… Les lobbyistes appellent à l’occupation américaine de la Mésopotamie supérieure
Le 7 décembre 2016 – Source Moon of Alabama
La bataille d’Alep se termine. La Syrie va remporter la guerre contre les Takfiris soutenus par l’étranger, tout comme l’Irak. Il faut donc que les instigateurs et les commanditaires de la guerre trouvent autre chose pour atteindre leurs objectifs.
Voilà une carte du chaudron Alep-Est il y a deux jours :
Voilà la carte de ce matin :
Depuis ce matin, une autre partie de la zone tenue par les «rebelles» au sud-est du chaudron, le quartier du Sheik Sa’ed, a été libérée par les forces gouvernementales syriennes.
On pense que toute la zone tenue par les «rebelles» d’al-Qaïda sera libérée et nettoyée des Takfiris ce week-end. Les miliciens qui y sont encore ont le choix entre partir ou être – inévitablement – tués.
Comparez ces cartes à la (grande) carte que nous avons postée dans notre dernier article sur Alep. Au total, les quelque 90% de la superficie détenue par les «rebelles» il y a deux semaines sont maintenant revenus dans les mains du gouvernement. Toutes les zones tenues par les «rebelles» au nord et au nord-est de la Citadelle d’Alep, qui hier encore étaient détenues par les Takfiris alignés sur al-Qaïda, sont maintenant aux mains du gouvernement syrien. La dernière avancée résulte de la reddition d’un groupe de «rebelles» locaux aux forces gouvernementales syriennes. Pour la première fois depuis 5 ans, l’entrée principale de la Citadelle est accessible depuis Alep-Ouest qui est tenue par le gouvernement.
Au total, il y avait là 28 700 civils qui ont quitté les zones précédemment «rebelles». C’est un chiffre un peu plus élevé que notre estimation d’un maximum de 25 000 civils dans Alep-Est, mais beaucoup moins que les 250 000, 300 000, 500 000 ou 1 000 000 de civils brandis par les Nations Unies et les médias de l’opposition.
Après avoir remporté la bataille d’Alep, le gouvernement syrien disposera de quelque 35 000 soldats, prêts à libérer les autres régions de la Syrie encore détenues par des Takfiris payés par l’étranger. C’est une force assez importante et expérimentée et on peut s’attendre à ce que les opérations nécessaires pour libérer toute la Syrie soit terminées dans quelques mois.
En Irak, les forces gouvernementales combattent les derniers restes d’État islamique qui détiennent la ville de Mossoul, dans un siège comparable à celui d’Alep. Mais la lutte à Mossoul est plus difficile, parce qu’il y a encore au moins un million de civils dans la ville et que les combattants ISIS là-bas sont des fanatiques, qui n’hésitent pas à envoyer des centaines d’écoliers en kamikazes contre les forces irakiennes qui approchent. Si la résistance se maintient à ce niveau, il faudra sans doute des mois pour reprendre toute la ville.
Heureusement pour la Syrie, la ville de Mossoul est maintenant complètement encerclée. Le plan original des États-Unis était de laisser ouverte la zone occidentale de Mossoul, afin que les combattants d’ISIS puissent s’échapper vers la Syrie. Le Premier ministre irakien Abadi a empêché cela, en envoyant des Forces de mobilisation populaires fermer la zone occidentale.
Les États-Unis avaient déjà préparé le terrain pour que les troupes d’ISIS en retraite prennent la ville de Deir Ezzor, dans l’est de la Syrie, où les combattants d’ISIS sont assiégés par des troupes gouvernementales syriennes. Ils auraient ainsi instauré la «principauté salafiste» qu’ils veulent créer depuis au moins 2012. Le mouvement irakien pour fermer Mossoul, soutenu par l’Iran et la Russie, a réussi à empêcher cela.
Le projet de remettre des zones de l’est de la Syrie et de l’ouest de l’Irak à un «ISIS modéré» a échoué, mais les habituels «experts» encadrés, comme Michael Weiss et Hassan Hassan, plaident maintenant pour que les États-Unis occupent toute la zone et y installent des bases militaires américaines permanentes, pour contrôler l’est de la Syrie et l’ouest de l’Irak, riches en pétrole. Les forces spéciales américaines, qui travaillent avec des unités de YPG kurdes dans le nord-est de la Syrie, ont déjà construit plusieurs petits aérodromes.
Voilà ce qu’écrivent ces impénitents suppôts de guerre :
Transformer ces territoires en solides ancrages dans la région donnera aux États-Unis une capacité de collecte de renseignements absolument nécessaire dans la Jazira ou la Haute Mésopotamie, qui englobera la plaine aride qui s’étend au nord-ouest de l’Irak, au nord-est de la Syrie et au sud-est de la Turquie.
[…]
Garder les contingents des forces américaines dans la région constituera un moyen de dissuasion efficace, qui permettra de défendre des combattants anti-ISIS fiables et compétents et de dissuader le régime Assad de toute velléité de reconquête.
Une telle entité américaine d’occupation dans la Jazira :
- Empêcherait tout trafic de l’Iran chiite et de l’Irak avec les zones syriennes et libanaises de la côte méditerranéenne. Le soi-disant croissant chiite serait coupé par une entité contrôlée par les États-Unis, composée majoritairement de peuples sunnites.
- Créerait un espace pour le pipeline de gaz naturel que veut l’entité Qatar-Turquie-Europe, tout en empêchant la construction d’un éventuel pipeline de gaz naturel Iran-Méditerranée-Europe à travers la même zone.
- Réaliserait une autre étape du plan Yinon, qui appelle au morcellement de tous les États arabes en entités plus petites, pour sécuriser le royaume d’Israël.
Attendez-vous à entendre les «experts» de think tanks, achetés au prix fort, bientôt affirmer qu’il faut confier cette nouvelle «mission» complètement démente aux forces américaines.
Le président élu, Donald Trump, a répété hier qu’il ne ferait rien de la sorte :
Trump a promis de rendre l’armée plus forte qu’elle l’a jamais été, mais il a dit que, sous son commandement, le pays «cesserait de courir renverser des régimes étrangers dont nous ne savons rien».
«Il faut mettre fin à ce cycle destructeur d’interventions et de chaos», a-t-il dit.
On peut espérer que Trump s’en tiendra à cette position raisonnable et renoncera à toute ingérence dans les affaires des peuples du Moyen-Orient et d’ailleurs.
Traduction : Marie Staels