« ...La question majeure que les personnes, disposant de l'autorité, pourraient poser à haute voix est de savoir pourquoi tant d'agents de la communauté du renseignement n'ont pas été traînés devant des grands jurys pour répondre de leur comportement évidemment criminel. » James Howard Kunstler
Par James Howard Kunstler – Le 13 juillet 2018 – Source Russia Insider
Ainsi, l’ancienne avocate du FBI, Lisa Page, a refusé de témoigner devant un comité du Congrès parce qu’elle n’en avait pas envie. Apparemment, nous sommes maintenant une nation fondée sur un état de droit optionnel. Jusqu’à récemment, nous étions simplement dans la réalité-optionnelle. C’était amusant, mais quand les agents de la principale agence d’application des lois du pays n’en font qu’à leur tête face aux procédures légales standard, comme répondre aux assignations, alors nous sommes vraiment dans un pays où tout est possible – et rien ne compte.
Après deux ans d’hystérie inspirée par Trump, ce qui s’est passé lors du transfert raté du pouvoir de Obama à Hillary, en 2016 et après, paraît évident : les manigances de la candidate Hillary, et d’un Comité National Démocrate (DNC) captif, ont provoqué une campagne d’agitation, de la part de la communauté des Services de renseignement US, pour éclairer le public au sujet d’une histoire d’ingérence russe qui s’est transformée de manière incontrôlable en une croisade afin de saborder la possibilité pour M. Trump de gouverner.
Ce qui a suivi, depuis de nombreux mois, est un effort tout aussi maladroit des partisans du Parti démocrate, encore haut placés, pour dissimuler, tromper et confondre les tenants et aboutissants de l’affaire. Cela a très probablement commencé avec la complicité tacite du président Obama, bien qu’il soit resté protégé par un bouclier plausible de dénégation. Et tout cela a été réalisé par des hauts fonctionnaires qui se sont révélés manquer de professionnalisme à un point choquant, et dont les activités ont été divulguées grâce à l’investigation de preuves apportées par des données électroniques.
La visite de M. Trump à Helsinki pour discuter avec le président russe Vladimir Poutine semble avoir provoqué une sorte de dernier effort pour perpétuer une histoire d’ingérence électorale de plus en plus idiote – avec l’acte d’accusation de Robert Mueller contre douze « agents russes » accusés d’avoir « piraté » des courriels et des fichiers informatiques de la DNC et du président de la campagne Hillary, John Podesta. Les trous béants dans cette partie du récit ont été dénoncés depuis longtemps, donc je vais résumer aussi brièvement que possible :
- Il a été prouvé que la bande passante nécessaire pour transférer les fichiers était trop grande pour autoriser un piratage par Internet dans le temps imparti et oriente plutôt vers un téléchargement direct dans un lecteur flash ;
- Les disques durs d’ordinateur de DNC, censés être la source du piratage présumé, ont disparu alors qu’ils étaient sous la garde de la communauté américaine du renseignement (y compris le FBI) ;
- L’authenticité des courriels volés à M. Podesta et d’autres n’a jamais été contestée, et ils ont révélé beaucoup de comportements potentiellement criminels ;
- M. Mueller doit savoir qu’il ne pourra jamais faire venir douze agents de renseignement russes dans une salle d’audience américaine, de sorte que tout l’exercice est une blague et une fraude. En effet, il a mis en accusation douze sandwiches au jambon à la sauce russe.
Tragiquement, le public américain est conduit à prendre ce stratagème au sérieux par des médias moralement compromis, en particulier CNN et le New York Times. Ce dernier est tellement affligé par les vapeurs d’une affaire d’ingérence russe qu’il a affiché ce titre risible en haut de sa première page hier : « Rien qu’à être assis à côté de Trump, Poutine s’en sort gagnant ». Diable ! quel est le message là-dedans ? N’essayez même pas de parler aux chefs d’État étrangers, en particulier dans le but d’améliorer les relations avec eux ?
La question majeure que les personnes, disposant de l’autorité, pourraient poser à haute voix est de savoir pourquoi tant d’agents de la communauté du renseignement n’ont pas été traînés devant des grands jurys pour répondre de leur comportement évidemment criminel. M. Mueller est peut-être trop occupé à courir après les fantômes russes pour rédiger une demande de précisions contre des personnages comme l’ancien chef de la CIA, John Brennan, qui a apparemment orchestré les premiers chapitres de la ruse concernant l’ingérence russe, Bruce et Nellie Ohr, qui se sont rués pour présenter le Dossier Steele de la DNC à la machinerie procédurière du FBI, le directeur adjoint du FBI Andrew McCabe – renvoyé – qui gérait le Dossier Steele et ses conséquences nauséabondes comme une « police d’assurance » contre M. Trump, Peter Strzok, qui a exécuté la « police d’assurance », et, bien sûr, Mme Page, sa maîtresse, qui a décidé que témoigner devant le Congrès insultait à sa dignité. Ceux-ci et probablement beaucoup d’autres.
Il est également tragique que ces questions ne puissent pas être entièrement corrigées par le Ministère de la justice (DOJ) qui a sous sa direction les voyous du FBI. Qui d’autre peut officiellement et juridiquement porter ces affaires devant les grands jurys ? Le DOJ semble vouloir empêcher que cela ne se produise. Le Congrès a jusqu’ici omis de faire respecter ses propres citations à comparaître ou d’utiliser son pouvoir de destitution pour déloger les fonctionnaires obstinés du DOJ.
Pour l’instant, M. Trump a, apparemment, refusé d’utiliser les pouvoirs exécutifs inhérents à sa fonction pour nettoyer ce nid de rats, disons en supprimant le caractère secret de nombreux documents en cause possédés par le DOJ – très probablement parce qu’il ne peut pas se permettre d’être accusé d’ingérence dans les procédures enchevêtrées en cours. Le résultat net de tout ces subterfuges, de cette inaction et de cet enfumage, est la défaite de l’État de droit en général dans la vie américaine.
Cela devrait être pris au sérieux. Si c’est trop demander au système, alors le système lui-même ne sera finalement pas pris au sérieux, et ce sera la fin de la république telle que nous la connaissons.
James Howard Kunstler
Traduit par jj, relu par Cat, vérifié par Diane pour le Saker Francophone