le Saker Francophone

   Envoyer l'article en PDF