Par Emmanuel Leroy – Le 12 février 2016
Pour aller directement au cœur du sujet, soyons clairs, la majorité des actes terroristes commis dans le monde depuis la fin du siècle dernier ont une référence principale, pour ne pas dire unique : l’islam. En effet, je n’ai jamais entendu parler d’actes de terrorisme orthodoxe ou catholique.
Une fois que l’on a dit cela, on a tapé les trois coups, on a levé les rideaux du théâtre, mais on n’a pas encore vu les acteurs, on ne connaît pas l’auteur de la pièce, ni le régisseur, ni le metteur en scène, ni les producteurs, ni tous ceux qui dans les coulisses jouent un rôle important pour faire fonctionner le spectacle… Les techniciens du son, de la lumière, des effets spéciaux, surtout les effets spéciaux…
Donc, admettons que l’islam soit le principal vecteur du terrorisme dans le monde. Mais de quel islam parle-t-on et qui se cache véritablement derrière les marionnettes que l’on agite devant nos yeux ? Ben Laden, al-Qaïda, al-Nosra, État islamique, Daech, Boko Haram…
Pour que les choses soient claires sur les véritables commanditaires de ces organisations terroristes, je voudrais seulement vous lire cet extrait du New-York Times du 23 janvier 2016 :
Lorsque le Président Obama a secrètement autorisé la Central Intelligence Agency à commencer à armer les combattants rebelles de Syrie en 2013, l’agence d’espionnage savait qu’elle aurait un partenaire disposé à aider à financer l’opération clandestine. C’est le même partenaire sur lequel la CIA s’est appuyée pendant des décennies pour son argent et sa discrétion dans les conflits lointains : le royaume d’Arabie saoudite.
Depuis lors, la CIA et son homologue saoudienne maintiennent un accord inhabituel pour la mission d’entraînement des rebelles, à laquelle les Américains ont donné le nom de code de Timber Sycamore. Avec cet accord, selon d’actuels et anciens hauts fonctionnaires, les Saoudiens fournissent à la fois des armes et de grosses sommes d’argent, et la CIA dirige l’entraînement des rebelles au maniement des fusils d’assaut AK-47 et des missiles antichars.
Le soutien aux rebelles syriens n’est que le chapitre en cours d’une relation qui dure depuis des dizaines d’années entre les services d’espionnage d’Arabie saoudite et les États-Unis, une alliance qui a traversé le scandale Iran-Contra, le soutien des moudjahidines contre les Soviétiques en Afghanistan et les combats par procuration en Afrique…
… «Ils ont compris qu’ils ont besoin de nous, et nous comprenons que nous avons besoin d’eux», a déclaré Mike Rogers, originaire du Michigan, ancien membre républicain du Congrès…
… Les hauts fonctionnaires n’ont pas révélé le montant de la contribution saoudienne, bien plus importante que celle des autres nations, au programme d’armement des rebelles contre l’armée du président Bachar el-Assad. Mais on estime le coût total de l’armement et de l’entraînement à plusieurs milliards de dollars
Cela, c’est de l’histoire récente, alors remontons un peu plus loin en arrière.
Les historiens savent quel est le rôle que les Britanniques ont joué dès le XVIIIe siècle dans l’avènement de la dynastie des Saoud en favorisant son alliance avec la famille al-Wahhab, cela dans le but de protéger la route des Indes et, plus près de nous, mais c’est le même objectif géostratégique qui est poursuivi, avec le pétrole en plus, des liens privilégiés que le Président Roosevelt a tissés en 1945 entre les USA et le royaume wahhabite.
N’oublions pas non plus le rôle que les Anglais ont continué à jouer dans la création des Frères musulmans en Égypte dans les années 1920 du XXe siècle. Et qu’est-ce que les Frères musulmans, si ce n’est une espèce de franc-maçonnerie islamique destinée sinon à servir, du moins à appuyer les intérêts anglo-saxons, partout où cette confrérie s’est installée ? Dans les jeux subtils d’équilibres et de retournements dans lesquels excellent les anglo-saxons, je vous invite à observer ce qui s’est passé en Turquie ces dernières années, où l’on a assisté au remplacement de l’État kémaliste maçonnique (pourtant pro-occidental mais peut-être pas assez anti-russe) par un État islamique dominé par les Frères musulmans.
Les liens des Frères musulmans avec les puissances britannique et américaine sont documentés 1, et il est évident que les réseaux de cette fraternité islamique ont été utilisés, de la Tunisie jusqu’en Syrie en passant par la Libye, par les services secrets américains et anglais durant les opérations du Printemps arabe.
Donc pour résumer tout ce qui précède, si l’islam est au centre de ce qu’il faut bien nommer un environnement terroriste, il est clair à mes yeux qu’il n’en est nullement le vecteur, ni même la cause, mais qu’il en est l’instrument docile et largement manipulé par ses parrains anglo-saxons 2 et qu’il intègre des visées géopolitiques, économiques, militaires, religieuses, culturelles qui ont pour finalité ultime la domination du monde par ceux qui s’estiment être les seuls capables de le diriger.
Mais toutes ces actions terroristes, ces révolutions de couleur, ces renversements de régime, ce ne sont que les symptômes aigus d’une pathologie bien plus grave et bien plus enkystée dans le monde, et que j’ai baptisée l’idéologie anglo-saxonne.
Si l’on ne comprend pas les racines des dérèglements profonds que propage la conception du monde occidentale, on se met dans la même position que le médecin qui traite les symptômes sans essayer de comprendre l’étiologie de la maladie. Ce que fait le Docteur Poutine en ce moment en Syrie – et nous sommes tous conscients qu’il est obligé de le faire – c’est d’administrer un traitement chimiothérapique massif pour éviter la mort du patient.
Mais nous savons très bien que les métastases de ce cancer peuvent se retrouver demain n’importe où dans le monde, par exemple en Macédoine ou au Monténégro, dans le Caucase du Nord ou en Moldavie, en Transnistrie ou en Ossétie.
Essayons de comprendre maintenant comment est née cette idéologie anglo-saxonne.
Il est un fait admis que de tout temps, les hommes ont fait la guerre et que les conquêtes, les invasions, les massacres sont inhérents à la nature humaine et aucun peuple sur la terre ne peut se vanter d’être exempt de tout reproche en ce domaine. Que ce soit pour conquérir des territoires ou pour défendre le sien, les hommes font la guerre depuis que le monde est monde et tant qu’on n’aura pas changé la nature des hommes on ne changera pas cet état de fait.
Ce préalable étant posé, cela ne doit pas nous empêcher d’avoir un regard aiguisé sur les réalités historiques et géopolitiques de ces dernières décennies et d’y observer que la plupart des guerres, des coups d’État, des crises ou des révolutions qui se sont déroulés sur la terre entière avaient une origine clairement anglo-saxonne. De la guerre de Corée à celle de Syrie en passant par le Vietnam, l’Iran, l’Angola, le Panama, l’Afghanistan, l’Irak, la Géorgie, l’Ukraine et bien d’autres, l’idéologie anglo-saxonne est là et bien là, et les questions cruciales qu’il faut alors se poser sont : qu’est-ce que l’idéologie anglo-saxonne ? D’où vient-elle ?
Qu’est-ce que l’idéologie anglo-saxonne et comment est-elle née ?
Il faut pour cela, à mon avis, remonter à la période élisabéthaine de la monarchie anglaise, à la fin du XVIe siècle et au début du XVIIe. Cette époque est marquée par les guerres de religion provoquées par l’irruption du protestantisme et par l’affrontement de la monarchie française avec la dynastie des Habsbourg sur la scène européenne. En 1600, l’Angleterre ne compte que 4 millions d’habitants quand la France en compte près de 20 millions. Cette faiblesse démographique comparée aux puissances continentales de l’époque, France et empire des Habsbourg, et la menace extrême qu’a représentée la tentative d’invasion de l’Angleterre par l’invincible Armada du roi d’Espagne Philippe II, est probablement à l’origine de la politique suivie depuis lors par les élites britanniques (politique du faible au fort), à savoir provoquer la division et l’affrontement chez tous leurs ennemis potentiels. Leur seul atout est la puissance maritime et il leur faudra l’exploiter à fond, par tous les moyens, notamment la piraterie et le commerce (nous savons avec l’expérience des Varègues 3 que les deux sont souvent liés).
Le grand rêve de puissance et d’hégémonie mondiale des Anglais est né, selon moi, au retour de l’expédition autour du monde du pirate Francis Drake 4 le 26 septembre 1580, où la part du butin volé aux Espagnols et réservée à la reine Élisabeth représentait selon certaines sources une fois et demie le budget annuel du royaume. Pour que vous compreniez bien l’énormité de ce que cela représentait à l’époque, imaginez aujourd’hui un oligarque russe allant faire des razzias financières sur toutes les places boursières du monde, revenant avec un trésor de 3 000 milliards de dollars et l’offrant au Président Poutine en lui disant : «Tenez, Vladimir Vladimirovitch ! C’est pour la Sainte Russie ! Faites-en bon usage !».
C’est un peu, toutes choses égales par ailleurs, ce qui s’est passé en cette fin du XVIe siècle avec la dernière représentante de la dynastie des Tudor. Imaginez l’effet auprès des gentlemen anglais de voir ce Francis Drake, ce roturier, cette espèce de moujik de la mer, devenir l’un des hommes les plus riches d’Angleterre, et qui fut anobli par la reine après avoir pillé les trésors du royaume d’Espagne. Francis Drake est probablement devenu après ses exploits le modèle à suivre et, parmi ses nombreux admirateurs, un en particulier mérite d’être retenu, William Raleigh 5 (cf. controverse École de la nuit), car il est le premier, selon les sources dont je dispose, à avoir conceptualisé l’hégémonie anglo-saxonne sur le monde. En effet, ce gentilhomme, un peu pirate lui aussi, un peu aventurier et qui finit décapité à la tour de Londres, eut le temps d’écrire avant sa mort un ouvrage intitulé en toute simplicité l’Histoire du monde et dans lequel il affirme :
«Qui tient la mer tient le commerce du monde, qui tient le commerce tient la richesse, qui tient la richesse du monde tient le monde lui-même.» 6
Donc c’est là, à mon avis, à partir de cet exploit de piraterie exceptionnel, qu’est née cette idée de parvenir à la suprématie mondiale par la puissance maritime et l’accaparement des richesses d’autrui.
Mais cette idée s’est transmise de génération en génération à travers les siècles dans le monde anglo-saxon (par deux sources, souvent liées : source exotérique universitaire et source ésotérique franc-maçonne), notamment chez le Britannique Mackinder dont la formule maîtresse est «qui tient l’Europe orientale tient le heartland, qui tient le heartland domine l’île mondiale, qui domine l’île mondiale domine le monde», qui s’est transformée chez l’Américain Spykman dans la formule plus ramassée
«Qui contrôle le rimland gouverne l’Eurasie ; qui gouverne l’Eurasie contrôle les destinées du monde.»
Ce qui est extraordinaire, c’est qu’à trois siècle de distance, ces trois personnages partagent tous l’idée de domination du monde et c’est là véritablement qu’il faut comprendre la nature profonde de cette idéologie anglo-saxonne : c’est en toute simplicité l’hégémonie totale sur les affaires du monde, ce qu’ils appellent aujourd’hui, avec la morgue qui les caractérise, la gouvernance mondiale qui n’est que la continuation du Grand jeu dont parlait Kipling, grand franc-maçon devant l’Éternel, au XIXe siècle.
Et dans ce Grand jeu, la plupart des grands acteurs de la scène mondiale ont été vaincus les uns après les autres par le petit peuple britannique qui ne comptait que 4 millions d’individus il y a peine 4 siècles, et qui a essaimé à travers le monde avec les pseudopodes du Commonwealth et de la grande Amérique : ce qu’ils appellent eux-mêmes les Fives eyes (Royaume-uni, USA, Australie, Canada et Nouvelle-Zélande).
Donc, pour résumer mon propos, le terrorisme instrumentalisé par les Anglo-saxons (grande finance, mafias, services secrets et cercles de réflexion), auquel le monde est aujourd’hui confronté, est soit un instrument de déstabilisation partiel (World Trade Center, Charlie Hebdo, attentats de Paris du 13 novembre…) créé pour choquer les populations et leur faire accepter des transformations ou des mutations de société qu’elles n’accepteraient pas dans un contexte normal, soit un instrument de déstabilisation total (Libye, Syrie…) destiné à provoquer un changement de régime ou un éclatement d’un pays en plusieurs structures. Les mêmes méthodes de terrorisme modéré peuvent être utilisées aussi en manipulant des esprits faibles (Anders Breiviks) pour punir un État dont les orientations de politique internationale sont estimées contraires à ce qui devrait être suivi. Il est clair que les attentats que la Russie a connus ces dernières années appartiennent aussi à cette catégorie.
Tant que la matrice de l’idéologie anglo-saxonne existera, ne nous leurrons pas, le monde continuera d’être agité par ces turbulences incessantes.
Face à l’idéologie anglo-saxonne et à son fantasme de domination totale, les peuples libres ne peuvent opposer qu’une altérité totale. Mais il n’y a plus beaucoup de peuples libres sur la terre car le cancer occidental a touché déjà de nombreuses régions du monde.
La Russie fait partie de ces peuples encore libres qui peuvent faire basculer le monde en dehors de l’hégémonie anglo-saxonne.
A condition qu’elle le veuille !
Pour le vouloir, encore faudrait-il qu’elle développe une vision du monde, puisqu’elle n’aime pas le mot idéologie, une conception du monde qui soit une véritable alternative au système qui tue les peuples. Cette alternative, conservatrice évidemment, doit être énoncée, formulée, développée et proposée au monde dans une perspective séparée et antagoniste du mode de vie occidental enfermé dans ses contradictions et son idéologie délétère.
La Russie doit trouver en elle-même ses propres ressources, et elle les a, pour se reconstruire selon ses propres valeurs, tourner le dos à tous les matérialismes, qu’ils soient marxiste ou libéral, et remettre les puissances de l’argent à leur place. Peut-être est-il temps de fermer la fenêtre ouverte par Pierre le Grand ?
La Russie n’est pas en retard par rapport à l’Occident.
Elle est, tout simplement, parce qu’elle est la Terre-mère, la matrice, la terre des origines.
Mais pour accomplir cette révolution, bénéfique celle-là, il faudra d’abord que la Russie se débarrasse des scories du système occidental et des nombreux virus que ce dernier a semés ici et que certains appellent la 5e colonne.
J’ai été très surpris l’année dernière de découvrir à Moscou, sur les bords de la Moskva, dans l’hôtel où nous étions invités avant de partir avec quelques amis dans le Donbass, l’existence d’un World Trade Center ! Un centre mondial du commerce ? Ça intéresse qui ? Les Russes ou les traders de Wall Street ?
Et les diableries du Système occidental se nichent parfois dans les détails, notamment juridiques d’une Constitution.
Prenons l’exemple de l’art. 13 de la Constitution russe de 1993, dont le paragraphe 1 dit que «Le pluralisme idéologique est reconnu dans la Fédération de Russie» (je ne suis pas certain que l’idéologie de Navalny ou celle des Femen apportent des choses positives à la Russie), mais dont le paragraphe 2 affirme que – je cite – «Aucune idéologie ne peut s’instaurer en qualité d’idéologie d’État.»
Autrement dit, que la Russie s’interdit d’avoir une vue du monde. Et quand un pays s’interdit d’avoir une vue du monde, c’est-à-dire, en clair, d’avoir sa propre vision du monde, cela signifie qu’il suivra, bon gré mal gré, l’idéologie dominante, c’est-à-dire celle qui prévaut aujourd’hui, celle de la toute-puissance de l’argent.
Je crois intimement, au plus profond de moi-même, que la Russie a un rôle essentiel à jouer dans les années qui viennent pour restaurer un équilibre dans le monde. C’est un message difficile à faire passer car l’âme russe, d’un naturel à la fois introverti et modeste, est assurément peu portée à l’universel, du moins tel que le conçoivent les Français ou les Anglo-saxons.
Pourtant, la Russie a déjà par deux fois dans son existence proclamé sa vérité dans le monde. La première fois, c’était au nom de la Sainte Alliance quand le Tsar Alexandre 1er tentait d’élever une digue contre les idées destructrices de la Révolution française. La deuxième fois, et c’est un paradoxe, c’est au nom des idéaux de cette même Révolution française que les bolcheviques répandront sur la terre l’idéal prolétarien, qui pourrait se concevoir en dernière analyse, comme une résistance à l’idéologie bourgeoise et à la puissance de l’argent-roi.
Tout n’est pas à rejeter chez Marx.
En dehors de ces courtes périodes dans l’histoire, l’ours russe préfère rester dans sa tanière, veillant à ce qu’on ne lui vole pas son miel et décochant des coups de griffes de temps à autre quand on le serre de trop près.
Toutefois, si l’on accepte l’idée du moine Philothée selon laquelle Moscou, depuis la chute de Tsargrad, serait la Troisième Rome et qu’elle aurait pour mission de protéger la foi orthodoxe – c’est-à-dire la doctrine droite –, Moscou ne peut dès lors se contenter de protéger sa foi sur son sol. En épousant Zoé Paléologue, nièce du dernier empereur romain d’Orient, Ivan III a rendu la Russie héritière de l’aigle bicéphale, symbole de l’Harmonie, unissant le spirituel et le temporel.
Ce symbole puissant, regardant aussi bien à l’Orient qu’à l’Occident, que la Russie porte à nouveau fièrement dans ses armoiries, oblige les héritiers de Vladimir Monomaque à porter un regard sur le monde au-delà de vos frontières.
La Russie du XXIe siècle, confrontée à cette idéologie occidentale d’essence anglo-saxonne, qui peut se définir aujourd’hui par la laideur, le nihilisme et l’absence de tout repère moral, doit proposer aujourd’hui devant la tribune des Nations Unies une nouvelle Sainte Alliance, afin de faire renaître l’espoir d’un monde meilleur.
L’idéologie du Système visant à faire disparaître les nations et les peuples pour fondre l’humanité entière dans un magma informe d’individus déracinés et décérébrés, c’est au nom de la défense de toutes les patries, et donc bien au-delà des BRICS ou de l’Organisation de coopération de Shanghai, que la Russie nouvelle doit faire entendre son message.
Vous connaissez tous par cœur la dernière phrase du Manifeste du Parti communiste : «Prolétaires de tous les pays, unissez-vous !» Eh bien, le nouveau slogan d’une Russie libérant le monde de ses oppresseurs pourrait être : «Patriotes de tous les pays, unissez-vous !» Voilà ce que devrait-être le message d’une Russie fière d’elle-même, débarrassée de tous ses complexes à l’égard de l’Occident. Oui, la Russie a autre chose à apporter au monde que son gaz ou son pétrole. Ses vertus intrinsèques, son amour de la liberté, ses innombrables martyrs qui sont tombés contre le fascisme ou le bolchevisme lui donnent le droit, et même le devoir de se lever aujourd’hui pour débarrasser le monde du libéralisme anglo-saxon, dernier avatar des idéologies des siècles passés.
C’est dans L’idiot de Dostoïevski que l’on trouve cette phrase extraordinaire :
«C’est la beauté qui sauvera le monde.»
Dostoïevski avait raison : la beauté est la vertu qui sauvera le monde en s’opposant à la laideur d’une société dominée par l’argent. La Russie est-elle prête aujourd’hui à accomplir le rêve du Prince Mychkine et à forger son destin de grande puissance en s’opposant au règne de Mammon ?
Debout Russie ! Le monde libre attend ta parole !
Emmanuel Leroy
Moscou (Institut Russe d’Études Stratégiques / RISI) – Consultant indépendant, responsable des relations publiques de TV LIBERTES. Porte-parole de l’association humanitaire française Urgence Enfants du Donbass.
Édité par Hervé pour le Saker Francophone
Liens proposés par l’auteur
Walter Raleigh
Encyclopédie Larousse : http://www.larousse.fr/en
École de la nuit
École qui fut peut-être l’ancêtre de la franc-maçonnerie; je vous recommande La Philosophie Occulte à l’Époque Élisabéthaine) :
Francis Drake
Voici une courte biographie de Francis Drake en édition originale
Notes
- Dès leurs origines, les Frères musulmans pêchent en eaux troubles. De son aveu même, Al-Banna, fondateur de la confrérie en 1920, reçoit de l’argent, 500 livres, de la toute puissante Compagnie du Canal sous contrôle des Britanniques depuis 1876. Il reçoit aussi un permis pour construire une mosquée. Al-Banna se justifie d’abord en déclarant que cet argent appartenait de droit au peuple égyptien comme tous les biens de la Compagnie. Plus tard, il niera avoir touché cette aide financière. Il n’en restera pas moins en relation secrète avec l’Ambassade de Grande-Bretagne. ↩
- En décembre 2010, soutenue par le Qatar et la CIA, la Confrérie lance le Printemps arabe et tente de s’emparer du pouvoir en Tunisie, en Égypte, en Libye et en Syrie. Après avoir durant un an donné le change aux foules, les Frères sont soudain refoulés dans chaque État. Certains d’entre eux tentent alors le tout pour le tout et proclament le califat en Syrie et en Irak. (source réseau Voltaire) ↩
- Les Varègues sont aussi des confréries de marchands-commerçants itinérants, parfaitement équipés pour cette activité, agissant bien avant l'an 800, avec leurs pratiques, leurs clients attitrés, leurs agents sur place, leurs itinéraires – on vient d'en décrire deux –, leurs villes-comptoirs, leurs marchandises propres – peaux, fourrures, ambre notamment. La conjoncture aidant, il ne leur a pas été interdit de se muer en pillards, là où c'était possible, lorsque cela pouvait se faire, mais leur objectif majeur aura toujours été, témoins runiques ou scaldiques à l'appui, d'«acquérir des richesses», afla sér fjar, de quelque façon que ce soit, y compris le mercenariat (Source Régis Boyer Professeur émérite à l'université de Paris IV Sorbonne). ↩
- Sir Francis Drake était un capitaine anglais qui a navigué durant l’époque élisabéthaine du seizième siècle. Il a fait des voyages dans les Caraïbes et à Panama avec l’intention de contrer le monopole commercial de l’Espagne qui dominait les routes de l’Atlantique et du Pacifique. Il était connu comme un genre de pirate, car il a pillé les navires espagnols qui faisaient le commerce le long des côtes de l’Amérique du Sud et des Caraïbes. On lui a donné le surnom de El Dragon, le dragon, pour son pillage et ses victoires navales sur l’armada espagnole (source Maritime Museum of British Columbia). ↩
- Walter Raleigh, né en 1552 à Hayes dans le Devonshire et mort décapité à Londres en 1618, dut faire face à l'accusation d'athéisme au début des années 1590. Cet événement a suscité au XXe siècle l'hypothèse d'une société secrète d'athées (l'École de la nuit, antichambre plausible de la future franc-maçonnerie) dont il aurait été l'un des membres. ↩
- Pendant sa détention à la Tour de Londres, sir Walter Raleigh avait composé divers écrits, dont plusieurs poésies, et entre autres une Histoire du Monde, ouvrage inachevé dans lequel figure cette fameuse phrase, à l'origine selon moi, de la volonté irrépressible des élites britanniques d'arraisonner le monde par le biais de l'accaparement des richesses. ↩
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