Les Démocrates utilisent l’incident du Capitole pour réprimer la dissidence politique


Par Moon of Alabama – Le 9 janvier 2021

En regardant cette émission de Jimmy Dore sur l’incident du Capitole, on peut clairement voir que certains policiers étaient réticents à intervenir contre les visiteurs surprises. Certains ont même pris des selfies avec les policiers. La police a peut-être été débordée et a décidé qu’il aurait été contre-productif de se battre davantage. Ou peut-être ont-ils laissé faire exprès ?

La théorie du LIHOP [Let It Happen On Purpose, laisser faire intentionnel, NdT] est souvent appliquée à l’incident du 11 septembre 2001. Le FBI et d’autres acteurs savaient que des terroristes du Moyen-Orient étaient sur le point d’utiliser des avions pour attaquer les États-Unis, mais il a été décidé de laisser faire et d’utiliser l’événement à des fins politiques. Ce gain politique a pris à la fois la forme  du Patriot Act qui a donné au gouvernement plus de pouvoir pour espionner ses citoyens et la forme de la guerre contre le terrorisme au Moyen-Orient.

Quelques semaines avant l’événement de mercredi, il y avait déjà beaucoup de discussions bien visibles à propos d’une grande manifestation à Washington et de plans pour s’attaquer au Capitole. Comme en 455 après JC, lorsque les Vandales ont saccagé Rome, les autorités locales n’ont pas fait grand-chose pour empêcher cela. Les acteurs des deux incidents présentent d’ailleurs des similitudes remarquables.

Si nous considérons que l’on savait déjà que les « Vandales » qui ont pris d’assaut le Capitole allaient venir et qu’ils sont effectivement venus, nous devons rechercher les objectifs potentiels de ceux qui ont pu permettre que cela se produise.

Deux d’entre eux se distinguent. Les questions de « terrorisme domestique » et la destruction massive des canaux de communication utilisés par Trump et la droite politique.

Joe Biden a donné un indice lorsqu’il a (à tort) qualifié l’incident du Capitole d’acte de « terrorisme domestique«  :

Le président élu Joe Biden a qualifié la foule qui a pris d'assaut le Capitole américain mercredi de terroristes nationaux, qualifiant l’événement de "l'un des jours les plus sombres de l'histoire de notre nation". ...
M. Biden a déclaré qu'il avait l'intention de faire une priorité de l'adoption d'une loi contre le terrorisme domestique , et il a été invité à créer un poste à la Maison Blanche pour superviser la lutte contre les extrémistes idéologiques violents et augmenter les fonds pour les combattre.

La loi fédérale définit le terrorisme domestique comme des actes dangereux et illégaux visant à contraindre une population ou à influencer le gouvernement. Bien que l’on puisse en être accusé dans certains États, il n'existe pas de crime fédéral générique. Le terrorisme intérieur s'étend aux idéologies extrémistes, mais, selon les chercheurs, il a surtout été un phénomène d'extrême droite au cours des dernières décennies.

En 2019, Adam Schiff, l’infatigable russophobe qui a trompeusement prétendu avoir des preuves d’une collusion entre Trump et la Russie, a présenté un projet de loi sur le « terrorisme intérieur » qui sera probablement adopté.

À cette époque, The Hill en a fait un reportage :

Le député Adam Schiff (D-Calif.), président de la commission parlementaire du renseignement, a présenté vendredi un projet de loi qui ferait du terrorisme intérieur un crime fédéral.

La loi sur la lutte contre la menace de terrorisme domestique créerait une loi pénale fédérale qui couvrirait les actes de terrorisme domestique commis par ceux qui n'ont pas de liens avec des organisations étrangères. ...
"L'attaque à El Paso par un suprématiste blanc n'est que la plus récente d’une inquiétante et croissante vague de terrorisme domestique, alimenté par le racisme et la haine. La loi sur la lutte contre la menace de terrorisme domestique créerait pour la première fois un crime de terrorisme domestique, et fournirait ainsi aux procureurs de nouveaux outils pour combattre ces crimes dévastateurs", a déclaré M. Schiff dans un communiqué.

Le projet de loi actuel présenté par M. Schiff est assez général et couvre un large éventail d’actions et même les intentions d’exécuter de telles actions ou de conspirer pour les rendre possibles :

Quiconque, dans une circonstance décrite au paragraphe (b), et dans l'intention d'intimider ou de contraindre une population civile, d'influencer la politique d'un gouvernement par l'intimidation ou la coercition, ou d'affecter les décisions d'un gouvernement par la destruction massive, l'assassinat ou l'enlèvement :

(A) tue, enlève, mutile, commet une agression entraînant des blessures corporelles graves ou agresse avec une arme dangereuse toute personne se trouvant sur le territoire des États-Unis, en connaissance de cause ; ou
(B) crée un risque important de blessure corporelle grave pour toute autre personne en détruisant ou en endommageant sciemment toute structure, tout moyen de transport ou tout autre bien réel ou personnel aux États-Unis ou en planifiant de, ou en conspirant pour, détruire ou endommager toute structure, tout moyen de transport ou tout autre bien réel ou personnel aux États-Unis, en violation des lois de tout État, ou des États-Unis, sera puni en vertu de la section 2332b(c).

Tout procureur pourra utiliser le libellé de cette loi pour inculper pour « terrorisme domestique » une personne qui a parlé de détruire un panneau routier .

Une telle loi ne sera bien sûr pas seulement utilisée contre les « suprématistes blancs » que Schiff prétend détester mais, comme l’a souligné l’ACLU, principalement contre la gauche et les minorités :

Les personnes de couleur et les autres communautés marginalisées sont depuis longtemps la cible des autorités antiterroristes nationales, qui les surveillent, enquêtent et les poursuivent de manière injuste et discriminatoire. L'utilisation de ces mesures par les forces de l'ordre sape et viole l'égalité de protection, les droits à une procédure régulière et le premier amendement. Les forces de l'ordre disposent déjà de tous les pouvoirs nécessaires pour lutter efficacement contre la violence des tenants de la suprématie blanche. Nous vous demandons donc instamment d'exiger des agences qu'elles fournissent des données publiques significatives sur leur utilisation des ressources et leur incapacité à donner la priorité à la violence des tenants de la suprématie blanche.

L'ACLU vous demande instamment de vous opposer à la loi H.R. 4192, Confronting the Threat of Domestic Terrorism Act, car elle est inutile et servirait à cibler les communautés mêmes que le Congrès cherche à protéger.

L’attaque du Capitole ne justifie pas de telles nouvelles lois ni davantage d’espionnage.

Comme deuxième conséquence de l’incident du Capitole, les sociétés monopolistiques de technologie, qui sont largement alignées sur les Démocrates vendus aux multinationales, ont pris des mesures coordonnées pour perturber la communication entre Trump et ses partisans politiques ainsi qu’au sein de la droite politique générale.

L’entreprise que Trump utilisait pour envoyer des courriers électroniques en masse à ses partisans a cessé de fournir ses services à Trump. Twitter, Facebook, Instagram, SnapChat et Shopify ont tous interdit Trump. Apple et Google ont pris des mesures contre l’application Parler, qui est surtout utilisée par les personnes de droite. Il n’y a pas que Trump qui a été interdit :

Ben Collins @oneunderscore__ - 21:19 UTC – 8 Jan. 2021

Urgent : Twitter prend des mesures draconiennes contre les comptes QAnon restants pour avoir violé leurs règles de "coordination des activités nuisibles", certains ayant fortement encouragé l'assaut du Capitole de mercredi dernier.

Mike Flynn, Sidney Powell, 8kun de Ron Watkins, ont été bannis.

Voici la déclaration de Twitter :

Des milliers de comptes Twitter, pour la plupart peu connus, ont été supprimés au cours de la nuit.

L’interdiction de Trump n’a rien à voir avec le contenu réel des communications de Trump ou des autres :

Byron York @ByronYork - 23:53 UTC - 8 jan. 2021

Twitter a interdit définitivement le président Trump, et ils l'ont fait sur la base de deux tweets sans équivoque. Exemple : Twitter dit que le tweet "Je n'irai pas à l'inauguration" de Trump "inspirera" la violence.

https://blog.twitter.com/en_us/topics/c...

Il s’agit d’une campagne organisée et probablement planifiée de longue date, lancée par le nouveau gouvernement Biden. Les tweets de Trump et ses adeptes ont probablement été les plus gros générateurs de trafic que Twitter et Facebook aient jamais eu. Ils n’auraient pas tué cette source de revenus si le nouveau gouvernement ne les avait pas menacés avec de nouvelles réglementations.

Michael Tracey a condamné cette campagne dans une série de tweets :

Les raisons invoquées par Twitter pour interdire Sidney Powell, Mike Flynn et d'autres -- "un comportement qui peut causer des dommages dans la vie réelle" -- sont extraordinairement effrayantes et pourraient être utilisées contre pratiquement n'importe qui si les autorités décidaient que c'était politiquement nécessaire.

Purger le président en exercice de sa principale plate-forme de communication est une folie autoritaire absolue.

Il était évident, en une dizaine de minutes mercredi, que cette "crise" serait exploitée pour intensifier radicalement la censure et réprimer le discours politique.

Il ne s'agit pas de "sécurité", mais de gonfler délibérément une menace afin d'affirmer une domination politique et culturelle.

Si nous acceptons cette nouvelle doctrine d'"incitation", des milliers de militants pourraient être purgés/criminalisés pour avoir "incité" à une énorme vague d'émeutes violentes au cours de l'été. Mais heureusement, il existe une chose appelée "discours protégé", bien que cette protection soit rapidement mise en pièces.

C’est l'offensive de censure par des entreprises privées la plus extrême et la plus coordonnée de l'histoire moderne et les libéraux/gauchistes sont dans une stupeur festive idiote. Ils sont pathétiques.

Depuis 2016, les libéraux et les gauchistes sont absolument obsédés par l'élimination des indésirables politiques sur Internet, et cette "crise" est l'occasion idéale de réaliser enfin leur souhait autoritaire le plus profond.

La nouvelle monoculture corporative autoritaire de la gauche libérale va être absolument impitoyable - et dans 12 jours, elle fusionnera avec l'État. Tout cela ne fait que commencer.

Ce doit être une coïncidence totale que YouTube ait également mis fin au compte de Steve Bannon. Cela ne peut être qu’une campagne de vengeance politique coordonnée par les oligarques du Big Tech, en attendant l'arrivée d'une administration Démocrate.

Notez que la menace de "violence" qui, selon Twitter, justifie leur purge politique ne s'applique jamais aux formes traditionnelles de violence d'État -- les tweets de Trump annonçant des frappes ou des assassinats ciblés n'ont jamais été considérés comme nécessitant une intervention disciplinaire au nom de la "sécurité".

Ne vous y trompez pas. Les deux mesures qui découlent du ridicule « saccage » du Capitole, c’est-à-dire la loi de Biden contre le « terrorisme domestique » et l’éradication systématique des canaux de communication pour les personnes ayant certaines opinions, seront principalement utilisées contre la gauche.

Lorsque le président Biden commencera sa première guerre, toute protestation importante contre celle-ci sera déclarée du « terrorisme domestique ». Toute communication à son encontre sera une « incitation » au terrorisme et donc interdite. Nous le savons déjà car il en a toujours été ainsi.

Moon of Alabama

Traduit par Wayan, relu par Hervé pour le Saker Francophone

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