Voilà ce que vous avez-vu défiler, à votre insu, sur les Champs-Élysées et voici les cinq raisons pour lesquelles la France n’aurait jamais dû inviter le président du Mexique au défilé du 14 juillet
Par Luis Alberto Reygada – Le 14 septembre 2015 – Source michelcollon.info
1. Le Mexique n’est pas une démocratie
Le Président mexicain Enrique Peña Nieto est membre du PRI (Parti révolutionnaire institutionnel, droite), celui-là même qui réussit à régner sans partage durant plus de 70 ans jusqu’à la fin du XXe siècle grâce à la mise en place d’un système qui a su garder des apparences démocratiques (élections et multipartisme) à une époque où de cruelles dictatures militaires gouvernaient de nombreux pays de la région. Ceci valut au PRI le qualificatif de «dictature parfaite». (2)
Après une alternance en 2000 grâce à la victoire de Vicente Fox, candidat du PAN (Parti Action nationale, droite) – les premières vraies élections démocratiques en presque un siècle d’histoire – les élections présidentielles de 2006 et de 2012 ont été le théâtre de fraudes et de tricheries évidentes, manifestes et indéniables, provoquant deux fois de suite la défaite du candidat Andrés Manuel Lopez Obrador. En 2012, l’actuel président – Enrique Peña Nieto – est «élu» au premier tour avec seulement 38% des voix, alors que ses deux plus proches adversaires cumulent 57% des voix (système sans second tour).
Manipulation des sondages, manœuvres financières pour payer l’achat massif de voix, favoritisme médiatique, populisme électoral grossier tirant profit de la pauvreté et de l’ignorance d’une grande partie de la population, violation du droit de vote secret pour au moins 25% de la population, pressions, intimidations, irrégularités du système de vote des Mexicains résidant à l’étranger… La liste est longue et les preuves sont innombrables pour une élection que certains organismes indépendants n’ont pas hésité à qualifier de «la plus sale de l’histoire» et «peut-être la plus grande opération de coercition et d’achat de votes de l’histoire du pays».
Enrique Peña Nieto – dont le parti a dépassé de 1300% les frais de campagne autorisés – reste jusqu’à ce jour un président illégitime pour une très grande partie de la population mexicaine.
Bref : le Mexique n’est pas une démocratie (3)
Juillet 2012 : protestations à Mexico suite à l’annonce des résultats.
Les Mexicains de l’extérieur expriment aussi leur mécontentement à Paris.
2. Au Mexique : explosion de la violence et situation catastrophique des droits de l’homme
«Le Mexique fait face à des cas [de violation des droits de l’homme] d’une ampleur et d’une échelle telles que le pays se trouve dans une des pires positions de toute l’Amérique Latine», signale fin 2014 José Miguel Vivanco, directeur des Amériques de l’organisation Human Rights Watch (HRW), avant de préciser : «Je n’ai pas connaissance, dans tout l’hémisphère et durant ces trente dernières années, d’un autre cas similaire à l’affaire d’Iguala [voir point n°5]… [En matière de droits de l’homme] le Mexique a fait un bond en arrière jusque dans les années 1960 (…). Les actions arbitraires, les atrocités commises durant le sextennat de Calderon [2006-2012] sont toujours monnaie courante depuis l’arrivée au pouvoir de Peña Nieto parce qu’il y a une continuité dans les [stratégies] politiques mises en place et aucun effort de transparence. (…) Au Mexique, l’impunité est la règle et non pas l’exception.» (4)
Ce constat alarmant n’est guère réconfortant si l’on jette un œil aux statistiques du prédécesseur de l’actuel président : augmentation de 500% des plaintes pour torture, plus de 9 000 plaintes pour arrestation arbitraire (augmentation de 121%), plus de 25 000 personnes disparues (pour seulement 2 000 enquêtes), 60 assassinats et 15 disparitions de journalistes, plus de 45 000 exécutions, 16 000 corps non identifiés et près de 1 500 corps retrouvés dans des fosses communes. En tout, le sextennat du Président Felipe Calderon aura provoqué plus de 120 000 morts violentes en 6 ans, selon les statistiques officielles.
Une continuité qui se confirme donc : depuis l’arrivée de Peña Nieto à la présidence de la République, l’on compte déjà plus de 40 000 homicides (5) et le panorama apparaît bien inquiétant.
Selon les chiffres de l’Indice global de la paix 2015 (élaboré chaque année par l’Institut pour l’économie et la paix), l’augmentation du niveau de la violence a provoqué une perte de 6 points pour le Mexique, passant de la 138e à la 144e place (sur 162 pays examinés), ce qui est alarmant pour un pays qui n’est pas en guerre. Les principales causes de l’augmentation de la violence par rapport à 2014 sont «la forte présence du crime organisé, la haute perception de la délinquance et le terrorisme d’État» qui se manifestent par la violence politique s’appuyant sur la décomposition sociale (6). Durant ces 8 dernières années, la note du Mexique s’est détériorée de près de 25%.
Disparitions forcées, exécutions, répression, détentions arbitraires, torture, féminicides, criminalisation des protestations sociales…
En février dernier, l’ONU a dénoncé un contexte de «généralisation des disparitions forcées» au Mexique dans lequel des agents de l’État jouent souvent un rôle complice (7) ; durant ces derniers mois, plusieurs dizaines de fosses communes ont été découvertes (60 rien que dans la région de Guerrero). «Ces chiffres macabres confirment ce que nous avions déjà signalé : l’ampleur de la crise des disparitions forcées dans plusieurs régions du pays est vraiment surprenante», a récemment déclaré Erika Guevara-Rosas, directrice du bureau Amériques d’Amnesty International. (8)
Disparition d’activistes, agressions contre des défenseurs des droits de l’homme et des journalistes, avec 500 dossiers examinés en 2014 le Mexique est le pays qui a reçu le plus de plaintes à la Commission interaméricaine dds Droits de l’homme. (9)
Le renforcement de la répression est aussi à l’ordre du jour avec l’adoption de lois qui cherchent à augmenter le niveau de brutalité pouvant être utilisée par les forces de l’ordre lors des manifestations.
La situation des femmes est tout aussi alarmante : 6 féminicides par jour, 8 cas de violence pour 10 femmes au niveau national, 60% des femmes migrantes qui traversent le Mexique pour rejoindre les Etats-Unis sont victimes de violences sexuelles… Depuis 1993, plus de 4 000 femmes ont perdu la vie dans la seule zone de Ciudad Juarez, dans le nord du pays, sans que jamais les responsables ne soient inquiétés. La Cour interaméricaine des droits de l’homme a déjà considéré l’État mexicain responsable de féminicides «par omission d’enquêtes adéquates». (10)
Détentions arbitraires, tortures et déclarations faussées constituent des pratiques répandues – voire systématiques – qui sont dénoncées par divers organismes(11) ; Anne Boucher, responsable Amériques de l’ACAT (Action des chrétiens contre la torture) signale que «malgré les efforts déployés par le Mexique pour se présenter comme un État de droit, le gouvernement échoue dans les faits à protéger les droits humains». (12)
Bref : Avec des chiffres qui dépassent de loin les statistiques de toutes les dictatures militaires d’Amérique latine du siècle dernier, le Mexique est en train de se transformer en un véritable enfer pour les droits de l’homme, en grande partie à cause de l’inaction voire de la complicité de son gouvernement.
72 cadavres de migrants exécutés par le crime organisé avec la complicité des autorités locales de la région de Tamaulipas (frontière avec le Texas).
Règlement de compte des cartels : 11 corps décapités et brûlés retrouvés sur le bord de la route dans la région de Guerrero, novembre 2014.
Ciudad Juarez a le taux le plus élevé de féminicides du pays.
Répression des étudiants à Ayotzinapa (région de Guerrero) en décembre 2012 : 2 morts.
Lors de la répression d’Atenco (2006), 2 personnes sont mortes et au moins 40 femmes ont été violées par la police aux ordres de Enrique Peña Nieto, à l’époque Gouverneur de la région de Mexico.
3. Au Mexique, impunité et corruption sont des politiques d’État
Il n’existerait pas une telle situation des droits de l’homme ni un niveau aussi effrayant de violence sans l’existence de deux facteurs trop bien ancrés au cœur de la société mexicaine : l’impunité et la corruption, toutes deux malheureusement encouragées par le gouvernement au lieu d’être combattues.
Corruption : même le Président mexicain donne le mauvais exemple !
Le Mexique a obtenu la pire note de tous les membres de l’OCDE selon le dernier rapport de l’Indice de perception de la corruption, élaboré par Transparency International (13) et, au-delà de ses conséquences au niveau économique, ses répercussions au niveau sociétal sont extrêmement graves puisqu’elle détruit les fondements de la démocratie en pourrissant les bases de toute la société et de l’État de droit.
Selon une étude récemment publiée, la corruption serait la cause d’une grave crise de représentation : 91% de la population ne fait pas confiance aux partis politiques, 83% aux députés, 80% au système judiciaire (14). Au final, seulement 27% des Mexicains se disent satisfaits de leur système démocratique à cause de la corruption.
Cette étude révèle aussi que la moitié de la population considère que la corruption a «beaucoup augmenté» durant ces deux dernières années et que les institutions perçues comme les plus corrompues sont les partis politiques (91%), les forces de l’ordre (90%) et les fonctionnaires (87%).
Si le gouvernement actuel fait apparemment des efforts pour remédier à cette situation (promulgation de la réforme constitutionnelle et création du Système national anti-corruption en mai dernier), dans les faits la réalité n’évolue pas dans le bon sens et les scandales continuent de toucher tous les niveaux de l’administration, allant jusqu’à atteindre le sommet de l’État en la personne du président Peña Nieto. Les révélations de l’achat d’une luxueuse résidence évaluée à plus de 7 millions de dollars, construite par un ami homme d’affaires qui avait auparavant remporté de nombreux contrats très juteux (15) avec le gouvernement, a valu au président Peña Nieto un article d’investigation assez incommodant du New York Times… (16)
Malversations, abus de biens sociaux, trafic d’influence, enrichissement personnel, abus de pouvoir, évasion fiscale, blanchissement d’argent, tous ces maux gangrènent la politique mexicaine et dissimulent souvent d’étroits rapports avec le crime organisé.
En effet, la corruption est le cheval de Troie des cartels de la drogue pour miner les institutions politiques mexicaines dans le cadre d’une complicité devenue systémique. La spectaculaire évasion d’une prison de très haute sécurité d’un des plus puissants barons de la drogue en juillet en est un clair exemple : elle n’a pu être possible que grâce à la complicité non seulement de la Police fédérale mais aussi des services de renseignement. (17)
Au-delà de la police, censée veiller sur la sécurité publique, que peut-on espérer d’un gouvernement dont même les institutions censées veiller sur la sécurité nationale sont atteintes?
Impunité : l’inefficacité du gouvernement mexicain encourage criminalité et corruption
Comment freiner ce mal dans un pays où seulement 2% des délits pour corruption sont punis? Il est surprenant de noter que des 444 dénonciations présentées par l’organisme d’Audit supérieur de la Fédération entre 1998 et 2012, seules 7 ont été consignées, ce qui représente un taux de 1,5%.
Délits sans punition, appels d’offres opaques, détournements dûment récompensés, crimes sans coupables, crimes avec coupables mais non sanctionnés… Le cercle parfait et interminable de l’impunité est alimenté par une politique d’État se résumant à parler beaucoup mais surtout à faire peu.
Alors comment s’étonner que le Mexique soit le deuxième pays connaissant le taux d’impunité le plus haut du monde? (18) La loi ne s’applique que trop peu (avec 4 juges pour 100 000 habitants, alors que la moyenne internationale est de 17) ou pas du tout, et ses institutions sont infiltrées par le crime organisé. Étant donné qu’il existe une certitude quasi absolue d’impunité pour n’importe quel délit, les normes perdent de leur solidité et le vivre-ensemble se complique dans un espace public affaibli du fait du pacte d’impunité qui traverse de haut en bas tout le système mexicain. (19)
Impunité et manque de confiance de la population envers les institutions mais aussi peur des représailles entraînent le fait que seuls 7% des délits sont dénoncés ; quant aux plaintes de violations de droits de l’homme, de nombreuses organisations ont déjà dénoncé à la Commission internationale des droits de l’homme un taux d’impunité qui dépasse les 98%.(20)
Bref : Le gouvernement mexicain étant lui-même corrompu, il ne peut avoir intérêt à lutter efficacement contre l’impunité qu’il encourage, se rendant complice du climat de violence qui règne dans le pays.
4. Mexique : «règne de la terreur pour les journalistes»
Durant ces 15 dernières années, l’organisation Reporters sans frontières a répertorié 86 assassinats de journalistes au Mexique. La Commission mexicaine des droits de l’homme en compte plus de 100, auxquels il faut ajouter 21 journalistes disparus, ainsi que 55 attentats (tirs d’armes à feu, explosions ou incendies) contre des médias entre 2006 et 2015.
Ces chiffres font du Mexique le pays le plus meurtrier d’Amérique pour les journalistes et le place à la 148e position sur 180 pays au Classement mondial de la liberté de la presse publié par RSF en février 2015. «Assassinats, séquestrations et agressions de journalistes, impunité dominante face à ces exactions, climat d’autocensure et forte concentration des médias, le tableau de la presse mexicaine nécessite de sérieuses retouches et il est urgent de considérer quelles solutions apporter aux graves problèmes qui affectent la liberté d’information dans le pays», signale l’organisation basée à Paris. (21)
Car 17 journalistes ont déjà été assassinés sous le mandat de l’actuel président Enrique Peña Nieto. Le dernier en date, Ruben Espinosa, avait fui la région de Veracruz suite aux menaces du gouverneur de cet État (membre du PRI).
Selon Luz Rosales Esteva, consultante de Freedom House – Mexique, «Le Mexique est le pays où l’on respecte le moins la liberté d’expression» (22), et le renvoi en mars dernier de Carmen Aristegui, la journaliste qui avait révélé l’existence de la résidence ultra-luxueuse du Président (23), en est un clair exemple. Pour cet organisme, le Mexique fait partie des pays qui se situent dans la catégorie non libre depuis 2011, avant tout à cause de la violence que subissent les journalistes en toute impunité.
D’autres organisations, organismes ou institutions comme l’Unesco, l’OEA, Article 19, le Committee to Protect Journalists, Pen International ou encore la Fédération internationale des journalistes se sont tous manifestés durant ces dernières années pour condamner unanimement la situation effroyable de la presse au Mexique et dénoncer le sort réservé aux journalistes. Récemment, plus de 500 journalistes, écrivains et personnalités du monde entier (parmi lesquels Noam Chomsky, Paul Auster, Salman Rushdie et Margaret Atwood) ont adressé une lettre ouverte (24) directement au président Peña Nieto afin d’attirer son attention sur la situation intolérable qui prédomine au Mexique : les journalistes de ce pays ne sont ni plus ni moins qu’en danger de mort. (25)
Bref : Les libertés d’expression et d’information sont en grave péril au Mexique, et le gouvernement actuel ne fait qu’empirer une situation déjà honteuse et révoltante.
Marche en mémoire du photoreporter Ruben Espinosa, 16e journaliste assassiné sous la présidence de Enrique Peña Nieto (août 2015).
Manifestation de soutien à la journaliste Carmen Aristegui, renvoyée sous la pression de la Présidence de la République.
5. Tlatlaya et Ayotzinapa : deux récents crimes d’État
Tlatlaya : crime d’État
Le 30 juin 2014, des militaires répondent à une attaque de délinquants fortement armés dans la zone de Tlatlaya (État de Mexico) ; il en résulte un soldat blessé et 22 délinquants tués. Néanmoins, le scénario de l’affrontement s’effrite peu à peu et des témoignages viennent contredire la version officielle : en réalité, un seul délinquant aurait été tué lors de l’affrontement, les autres auraient été d’abord simplement blessés puis au moins 15 d’entre eux auraient exécutés par les militaires après s’être rendus.(26) Il est démontré que les agents du Ministère public ont participé aux exactions en dissimulant des preuves et en agressant sexuellement trois femmes arrêtées à l’issue de l’intervention.
L’affaire prend alors une autre dimension : il s’agirait en fait d’une exécution extra-judiciaire de civils désarmés. Mais ce n’est pas tout, un document de l’armée est rendu public : il montre que les ordres de mission indiquaient l’objectif d’«abattre de nuit des délinquants». (27)
La Commission nationale des droits de l’homme, Human Rights Watch, Amnesty International, l’ONU, s’empressent de rappeler au Mexique que «maintenir l’ordre ne doit pas être un prétexte pour violer les droits de l’homme». (28, 29)
Parmi les 22 morts se trouvaient trois adolescentes, deux de 17 ans et une de 15 ans.
L’entrepôt où au moins 15 civils désarmés auraient été exécutés par l’armée en juin 2014 à Tlatlaya.
Ayotzinapa : collusion entre forces de l’ordre et crime organisé
Le 26 septembre 2014, sur ordre du maire de la ville d’Iguala, un groupe d’étudiants de l’École normale d’Ayotzinapa (État de Guerrero) qui allait participer à une manifestation est intercepté puis violemment réprimé par la police locale. Résultat : 25 étudiants sont blessés, 6 sont tués. Parmi ces derniers figure Julio Cesar Mondragon. Ce qui lui est arrivé est aussi terrible que révoltant et doit être rendu public.
Aux mains de la police d’Iguala, le jeune étudiant se fait sauvagement torturer avant de se faire exécuter : on lui arrache les yeux, on lui fracasse le crâne. Son corps sera retrouvé en pleine rue, la peau du visage arrachée. Le médecin légiste déterminera plus tard que l’apprenti professeur, qui laisse derrière lui une femme et un bébé de trois mois, a été écorché vif. Sûrement pour l’exemple, pour intimider, pour terrifier.
Entre temps, 43 autres étudiants – ceux qui ne sont pas morts sur place ou qui n’ont pas réussi à s’enfuir – sont capturés par la police qui les remet directement entre les mains des Guerriers Unis. Ce groupe criminel local, qui opère dans la zone avec la bienveillance complice du maire d’Iguala, reçoit une instruction simple : «Débarrassez-vous-en». Ils s’exécutent, et les 43 disparus d’Ayotzinapa n’ont à ce jour pas encore pu être retrouvés.
Si plusieurs scénarios sont encore plausibles aujourd’hui (les 43 étudiants auraient été exécutés puis incinérés dans une décharge publique, ou dans un four industriel d’une caserne militaire présente dans les environs…), les familles des disparus ne perdent pas espoir de retrouver leurs enfants. Le seul espoir qu’ils ont perdu est celui de pouvoir compter sur le gouvernement afin de mener à bien l’enquête : aux dernières nouvelles, les auxiliaires de la Commission inter-américaine des droits de l’homme qui collaborent aux recherches ont dénoncé la destruction de preuves et des obstructions à l’enquête qui mettent en cause police et armée. (30)
Pour une grande partie de la population ainsi que pour nombre d’organisations, il ne s’agit ni plus ni moins que d’un crime d’État. (31)
Et c’est cet État qui s’est vu honoré en juillet dernier en descendant les Champs-Élysées. C’est cette armée que le public français – sans le savoir – a chaleureusement applaudie. Il n’est jamais trop tard pour s’en rendre compte : la France n’aurait jamais dû inviter le président du Mexique au défilé du 14 juillet !
Par Luis Alberto Reygada, Franco-mexicain www.facebook.com/la.reygada @la_reygada Membre du Collectif pour la liberté d’expression et d’information au Mexique @ColimexFrance
Manifestation de soutien aux familles des 43 étudiants disparus d’Ayotzinapa
Julio Cesar Mondragon accompagné de sa femme et de leur bébé de trois mois.
Notes :
1) Le Mexique invité du 14-juillet : la diplomatie économique ne doit pas tout justifier (lettre ouverte), Marianne – 14/07/2015 http://www.marianne.net/agora-mexiq…
2) Qualificatif ingénieusement attribué par le Prix Nobel de littérature péruvien Mario Vargas Llosa en 1990 lors d’un débat télévisé organisé à Mexico en présence de divers intellectuels latino-américains.
3) Lire l’excellente interview du professeur et chercheur John Ackerman (UNAM, Mexique) publiée sur le site Mémoire des luttes : «J’affirme que le Mexique n’est pas une démocratie» (25/07/2015http://www.medelu.org/J-affirme-que…
4) La situación de derechos humanos en México es «crítica», alerta HRW. CNN – 06/11/2014,http://mexico.cnn.com/nacional/2014…
5) 41 mil 737 asesinatos, de diciembre 2012 a marzo 2015. – Ariqtegui Noticias 24/04/2015http://aristeguinoticias.com/2404/m…
6) México, más violento que hace un año, El País, 03/07/2015 http://internacional.elpais.com/int…
7) Las desapariciones forzadas son generalizadas : ONU da 8 recomendaciones a México, Animal político – 13/02/2015 http://www.animalpolitico.com/2015/…
8) México tiene una crisis de desapariciones forzadas : Amnistía Internacional, CNN Mexico – 27/07/2015http://mexico.cnn.com/nacional/2015…
9) México, el país con más denuncias de violaciones de derechos ante la CIDH, Animal político – 15/05/2015 http://www.animalpolitico.com/2015/…
10) Cumplimiento de la sentencia Campo Algodonero http://www.campoalgodonero.org.mx/
11) Après la publication d’un rapport très critique de l’ONU, le Mexique doit enquêter sur la généralisation de la torture, Amnesty International – 09/03/2015 http://www.amnesty.fr/Apres-la-publ…
12) Le Président mexicain en France pour le 14 juillet : Disparus et torturés, les oubliés du défilé?, ACAT France – 09/07/2015. Cette lettre ouverte est co-signée par Amnesty International France, l’ACAT et le Collectif Paris-Ayotzinapa. http://www.acatfrance.fr/communique…
13) ¿Cómo anda México en corrupción? El peor de la OCDE, según Transparencia Internacional, Animal político, 04/12/2014 http://www.animalpolitico.com/2014/…
14) México : Anatomía de la Corrupción, IMCO – 20/05/2015 http://imco.org.mx/politica_buen_go…
15) Mansión presidencial desata controversia en México, BBC – 10/11/2014http://www.bbc.com/mundo/ultimas_no…
16) Deals Flow to Contractor Tied to Mexican President, The New-York Times – 30/07/2015http://www.nytimes.com/2015/07/31/w…
17) Encubrieron la fuga funcionarios de inteligencia de la PF y el Cisen, La Jornada – 19/07/2015http://www.jornada.unam.mx/2015/07/…
18) México, el segundo país con más impunidad en el mundo, Forbes México – mai 2015http://www.forbes.com.mx/mexico-el-…
19) México : interminable círculo de impunidad, Forbes México – 06/11/2014http://www.forbes.com.mx/mexico-int…
20) Denuncian a CIDH impunidad del 98% y represión de protesta social en México, ContraPunto – 30/10 /2014 http://contrapunto.com/noticia/denu…
21) RSF demande au président mexicain Peña Nieto d’endiguer la violence contre les journalistes, Reporters Sans Frontières – 13/07/2015 http://fr.rsf.org/mexique-rsf-deman…
22) México, donde menos se respeta la libre expresión : Freedom House, La Jornada – 26/07/2015http://www.lajornadaguerrero.com.mx…
23) México : Despiden a la periodista que reveló el escándalo de Peña Nieto , RT Español – 29/05/2015http://actualidad.rt.com/actualidad…
24) 500+ writers to Mexican president : “End impunity in journalists’ murders”, Pen International – 17/08/2015 http://www.pen.org/press-release/20…
25) Lire le témoignage de Sergio González Rodríguez dans l’article «Deux individus armés se sont approchés…», Le Monde diplomatique – Août 2015 http://www.monde-diplomatique.fr/20…
26) Ejército ejecutó a 15 de los 22 muertos en Tlatlaya, afirma CNDH en nueva recomendación (documento íntegro), Animal Político – 22/10/2014 http://www.animalpolitico.com/2014/…
27) En Tlatlaya la orden fue “abatir en horas de oscuridad”, La Jornada – 02/07/2015http://www.jornada.unam.mx/ultimas/…
28) Y la ONU pide a Peña castigar a todos los implicados en la matanza, Proceso – 03/07/2015http://www.proceso.com.mx/409597/20…
29 ) México : Experto insta a las autoridades a considerar nuevas evidencias del caso Tlatlaya, Centre d’informations de l’ONU – 06/07/2015 http://www.un.org/spanish/News/stor…
30) 10 observaciones de los expertos de la CIDH sobre el caso Ayotzinapa, CNN en Español – 26/08/2015http://mexico.cnn.com/nacional/2015…
31) Es un ’crimen de Estado’ la desaparición de 43 estudiantes en México, afirma AI, Univisión – 08/11/2014 http://noticias.univision.com/artic…
Source : Le Journal de Notre Amérique, (à paraître) septembre 2015.