Par Moon of Alabama – Le 28 septembre 2019
La récente enquête de destitution contre le président Donald Trump est la deuxième tentative menée par la CIA et l’establishment Démocrate pour saboter la présidence Trump. La première tentative a été cette théorie du complot nommée Russiagate qui prétendait sans raison que Trump était de connivence avec le gouvernement russe pour gagner les élections. Il a fallu plus de deux ans pour en venir à bout. Elle a eu l’effet secondaire désiré dans la mesure où elle a empêché Trump de faire la paix avec la Russie.
La seconde est également menée par la CIA et l‘establishment Démocrate. La CIA a créé un problème artificiel que les Démocrates ont utilisé pour justifier le lancement d’un processus de destitution contre Trump. La tentative de destitution a peu de chances de parvenir à détrôner Trump. Mais l’affaire paralysera à nouveau toute tentative d’amélioration des relations avec la Russie. L’opération est également conçue pour éviter que Trump ne s’immisce dans les coulisses du Russiagate et que cela dévoile les gens qui ont manipulé l’affaire.
Cette deuxième tentative est une manipulation plus simple que celle du Russiagate. Un agent de la CIA qui a été temporairement délégué à la Maison-Blanche a élaboré une “plainte comme lanceur d’alerte” entièrement fondée sur des ouï-dire et des sources publiques. Il s’agit également de sujets qui ne font pas partie des activités immédiates de le CIA.
Jusqu’à tout récemment, le formulaire de plainte de la communauté du renseignement exigeait que tout demandeur ait une connaissance directe du sujet concernant la plainte. Le formulaire a été modifié en août – plus d’informations ici – mais n’a été mis à jour que le 24 septembre afin de permettre également aux ouï-dire de servir de base à une plainte. Cela renforce l’impression que la plainte s’inscrit dans le cadre d’une opération de renseignement plus vaste. Qui est à l’origine de ce changement ?
La loi sur la protection des lanceurs d’alerte stipule que la plainte en question doit être une “préoccupation urgente” qui est définie comme suit :
... un problème grave ou flagrant, un abus, une violation de la loi ou d’un ordre venant de l’exécutif, ou une déficience relative au financement, à l'administration ou aux opérations d'une activité de renseignement impliquant des informations classifiées, mais ne comprend pas les divergences d'opinion sur des questions de politique publique.
Au cœur de la plainte en question se trouve l’affirmation selon laquelle Trump a, au cours d’un appel téléphonique avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, fait pression sur celui-ci afin qu’il enquête sur deux questions. Le compte rendu de l’appel a été déclassifié [par Trump] et publié.
Pendant cet appel téléphonique, Zelensky a formulé deux demandes. Il voulait des armes antichars américaines et une invitation à la Maison-Blanche. Il a eu les deux. Trump avait aussi une requête. Il a demandé aux autorités ukrainiennes d’enquêter sur deux questions d’intérêt public pour les États-Unis. La première est l’ingérence de représentants du gouvernement ukrainien en faveur d’Hillary Clinton pendant la campagne électorale de 2016. La célèbre société de sécurité CrowdStrike, qui a fait de fausses déclarations sur le piratage informatique russe en Ukraine, est notoirement impliquée. La deuxième est l’intervention, également notoire, du vice-président Joe Biden à l’encontre d’un procureur général ukrainien qui avait ouvert une enquête sur une société qui parrainait son fils Hunter Biden.
Les États-Unis et l’Ukraine ont conclu un traité qui les oblige à coopérer en matière d’application de la loi. Que Trump veuille que les autorités ukrainiennes enquêtent sur ces questions est aussi bien connu. Son avocat personnel, Rudi Giuliani, dit depuis plusieurs mois qu’il enquête sur ces questions.
Les problèmes soulevés dans la plainte dépassent clairement la portée de la loi sur la protection des lanceurs d’alerte. Les actions de Trump en rapport à l’Ukraine, en particulier cet appel téléphonique, ne sont aucunement illégales et n’impliquent aucune activité de renseignement. Ce que Trump a fait pendant l’appel n’était pas néfaste. Il s’agit clairement d’une question de “divergences d’opinion sur des sujets politiques”.
Toute plainte pour dénonciation doit être adressée à l’inspecteur général de l’organisme concerné. S’il la trouve crédible, elle est transmise au chef de l’organisme qui décide si elle est conforme à la loi et, si elle l’est, envoie la plainte au Congrès. L’inspecteur général de l’agence, Michael Atkinson, a trouvé la plainte “crédible” mais, après avoir demandé un avis juridique, le directeur intérimaire du renseignement national, Joseph Maguire, ne l’a pas transmise au Congrès. C’était la bonne chose à faire puisque le contenu de la plainte n’est ni un lancement d’alerte, ni conforme à la loi.
Ce qui s’est ensuite passé est curieux :
L'inspecteur général de l'agence, Michael Atkinson, a informé le Congrès de l'existence de la plainte, mais affirme que Maguire et lui sont dans une "impasse" sur la question de savoir s'il faut la classer sans suite.
Je n’ai trouvé aucune analyse juridique disant si c’était un processus normal ou pas. Après cette étape, les détails de la plainte ont été divulgués à la presse, comme on pouvait s’y attendre.
Les Démocrates en ont immédiatement fait toute une histoire publique, ont exigé de voir la plainte et la transcription de l’appel, et de les faire déclassifier. Ils espéraient probablement que Trump se défendrait à ce sujet. Mais Trump s’est tout de suite exécuté. Il n’avait rien à craindre. Une lecture attentive de la note de service téléphonique et de la plainte montre qu’il n’y a rien d’illégal ou d’autrement condamnable dans son comportement envers l’Ukraine. On peut ne pas aimer ce qu’il fait en tant que président, mais cela ne le rend pas destituable.
Malgré l’absence de base solide, les Démocrates ont annoncé l’ouverture d’une procédure de destitution, même si elle ne bénéficie que d’un faible soutien public et qu’elle étouffera toute dynamique positive pour les questions politiques que les principaux candidats Démocrates veulent promouvoir. L’enquête de mise en accusation se déroulera dans le droit fil de la plainte.
La plainte et les Démocrates prétendent que Trump a utilisé des promesses de prêts à l’Ukraine pour faire pression sur Zelensky. Zelensky a dit qu’il ne savait même pas que les prêts avaient été bloqués et a déclaré que ce n’était pas un problème.
The Hill @thehill - 20:31 UTC - 27 sept. 2019 Le sénateur Chris Murphy : "Lors de ma rencontre... Zelensky n'a fait aucun lien entre l'aide qui avait été bloquée et les demandes qu'il recevait de Giuliani, mais le gouvernement ukrainien a exprimé, de différentes façons, sa confusion pour savoir quelles personnes croire."
Le sénateur Chris Murphy (D-Conn.) est lui-même intervenu auprès de Zelensky :
Tout en choisissant ses mots avec soin, Murphy a clairement indiqué - de son propre aveu - que l'Ukraine bénéficiait actuellement d'un soutien bipartite pour son aide américaine, mais que cela pourrait être compromis si le nouveau président acceptait les demandes de l'avocat du président Trump, Rudy Giuliani, d'enquêter sur les allégations passées de corruption impliquant des Américains, notamment la famille de l'ancien Vice-Président Joe Biden.
Les Démocrates disent qu’il est injuste que Trump demande à l’Ukraine d’enquêter sur Joe Biden, qui est actuellement en tête des primaires Démocrates. Ils prétendent qu’il ne ne cherche qu’à salir Biden.
Mais il n’a pas besoin de salir Biden. Ce dernier a fièrement raconté l’histoire (vidéo) de la façon dont il a fait chanter le gouvernement ukrainien. Il est également bien connu que son fils Hunter a eu une liaison avec sa belle-sœur pendant que son frère luttait contre le cancer, qu’il a dépensé, selon son ancienne femme, des sommes extravagantes pour de la drogue et des prostituées, et qu’il a été libéré sans honneur de la Marine pour usage de cocaïne.
Trois semaines après que Joe Biden eut aidé à renverser le gouvernement ukrainien, son fils Hunter Biden, un gars peu honorable, fut invité à prendre un siège, payé 50 000 dollars par mois, au conseil d’administration de Burisma, un producteur de gaz ukrainien dont le propriétaire, Mykola Zlochevsky, était sous enquête pour corruption et fraude fiscale. Hunter Biden ne connaissait rien à l’Ukraine ni au gaz naturel. L’entreprise n’avait qu’une seule raison de l’embaucher, la pression de son père.
Quelques mois plus tard, Joe Biden a bloqué un prêt d’un milliard de dollars en guise de pression pour faire renvoyer le procureur général ukrainien qui dirigeait l’enquête sur la corruption de Burisma. Biden a affirmé qu’il voulait que le procureur général soit viré parce qu’il était corrompu et que l’affaire contre Burisma était déjà close. Mais plusieurs documents récemment révélés montrent que ces affirmations sont fausses. D’autres informations sur les saloperies de Biden en Ukraine viennent tout juste d’être publiées.
En ouvrant une enquête pour destitution, les Démocrates, et pas Trump, tournent le projecteur sur la corruption de Biden et le mettent en danger. C’est peut-être un effet secondaire bienvenu pour l’establishment Démocrate qui préfère que la deuxième incarnation d’Hillary Clinton, la sénatrice Elizabeth Warren, gagne les primaires.
Il y a d’autres éclaboussures que les Démocrates devraient craindre.
Pendant la campagne électorale de 2016, Alexandra Chalupa, une Ukraino-Américaine qui travaillait pour le Comité National Démocrate (DNC), a eu des contacts avec l’ambassade d’Ukraine. Elle a demandé de touiller la merde concernant le directeur de campagne de Trump, Paul Manafort, qui avait travaillé en Ukraine. Bientôt, un mystérieux carnet a été trouvé par une personne anonyme dans le quartier général brûlé d’un parti ukrainien qui aurait montré que Manafort avait reçu d’importantes sommes d’argent au noir. Ce carnet était une faveur évidente des Ukrainiens pour la campagne Clinton. Trump a dû congédier Manafort, qui a par la suite été condamné pour évasion fiscale et d’autres crimes non reliés. Trump veut pardonner Manafort et a besoin d’une raison publique pour le faire. Si les Ukrainiens découvrent que ce carnet a été falsifié à la demande du DNC, la merde pourrait bien retomber sur les Démocrates.
Mais quelle est l’intention de la CIA en organisant cette plainte clairement anormale d’un lanceur d’alerte ?
Ici, nous devons regarder la deuxième requête que Trump a faite à Zelensky. Il veut en savoir plus sur le Russiagate. Au cours de cette opération, dirigée par le chef espion du président Obama, John Brennan, l’“ancien” agent du MI6, Christopher Steele, a créé un faux dossier de collusion présumée entre Trump et le Kremlin. Le dossier a été utilisé pour justifier l’espionnage du FBI sur la campagne Trump. Il est fort possible que certaines des sources “russes” de Steele soient en réalité ukrainiennes.
Il y a aussi un certain nombre de détails que la CIA n’aimerait pas voir divulgués à propos du coup d’État de 2014 en Ukraine. Zelensky avait promis de reprendre l’enquête sur le massacre du Maidan. La CIA aimerait certainement empêcher toute divulgation de sa forte implication dans cette affaire.
De bonnes relations avec Trump aideraient Zelensky à atteindre ses objectifs. Et empêcherait la CIA d’exercer un contrôle plus fort sur Zelensky. La divulgation et le tapage autour de cet appel téléphonique rendront la coopération entre Trump et Zelensky plus difficile. Cette partie du plan a fonctionné.
Mais il y a aussi déjà une victime du côté des comploteurs contre Trump.
Le nouveau président ukrainien cherchait des moyens de faire la paix avec la Russie et avait espéré que Trump l’aiderait. Les faucons ont installé Kurt Volker comme représentant spécial des États-Unis pour l’Ukraine afin d’empêcher de telles initiatives. Volker, ancien ambassadeur des États-Unis auprès de l’OTAN, avait été engagé par le secrétaire d’État de l’époque, Rex Tillerson, mais n’avait exigé aucun salaire. Volker est le chef belliciste de l’Institut McCain qui a reçu des dons de l‘Open Society de George Soros. Il est également associé d’une société de relations publiques qui a été engagée par le président ukrainien de l’époque, Poroshenko.
La plainte du lanceur d’alerte indique que Volker s’est rendu chez Zelensky le 26 juillet, un jour après sa conversation téléphonique avec Trump, pour “fournir des conseils aux dirigeants ukrainiens sur la manière de répondre aux exigences que le Président avait faites à Zelensky”.
Volker est le membre borg de l’État profond envoyé en Ukraine pour exercer un contrôle sur le gouvernement ukrainien. Il a clairement essayé de saboter les efforts de Trump pour pousser Zelensky à enquêter sur la partie ukrainienne du Russiagate et sur Biden. Volker voulait aussi empêcher de meilleures relations avec la Russie :
En tant que représentant spécial de Trump pour les négociations avec l'Ukraine, Volker a fortement soutenu un changement de politique visant à envoyer des armes létales à Kiev, y compris des anti-chars Javelin, décrits par son fabricant comme "le système d'armes portable antichars, guidées et de surveillance, le plus polyvalent et le plus létal au monde". Mais au même moment où Volker cherchait à convaincre Trump d’envoyer ces armes à l'Ukraine, il occupait également un poste au sein d'une importante société de lobbying, BGR Group, et d'un groupe de réflexion, l'Institut McCain, qui avaient des liens financiers avec Raytheon Company, la société qui fabrique le système Javelin et pourrait encaisser des millions grâce à cette décision de Trump.
Hier, Volker a soudainement quitté son poste. Pourquoi ? Était-il l’un de ceux qui ont alimenté le lanceur d’alerte avec du contenu pour sa plainte ? Le fait que Volker s’en aille maintenant, avant d’être congédié par Trump pour avoir saboté ses demandes et ses relations avec Zelensky, est probablement une conséquence involontaire de cette opération de la CIA.
Si Trump est aussi intelligent qu’il le pense, il installera un nouveau représentant spécial pour l’Ukraine qui fera son travail.
Pourquoi pas Rudi Giuliani ?
Moon of Alabama
Traduit par Wayan, relu par Jj pour le Saker Francophone